L'auteur : Run To The Hill
La course : Les Templiers
Date : 28/10/2007
Lieu : Nant (Aveyron)
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Distance : 67km
Objectif : Pas d'objectif
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Gallerie photos : http://runningaventure.com/rtth/templiers2007/
Préambule
Après relecture de mon récit, je trouve le ton particulièrement obsessionnel. Comme si la seule façon d'exorciser la souffrance était de la consigner dans les moindres détails. Je me représente ce récit tel un album souvenir, reflet des bons moments et des émotions écorchées vives. J'espère que sa lecture vous paraîtra moins laborieuse que ne l'a été son écriture
Après abandon sur blessure aux 100 km des étangs de Sologne – tendinite genoux gauche au 55e km – je repris timidement l'entrainement, afin de permettre une guérison rapide. Neuf semaines séparaient la course de Sologne de celle des Templiers. J'abandonnai la perspective d'un trail test 4 semaines avant les Templiers et me concentrai sur l'entrainement à court terme. Deux semaines plus tard, j'étais rétabli. Il ne me restait plus qu'à planifier un entrainement sur 7 semaines.
Seulement deux courses inscrites à mon calendrier sur cette période. Tout d'abord la Chenaysienne, que je qualifierai de « petite course de quartier ». Pour sa première édition, les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands en invitant en guest star Dominique Chauchau et en obtenant l'autorisation de traverser l'arboretum (Définition Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Arboretum jardin botanique spécialisé généralement conçu comme un espace paysagé. Il présente de nombreuses espèces d'arbres ou d'essences ligneuses sous forme de collections le plus souvent thématiques.) C'était une première édition. Départ catastrophique, en marchant, goulot d'étranglement sur les 300 premiers mètres, coureurs 7km et 12km mélangés, bref, pas le bon jour pour faire une perf ! Une jolie course qui mélange bitume et chemin, que je me devais de courir résidant au Chesnay, mais que je ne pense pas refaire.
Deux semaines avant les Templiers, je révisais mes classiques à la frontale en prenant le départ du trail des Lucioles. Course magnifique et technique, reprenant le tracé de la première boucle de 16km du trail de la vallée de Chevreuse, mais une fois la nuit tombée ! Beaucoup de sensations et de plaisir, les bénévoles étaient tous aux petits soins, nous gratifiant d'encouragements. La course se tenait le même jour que la demi finale de rugby France / Angleterre. Nous avons pu suivre l'évolution du score en interrogeant les bénévoles et étions convaincus d'une victoire certaine de la France... Désillusion à l'arrivée. Mais le bonheur d'avoir participé à cette rude et pittoresque aventure nocturne.
La semaine suivante, une petite grippe m'assomme quelques jours, mettant un terme à la fin de mon entrainement. Il ne me restera plus que la dernière semaine, habituellement consacrée à de minuscules sorties ; faut faire du jus !
Vendredi 26 octobre. Lever à 6h, début d'un long voyage. Gagner Nant est déjà en soi une première aventure fatigante : bus + train de banlieue + RER + TGV à la gare de Lyon + changement à Béziers + TER jusqu'à Millau + voiture de location jusqu'à Nant.
En attendant le TER je fais la connaissance de Damien, spécialisé dans les raids multisports et la course d’orientation. Il vient courir ses deuxièmes Templiers. Nous voyagerons ensemble et nous retrouverons à plusieurs reprises au magasin de location de voiture, à l’hypermarché et le lendemain à la pasta party !
Corto est déjà sur place depuis la veille. Notre équipe est sponsorisée, ce qui permet de couvrir nos frais de transport, royal) Les sponsors sont ma boîte (Galileo Performance) et un magasin de running (Cap Running Aventure). Corto a trouvé une place dans le camping des 2 vallées. Nous étions partis pour un camping à la ferme, mais le confort rustique proposé nous avait quelque peu rebuté, c'était trop proche du camping sauvage, un peu rude avant les Templiers. C’était sans compter sur le radinisme légendaire du propriétaire des 2 Vallées…
Le camping des 2 vallées est un havre de paix qui laisse croire à ses occupants qu'ils font bel et bien du camping sauvage, tant le propriétaire a décidé de minimiser tous ses services : un seul bloc sanitaire ouvert (celui des femmes comporte 7 sanitaires dont 5 à la turc !), lumières dans les allées éteintes la nuit, pas de service de restauration ni de café le matin, etc.
Et pour couronner le tout, un froid hivernal. Je passe mes quatre journées nantaises à grelotter sous deux épaisseurs de pull, un coupe vent, le buff et casquette. Je maudis jusqu'à la dixième génération le vendeur D4 qui ne brille que par son incompétence et qui m'avait expliqué longuement l'inutilité d'un duvet inférieur +5°C pour camper. Tout le monde a pu me confirmer qu'il fallait un duvet -5°C pour survivre ici ! Moi qui ne suis pas frileux, je suis devenu un homme des cavernes.
Vendredi après midi, je pars récupérer mon dossard au village expo. L'endroit est bien conçu, nous passons des heures à questionner les différents organisateurs de courses. En revanche, l'offre textile est plutôt maigre. Nous faisons la connaissance en chair et en os avec de nombreux kikoureurs et stationnons sur ces deux journées beaucoup de temps sur le stand du trail des Citadelles. Une très belle et dure course, organisée par Mic31. Corto et moi lui prenons rendez-vous pour la distance longue l'année prochaine (71km).
Corto me présente Yves-Marie Quemener, photographe et journaliste de VO2. Grand lecteur du magasine, je suis ému de rencontrer une grande star. Nous croisons également Gilles Besseyre et Alexandra Rousset.
Afin de favoriser le contact entre Kikoureurs, je m'affiche avec le buff rouge autour du cou, et ma mascotte bob l'éponge fixée à l'arrière de mon sac à dos. D'habitude, celle-ci est solidement arrimée sur le sac de course. Dans le cas présent, il s'agit d'un bête sac et j’accroche Bob mollement entre 2 scratchs. Il ne faut pas quinze minutes pour que Bob se fasse la malle et disparaisse corps et âme dans la foule du salon. Je perds un certain temps à sa recherche, questionnant les exposants ("z'oriez pas vu un bob l'éponge par hasard ?"). Je suis triste, la grande fête des Templiers est endeuillée par la disparition de ma mascotte... Deux heures plus tard, Corto me désigne un petit garçon avec une peluche identique dépassant de la poche de son manteau. Etant moi même papa, le cœur fendu, je me résigne à abandonner ma mascotte à ce petit bourreau qui lui fera certainement subir les pires souffrances à travers ses jeux de gamin sadique... Quand ma femme apprend la nouvelle (c'était un cadeau), elle m'ordonne pour la prochaine fois d'écrire mon prénom sur l'étiquette de Bob, comme on fait sur les doudous pour l'école. Et oui, j'ai perdu mon doudou...
Le samedi est marqué par le départ (et l'arrivée) de trois courses : la Templière (11km), la Puma trail (15km) et la Kinder trail (2 et 4km). Nous assistons au départ de la Puma, notre ami mic31 luttant contre les premiers. Il est classé 6e du challenge des trails du sud-ouest et compte défendre chèrement sa place. Puis nous nous posons tous à l'arrivée. Le temps de voir les Templières franchir la ligne. Moment puissant car il nous permet de savourer et mieux comprendre ce qui nous attend dans un peu plus de 24 heures. Le speaker accueille toutes les "finisheuses" en les nommant par leurs noms et prénoms. La puissante musique d'Era retentit avec l'arrivée des trois premières ainsi que de la dernière concurrente. Era est aux antipodes de mon univers musical, mais je dois confesser que projeter dans ce contexte, cela dégage une atmosphère prodigieuse. Une heure et demie plus tard arrivent les premiers de la Puma Trail. Je me positionne avec isard66 pour ne pas rater la photo d'arrivée de mic31. Nous nous plaçons devant une arche gonflée, 200 mètres avant l'arrivée. Les coureurs déboulent d'un tournant et foncent dans une descente, encadrés de par et d'autre par des spectateurs enthousiastes. Mic31 arrive dans les premiers, nous le mitraillons (de photos) pour la postérité. Il conservera sa 6e place au challenge.
Le soir, grelottants de froid, nous gagnons la pasta. Dans le hall d'entrée, Christophe Rochotte (reporter photographe à VO2 Running live), ultra concentré, boules Quilès dans les oreilles, s'affère sur l'écriture d'un article. Je le salue mais ne le dérange pas plus. La pasta est envoyée en 5 services, tous ultras bondés. Nous sommes inscrits au premier, à 18h30. Les coureurs sont entassés sur de larges tables, c'est fonctionnel mais convivial. Non loin mais restant à l'écart, Karine Herry dîne avec ses deux enfants. Elle a terminé le grand raid de la réunion sur un abandon la semaine dernière et ne fera pas le doublé GRR/Templiers. Elle s'affiche parmi les coureurs, mais ne se mélange pas. C'est dommage. On comprend ce besoin de vivre un moment familial, mais dans ce cas, pourquoi dîner ici au milieu des coureurs ? Nous n'avons pas vu si elle saupoudrait de la poudre verte de perlinpinpin sur ses pâtes. Mystère...
La deuxième nuit est tout aussi hivernale que la précédente. Dans la tente à 21h, je prépare mon sac et vérifie l'ensemble de l'équipement : tenue de rechange si temps chaud, gels énergétiques anti oxydant à la pomme, gels énergétiques salé, pates d'amande, crème de marron, poche à eau, couverture de survie, sifflet, montre cardio fréquencemètre, lampe frontale avec piles chargées, crème anti frottements, crème anti inflammatoire, téléphone portable, papier hygiénique, mouchoirs en papier, appareil photos avec piles chargées, tenue de course (2 buffs, gants, collants, sous couche, t-shirt technique ML floqué de mes sponsors, coupe vent, chaussettes fines, chaussures de trail Salomon).
Blotti dans le duvet à 22h. Je grelotte avec un pull, 2 paires de chaussettes, le buff sur la tête pour tenir au chaud les oreilles et la chaufferette aux pieds (gadget teuton utile : on déclenche manuellement une réaction chimique dans une petite poche de plastique qui entraine la cristallisation d'un liquide. Cette réaction provoque une élévation thermique du liquide qui reste à 50°C durant 1 heure. Dans les faits, cela permet de bénéficier d'une mini bouillotte le temps de trouver le sommeil.)
Brrrr.... fait froid
Cette nuit est celle du passage à l'heure d'hiver. Notre départ prévu à 5h30 sera pour notre horloge métabolique un départ à 6h30. C'est toujours ça de pris. En revanche, la nuit tombera plus vite. J'en payerai le prix fort sur la fin de course. J'avais prévenu mes compagnons sur le risque de modifier l'heure de sa montre ou de son téléphone portable dans le cas où l'appareil effectuerait automatiquement un ajustement à l'heure d'hiver... Au pire, un réveil une heure trop tôt. C'est ce qui arriva à Corto, qui avait prévu de se réveiller à 3h30, j'entendis son portable claironner (au sens propre du terme) à 2h30. Le sommeil est léger et difficile à venir. Normal la veille d'une course. L'excitation est à son comble. Nous avons tous en moyenne 9 semaines d'entrainement spécifique dans les jambes, autant de raisons pour faire monter la pression. Difficile de faire le vide dans la tête. C'est énorme. On y est enfin. Plus que quelques heures et c'est le départ. Me suis je assez entrainé ? La récente grippe va-t-elle me faire payer un manque d'entrainement ? Ou au contraire, m'a-t-elle permis de faire du jus ?
4h20, mon réveil sonne. Je me prépare doucement. L'humeur est bonne mais le froid tenace. 20 minutes auparavant le clocher de l'église de Nant sonnait pour la deuxième fois 4 heures ! Monsieur le curé s'est levé tôt pour régler la pendule. Je m'équipe, mange un quart de cake énergie, puis prends le chemin du bloc sanitaire pour faire le plein de ma poche à eau. Lampe frontale visée sur le front, je croise des coureurs afférés dans leurs derniers préparatifs. Je dépose mon sac dans la tente et pars me brosser les dents. A mon retour, je suis prêt à partir. Les kikoureurs m'attendent sur la place du village pour la photo de groupe. Je récupère mon sac de course et... catastrophe ! L'embout du tuyau rattaché à la poche s'était détaché durant le voyage, ce qui a occasionné une fuite, ou plutôt une inondation. Le contenu s'est en grande partie vidé dans ma tente. Bah, trois fois rien, à peine un litre d’eau vient inonder mes affaires dans la nuit glaciale. Pire encore, le bas du sac de course est trempé, ce qui inclut mon change. J'écope à toute vitesse tant bien que mal les dégâts avec une éponge, puis je me précipite au départ en courant. J'arrive sur la place principale de Nant à 5h27. Le départ sera donné trois minutes plus tard. Je n'ai guère le choix, et me positionne à l'arrière du sas... Devant moi, une foule de 2800 coureurs...
Enfin, la musique de la délivrance retentit ! Era (bien entendu). Puis le coup de fusil du départ (on reste quand même sur une terre de chasseurs). En simultané, des fumigènes rouges viennent saluer les coureurs sur la ligne de départ, que je mettrai 2 minutes 40 à franchir. La densité est importante, il n'est pas possible de courir pendant un long moment. Puis la route s'élargie et c'est le "vrai" départ. Je rattrape le temps perdu en passant en mode turbo. C'est une initiative bien dérisoire comparée aux 68 km qui m'attendent (et aux 2900m de D+). La foulée s'allonge, je dépasse des paquets de coureurs. A la sortie de Nant, installé dans un petit abri bus, un pépé du village honore notre passage d’un air d’accordéon. C'est pittoresque. Cet homme est représentatif de la population nantaise. Des personnes qui s'investissent totalement durant un week end pour l'événement de l'année. Et les autres... Ils n'ont qu'à déménager 2 jours par an s'ils ne souhaitent pas voir leur sommeil troublé à 5h30 par la musique d'Era qui retentit à grand fracas dans la bourgade.
Rapidement, la course sort de la ville pour emprunter une route bitumée qui monte dans la montagne. Le peloton se densifie, la montée est raide. Je retrouve par hasard totote01. Je la reconnais d'abord au logo Kikourou qu'elle a fixé à l'arrière de son sac. Elle porte comme moi le buff Kikourou sur la tête. J'en profite pour immortaliser l'instant :
Nous parcourons quelques kilomètres ensemble. Je la perds à trois reprises. En effet, Totote01 court un bon rythme et ne cesse de remonter les coureurs. En parallèle, je m'arrête de nombreuses fois pour prendre des photos. La nuit est humide, recouverte d'une brume épaisse qui ne manquera pas de taquiner mon flash :
Notre progression est stoppée par un premier bouchon causé par un goulot d'étranglement. Puis nous reprenons doucement. La première ascension terminée, nous évoluons sur une ancienne voie ferrée désaffectée. C'est surréaliste. Les rails ont été retirés (heureusement), la voie est étroite, nous traversons des vieux ponts ferroviaires qui surplombent des routes goudronnées. Les automobilistes saluent le passage des coureurs d'un coup de klaxon. Une voie ferrée ne serait pas complète sans tunnels. Ainsi, notre route passe à travers deux anciens tunnels Sncf ; ils sont étroits, aux dimensions de la voie, longs de quelques centaines de mètres, éclairés exclusivement à la lumière de nos lampes frontales.
Le jour se lève ; la brume persiste. Le ciel est couvert, rien ne laisse pour l'instant présager une amélioration. Un vendredi pluvieux, un samedi couvert, on nous avait promis un dimanche au soleil...
Nous nous inquiétons au sujet des barrières horaires. Jusqu'à présent, elles symbolisaient dans mon esprit une exclusion immédiate de la course, tel un gigantesque portail qui viendrait se refermer sur les rêves des coureurs en retard, détruisant en un éclair deux mois de préparation et une année d'attente... Mais voilà. Nous sommes devant le fait accompli. Les différents ralentissements ainsi que le bouchon nous ont causés beaucoup de tord. Loin d'être les derniers, nous allons passer la barrière de Sauclière avec seulement dix minutes d'avance... Que va-t-il est en être des prochaines barrières ? Faut il des à présent se préparer à devoir courir contre le chrono et non plus contre soi même ? Sachant qu'il reste encore beaucoup de coureurs derrière nous, il est probable qu'exceptionnellement toutes les barrières soient rallongées. On peut toujours rêver !
Arrivant à Sauclière (km 15), Totote retrouve son père qui est venu soutenir les coureurs. Je la laisse et me presse vers le ravitaillement. Malgré l'heure matinale et fraiche, la foule est encore au rendez-vous, toujours enthousiaste. Sauclière est le premier des quatre ravitaillements. Ce ne sera qu'un ravitaillement en eau. La meilleure gestion de son eau consiste à remplir à minima la poche à eau, afin de courir léger, sans arriver à sec au ravitaillement suivant. Dans mon cas je complète le niveau à 1.5 litre. Une bénévole m'aide à remplir ma poche. Cette assistance est la bienvenue, elle se reproduira sur tous les ravitaillements, royal !
Sortis de Sauclière, nous regagnons la forêt. Dix minutes plus tard, nous revoici plongés dans un énorme bouchon, à l'arrêt. Les coureurs patientent pour accéder à un petit chemin qui grimpe dans la forêt. L'étroitesse du passage créé un terrible goulot d'étranglement. Avec plusieurs coureurs, je coupe en "hors piste" sur une trace parallèle à travers la forêt. Le parcours est sauvage, mais reste ludique. Et cela reste toujours du trail ! Rapidement, nous rejoignons la trace officielle.
Le chemin monte. Il est inutile de courir sur ce genre de portions. Autant garder ses forces. Beaucoup de personnes sortent les bâtons de randonnées. J'ai une paire de bâtons Raidlight télescopiques ultra légers fixés à mon sac, je ne vois pas l'utilité de les sortir pour l'instant. Trop tôt, pas assez de pente. L'expérience d'Auffargis m'a appris à ne sortir les bâtons que lorsque c'est vraiment nécessaire. Une étude publiée dans l'ultrafondus de septembre montre que l'usage des bâtons permet d'économiser 15% de sollicitation au niveau des quadriceps dans les montées. C'est loin d'être un luxe. D'autant plus que la descente sur Trèves est annoncée comme très cassante, il faut s’économiser.
Nous sommes en route pour l'ascension du mont Saint Guiral, l'une des grosses montées du parcours, dont la plus belle promesse est d’offrir un panorama imprenable sur les montagnes aveyronnaises.
Au bout d'un moment, nous constatons que nous venons de percer la couche nuageuse. Le ciel est bleu, la vallée est remplie d'une brume cotonneuse, c'est magnifique. Je prends des photos. Un bénévole ne rappelle "à l'ordre" : la vue qui nous attend en haut est bien plus grandiose, inutile de prendre des photos ici ! Je continue l'ascension, engage la conversation avec d'autres coureurs, et me retrouve dans un mini groupe à 80% parisiens. Nous discutons des différents trails courus cette année : la vallée de Chevreuse, les lucioles, Cheptainville etc. L'ascension se passe plus vite.
Puis vient de nouveau un gros bouchon. Nous sommes dans un sentier suffisamment étroit pour empêcher les dépassements. Je retrouve totalement par hasard Benoit_11 accompagné d'un groupe d'amis. Nous restons ensemble un long moment. En haut, notre regard se pose sur les coureurs qui sortent de ce goulot d'étranglement. Nous reconnaissons Corto et Benos.
Je reçois un sms d'encouragement de Philippe (du magasin Running Aventure). L'allure est suffisamment lente pour que je me permettre de lui rédiger une réponse tout en marchant ! Mais la couverture réseau n'est pas suffisante dans la montagne aveyronnaise et le message ne partira pas. Arrivés en haut, nous repartons en trottinant .
Quelques minutes plus tard, le Saint Guiral nous tend les bras. Le mont surplombe la montagne aveyronnaise. Le temps de prendre quelques photos, et c'est reparti pour enchainer avec la célèbre descente vers Dourbies.
J'ai plus de 4h de course et 28km dans les jambes et commence à connaître un gros moment de "moins bien". Un mal de tête apparaît. Le genre de barre de fatigue qui arrive après une grosse sortie longue dominicale. Ce genre de barre qui vous oblige à prendre 1gr de paracétamol, pour ensuite s'allonger et s’endormir, seul remède efficace. Aujourd'hui, c'est différent. Il me reste 40km à parcourir ; une belle descente me tend les bras, idéale pour récupérer le temps perdu dans les bouchons. Mais la forme ne suit plus. Dès que j'augmente la cadence, le mal de tête s'intensifie. Je m'intime un rythme lent et laisse partir benoit_11. La descente me permet de ne pas perdre trop de temps. Je sers les dents et regrette de ne pas avoir mis de Doliprane dans mon sac de course.
La descente vers Dourbies est sauvage et magnifique. Un petit sentier pentu et caillouteux serpente la montagne sur plusieurs kilomètres. Je ressens les bénéfices de mon entraînement. Les cuisses suivent sans difficulté. La longueur de la descente reste une expérience nouvelle car même dans la vallée de Chevreuse aucune descente n'offre un tel dénivelé. Ca tire, mais ça tient bien. Je repense à Tege (Pierre), qui s'entraîne dans le Berry. Il nous avait avoué que ne trouvant pas de terrain vallonné, il restait parfois 3h à tourner comme un hamster sur une mini boucle de cross dotée d'une unique bosse (la boucle, pas Tege.)
Le soleil est au beau fixe, la journée s'annonce chaude. La montagne nous concède sans cesse du terrain, les chemins se succèdent offrant un panorama spectaculaire, la vallée est engloutie sous une mer de nuages… où est la plage ?
Très mauvaise surprise. Je m'aperçois que ma montre GPS Garmin est stoppée depuis le kilomètre 28. C'est en décrochant mon sac de course que j'ai dû heurter le bouton du chronomètre. Je suis dégouté, cela s'ajoute à mon mal de crâne. Je relance le chronomètre. Je constaterai que la distance mesurée sera relativement correcte à l'arrivée dans Dourbies : la distance affichée à l'entrée du ravitaillement sera quasi identique à celle de ma montre. Le GPS a probablement effectué une estimation en ligne droite pour compléter la portion manquante.
Point photo Kodak ! Avant l'entrée dans Dourbies, nous traversons un petit pont. A son extrémité, des photographes officiels prennent les coureurs. Le goulot d'étranglement provoqué par le passage nous oblige à passer devant eux en marchant, en file indienne. Encore un glorieux moment d'immortaliser.... Et par conséquent une photo que je n’achèterai jamais. Ne pouvaient-ils pas se placer en bas de la descente...
J'arrive à Dourbies, devançant la barrière horaire (officielle) de 20 minutes. Notre entrée se fait sous les acclamations des spectateurs, regroupés de part et d'autre de la route, ambiance tour de France, mais sans la caravane. Le chemin qui traverse Dourbies est composé de marches en pierre, inégales, glissantes, je redouble de vigilance pour ne pas me tordre une cheville. Le respect m'envahit à la pensée que les grands-mères dourbiennes empruntent quotidiennement ce chemin pour se rendre au marché. J'arrive à la salle communale transformée en point de ravitaillement pour l'occasion. C'est le premier ravitaillement en solide. Café, soupe, thé, coca, Perrier, chocolat, barre de céréales, fruits, et fromage. Je prends un café espérant qu'il contribue à apaiser mon mal de crâne. A la sortie, je me dirige vers un ambulancier et lui expose mon problème. Il recherche pendant deux minutes (que c'est long) dans son sac de médicaments. "Tenez, je n'ai plus que ça", dit-il en me tenant un Efferalgan codéïné. Je connais ce produit. Je sais qu'il est sur liste I, et qu’il est donné sous prescription médicale ; il s'accompagne d'un effet antalgique favorisant l'endormissement. Le meilleur moyen de ne plus sentir ses muscles et de finir la course avec une magnifique cascade.... Je refuse poliment et repars, dégoûté. Je retrouve par hasard Golum. Il me remonte le moral, et m'annonce que Totote01 est passée 5 minutes auparavant. Malheureusement, il n'a pas de médicaments. Je continue ma route.
Ca monte dur. Nous sommes tous un peu fatigués et progressons avec discipline, en file indienne. Difficile de doubler. D'ailleurs, cette idée quitte rapidement mon esprit, le mal de tête persistant. Le chemin sillonne en pente continue la montagne. La route peut se décrire comme une succession d'ascensions, sans grande visibilité à court terme. Sans cesse, nous découvrons une nouvelle montée qui était masquée par les rochers. Je ne sors pas les bâtons. Ca monte, mais cela reste facile.
Tout à coup, un coureur raccrochant son téléphone s'écrit : "Ca y est, le premier vient d'arriver en 6h09 !". Je l'écoute incrédule. Impossible. Il vient de pulvériser le record de l'épreuve. En ayant de plus, quitter Dourbies depuis 20 minutes, la nouvelle est encore plus stupéfiante et rude à avaler. Comment est-ce humainement possible ? Evidement, il est nécessaire d'être au top de sa forme. Mais ensuite ? J'avais lu l'interview de Thomas Lorblanchet dans le dernier VO2 magazine, il y exposait sa préparation. Effectivement, son entrainement était des plus conséquents, mais quand même ? Peut-on réellement faire une telle perf, en courant, non… en tapis volant au dessus des pentes caillassées... Le deuxième arrivera en 6h26, le troisième en 6h43. De tels écarts rendent cette performance d'autant plus fantastique, voire stupéfiante….
Arrivée au sommet, je gagne un PC de secours (chacun gagne ce qu’il peut). Je m'enquiers aussitôt auprès d'une médecin pour obtenir du Doliprane. Elle note sur son bloc mon numéro de dossard, la motivation de ma demande et le médicament administré. Ensuite elle me remet un gobelet avec le comprimé effervescent. Je lui demande si je peux poursuivre ma route en marchant le temps que le comprimé soit dissout, en lui promettant de ne pas jeter dans la nature le gobelet (j'ai d'ailleurs à cet usage un petit sac poubelle dans lequel je range mes tubes de gels consommés.) Elle me répond : "Oh oui. Avec un tel paysage, ce serait vraiment dommage". Je la remercie et poursuis ma route.
J'en profite pour ouvrir une brève parenthèse sur l'attitude de nombreux trailers sur la course. Il y a encore beaucoup trop de tubes de gels abandonnés sur les chemins. Il y en a cent fois moins que lors d'une course sur route, mais le peu que je constate est de trop et me chagrine. Je ne parviens pas à comprendre ce qui se passe dans la tête de ces personnes. Lorsque l'on a la chance de pouvoir profiter d'un site aussi exceptionnel, comment est-il possible de ne pas le respecter ?! D'autant plus que les conseils de l'organisation étaient suffisamment explicites et diffusés, avec menace de disqualification pour les pollueurs.
La suite du paysage est d'inspiration celtique. De nombreux cairns jalonnent notre route. Dans la rubrique, je me cultive en lisant les comptes rendus de course sur Kikourou, voici la définition sur Wikipedia (ref. http://fr.wikipedia.org/wiki/Cairn)
Un cairn est un amas artificiel de pierres. On le trouve la plupart du temps sur les reliefs, les tourbières ou au sommet des montagnes.
Puis, toujours dans un registre celtique, nous plongeons dans la forêt de Brocéliande ! Une magnifique descente nous conduit à travers un écrin de verdure, nous descendons au milieu des arbres et des rochers recouverts de mousse, une luminosité verte filtrée par la toiture de feuilles vient s'ajouter à cette atmosphère mystérieuse et magique.
Nous quittons la forêt pour emprunter une route bitumée qui mène jusqu'à Trèves. La foule est encore au rendez vous et nous acclame. Je prends les spectateurs en photos pour immortaliser cet instant sous leurs regards amusés. L'entrée dans Trèves doit se composer en composant avec les voitures. Ce n'est pas génial, mais on fait avec. Puis arrive l'entrée au stand ! Un bénévole valide nos dossards RFID.
Je m'alimente. Le ravito est encore mieux fourni que celui de Dourbies. A ma stupéfaction, je vois un empilement de packs de bière. Je m'imagine mal consommer une petite mousse à ce stade de la course. Je prends les bières en photo, ainsi que les bénévoles responsables de cette débauche organisée.
Plus loin, la soupe. Un bénévole me prend en photo.
Je quitte Trèves, toujours bien en avance sur les barrières horaires. En réalité, celles ci ont été rallongées compte tenu de tous les bouchons. La route monte, cela rappelle la sortie de Dourbies. Je saisis mon téléphone portable, en profite pour lire tous les SMS d'encouragement : Ma femme et mon fils, l'ourson qui me donne son temps sur le marathon de Toulouse (3h51) tout fier d'avoir pourri l'agneau et le lombric, et aussi Christelle (Tess2002). J'appelle rapidement ma femme pour la rassurer. C’est cet endroit qu'ont choisi les photographes de la course pour réaliser leur deuxième photo. Me revoici immortaliser pour la postérité, marchant tranquillement le téléphone à la main !
Une fois l'ascension terminée, nous entamons un long moment de plat. Le mal de tête s'est effacé. Je suis très heureux et retrouve mes jambes. J'en profite pour mettre le turbo et double un nombre important de coureurs. Je double au passage Fabienne, une amie de Khanardô. P'tite photo au passage.
Puis, le terrain redescend. Ce sera une descente de 5 km vers le dernier ravitaillement, Saint Sulpice.
Et tout à coup, c'est le drame ! Nous voici tous contraints à l'immobilité la plus complète. Nous nous asseyons au bout de 10 minutes, ne comprenant pas ce qui se passe. L'hypothèse la plus réaliste reste l'accès difficile au site pour laisser passer les secours qui tenteraient de transporter quelqu'un. Pour en savoir plus, j'appelle Corto, car je suppose qu'il est loin devant moi. Par chance, il décroche son téléphone. Il me confirme qu'il est bien devant, et que le blocage est provoqué par le passage de cinq cordes. C'est un goulot d'étranglement car on ne peut y passer que un par un, et à toute petite vitesse. Corto vient d'y passer 40 minutes. Je sens avec frustration que cet appel lui a donné des ailes et qu'il va mettre du cœur à l'ouvrage pour terminer au plus vite et me massacrer au classement.
Je perdrai 45 minutes dans les cordes... L'attente est exaspérante. J'assiste à la fonte comme neige au soleil de ma grosse avance sur la barrière horaire. Le passage des cordes est franchement facile, ce qui rend d'autant plus incompréhensible cette contention. La pente est effectivement difficile et dangereuse, et l'utilisation des cordes installées par les organisateurs s'avère indispensable. Malheureusement, le passage impose une descente en mode un par un. Un jeune d'environ 20 ans chute devant moi avant même d'atteindre les premières cordes. Cela le terrorise tellement qu'il en reste tétanisé. Il descend tout doucement chaque corde et tombe en panique à la fin de la dernière ; il s'aperçoit qu'il va devoir descendre les 30 mètres restant par ses propres moyens ! La situation m'amuse, même si elle n'a rien de drôle pour notre compère. Il décide de finir en mode "je glisse sur mon séant" et termine en toboggan improvisé ! Ensuite, nous débouchons sur un sentier très technique et pentu en single, avec notre ami en tête ; il n'est pas décidé à courir. Des grognements s’élèvent à l'arrière, nous rongeons tous notre frein depuis trop longtemps : "si vous ne courez pas, laissez au moins le passage aux autres !". Je prends l'initiative en forçant le dépassement et entraine à vive allure un petit groupe jusqu’en en bas de ce versant de la montagne. La piste est technique, vigilance accrue pour éviter la chute et la blessure. Les appuis sont fuyants et instables, le sol tapissé de caillasse. Arrivé en bas réincarné en cabri, je croise Yves-Marie Quemener qui prend des photos. Il me lance amusé : "Toi, tu rentres tout juste dans la course !". Ce n'est pas faux, je me serais trainé ce fichu mal de crâne pendant trois heures. Il m'annonce également que Corto a trente (longues) minutes d'avance sur moi.
Je continue à relancer, jusqu'au ravitaillement de Saint Sulpice, que j'atteins juste dans les temps de la barrière horaire. On nous rassure, cette dernière a été repoussée compte tenu de l'attente imprévue aux cordes. La foule est encore une fois au rendez-vous, c'est une aide précieuse. Dernier remplissage de la poche à eau et dernières photos car mes piles (toutes neuves de ce matin) me lâchent... Je repars sans perdre de temps. Il reste 10 kilomètres jusqu'à l'arrivée. Une formalité ! Je me presse, mais ça monte. Je dépasse quelques coureurs, j'attends avec impatience le début de la montée sur le Roc Nantais, car d'après le profil de la course c'est une grosse difficulté. Je compte sortir les bâtons. Je m'attends à trouver une grosse montée en ligne droite. Il n'en est rien, la montée s'accentue avec la progression, le paysage change fréquemment, impossible d'anticiper l'arrivée au sommet. Un large chemin de forêt s'efface devant un petit chemin montagneux escarpé. Je croise Benos et le prends en photo. Il est cramé et souffre beaucoup de ses problèmes de dos. La fin du parcours est cassante, je pense à ce qu'il doit endurer et me demande s'il va tenir. C'était oublier que Benos est une force de la nature, à l'image des guerriers héroïques fantaisy heavy metal des pochettes de ManOwar !
Je suis un petit groupe de coureurs. Nous croisons un bénévole. Il nous encourage : « tenez bon, vous êtes au 62e kilomètre ». Après vingt minutes de crapahutage, nous atteignons un nouveau PC de sécurité. Un coureur demande notre position aux bénévoles. Le boss du PC répond : « Vous êtes au 60e km ». Consternation générale. Je regarde mon GPS qui m'indique un kilométrage supérieur à 62km, ouf ! Le coureur ayant posé la question fait la remarque que l'on nous avait annoncé 2km de plus il y a 20 minutes. Il semble oublier la règle numéro 1 de tous les trails : les bénévoles ne savent jamais où ils sont placés (même à 5 kilomètres près.) Le boss du PC nous balance sans pincettes que le précédent bénévole est une quiche et que seul lui connait le vrai kilométrage, point barre. Je mets sous le compte de la fatigue ce genre d'attitude bornée et débile et continue mon chemin. Le coureur ne le prend pas de cette façon. Il s'énerve, évidemment le ton monte, mais heureusement d'autres coureurs s'interposent et l'incident est clos.
Nous passons à travers un chemin forestier. Le paysage est magnifique, le jour commence à tomber. Il faut se dépêcher. Hors de question de remettre la frontale ! Ce serait trop démoralisant, de terminer la course comme nous l’avons commencée.
EN-FIN, j'arrive au sommet du roc Nantais. En bas, on voit le village de Nant et on perçoit au loin la sono de l'arrivée. Je m'imaginais la descente du roc comme la montée, une grande ligne droite pentue. Erreur. C'est une succession de petites descentes techniques. Très rapidement, le soleil se couche. Je suis obligé de rechercher au plus profond de mon sac ma frontale, difficile d'accès car je n'avais pas prévu de la sortir à nouveau.
Des descentes difficiles se succèdent, il y a encore des cordes pour s’accrocher. Cette fois je suis seul, ça se passe mieux. Enfin, question de point de vue. Je suis plongé dans l'obscurité, éclairé à la lueur de ma frontale. J'ai une très mauvaise anticipation du terrain. La fatigue aidant, je commence à cumuler les grosses fautes tactiques : je prends appui sur les racines qui sont humides et très glissantes. Accroché aux cordes, je me retiens pour ne pas dévaler la pente en une seule fois ! C'est de plus en plus dur. Derrière moi un coureur s'effondre et se met à hurler tel un goret qu'on égorge. On le croit tous grièvement blessé. En fait, c'est une crampe à la cuisse. Il est pris en charge par un coureur qui lui tient la jambe pour l'aider à s'étirer. Je poursuis mon chemin. J'entendrai encore deux ou trois hurlements à la mort derrière moi avant d'arriver à Nant... les loups ont envahis le bois, brrr....
Je croise régulièrement des bénévoles. Ils sont tous plein d'encouragements, je les éblouis benoîtement avec ma lampe frontale. La descente est longue, raide, laborieuse. Je commence à en avoir un peu raz le buff. Je sens que j'ai encore plein de réserves, mais cette progression difficile dans l’obscurité n'est pas réconfortante. Enfin, un bénévole m'annonce que je suis presque arrivé.
Après avoir progressé le long d'un petit chemin caillouteux bordé d'un muret, le terrain redevient plat. J'évolue entre les hautes herbes quelques centaines de mètres, pour enfin atteindre une route. Il y a encore de nombreux spectateurs. Je sens l'arrivée proche, j'accélère, leurs acclamations me mettent du baume au cœur. Puis arrive l'entrée dans Nant. Je traverse un pont de pierre dans le noir, les spectateurs sont eux aussi munis de lampes frontales. La suite s'effectue dans des rues en montée, mais éclairées. C'est dur quand on se dit qu'on est si près du but. J'arrive ensuite au fameux tournant qui donne sur l'arche noire Puma, celle où j'avais pris en photo la veille Michel31, l'organisateur du Trail des Citadelles. Je sais qu'il me reste 200 mètres.
J'accélère, sans gloire, et arrive en courant un peu vite sur l'aire d'arrivée. Le speaker annonce mon prénom. Je suis un peu hagard, heureusement, il y a de nombreux bénévoles qui m'aiguillent. Je rend mon dossard RFID, récupère le T-shirt finisher, et m'avance vers la tente des ravitaillements. J'y retrouve Corto, puis les autres Kikoureurs. Benos arrivera plus tard, en un seul morceau.
Je suis heureux. Un peu frustré d’avoir eu autant de difficultés, mais tellement content d’en avoir terminé. Ca y est, JE SUIS TEMPLIER !
Je retrouverai sur le site des photographes ma photo d'arrivée en me basant sur mon temps. Ces buses n'ont pas réussi à la rattacher à mon numéro de dossard, la photo étant floue. Il faut dire que le prestataire s'appelle "photogachés", ça ne s'invente pas !!
Le lendemain, au « grand café » de la place centrale de Nant, nous retrouvons une grande partie de l’équipe de VO2 Running Live. Je fais dédicacer un magasine par Yves-Marie Quemener.
Une mention spéciale à tous les kikoureurs que j’ai rencontrés sur les Templiers. Je n’ai pas cité tous les noms, il y en avait trop, mais je vous porte tous dans mon cœur et j’ai hâte de vous revoir chacun sur de nouvelles courses. Merci à tous !
Et un grand merci à mes sponsors : Galileo Performance et Running Aventure !!!!
13 commentaires
Commentaire de Piloumontagne posté le 27-11-2007 à 03:44:00
Quel compte-rendu ! C'est vraiment très agréable à lire, beaucoup de clins d'oeil, de très belles photos. Bravo pour ta course.
Merci à toi Run To The Hill.
Au plaisir de te croiser à l'O'Rigole.
Pilou
Commentaire de akunamatata posté le 27-11-2007 à 08:44:00
de loin le plus complet CR des templiers (texte et photos)! Bravo à toi. Je devais être pas loin devant toi (15-20 min).
Commentaire de Françoise 84 posté le 27-11-2007 à 16:48:00
Super , ton récit , ça valait la peine d'attendre ! Quel bonheur de replonger dans l'ambiance de la course et de voir tes photos ! As-tu retrouvé un Bob ( je crois qu'il existe un site pour les doudous perdus ... ! ) . Gros bisous , à une prochaine ?
Commentaire de vial posté le 27-11-2007 à 19:36:00
tout vient à point à qui sait attendre: la ligne d'arrivéé comme ton récit
Très complet, en nous plaçant nos souvenirs en surface
Commentaire de vial posté le 27-11-2007 à 19:36:00
tout vient à point à qui sait attendre: la ligne d'arrivéé comme ton récit
Très complet, en nous plaçant nos souvenirs en surface
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 27-11-2007 à 21:34:00
Très beau compte -rendu complet. Chapeau !
Commentaire de totote01 posté le 27-11-2007 à 23:48:00
super ton CR!!!
c'était bien sympa de faire un ptit bout de course avec toi, alors à la prochaine!!!
A+, michèle
Commentaire de cloclo posté le 28-11-2007 à 14:54:00
Beau CR, Olivier.
A très bientôt pour un bain de boue ;)
Commentaire de cloclo posté le 28-11-2007 à 14:58:00
Beau CR, Olivier.
A très bientôt pour un bain de boue ;)
Commentaire de Khanardô posté le 30-11-2007 à 23:38:00
Ah ça oui, ça valait le coup de l'attendre ce récit. Complet, clair, détaillé, on s'y croirait, et je m'y suis revu d'ailleurs, tu as une sacrée mémoire !
Et en plus, super agréable à lire, j'ai passé un bon moment hier soir, au lit, à pouffer de temps en temps à côté de Pascale qui soupirait et aurait bien voulu dormir (et pourtant je lisais avec la frontale, bien dans l'ambiance le gars. Mais moi, je me suis pas caillé la nuit de la course, grâce à mon duvet de course ! Euh par contre, j'ai pas dormi, non plus...)
Bon, il faudra qu'on trouve le temps de se voir plus longuement la prochaine fois, aux Templiers ou ailleurs...
Merci et à un de ces quatre sur les chemins !
Alain
Commentaire de nictomve posté le 13-12-2007 à 14:16:00
Salut Run
Superbe récit bravo, j'ai fait les templiers en 2001 en lisant ton CR, j'avais l'impression d'y etre , je pense que le succés de ce trail y fait
un peu défaut , en 2001 il n'y avait pas autant
de bouchons (c'est pourquoi maintenant je préfere
aller sur les trails moins connus)enfin bref---
Encore bravo pour ton CR
A+
Sportivement
Commentaire de Stéphanos posté le 25-01-2008 à 21:49:00
superbe récit,agréable à lire,précis de plus acompagné de belles photos.Moi qui ne connais pas encore cette course,tu me la fais vivre d'une trés belle façon.
Sincères félicitations et à bientôt.
stéphane
Commentaire de ETRURIEN posté le 27-09-2008 à 11:13:00
Récit très agréable.
On voyage dans la course avec toi.
Cela donne vraiment envie d'y aller.
Merci et Bravo.
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