Premier récit pour moi, je vais donc essayé d'être le plus clair possible.

Pour situer un peu ma petite aventure de ce matin, il faut juste savoir qu'il s'agit de ma première course, et de fait mon premier trail. Je me suis mis à courrir l'été dernier pour sortir d'une quinzaine d'année de léthargie avancée, et surtout perdre du poids aprés avoir pris dix kilos d'abdos Kro suite à l'arrêt des cloppes. Dix kilos perdu plus tard et un petit entrainement foncier ou la patience à été bien plus dur que l' effort physique, me voici donc samedi 25 à 18h30 à Allex pour retirer mon dossard. Simple formalité pour vous autres, mais pour un pur novice, c'est tout de même chargé d'émotions.

Dimanche matin 6h, réveil au gateau sport maison. IL pleut un peu, puis ... il pleut encore un peu plus, puis encore plus. J'ai encore mal au dos et à la cheville, des descentes trop speed de la semaine dernière, lors de ma petite reco perso solo du parcours. Question : j'y vais ou j'y vais pas ? Si j'y vais pas c'est ma toute première course, objectif de 6 mois qui tombe à l'eau, et pour le mental je n'en ai pas trop envie.

8h45: arrivé sur le parking. Forcément je connais personne, à force de courrir seul dans les bois on ne connait que des cochons, écureuils et piafs, mais rien d'humain. Je reste dans la voiture avec femme et enfant à l'abris des gouttes regardant mon cardio monter tout seul ! Hallucinant d'ailleurs ! J'en sors pour rejoindre la ligne de départ sans m'échauffer de tout façon je vais démarrer top cool donc les deux kilos de plat en feront office. Sur une ligne de départ sans connaitre personne c'est plutot déprimant ! et le cardio qui monte ! comme une sortie seuil mais sans bouger ! lol ! c'était presque ça !!! Puis je croise le prof de tennis de mon fils, trés sympa, et les quelques blablas d'avant départ me font du bien. Merci à lui !

Go c'est parti ! je laisse partir les fous furieux, eux termineront en moins de deux heures et moi bien plus donc j'ai le temps.

Je me cale à une allure pas trop méchante mais le cardio monte de suite en flèche, je décide donc de ne plus le regarder, jusqu'aux montées qui vont arriver. Les jambes chauffes. Le petit pont en ferraille annonce le début du " qui grimpe ". Ne connaissant pas du tout le rythme à adopter mais connaissant les pièges, je décide pour ne suivre personne et me mettre dans un faux rythme qui pourrait me griller, de m'enfoncer ma casquette comme simulant des oeillères et de passer ces cinq kilomètres de montées à mon rythme et surtout, en faisant abstraction "des autres". Les mollets sont là, le coeur aussi et la marche rapide n'aura remplacé le pas de course, jusqu'a Pierre sanglante que sur 2-3 mn. Bonheur pour moi de voir que je suis dans le rythme, et que sur la première heure 2 personnes seulement sont passé devant moi. Le problème c'est que je ne sais pas combien il y en reste derrière ! Aussi bien y en a plus !

Aprés le premier ravito, on rejoint l'entrée de la forêt de Marsanne qui annonce la presque fin des plus durs passages montants. La traversée des buis a fini de me tremper. J'ai le bout des doigt tout frippé !. A partir de ce moment,il reste environ 14 - 15 km, je vais être seul. Je prends donc cela mentalement comme une sortie longue bien rythmée. Bifurcation pour quitter le dernier passage montant pour un plat bienvenue suivi d'une descente de pure folie ou je decide d'envoyer un peu. Je dépasse quelqu'un ! ou plutot il s'arrete pour me laisser passer. Bon sang c'est dingue je suis pas tout seul alors !!!! Puis arrive 7 km en solo, trempé comme les nouilles de hier soir, ou ma cheville commence à tirer et les lombaires aussi. C'est officiel, je préfère monter que descendre. Puis reviens la rivière " grenette " que nous longons comme à l'allée jusqu'à Grane. Et des rubalises et encore et encore. A ce moment je sais qu'il me reste 5 km, et que cela va être les plus durs. Le plat j'aime pas et n'ayant que trés peu de foncier derriere moi, ma vitesse à une FC donnée est vraiment ridicule. Pour info quand j'ai commencé à courrir en septembre à 140 au cardio je courrais - marchais à 6.5 km/h à Noël j'étais à 140 à 8.5 km/h et la semaine passé à toujours à 140 à 9.5-10 km/h. De plus j'ai démarré trop vite et malgrés un cardio plus cool ( tout est relatif ! ) de 155 - 160, le plat me tue ! Monotrace dans l'herbe entre Grane et la Drôme en suivant la Grenette, puis 1-2 passages bien glissant style tobogan boueux, pour arriver les pieds dans la drôme. Mouillé pour mouillé de toutes façons. J'ai trouvé ça sympa, je me suis senti un peu aventurier sur ce coup là. Mis à part les ronds jaunes fluos parsemé sur les galets ça le faisait. En plus les vilains ils ont posé le photographe, pour le passage le plus glissant de la course. Faut pas je glisse, je veux finir sur Youtube ! Sauvé. Je fais un grand sourire au photographe genre : j'suis pas tombé, j'suis pas dans ta boite !

Aprés que du goudron, et j'ai horreur de ça. Je sens deux énormes ampoules sous la voute plantaire de chaque pieds, certainement à cause des pieds trempés depuis plus de deux heures. Il pleut toujours et encore. Ma cheville commence à me faire peur et je n'ai plus de jambe. alors je prends un petit " coup de fouet " juste voir si ça fouette bien. Et ça fouette bien ! Que ce soit un placebo ou bien réel, en tout cas ça m'a permis de faire les deux derniers kilos sans trop souffrir. J'arrive enfin à Allex, et deux bénévoles coupe la circulation pour que l'ont puissent s'engager dans une ruelle montante. Là ... c'est dur. Deux trois tortillons dans les maisons et enfin la salle polyvalente pour l'arrivé. Ma femme, mon fils, du chocolat, des abricot secs et du ... sec. Mon chrono me donne 2h27, mais je ne connais pas ma position ( un truc comme 28 sur 45 ??? - si quelqu'un à l'info ! )

Retour à la maison et petit debref perso: j'ai terminé ma première course 22 km 610 D+ ( mon cardio m'annonce 550 ? ) trés bien. Je me suis éclaté du début à la fin. J'ai été surpris et ému par le sourire et les encouragements de tout les bénévoles même ceux, perdu dans les bois sous leur parapluie. Mes trois séances hebdomadaires en nature depuis septembre n'ont pas été vaines. Dire que je ne pouvais même pas courrir plus de 10 mn sans monter à 160 il y a quelques mois. Que de changements et surtout que de bonheur. Mais pour le moment je vais vite faire soigner cette douleur affreuse qui se réveil sur ma cheville.

Je suis arrivé en solo, j'ai couru en solo, je suis parti en solo mais je ne me suis jamais senti seul ! C'était EXCELLENT ! Merci à tous !