Récit de la course : Trail Glazig - 30 km 2009, par canard49

L'auteur : canard49

La course : Trail Glazig - 30 km

Date : 8/2/2009

Lieu : Plourhan (Côtes-d'Armor)

Affichage : 6900 vues

Distance : 30km

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

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Dur dur pour une reprise

 

 

Glazig : terre maritime

(Les iles de Saint-Quay Portrieux où j'ai l'habitude de chasser le bar évidemment!!)

 (L'ile de la comtesse, elle est magnifique, le parcours du 22 km l'empreintait)

 

(Un bénévole au travail, sans leur dévouement une telle course est impossible)

Pour moi, Saint-Quay-Portrieux cela rime avec plongée à Harbour, à la  bougie, cet édifice blanc planté sur un petit caillou en face d'Étables sur Mer. C'est aussi les noix de Saint-Jacques pêchées et dégustées dans un zodiac avec mes amis plongeurs...

 

Mais à chaque fois que je vais dans les côtes d'Armor, du zodiac, j'admire la côte tant de fois longée jusqu'à Binic puis Pordic et je me dis qu'une course dans le secteur cela doit être sympa... Évidemment, d'autres y avaient pensé avant moi (Merci Sam22).



Je consulte le calendrier des courses et je tombe sur le trail Glazig (Sud Goelo), il faut que j'y aille avec mes amis. Cette année est la bonne, la préparation hivernale est à la hauteur même si elle fut chaotique : gastro, angine etc... Une succession de séances difficiles et de périodes d'arrêt mais la volonté est présente, c'est l'essentiel. Je ne conçois pas les courses sans mes amis et nous décidons d'y partir à 5 coureurs et un accompagnateur enfin une.



Nous optons pour la formule « défi », le Noztrail (15 km nocturne) puis 30 km le lendemain.

J'ai couru cet hiver sur les terres de Bénos, il m'a prévenu, le parcours est redoutable et je l'imagine aisément quand j'observe la côte depuis le bateau. Je vais voir sur le site les photos et la vidéo de 2008 et effectivement cela semble rude mais si joli.

Le ciel nous tombe encore une fois sur la tête mais la motivation reste intacte et puis, nous nous sommes entrainés dans des conditions parfois dantesques. L'arrivée à Plourhan, sous la pluie et la grêle, crée une tempête de silence dans la voiture, les visages se figent un peu. Il pleut depuis longtemps et les chemins sont boueux, on commence à imaginer la souffrance sur les circuits.

Samedi 07 Février, on arrive sur site, l'ambiance est très bonne, on peut déjà déguster des noix de Saint-Jacques et beaucoup d'autres victuailles. Il y a un stand « les amis de kikourou » tenus par Patate, Cokito, Olycos (son épouse et sa fille j'imagine) et puis Benos que je retrouve avec un look de circonstance : pirate !! Il y a évidemment encore beaucoup de kikoureurs mais tous n'osent pas se déclarer, je croise Vetchar que je saluerai brièvement à la fin du trente deux mais qui bien entendu ne me connait pas...



Samedi après-midi, l'ambiance sous les tentes contraste avec le temps : la grêle et le vent sont bientôt plus bruyants que le brouhaha ambiant, il est 16 h, il nous faut rejoindre notre campement à Tréveneuc. Nous sommes en équipe mais les inscriptions ont été faites séparément, nous dormirons donc chacun de notre côté mais sur le même site, ce n'est pas très grave finalement, je ferai la connaissance d'autres coureurs. Le camping est magnifique, il surplombe la mer qui se calme en cette fin d'après-midi.



L'heure du 15 km approche, je me place devant avec Binoclard, les dunes d'Espoir sont une nouvelle fois présents vêtus de jaune et portant les joélettes. Ils partent quelques minutes avant nous sous les applaudissements non sans une certaine émotion. Il faut s'imaginer la difficulté que cela représente de porter un enfant dans les conditions de la course et surtout la peur mêlée de joie dans le regard des enfants, INOUBLIABLE !!

 

Le départ est donné, les pointures partent très vite (Christophe Mallardé du team Salomon puis des coureurs du team Asics), on les perd dès les premiers kilomètres mais on se place devant pour ne pas être gênés dans les chemins. Le parcours est sinueux, boueux pas trop difficile mais on veut tenir un bon rythme donc c'est dur dur... On manque plusieurs fois de se ramasser dans la boue ou dans les ronces mais on s'accroche sans penser à demain...

On fait le yoyo avec quelques coureurs mais les places sont faites, on finit 12 et 13 en 1h05, le premier mettra 59 min. On a beaucoup donné mais demain sera un autre jour et on verra la récupération. A ce propos, nous allons voir le stand COMPEX : ils proposent une récupération active à l'aide d'un programme lié à un appareil électronique. Très sympa, je ne pourrais pas tout vous expliquer techniquement (cela marche à l'aide d'impulsions électriques via des fils sur des capteurs disposés sur les jambes) mais cela fait du bien et on se sent léger, le lactique est parti même si le tonus musculaire n'est pas revenu, il faudrait changer de jambes ! Après un bon repas et un accueil chaleureux nous allons nous coucher vers 11h30, je ne trouve pas le sommeil, il fait trop chaud dans la chambre, je dormirai 2 heures dans la nuit mais ce n'est pas grave, j'aurai le temps de récupérer plus tard.

(Thierry : Il rêvait de faire le canitrail avec son petit loulou, il a du se résoudre à le faire seul mais il a tout du chien, surtout les oreilles !!)


(Jean-Luc : La peur se lit dans ses yeux, il y a le feu, il sort sa gourde, il est sale et pour une fois il semble concentré sur la course, on ne le voit jamais comme cela à l'entrainement!)

(Le vrai JL quelques heures plus tôt dans le camion de la ville de Saumur qui nous emmène à Plourhan)

(Le repos du guerrier Marcel qui participera au Noz trail mais pas au 32 à cause d'un genou récalcitrant)

(Et voici Lionel, prêt à chiquer le premier qui l'approche, il aurait pu faire le chien au canitrail, il a préféré terminer 5ième du DÉFI !)

(52min30s de course, 90% de la FCM et pourtant tout va bien pour Lionel !)

(Arrivée de Lionel 13 ième du Noz Trail) 

(Me voila au seul ravito, je ne souris pas, j'en chie...)

(Je l'ai suivi longtemps ce coureur avec son 13 dans le dos, il m'a dépassé quand je suis tombé dans le trou (que Sam22 appelle pédiluve) peu de temps avant l'arrivée)

Réveil matinal, le temps est encore de la partie, il ne pleut pas et nous envisageons sereinement la course, on assiste au départ de la canitrail, amusant et impressionnant à la fois. C'est maintenant à nous pour le deuxième épisode du we, le plus dur certainement. On nous annonce deux kilomètres de plus car un bloc de falaise s'est effondré, ce n'est pas l'essentiel mais la fatigue étant déjà présente, cela génère de l'inquiétude. Il fait bon, il n'y a pas de vent, pas de pluie, c'est le départ, moins rapide qu'hier, nous verrons les premiers assez longtemps puis dans les bois ils disparaissent. C'est le moment de rentrer dans sa bulle, les sensations sont mauvaises, la course est difficile, il y a beaucoup de boue et des relances sans arrêt, peu de répit pour l'organisme, je galère dès les premiers kilomètres. Le passage dans les bois me paraît infini et pourtant on a fait que 6 kms... On arrive enfin à la mer, cela fait du bien au moral mais le parcours demeure exigeant : on descend sur l'estran, l'eau coule, les chaussures sont trempées, le sable est un peu mou, les cailloux saillants et les appuis parfois délicats. Arrivé à Binic, mon copain d'entrainement me laisse, il est trop fort, je ne peux pas suivre. Je le pressentais, il a une capacité à tenir l'effort impressionnante. C'est le moment le plus difficile de la course, on vient de courir sur une grosse portion de sable qui se termine par des cailloux et on attaque un petit sentier très pentu et glissant qui nous emmène en haut d'une falaise et là, surprise, on emprunte un long chemin dans de l'herbe mélangée à de la boue qui me semble très long. Les cuisses brûlent, le souffle est court et je suis obligé de marcher un peu pour récupérer. Je me refuse à regarder le chrono, j'ai peur de voir le temps qui reste.

(la boue et le reste, une réalité du circuit, à cet endroit cela sent "l'écurie", il reste quelques kilomètres)

 

(Lionel en pleine ascension)

(Le vainqueur de l'an passé, Olivier Le Guern)

 

(Lionel qui dépasse encore et toujours...)

(un chemin très roulant qui monte mais c'est un moindre mal)

 

(Jean-Luc en plein effort)

 

(Thierry qui....mange, c'est un pléonasme !)

 

 

(Tout en haut en petit, je suis Lionel, plus pour longtemps, il me dépassera sur la plage dans les roches saillantes)

(Un escalier symbole de la course dont les marches sont trop courtes)

(Balade dans les galets avant le champ de rochers)

(Rochers et huitres qui seront un obstacle majeur sur la course)

(Raidillon qui fait mal et qui rappelle la montagne !)

(Ca y est ! Je suis seul (buf blanc), on peut voir le ruisseau dans lequel est tombé un concurrent. Lionel m'a lâché... Derrière on aperçoit le champ de rochers fatal aux meilleurs. C'est un des seuls points de la course ou l'on croise des coureurs arrivant sur le massif).

Nous sommes à Pordic, et nous contournons un petit massif ce qui nous permet de croiser sur la course ceux qui entament l'ascension. Et puis comme on dit "là, c'est le drame", un coureur en manque de lucidité qui termine sa course sur les galets perd l'équilibre et tombe entièrement dans un ruisseau (je ne connais pas la température de l'eau... 10°C peut-être?), il se relève et repart, quel courage !!

On continue cette succession de casse-pattes et elle finit par réellement m'entamer au point que dans une descente ma cheville se tord et fait un craquement que je connais bien... Je m'arrête un peu puis je ne souffre pas trop alors je décide de repartir, je sais qu'à l'arrivée il faudra regarder de près cette cheville.

(Escaliers de Binic : juste avant il y a un ravito, on peut admirer le bleu du ciel, temps magnifique pour la course)

Au retour sur Binic, je m'arrête au ravitaillement, pour la première fois mais cela ne va pas mieux après mon départ, je fais ce que je peux mais c'est vraiment dur alors je marche dans les montées. Arrivé à Étables, on croise des coureurs qui font le 22 (enfin je crois), cela fait du bien de revoir du monde, l'ambiance est conviviale et on passe enfin le fameux viaduc du Pourrhi (à ce stade de la course il porte bien son nom), très joli mais très casse gueule, la corde pour descendre n'est pas inutile mais j'ai oublié les gants alors cela brûle.

(descente du viaduc, le sol est glissant et la corde indispensable)

(Vue d'en haut)

(Les dunes d'espoir sur le viaduc, impresionnant, émouvant et utile)

Encore quelques minutes et j'entends la voix du speaker, cela sent l'écurie, pas tout à fait, je traverse un champ et c'est plutot le fumier que cela sent...  Les chaussures sont déjà noires, on ne distingue plus la boue du reste, et puis je rapporterai un souvenir de Bretagne ! L'arrivée se profile, un petit signe de la main à Vetchar et je retrouve mon pote qui a terminé 4min30 devant à la 11ième place (2h48), je suis 22ième (2h53) et je suis satisfait. Finalement je termine 9ième du défi, en fait, les trois premiers ont chuté parfois lourdement et il y a eu des abandons, signe que la course était rude. Binoclard termine 5ième du défi, impressionnant et nos deux autres compères finiront aux alentours de 3h50 dans un état de fatigue avancée.

 Pour un début de saison, cette course est difficile, pas question de la faire sans préparation selon moi. Je me suis blessé, entorse à la cheville due à un manque de vigilance en descente et pourtant j'étais prêt.

 Nous sommes tous ravis du we, il fait un temps correct et nous allons assister à la remise des prix, déguster une dernière fois le carpaccio et écluser quelques bières avant un retour sur Saumur.

Le seul petit bémol dans cet océan de satisfaction : les douches peu nombreuses pour le nombre de coureurs.

  Je conseille fortement cette course SI la préparation hivernale est suffisante, sinon il faut voir moins grand et c'est possible !! Surtout si vous avez un chien, enfin pas trop gros pour éviter de terminer dans la boue ... cela me rappelle une petite anecdote vécue sur la course : un coureur perd une chaussure dans une mare de boue, il s'énerve, patauge, à de la boue jusqu'aux épaules à force de remuer la flaque mais rien n'y fait. Après quelques kilomètres il est obligé d'abandonner en ruminant et pestant, c'est assez révélateur de cette édition et peut-être un peu de "l'esprit trail" qu'on oppose souvent à "l'esprit route".

J'espère que vous avez apprécié ce récit.

Merci

Alexandre

10 commentaires

Commentaire de co14 posté le 09-02-2009 à 15:51:00

tout d'abord merci pour ton petit message. Bravo pour le NOZ en effet tu étais bel et bien prêt à la faire cette course de nuit!! bravo pour le chrono...vite vite la suite du récit....

Commentaire de la panthère posté le 09-02-2009 à 16:05:00

super chrono pour le noz trail....
un vrai temps de "canard", non????
ravie de t'avoir croisé brièvement, prochaine fois on se connaîtra déjà!
la suite! la suite! la suite!

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-02-2009 à 19:05:00

Balèze le canard ! Beau chrono !!!

Commentaire de BENIBENI posté le 09-02-2009 à 21:27:00

Contend de t'avoir revu ! Tes chronos me laisse toujours sur le cul. Maintenant, on a plus qu'à se préparer une prochaine sortie, tu choisiras l'endroit.

Commentaire de breizhman14 posté le 09-02-2009 à 23:34:00

Une performance de grande classe racontée avec élégance... qui dit mieux?

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-02-2009 à 01:16:00

Une performance de grande classe racontée avec élégance... c'est pas comme le Lutin !
Il a tout dit le Breizhman.
Bravo pour la deuxième mouture de ton CR !

Commentaire de binoclard posté le 10-02-2009 à 14:34:00

Bravo pour ta super perf. car comme tu le dis dans ton récit, et je l'ai aussi vécu, les conditions météorologiques et terrestres étaient très difficiles. De plus, m'entraînant avec toi, je peux dire que tu n'était pas en pleine possession de tes moyens, à cause des pépins rencontrés les semaines précédentes la course. Cela rajoute encore davantage de mérite à ta perf.

Quelle tenace ce canard........

Prends soin de ta cheville et bonne récup. pour reprendre, au plus vite, nos séances d'entraînements car tout seul, je sens orphelin.

Bisous

Commentaire de agnès78 posté le 10-02-2009 à 19:09:00

Bravo pour cette très belle performance et merci pour le ti récit. Bonne récup à toi... et aux chaussures... ;-)

Commentaire de Mustang posté le 10-02-2009 à 19:51:00

un beau récit à la mesure de ce trail breton: boue et mer!!

Commentaire de langevine posté le 16-03-2009 à 21:13:00

Grande forme pour toi, tu fais plaisir à voir!! Hâte de voir tes prochaines perfs mais pas prête à te resuivre de sitôt sur les sentiers angevins, je serai à la ramasse totale!!

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