Le triathlon de Toulon, le classico de début de saison triathlètique dans le sud, est un monument de notre région. Jugé un peu:

• 21ème édition,
• 400 participants sur le courte distance augmenté à 600 cette année,
• inscriptions habituellement bouclées un mois à l'avance,
• une natation dans une mer azur du coté des anses du lido et des pins,
• une montée sur le mont Faron,

wikipédia nous dit:

"Le Mont Faron est un sommet calcaire qui culmine à 542 mètres et surplombe la ville de Toulon, dans le Var, (France).

Un téléphérique permet d'accéder au sommet en partant de la ville de Toulon. Le sommet, assez plat, abrite un mémorial du débarquement allié en Provence (opération Anvil Dragoon) et un parc zoologique spécialisé dans l'élevage de félins.

Le sommet est également accessible par une route à une voie (la montée se fait à l'ouest et la descente par l'est de la montagne). La montée comme la descente offrent des points de vue très spectaculaires sur la rade de Toulon.

La montée du Faron est une étape classique de la course cycliste Paris-Nice et du Tour Méditerranéen.

Caractéristiques de l'ascension :

Altitude : 508 m, Départ : Toulon (14 m), Dénivelation : 494 m, Longueur : 5,5 km, Pente : 9 % de moyenne (maximum a 11,4 %)"

• puis une course à pied le long de la corniche loin d'être plate.

Autant d'éléments qui en font un de mes triathlons préférés. Paradoxalement, je n'ai participé qu'à une seule édition, où j'ai cassé la baraque! Mon classement à la fin de l'épreuve indiquait 5éme au scratch, mais cela je ne le savais pas sur le moment, c'est le lendemain que mes collègues du LCT (La ciotat triathlon) m'apportent une coupure de la var provence m'informant de l'exploit. J'ai même un ancien collègue d'Oyonnax en villégiature dans la région qui m'a félicité a postériori. Je ne suis pas devenu super akuna en mangeant une cacahuète magique tel Dingo, mais les joies de la RFID expliquent le bond de ma performance. Cette année, j'ai hérité par inadvertance de la puce de Gilles Reboul, triathlète de haut niveau.

Anecdote croustillante, qui m'a permis de faire le cador (au moins une semaine) au club. Les plages du mourillon offrent un paysage immuable, une vraie carte postale sortie de l'imaginaire collectif.

En s'appprochant de la digue, il faut se rendre à l'évidence, la mer moutonne un peu, des traces d'écume blanche ça et là: la natation va être corsée. La faute à un vent d'est qui apporte une houle défavorable à notre progression natatoire (le parcours va justement vers l'est contre ce vent). Le point positif est une température clémente dans l'air (22°C) et dans l'eau (18°C), le choc thermique eau air n'aura pas lieu!

L'organisation a su tirer les enseignements des années précédentes, la distribution des dossards (autrefois embouteillée) est très bien rodée et sans accroc, preuve que les organisateurs améliorent encore leur (déjà excellent) niveau.

Ravitaillement de puces ci dessous (à mettre surla cheville gauche), le process est "seamless": chapeau!

Je suis un peu en avance apparemment dans le parc à vélo (il est 12h pour un départ à 13h), l'agencement du parc est astucieux. Les vélos sont regroupés en pool du même club, ici mon vélo et celui de Pascal. C'est appréciable car on peut discuter avant la course tout en se préparant, et pendant la course voir si les collègues sont en avance ou non.

J'ai un peu de temps, je vais chercher les forumers d'onlinetri (communauté sur internet) pour faire connaissance et discuter un bout. Le développement de communautés virtuelles permet des rencontres originales et toujours intéressantes, mettre un visage sur un pseudo est toujours une découverte.

Mon contact forumer est Superyoyo qui est bénévole sur ce triathlon et accessoirement webmaster du site de Toulon. En général, il lance les discussions sur le forum (voir celle du tri toulon 2007) concernant l'organisation du triathlon. Cette année le passage à 600 participants a fait du bien, le plein est fait et je pense que presque tout le monde a pu s'inscrire à temps.

Je trouve quatre forumers pour le prix d'un (cliquer sur la photo et passer la souris sur la photo pour voir les pseudos s'afficher, photo d'Ironpat)

Le timing devient assez serré, il faut regagner l'anse du Lido situé à 1500m d'ici par le chemin piétonnier (la natation se résume à un aller d'une anse à une autre en ligne droite si possible! L'avenir nous dira que ce ne fut pas très facile). Le temps d'arriver sur place nous fait perdre le temps d'échauffement, finalement les pompes de Lakhdar furent une tactique rusée.

La mode des combinaisons est au noir cette année (oui, c'est facile la mode dans les combinaisons c'est toujours noir!) Une touche de bonnets jaunes égaye ce troupeau de triathlètes au milieu de touristes un peu surpris de se retrouver encerclés. La première bouée est légèrement sur la droite au large, puis ensuite il faut tirer le plus droit possible jusqu'à l'anse des pins.

Triathlon Toulon 2007 (29)
envoyé par akunamatata

Le départ est donné avec quelques minutes de retard. Je me place sur la gauche, anticipant le courant est- ouest. Je range mon APN car je ne vais pas nager d'un seul bras...

Triathlon Toulon 2007 (30)
envoyé par akunamatata

Là comme prévu cela se corse (no offense pour nos amis corses!), je me retrouve trop à gauche et le courant supposé ne m'a pas ramené aussi fortement qu'envisagé, direction tribord toute pour rattrapper la bouée. C'est un peu la bousculade pour faire l'intérieur de la bouée, je m'extirpe vers l'extérieur pour shooter quelques photo, non sans m'être fait couler par un abruti (qui recommence le même manège avec un autre compétiteur devant moi avec sa technique des deux mains sur les épaules du gars de devant + coulage en règle). Je n'ai pas pu prendre son numéro de dossard, mais j'aurai bien aimé le pourrir à postériori dans le parc à vélo. J'ai du mal à comprendre ce comportement dangereux et totalement vain (on navigue entre la 300 et 400ème place).

Les vagues augmentent au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la côte rendant l'orientation aussi drôle que d'essayer de distinguer stevie wonder dans un tunnel la nuit. Pas de panique, les triathlètes sont entrainés pour s'orienter tout en nageant: la technique secrète du water polo. C'est simple il faut raccourcir la trajectoire sous marine des mains, laisser ses jambes couler, puis décoller la tête hors de l'eau. Malheureusement, ici et maintenant nourissent ma désillusion. Je commence la technique secrète avant que la vague n'arrive sur moi, eh bien on ne voit rien d'autre que le ciel, en plus c'est la tasse garantie car je fonce dans la vague. Donc je m'adapte et je décide de laisser passer la vague pour "water poloer", je vois désormais mon prochain point d'impact "le creux de la vague". Bref, la vue d'une bouée tant désirée est problèmatique.

A la première bouée, je décide de prendre des clichés sous l'oeil interrogatif de la kayakiste de garde. Je mitraille sous et sur l'eau. Pas facile de cadrer dans ces conditions (creux d'1m, indice de réfraction sous l'eau différent de l'air), et la plupart des photos sont pour le "grand bleu". Je sauve quelques photos du naufrage...

Ici à la seconde bouée, la plupart des nageurs souffrent (je dois être à la 400ème place), je retrouve Christophe Nanni qui m'a sans doute reconnu grace à mes coudières aux couleurs de la Ciotat, il m'avoue que c'est l'enfer pour lui. Moi, je m'amuse comme un gamin au milieu de ces inattendues montagnes russes. Je suis entrain de filmer sou l'eau quand un triathlète s'arrête devant moi pour me demander si  je ça va, il devait croire que j'étais en difficulté. Sympa le gars.  Ma kayakiste de garde (elle a du faire tout le trajet avec moi je pense)  parle  tout haut pour elle même "Il y arrive ou pas?" .  Interrogatif , je scrute autour de moi  et je vois effectivement le kayakiste  près de la bouée (ci dessous)  coque à l'envers.  Je compte de longue secondes interminables avant qu'il puisse réaliser la manoeuvre de retournement,  dans cette situation qui sauve les sauveteurs ?  Il y avait tout de même un plongeur sous la bouée,  on arrive à le distinguer sur la vidéo  ci dessous.
Plongez dans la course avec cette vidéo, bloub bloub...

Triathlon Toulon 2007 (52)
envoyé par akunamatata

Enfin, la plage en vue. J'ai du mal à réaliser le temps mis pour cette traversée qui m'a semblée courte et longue à la fois. La puce indique 42 minutes à la sortie du parc ! (du jamais vu pour ma part).

Après les montagnes russes liquides, le plat de résistance solide est l'ascension du mont Faron, avant d'aborder celui ci nous traversons la ville, encore une fois l'organisation fut impériale, carrefour bloqué avenues larges pour rouler, sécurité maximum. Sur la corniche je rattrappe Etienne Caprin le triathlète (champion du monde de triathlon handisport) qui fait l'épreuve sur une jambe ... respect...

Manque de pot, l' objectif de l'APN est humide et j'ai un mal fou à trouver un moyen de le faire sécher. Par conséquent beaucoup des photos prises à vélo présentent d'importantes aberrations dues aux goutelettes d'eau de mer. A travailler pour la prochaine fois.

La corniche avant la montée du Faron est une succession de coup de culs casse pattes où il faut se préserver. Un coureur plus téméraire a fait un tout droit et s'est retrouvé de l'autre coté du parapet, c'était donc ça les pompiers sirène hurlante derrière nous! Même si la route est un vrai billard, nul besoin de se prendre pour le numéro 8 et faire un trois bandes pour tomber dansle trou...

Peu de temps après, l'ascension du Mont Faron calme les ardeurs des plus chaud, je mets tout à babord et je prends des photos.

Il fait chaud, et je troquerai bien la réverbération étouffante du bitume immobile contre la fraicheur dynamique des vagues de tout à l'heure.

Triathlon Toulon 2007 (87)
envoyé par akunamatata

Nous arrivons en vue du sommet, on voit l'arrivée du téléphérique. Le paysage de la rade de Toulon est superbe.

Triathlon Toulon 2007 (103)
envoyé par akunamatata

Je ne fais pas que prendre des photos, je me fais prendre en photo...

En haut de la côte une bande de joyeux gamins encouragent bruyamment tous les coureurs au niveau du mémorial du débarquement.

J'étais présent lors du 8 mai 2005, à cet endroit précis avec mon vélo et mon casque à la main, rendant un hommage silencieux à tous ces combattants Français Libres, Algériens, " Marsouins " de la Coloniale et Sénégalaisqui nous ont permis, à leur manière, d'hériter d'une terre libre.

extrait de http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/

""A l'aube, un bombardement aérien et naval écrase les batteries allemandes. A 8 h, les 3e, 36e et 45e divisions d'infanterie américaines (D.I.U.S.) se lancent sur les plages côtières entre Cavalaire et Saint-Raphaël.
Le 16, le gros des forces françaises commence à débarquer. Tandis que les forces américaines vont remonter vers la Durance et la Vallée du Rhône, l'armée B doit prendre Toulon et Marseille, ports vitaux pour la stratégie des Alliés. Le 20 août, l'encerclement de Toulon commence. Alors que les Commandos et les Chocs s'emparent des batteries ennemies, Français Libres, Algériens, " Marsouins " de la Coloniale et Sénégalais rivalisent de courage pour prendre la ville. La 9e division d'infanterie coloniale (D.I.C.) va finir de nettoyer Toulon de ses occupants. Le 28 août, la garnison allemande se rend. Parallèlement, de Lattre a lancé ses troupes vers Marseille.
Aubagne est prise par les Marocains. La 3e division d'infanterie algérienne (D.I.A.) du général de Monsabert prend position aux abords de la cité phocéenne où l'insurrection a éclaté. Le 23 août, tirailleurs et cuirassiers rejoignent les résistants.
Cinq jours de combats violents seront nécessaires pour réduire les défenses allemandes. Les deux ports ont été conquis avec un mois d'avance sur les prévisions. Les armées françaises vont désormais remonter la vallée du Rhône pour contribuer à repousser l'ennemi"

Le plateau se révèle être emplit de couleurs printannières, sous l'ombre des pins parasols, je récupère doucement de la montée. Car la descente du Faron coté Est sera un peu scabreuse, à tel point que pour une fois pas d'images disponibles!

Le parc à vélo est proche, sur la gauche les premiers sont déjà à la bagarre sur la corniche.



C'est parti pour 10 km de course à pied, je croise Lakhdar qui en fini presque déjà (belle place au scrath 43ème).

Puis Fabrice (72ème scratch), ils ont bouffé du lion ou quoi?

La triathlète Alexandra Louison sourit à la caméra (2ème feminine), elle n'a pas forcé son talent sur cette course.

Les bénévoles sont venus en famille pour soutenir les coureurs dans l'effort. Merci à eux (à elles ici).

La ligne d'arrivée à portée de canon, il était temps je commençais à saturer de devoir monter et descendre sans arrêt sur ce triathlon.

Je suis positivement impressionné par la condition physique des triathlètes présents sur cette épreuve exigeante, les défaillances sont peu nombreuses sur la course à pied (c'est vrai qu'il y a eu pas mal d'abandon avant la course à pied). Les personnes marchant dans les côtes sur la partie pédestre se comptent sur les doigts d'une main. Cela tranche fortement par rapport aux trails que j'ai plus l'habitude de courir. Le niveau moyen du triathlète s'améliore sans cesse, ou bien est ce moi qui faiblis? Oui tout est relatif, oups 3h08 temps final (331ème au scratch), ça doit être mon plus mauvais chrono sur un courte distance, bizarrement je suis bien content de ma petite expérience de reporter "embedded" dans la course. Je recommencerai, probablement à l'alpes d'Huez longue distance...

Toutes les photos sont là

Akuna