Récit de la course : Marathon de Toulouse 2008, par tintinmar75
Le récit
Un marathon un peu particulier…
La pression est montée tout doucement comme chaque fois, au bout de 10 marathons on se dit que l’on doit commencer à bien gérer cette épreuve, hé bien non ! Plus j’en fait, plus j’ai peur .
La préparation s’est plutôt correctement passée avec son lot de petits pépins, moments de doutes (fatigue, varicelles des petites, bronchite, boulots, stress…). Mais je n’ai pas pu faire de compétition depuis 2 mois et demi, donc pas de possibilité d’évaluation objective de l’état de forme. Mes dernières séances me laissent penser que je peux espérer un temps compris entre 2 h 58 et 3h05, si pas de pépin. Mais voilà, mes deux derniers marathons se sont soldés par deux rencontres assez méchantes avec un mur…donc j’aborde celui avec crainte et circonspection.
Remarque qui aura son importance, mon cardio s’étant mis à divaguer assez tôt, j’ai fait la quasi-totalité de l’entraînement sans cardio et « au feeling ».
J-1 : arrivée à Toulouse après 6h30 de train, un peu cassé. Découverte de la vieille ville, du Capitole. Remise des dossards OK. Joli T-shirt technique orange. Retrouvailles avec les copains de courses. Appart prété par un copain de copain nickel. Boustifailles glucidiques du soir. Discussion autour de nos stratégies et objectifs. Je pense partir prudemment en 4’20’’ au km puis accélérer légèrement, après on verra, l’idée étant de bien écouter les sensations. Pas réellement d’objectif si ce n’est de s’approcher des 3h. Décontraction. Dodo.
Jour J : Une nuit assez correcte, lever 7 h, une heure de gagnée par le changement d’horaire. Chouette. Temps idéal.
H – 1h30 (8 h00) départ en métro vers l’avenue de départ. Nous nous posons au café.
H – 0h30 (9 h00) après mon dixième passage aux toilettes, vérification de l’heure et … plus d’affichage : les piles de ma montre sont mortes. Put… j’aurais dû vérifier. Je ferai donc ce marathon sans chrono. D’un coup le stress et la pression tombent.
Du coup, l’idée de courir au feeling et sans véritable objectif est venue assez naturellement. Un voisin de table au café me suggère de suivre le ballon 3h, mais bon les ballons…
h- 0h10 ptit échauffement léger, entrée dans le sas.
H – 5 : L’animateur Patrick Montel, fait des petites blagues d’avant départ. Tiens un coup de pistolet…c’est parti, je suis surpris et apparemment je ne suis pas le seul.
Je pars doucement me semble-t-il, mais sans chrono…les premiers km s’enchaînent le long de la Garonne, je demande le premier temps au 5ième km, 21’, c’est un poil plus rapide que prévu, mais bon c’est peu précis…J’ai laissé partir mon copain Régis devant. La jambe droite est un peu raide et contractée.
Km6 : le ballon violet des 3h me dépasse, je lui dit qu’il me semble un peu rapide pour 3h, il me répond qu’il y en a un autre (ballon) derrière, que c’est une fourchette de temps. Soit mais bon, je ne le sens pas…
Km8 : je ne vois plus le ballon violet devant, le deuxième ne m’a pas encore doublé, je me sens un peu seul au milieu d’un « no man’s land ». Je demande un chrono à un (rare) compagon de course : 33’ au km8 ! Le ballon violet devant est très rapide, je pressens du dégat devant. Je me sens bien dans mon rythme.
Les km s’enchaînent dans les faubourg toulousains, il fait beau et un peu chaud maintenant.
Km 10 : 42’ d’après un collègue, mais bon vu que c’est pas le même qu’avant…
Km 13 : un long faux-plat montant…Agnès94 qui m’avait dit qu’il était roulant…
Km 14 : tiens, tiens je revois au loin le ballon violet, aurait-il ralenti ? En tout cas je commence à remonter quelques coureurs.
Km 17 : Mon premier « moment-clé » c’est maintenant que je sais si je suis dans un jour sans (ou avec mur plutôt ;) ) Aujourd’hui ça passe.
Km 18 : je rattrape le ballon violet, pas de panique, c’était clair qu’il allait ralentir…
Km20 : autour du lac de la base de loisir : un groupe me rattrape, je les sens bien, je prend l’aspiration. Nous sommes quasiment sur les talons du ballon violet.
Semi : Tiens, le gars au ballon s’arrête ; il dit « ça y est vous êtes au semi en 1 h 29 ‘30’’ ». Quelle arnaque ! Il a beaucoup ralenti après le 15ème km. Je reste avec le groupe du km 20. Il y a un type avec un chrono qui semble fiable et surtout qui est super régulier. Un vrai bonheur.
Au km 21,5 environ, il y a un coureur avec un ballon violet qui nous attend. Et qui rentre dans notre groupe, c’est notre coureur « métronomique » qui lui fait un bref topo de la situation.
RAS jusqu’au km 28, notre « métronome » est nickel, il nous annonce 4’11 ou 4’10 ou 4’15. Il connait son affaire. Le gars au ballon est bien avec nous. Il est peut-être un peu rapide.
Km 29 : Je fait part au « métronome » de mes remerciements, « on est encore loin » me répond-il.
Km30 effectivement, il annonce 4’20’’ à ce moment et laisse deviner qu’il est moins bien. Je passe devant et pars dans l’inconnu. J’essaie de garder un bon rythme.
Cette dernière partie est beaucoup moins roulante que la première, beaucoup de passages de petits ponts ou de tunnels, des faux plats…Je double beaucoup de monde. Je n’ai plus de chrono à partir de là et jusqu’à la fin. En fait je pense essayer de faire un négative split, mais uniquement aux sensations, c’est pas facile.
Km 32 : Je rattrape mon copain Régis, il se met à marcher, je lui crie de tenir, de me suivre. Les 10 premiers km du marathon sont passés rapidement et j’avais l’impression de me balader alors pourquoi les 10 derniers ne se passeraient pas aussi bien, d’autant que je pense aller un peu plus vite.
Km 32-38 : j’ai passé mon deuxième mur (35) et je double pas mal, ça m’aide à ne pas penser au reste : je commence à avoir mal au jambes, et ça n’arrête pas de monter-descendre.
Km38 : ça commence à faire très mal. Toujours pas d’idée du chrono, mais je me dis que ce serait bête de craquer.
Km39-42 : C’est pas possible les km ont rallongé. Très très très dur, je pense que j’ai dû accélérer trop dans le faux plat du km30, je paye cash. Je me fais doubler par le ballon violet (le groupe est réduit à 3-4 coureurs) au km 41,5 environ. Impossible de le suivre.
Km 42,100 dernier virage, VERDICT : le chrono affiché: 2h59’28’’. Je finis comme je peux les derniers 100 m, manque de tomber dans les pommes à l’arrivée.
Bilan : mon deuxième chrono, sans chrono, moins de 3h. Content. Régis finit en 3h07. Ca a été une super expérience, j’ai eu l’impression de réellement vivre ce marathon et d’en apprendre pas mal sur le rythme. Cela confirme aussi que le manque d’ambition au niveau du chrono me permet de mieux gérer la course. Encore merci au « métronome » du km 20.
8 commentaires
Commentaire de calimero posté le 27-10-2008 à 22:57:00
Bravo pour ton chrono et pour ta régularité!
Si je pouvais faire le même temps à Nice, çà me vas bien!!
Commentaire de agnès78 posté le 27-10-2008 à 23:14:00
sympa ce ptit récit! Bravo msieur! Beau chrono!
à bientôt
bises
Commentaire de macoco junior posté le 27-10-2008 à 23:49:00
bravo et merci pour ce sympathique récit,chacun vit la course à sa façon, et là c'est plutôt génial !!!
Commentaire de canard49 posté le 28-10-2008 à 14:47:00
Finalement agnès94 avait raison...Il est roulant ce marathon !!
Belle gestion du mur et une course au feeling très bien meitrisée, tu peux jeter tout ton attirail et gérer à la sensation.
Alexandre
Commentaire de Yannael posté le 28-10-2008 à 18:35:00
Très fort les -3h sans chrono ! Félicitations
Commentaire de Mogwai6170 posté le 29-10-2008 à 14:32:00
Superbe performance tout au feeling.
Chapeau bas
Bonne recup
Commentaire de hellaumax posté le 01-11-2008 à 14:30:00
Bravo pour cette très belle performance!
Commentaire de hagendaz posté le 10-11-2008 à 14:38:00
bravo pour ce très beau chrono!
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