L'auteur : Mogwai6170
La course : Les Templiers
Date : 26/10/2008
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 4392 vues
Distance : 67km
Objectif : Pas d'objectif
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Comme je me plais souvent à le dire : « Ca c’est fait »
Petit préambule : Je me suis remis à la CAP il y a 2 ans après plus de 20 ans d’arrêt. Ma motivation : pour des raisons professionnelles, je travaille désormais à Toulouse et rentre à Bordeaux rejoindre ma petite famille tous les week-ends. N’ayant pas envie de faire du « gras » devant la Télé et bien j’ai rechaussé les baskets. 2 ans plus tard, je me retrouve ce dimanche matin à NANT au départ de la mythique course des Templiers. Expérience en trail = 0, mes 2 seules courses = Marathon de Toulouse (Oct 2007) et Marathon de Paris (Avr 2008). Préparation plus que tronquée suite à 2 tendinites d’Achille qui m’ont fait douter de ma participation à cette course.
Finalement pas si petit le préambule.
Après un réveil bien matinal (surtout pour les petits), arrivée à NANT à 04H30, petite marche pour rejoindre la ligne de départ, petite photo avec mes plus fidèles supporters.
04H55 : Petits bisous à tout le monde. Je m’avance vers le sas de départ où convergent tous les autres coureurs. Que c’est bon la chaleur humaine ! L’émotion est là, présente sur tous les visages. On discute, plaisante, se souhaite beaucoup de plaisir. On nous demande d’allumer nos frontales. Purée, j’ai la chair de poule.
05H14 : La musique d’ERA est lancée. Re-chair de poule. Le moment tant attendu est là. Au fond de moi, je remercie tous ceux qui m’ont permis d’être là, ma famille et les sacrifices qu’ils ont acceptés, mes collègues à qui j’ai certainement cassé les oreilles, aux kikoureurs grâce auxquels j’ai pu utiliser leurs expériences diverses et variées.
05H15 : C’est parti. Départ prudent.
Les premiers kilomètres me servent d’échauffement, les sensations sont bonnes. Les premiers lacets arrivent, un regard vers le bas, un long fil lumineux s’étend. Quel spectacle !Cette partie est roulante, je décide de rester sur mes bases prévues.Arrivée à Sauclières dans une ambiance incroyable. Il est 06H45, il fait encore nuit, la température est basse mais ils sont là pour nous supporter, ils applaudissent. On remplit la poche à eau, je demande le plein car le second ravitaillement est loin. Ma sœur demande si je veux lui laisser ma veste. « Non, le jour est entrain de se lever et l’humidité tombe »Je repars de Sauclières 1H37. Pour l’instant, tous les indicateurs sont au vert. Prochain objectif : Dourbies
Le soleil commence à apparaître, les paysages sont magnifiques, la journée s’annonce superbe. Une longue procession se dirige vers la Croix de la Guerite , puis vers le St-Guiral.C’est plutôt roulant. Je ne m’occupe pas de mon GPS, je coure aux sensations. Tranquille, ne pas se griller les cuisses. La route est encore longue.Le St-Guiral franchi, la descente vers Dourbies commence, elle me paraît interminable. Non pas que les sensations soient mauvaises, juste une erreur, les maisons aperçues se situaient à La Rouvière et non à Dourbies. Virage à droite, petite bosse puis de nouveau descente. Enfin l’arrivée à Dourbies, un monde et une ambiance fantastique, génial le prénom sur les dossards, des encouragements qui fusent de partout. Les bénévoles sont aux petits soins pour nous. 2 verres de soupes, quelques tartines de Roquefort, des barres Maxims, remplissage de la poche à eau. Je regarde mon Chrono, 5H01 de course, 45’ de retard sur mon objectif initial. Pas grave, cela ne sert à rien de s’affoler. Je suis à mi-chemin, je suis bien, je prends du plaisir. Je discute avec mon père : « c’est bon, je gère. C’est maintenant que les difficultés vont commencer. A tout à l’heure »
Prochain objectif : Causse-Begon
A la sortie de la zone de ravitaillement, ma frangine, clic-clac Kodak.
La longue montée vers la Crète du Suquet commence. Dès les premiers hectomètres, des concurrents font demi-tour.Je me dis « tu as bien fait de partir tranquille ». La montée se fait à un ryhme convenable, ne pas se mettre dans le rouge. On longe les crêtes, une petite foulée qui fait du bien. Descente vers Trèves, les paysages sont magnifiques puis direction le Causse-Begon et sa longue montée. Les quadriceps se font sentir, rien d’anormal ou d’alarmant.Obectif atteint : arrivée à Causse-Begon. Kilomètre 52, je n’avais jamais couru plus de 42,195 mètres. Et bien « Ca c’est fait »Ravitaillement, j’avale les tartines de Roquefort, un délice, de la soupe, je bois de l’eau gazeuse, recharge en eau. Petite discussion avec le Padre et le Ptit bout. Et c’est reparti. Au fond de moi, je sais que j’irais au bout. Je ne me sens pas fatigué. Je reste sur mon idée de gérer par étape. J’en oublie de regarder mon Chrono.
Prochain objectif : Cantobre
La descente de St Sulpice se présente à nous. Elle est belle, technique, ne demande qu’à la dévaler mais les quadriceps et les genoux commencent à grincer. Il y a du monde, on piétine un peu. On enchaîne une nouvelle montée, toujours autant de monde, je suis sur un faux rythme. Dommage je suis mieux en montée, j’essaye de passer de petit groupe en petit groupe. Puis c’est la terrible descente vers Cantobre. Bien technique, de nouveau une longue file indienne se crée. Cela bouchonne un peu. Je ne peux pas réellement gérer ma descente et suis donc sur les freins. Les quadriceps grincent sérieusement, mais pas de crampes à l'horizon. Ouf, c’est fini pour celle-ci. Enfin Cantobre et son dernier ravitaillement. Toujours autant de monde pour nous soutenir et nous encourager. Cela fait du bien.
Au poste de ravitaillement, un membre de l’organisation me dit qu’il reste 8kms et que j’en ai pour 2 heures. Je regarde mon Chrono : 09H30 de course. J’ai perdu beaucoup de temps entre Dourbies et Cantobre : 30 minutes qui s’ajoutent déjà au 45 à Dourbies (Mais mon assistance en a perdu plus que moi, car ils arriveront après mon passage)Hors de question de mettre 2 heures pour 8 « petits » kilomètres.
Prochain Objectif : Finisher.
Dès les premiers mètres c’est raide, je me mets en mode « 1 neurone » J’avance pas à pas dans ces difficultés, s’ensuit un long faux plat, je me remets à trottiner. Cela me fait du bien, petite foulée rasante pour s’économiser mais qui permet de me détendre avant la descente finale.Je bascule enfin dans la fameuse descente du Roc Nantais, technique, avec encore une fois du monde, ce qui nous oblige à se freiner. La musique et le speaker se font entendre en bas, à NANT. Une seule idée, rester lucide, faire attention, ne pas se vriller une cheville si près du but. La pente s’adoucit, le muret, la foule de plus en plus nombreuse, ça sent bon l’écurie. Le pont de NANT, un dernier petit raidillon et c’est la rentrée dans le parc. J’entends mon petit, je tourne la tête, il court vers la ligne d’arrivée. L’émotion est forte.
L’arche d’arrivée est enfin franchie : 11h 00mn et 27s . 72 kms, 3100m de D+.
Que du bonheur, elle est pas belle la vie……
Petit Bilan : Point positif :
Voili, voilou. Mon 1er CR
5 commentaires
Commentaire de Hay-David posté le 29-10-2008 à 13:43:00
Féliciatations à toi Mogwaï6170
Premier trail et premier ultra d'un coup, c'est très fort! Surtout avec un bon chrono (même si hors de tes objectifs)!
On n'aura pas pu se rencontrer non plus (en tout cas je ne crois pas) j'espère à une prochaine fois!
Quelques belles photos quand même! ;o)
Commentaire de NICO73 posté le 30-10-2008 à 19:02:00
Là c'est fort ! Tu te lances d'entrée sur 72 bornes et tu réussis. Ton récit démontre que quand on veut, on peut
Commentaire de frankek posté le 30-10-2008 à 20:01:00
départ prudent ! voilà la reçette pour arriver bien frais cet ultra !! bravo et récupère bien...
Commentaire de Stéphanos posté le 01-11-2008 à 14:34:00
bravo pour ce 1er ultra!!! et de loin, ce n'est pas le plus facile!!! j'étais un peu devant toi ce qui m'a permis d'avoir un parcours fluide, mais je l'ai payé sur les parties difficiles!
bonne récup.
Commentaire de Gibus posté le 03-11-2008 à 13:22:00
Super 1° trail
tu as commencé par le dessert
les templiers c'est magique
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