Récit de la course : Trail de Noël - parcours repli 2008, par DJ Gombert

L'auteur : DJ Gombert

La course : Trail de Noël - parcours repli

Date : 14/12/2008

Lieu : Ollioules (Var)

Affichage : 4111 vues

Distance : 17.3km

Objectif : Terminer

7 commentaires

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Runners on the Storm ...

Le trail de Noël d'Ollioules, voilà une bonne idée pour finir l'année sur une note festive ! En effet, c'est un trail qui se court par équipe de deux (masculine, féminine, ou mixte), ou en solo (moins dans l'esprit convivial de la course en équipe), avec un superbe parcours en balcons sur la rade de Toulon. En plus, reflet du très bon esprit de l'organisation (Trail Club d'Ollioules), un prix pour le déguisement "du Père Noël le plus sympathique" est prévu, autant vous dire que c'est un trail taillé pour le CRAC Team.

Justement, comme vous le savez au CRAC Team, nous aimons sortir des sentiers battus, et nous optons donc, pour un déguisement de rennes du Père Noël (Tssst, tssst, et non ! ce n'est pas pour notre coté bourrin), en villégiature sur la Côte d'Azur, avant la grande tournée de Noël.

Ah ! la Côte d'Azur, ses palmiers, la beauté des bougainvilliers, la douceur légendaire de son climat méditerranéen  ...

Je m'occupe de l'aspect organisation :

  • Inscription de notre équipe sous les couleurs du "Kikourou CRAC team",
  • Recherche et achat des serre-tête rennes du Père Noël,
  • 1h d'essai au rayon d'une grande surface, afin de trouver le collier de chat dont le grelot aura le tintement le plus clair, orange fluo pour DJ Les Pins, jaune fluo pour moi.
  • Mail à l'organisation, pour les prévenir, que si notre déguisement de rennes du père Noël ne nous permettait pas de concourir au prestigieux titre "du Père Noël le plus sympathique", nous serions contraints de demander à Brigitte Bardot d'intervenir... manu militari

Enfin (?) le grand jour arrive : cela va être dantesque : avis d’alerte orange lancé par Météo France , vent de 100km/h Sud et fortes pluies prévues, … de quoi ternir définitivement l’image de la Côte d’Azur.

De notre coté, nous sommes confiants, en tant que rennes polaires, nous sommes habitués aux conditions extrêmes. 

Nous faisons un covoiturage avec Nico73 et firekiller. Le trajet en voiture se fait sous une pluie diluvienne, les éclairs et les bourrasques de vent. DJ Les Pins, mon fidèle coéquipier, viens déjà pour la quatorzième fois de me maudire jusqu’à la 3ieme génération. 

Nous récupérons nos dossards, deux mots avec Sylvain Bioulou toujours aussi abordable malgré sa couverture d’endurance mag  . Mais surtout avec le Père Noël qui à l’aide d’un mégaphone oriente le flot des coureurs qui arrivent ; surtout que ce qui ont déjà récupéré leur dossard hésitent à ressortir sous la pluie battante . 

Sélectionnés dans l'attelage officiel du Père Noël, nous en profitons pour faire la photo protocolaire. N'ayez crainte, vos cadeaux sont entre de très bonnes mains !

 

Nous déposons nos affaires à la voiture, où nous retrouvons akuna (photographe officiel du Trail), pierrepfx, Bob L’éponge Morane et surtout riri51 du Marseille Trail Club (MTC). A ce sujet, je remercie akunamatata, d’avoir eu la gentillesse de m’autoriser à réutiliser ses photos dans mon récit. Elles sont reconnaissables au logo Akuna en bas à gauche. 

Nous nous mettons en tenue de course (DJ Gombert, Firekiller, Nico73 et DJ Les Pins).

(DJ Gombert, Firekiller, Nico73 et DJ Les Pins).

Je visse sur ma tête mes lunettes de soleil piscine (En bon traileur, il faut savoir s’adapter aux conditions météorologiques).

 

Puis, nous nous rendons sur la place centrale, retrouver nos nouveaux collègues qui paturent  

  


Ensuite, nous rejoignons le Père Noël au mégaphone sur la jardinière perché, qui annonce que compte-tenu des conditions météorologiques le circuit est amputé de 5km, dont la montée du Mont Caume (en fait le circuit sera finalement d’environ 17,3 km).

 

Grand moment de délire complet avec DJ Les Pins : nous faisons les zouaves à coté du Père Noël, tout à notre joie de faire partie du Team officiel LafumaSalomonQuechua … Père Noël.

  

De nombreux coureurs (pensant à tort que nous faisons partie de l’organisation) viennent vers nous pour nous demander dans quel sens va partir la course, ce que nous ne savons pas ! Nous leur répondons gentiment :

"Vous savez, nous, ... nous sommes les rennes,
Pour les questions d'organisation, c'est le Père Noël qui donne la direction."

Du délire vous dis-je ! A peine ais-je pensé cela qu’un éclair zèbre le ciel et une pluie torrentielle s’abat sur nous ; pendant qu’une grand partie des coureurs essaye désespérément de s’abriter sous une terrasse de café. Du délire ! Cela va être un vrai délire cette course ! 

Et hop ! le top départ est donné.

 

Nous bondissons tels des cabris des rennes de la jardinière pour rejoindre le flot (sic) des coureurs.

FLOC ! FLOC ! SPLOUCH ! SPLOUCH !

  

Nous en profitons pour faire tinter nos grelots :
"Place aux rennes du Père Noël , dreling ! dreling !
Livraison express en cours, dling ! dliiing !!
Place aux rennes du Père Noël, dreling ! dreling !!"

Dès la première montée, nous optons pour la marche, la stratégie retenue est de se ménager et d’envoyer seulement la dernière heure. L’occasion d’être rejoint par Akuna et quelques charmantes féminines du MTC …. Que nous laissons nous dépasser par galanterie .

 

Une mono-trace assez raide se dessine au loin devant nous : la montée du Croupatier, où déjà une longue file de coureurs est en procession.

  

Sur le faux plat, nous sommes en train de remonter sur Corinne du MTC et nous en profitons pour faire tinter de plus belle nos grelots.

 

Corinne alias Blanquette (NDLR : le surnom de Blanquette est une référence au fameux conte provençal d’Alphonse Daudet de la chèvre de M. Seguin, où la courageuse Blanquette lutta toute la nuit contre le loup, avant d’être finalement dévorée) et ses bodyguards :

 

 

C'est alors que nous commençons, un lent mais inexorable travail de sape :

“Blanquette , nous arrivons, dreling, dreling
Blanquette, les loups arrivent houuuu ! houuuu !,
Blanquette , nous approchons, dreling, dreling
Blanquette, nous sommes là, dling, dliiing"

Mais contrairement au conte, nous la dépassons au bout de .... 3 mn. 

La montée du Croupatier, gèle les positions.

  

Arrivée en haut, un chemin forestier nous attend, où nous pouvons relancer et … prendre une méga averse, avec un vent si violent que plusieurs casquettes s’envolent, ainsi que nos serre-têtes.


Un vrai déluge, l’impression d’être une voiture dans un lave-o-matic ! Nous sommes au haut de hurle-vent, et les câbles électriques d’une ligne à moyenne tension mugissent tels des voix d’outre tombe. L’enfer vous dis-je !

  

Nous plongeons maintenant dans un pierrier, où je me surprends à envoyer et doubler plusieurs coureurs, qui nous conduit dans des gorges rouges de retardant incendie. Les gorges débouchent sur un paysage lunaire à la Tim Burton : les restes (sic) d’un incendie de cet été.

  

Nous grimpons de nouveau, et découvrons de temps en temps, lorsque les nuages s’écartent la rade de Toulon.

 

Lorsque nous approchons du sommet, nous sommes de nouveau cueilli par de violentes bourrasques accompagnées de pluies : du pur bonheur. Comme celui de remercier chaque fois que nous les croisons les bénévoles : merci encore à eux d’avoir eu l’immense courage et ténacité d’affronter la fureur d’Eole. 

Voilà le premier ravitaillement, où vraisemblablement pierrepfx viens de se renverser un gobelet sur la tête …    

  

Nous repartons, et la pluie, elle aussi repart de plus belle :

PLIC ! PLOC ! PLIC !  SPLOUCH ! SPLOUCH ! FROUCHHHH !

 

Et là horreur, malheur ! Une flaque immense,

 

impossible à contourner : “BANZAIIII !“ droit devant !

Une bourrasque m’arrache mon serre-tête qui tombe dans la flaque boueuse … 

A la guerre, comme à la guerre !
Je le remets derechef sur le visage, et je sens les rigoles boueuses couler sur mon visage.
John Rambo me voilà !

DJ les Pins en profite pour me maudire pour la 2.563ieme fois jusqu’à la quatorzième génération. 

C’est à ce moment que nous retrouvons au détour d’un nuage (!!) Akuna et les valeureuses coureuses du MTC, qui nous gratifient d’une séance de jardinage sur 500 m...

 

C’est vrai qu’avec un temps pareil autant en profiter : nos poils de rennes en sont complètement lustrés. 

Enfin le chemin du retour se profile. Nous revoilà sur les hauteurs du Croupatier, pour, comme une apothéose, le rinçage final : bourrasque à 100km, grêle, pluie, nous sommes obligés de marcher en crabe, en nous protégeant le visage, c’est l’apocalypse ! Un véritable cauchemar !

 

ICI la Vidéo de la mort qui tue, où il faut mettre le son pas trop fort ...

Ouf ! La ligne des crêtes est passée. Cependant mon caleçon gorgé d’eau, sous l’effet de tout ce poids accumulé commence à descendre, et ceux malgré mes bourrelets, mais où est donc l’essorage ?  

C’est de pire en pire, au delà de l’au delà : les sentiers du départ sont devenus pour le retour des torrents de boue, impossible de voir ses appuis,

 

 

des branches sont tombées : l’apocalypse !


 

 

Si maintenant je doublais un coureur avec le dossard 666, cela ne m’étonnerai même pas ! 

Enfin (!!), nous revenons sur le bitume, ou plutôt, sous l’eau qui coule sur le bitume.

 

C’est un vrai déluge, l’eau gicle carrément en cascade à plus d’un mètre des toitures.

Mais où est donc Noé ? Nous sommes des rennes et demandons à être sauvés …

Au lieu de cela, nous revenons à la place du départ, … mais l’arrivée est plus loin à un Gymnase de l’autre coté du village . 

FLOC ! FLOC ! SPLOUCH ! SPLOUCH ! 

C’est l’horreur, le cauchemar, quand cela s’arrêtera-t-il ? … pas les conditions météorologiques, mais au moins le parcours. 

Nous en profitons pour acclamer de plus belles les bénévoles qui nous guident. J’en profite même pour leur faire la bise sous leur parapluie, et pour chacun d’entre eux, nous promettons d’intercéder auprès du Père Noël, pour qu’ils aient un cadeau supplémentaire, pour les remercier de leur courage, … ou plutôt de leur stoïcisme. 

Une dernière montée de marche, histoire d’être essorés … physiquement et nous arrivons triomphant, acclamés par les bénévoles : 2h56 ! Pour les dossards 257 ! Si cela n’est pas de la grande précision !

Lors du repas d’après course, nous sommes une nouvelle fois confrontés à l’inexpérience de l’organisation, puisque aucun foin n’est prévu pour nous autres rennes ... Mais non, je plaisante .


Merci encore à tous de nous avoir offert (?!) un tel trail, et comme un cerise sur le gâteau, nous repartirons avec deux ballotins de confiserie provençale. Au moins la bonne humeur était, elle, bien au rendez vous. 

 

JOYEUX NOËL A TOUS ! 


 

 

7 commentaires

Commentaire de CROCS-MAN posté le 05-01-2009 à 00:10:00

Bravo mon ami pour ce super CR et pour cette super course, il en fallait du courage, je ne l'ai pas eu. A bientôt.

Commentaire de BOB MORANE posté le 05-01-2009 à 15:33:00

j'hallucine: Bob l'éponge ! Bon il est vrai qu'il m'arrive parfois de me métamorphoser en éponge...mais fort heureusement pas ce jour là...
Encore une fois du trés bon récit, trés imagé qui a sa lecture nous replonge dans l'enfer apocalyptique de cette mémorable matinée.

BONNE ANNEE 2009.

Commentaire de RogerRunner13 posté le 05-01-2009 à 17:51:00

Et bien! il en fallait du courage, même pour des rennes habitués aux conditions extrêmes. Bravo pour ce récit plein d'humour.

Commentaire de NICO73 posté le 05-01-2009 à 18:04:00

Bravo pour ce palpitant récit. Ta course a été splendide et ta bonne humeur. Encore Bonne Année !

Commentaire de agnès78 posté le 06-01-2009 à 18:13:00

merci pour ce récit plein d'humour...
et mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année
à très bientôt
bises
agnès

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 07-01-2009 à 16:00:00

Ouais, ben il fait meilleur en Normandie !
Bonne année à toi !

Commentaire de MOZ posté le 08-01-2009 à 09:10:00

Excellent!!!!!!!

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