L'auteur : laurent-trail
La course : Trail de Guerledan - 52 km
Date : 11/5/2008
Lieu : St Gelven (Côtes-d'Armor)
Affichage : 2321 vues
Distance : 52km
Objectif : Pas d'objectif
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Pour réussir cette recette un certain nombre d'ingrédients de qualité sont indispensables et, sans remettre en cause vos talents de cuisiniers, il faut avouer qu'il est nécessaire d'avoir un minimum de savoir faire, un " tour de pied[1] ".
Pour commencez glaner ci et là, chez les meilleurs fournisseurs, quelques rochers, des passages humides (voire boueux), des cailloux, des herbages et feuillus de différentes natures, enfin parfaire la préparation quelques trailleurs.
Une fois ces constituants recueillis, parsemez en harmonieusement quelques chemins ombragés mis de coté préalablement.
La première étape de la fabrication de ce gâteau breton consiste à souffler (essouffler) le tout dans un faut plat qui aura comme objectif de pré cuire cette préparation.
Pour aciduler la composition recherchez un couple de coureurs dont l'un sera enflammé par une belle ampoule au talon et l'autre par une acidose. Cela donne un petit coté piquant à l'émulsion, l'intérêt est aussi de ralentir la progression (et la cuisson) de façon à ce que l'ensemble soit "à point" à l'issue cette première étape de la fabrication du gâteau.
Au bout de deux ou trois heures de cuisson plongez le tout brutalement dans l'eau froide d'une rivière pour les saisir, puis laissez patauger (reposer) quelques instant au bain de boue (éventuellement au bain marie) de façon à bien décoller la semelle du pied de la préparation.
Il est à ce moment indispensable d'ajouter avec délicatesse quelques sourires ou applaudissements sympathiques provenant d'autre trailleurs ou de bénévoles de façon à tonifier votre préparation et la mettre dans de bonnes conditions pour l'achever le jour d'après.
Cela fait, cette fois, laissez reposer vraiment dans un endroit sec aéré et convivial jusqu'au lendemain.
Le lendemain pas trop tôt, mais tôt tard non plus, prenez une partie de la préparation de la veille et ajoutez une bonne proportion de nouveaux venus.
Commencez comme à la première étape en faisant revenir ce nouvel amalgame dans le faut plat déjà utilisé en mélangent bien les recuits de la veille et les nouveaux ingrédients.
Pour que l'ensemble ait de la tenue vous devrez le secouer 52 fois de suite. Il est indispensable que ce soit bien 52 fois, pas une fois de plus. Si non l'ensemble risque de craqueler, de se désagréer et de perdre de son aspect détendu. A moins il risque de ne pas être suffisamment attendri.
Il peut être opportun de saupoudrer progressivement l'ensemble ainsi composé de quelques crampes de toutes natures qui pourront être absorbés par les recuits de la veille qui n'auront pas retrouvé leur élasticité habituelle et les nouveaux ingrédients que l'on appelle aussi des "trop pressés d'en finir". Cela donne un petit goût de "si je revenais en prendre encore pour voir si c'est différent cette fois" que certains savourent avec délectation.
Bien qu'il faille secouer 52 fois de suite la patte ainsi obtenue, ne la fatiguez pas de trop. Laissez là reposer de temps à autres quelques minutes, pour quelle se détende, de sorte quelle respire. Elle sera plus facile à travailler par la suite. A l'occasion vous pouvez rajouter quelques assaisonnements tel que raisins secs, quartiers d'orange pour donner un petit goût exotique. Ou bien encore ajouter quelques brisures de biscuit pour donner du corps.
Au fur et à mesure n'oubliez pas d'humidifier l'ensemble pour qu'il ne s'effrite pas avant terme. D'ailleurs ma grand-mère, qui était femme d'expérience, n'hésitait pas dans certaines circonstances à arroser le tout, à peu prés au milieux de la préparation, juste avant de la laisser reposer un instant. "Ca lui redonne du sang" disait elle avec son bel accent et son oeuil malicieux.
Il n'y a plus qu'à laisser mijoter, vous avez la possibilité de rajouter quelques passages bucoliques, des cheminements délicats mais n'en n'abusez pas. Les principaux ingrédients de la préparation d'hier sont encore actif et impriment leur saveur inimitable.
Pour la touche finale, procédez comme à la première étape : trempez dans l'eau froide et bain de boue. Si vous souhaitez décongestionner la mouture ainsi obtenue vous pouvez même la replonger quelques minutes dans l'eau froide, comme pour la faire infuser.
Là, si vous n'avez rien loupé depuis le début, il ne vous reste plus qu'a disposer délicatement l'ensemble autour d'un site majeur,
Et puis, dégustez !
Dégustez et déguster encore !
Surtout savourez, savourez encore car la prochaine cuisson n'aura lieux que l'année prochaine.
Nota : dans certaines échoppes locales on trouve ce gâteau breton, Mon gâteau breton, sous le non de "Défi de Guerlédan". Il n'y a que le nom qui change, l'assemblage est aussi délicieux.
6 commentaires
Commentaire de robin posté le 21-05-2008 à 10:58:00
Merci Chef cuisinier pour cette magnifique recette à consommer sans modération.
T'a plus qu'à laisser reposer les pattes.
Commentaire de CLG posté le 21-05-2008 à 12:37:00
Bravo car le trajet semblait bien technique ! superbe trail à faire visiblement !
Commentaire de la panthère posté le 21-05-2008 à 12:37:00
ta recette a l'air de bien "courir", tu as eu l'air de digérer parfaitement ce gâteau breton fourré de pépites d'ardoises et de genêts.....t'en as d'autres comme ça?
Commentaire de breizhman14 posté le 21-05-2008 à 18:00:00
y'a pas à dire, ça met l'eau à la bouche, miam!
j'espère que tu as bien digéré ;)
Commentaire de artveja posté le 21-05-2008 à 20:42:00
Merci pour ton récit il met l'eau à la bouche, je reprendrais bien une part...plus tard!!!
Commentaire de marioune posté le 22-05-2008 à 22:52:00
excellente ta recette laurent!
merci
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