Récit de la course : La Montagn'Hard - 109 km 2022, par BouBou27

L'auteur : BouBou27

La course : La Montagn'Hard - 109 km

Date : 2/7/2022

Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)

Affichage : 2609 vues

Distance : 109.3km

Objectif : Se défoncer

13 commentaires

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Un plan (presque) sans accroc

TL;TR

Comment gagner 2h sur la Montagn’hard en souffrant de crampes multiples à Bellevue (soit à 60km sur 110) ?

Il faut:
• une suiveuse/masseuse d’enfer 
• de la St Yorre
• de l'entraînement

Le compte rendu

Par où commencer ?
toujours la même question quand il faut démarrer un compte rendu de course !

Pour la préparation, je vais éviter une redite. Allez voir le CR de la VVX 80km ou je fini 8ème et 1er M2.
Juste dire que l'entraînement a eu un petit creux dû au week end de canicule (oui oui, même en Normandie) qui m’a mis HS pour 3 jours. Mais globalement tout s'est très bien passé, en particulier une sortie de 4h sur le Mont Pivin qui fait un D+ de 120m assez technique. Faite 20 fois.

La veille nous arrivons chez Bubulle en ayant pris au passage son beau fils aussi inscrit sur la MH. Enfin, plutot chez Elizabeth, le Bubulle étant à piquer des piquets dans la pampas.
Le petit repas au Schuss traditionnelle et au lit.
Assez inhabituel pour moi: je vais très bien dormir.
Mais le réveil à 2h45 pique un peu.
Je mange mes céréales magique (kellogg’s country store), un peu de jambon cru et on se prépare pour monter à St Nicolas. Cette fois, on a pas pu oublier Raya.

Le Roadbook

Le roadbook est assez simple. Globalement c’est:
• les même temps de passage sur la section que l’année dernière (fini en 22h51)
• En prenant moitié moins de temps de pause sur les ravitaillement (j’avais fais 2h45 de pause)

Cela fait donc un RB en 21h35

St Nicolas → Les Tappes

Le départ est donné à 5h pile ou presque (on va pas chipoter pour 18s) par Ugo Ferari, toujours fidèle au poste.

Je me suis placé en 2nd ligne, juste derrière un gars avec un sac de 10kg et au moins 2L d’eau !

Ha, au fait, moi j’ai optimisé mon sac, tout en prenant tout le matériel obligatoire (je ne suis pas certain que ce soit le cas de tous, en particulier le pantalon ou cuissard qui doit descendre au moins jusqu’aux genoux). Et j’ai 2x0,5L d’eau dans les flasques sur la poitrine, ainsi qu’une petite de 0,25L dans le sac en réserve en cas de problème.

Le départ est assez prudent de la tête de course. Cette année on part directement dans la montée sans faire la descente qui bouchonne ensuite quand cela remonte. Il y a donc moins de pression pour bien se placer.

J’ai l’impression de tout de suite être dans mon rythme. Ca double un peu. mais pas trop.

Comme d’habitude, je dois être un des premiers à me mettre à marcher quand la pente est un peu plus forte. Je relance sur les quelques portions de plat ou de descente qu’il y a au début sans difficultés (heureusement !).

La première féminine me passe juste avant que nous arrivions sur la pente un peu plus raide. Ayant regardé les côtes des inscrits, j’avais vu qu’elle était pas trop loin de moi… sauf que c’est impossible a suivre ! J’ai du rester 200m avec elle… J’ai bien fait de lâcher, elle me mettra 2h dans la vue.

Mais bon, la montée se passe bien. Je me fais doubler de temps en temps mais c’est pas grave. L’année dernière c’était l’inverse, mais j’étais parti en milieu de peloton.

Au bout d’une heure, j’ai déjà le coude droit qui coince ! Ca commence a m’énerver ! Je l’ai jamais à l'entraînement, mais chaque été, dès le début de course, il coince !

Il fait encore bien frais. Nous voyons le lever de soleil toujours aussi magique.

 

J’arrive au sommet du Mont Joly en 1h33. Un peu en avance sur le roadbook, mais c’est normal…

Sur le début de la crête, je commence un peu plus à l'aise que l’année dernière. Je double un peu sur les passages un peu techniques mais il n’y a pas non plus une grosse concentration de trailer !

C’est toujours magique cette section avec des paysages magnifiques.

L’aiguille croche en 2h11. Je prends 2 minutes pour resserrer mes chaussures pour attaquer la descente jusqu’aux Tappes. Elle est assez longue et je préfère éviter de tapper trop les orteils, même si je n’ai déjà plus beaucoup d’ongles…

Tout de suite je suis bien et rattrape facilement les 2 concurrents qui m’ont dépassé pendant mon arrêt.

Une fois la pente moins forte, je ne vois plus personne devant pendant un moment.

Sur la partie “plate”, je fini bien par en rattraper un et je vois au loin un bon groupe de 6/7.

J’attaque la seconde partie de la descente qui est assez facile le long des alpages avec des clotures.

Je revenais sur un du groupe qui a explosé quand un de mes bâtons se prends dans une clôture. Je suis obligé de remonter pour aller le chercher. C’est fou ce que l’on perd en distance en quelques dizaines de secondes.

Je commence a avoir envie d’aller aux toilettes, comme l’année dernière, et comme l’année dernière, je ne trouve aucun endroit discret.

La petite montée sur Les Tappes pour arriver au ravitaillement où Elizabeth et Mumu m’attendent. J’ai 8’ d’avance sur le RB, mais je ne le sais pas. Les seules informations que j’ai c’est la distance de la section et de son temps estimé. C’est aussi ce que j’affiche sur la montre. Pas de distance ou de temps total. Une étape après l’autre.

KM 20 / Heure: 8h06 / Temps: 3h06 / RB: -8’ / Position: 34ème

Je prends les 2 tasses pour boire un verre de coca et un de St Yorre, et c’est reparti.
Tellement vite que j’ai oublié de remplir les flasques !

Les Tappes → Le Signal

La descente sur Notre Dame de la Gorge n’est pas des plus rapide. Dans les temps de l’année dernière. Elle est bien fun mais je ne pousse pas la machine n’ayant pas énormément d’eau.

Heureusement qu’il y a une fontaine au niveau de l’église. Il me semblait bien, mais je n’étais pas sur à 100%. Je rempli une seule flasque, la montée au Signal ne devant prendre qu’une heure.

Je la trouve toujours bien raide cette montée dans la forêt.

Comme l’année dernière, je fini par trouver un endroit tranquille juste avant de sortir de la forêt.

Le petit chemin qui redescend sur le télécabine est toujours bien sympa, même si pas très bien dégagé.

Enfin la télécabine, mais malheureusement Ingrid n’est pas là cette année pour crier des encouragement de là haut !

Murielle a tout de même pu monter juste à temps, la télécabine ne démarrant qu’à 9h. J’arrive à 9h29, stable par rapport au roadbook.

KM 27 / Heure: 9h29 / Temps: 4h29 / RB: -8’  / Position: 33ème (-1)

Ravitaillement rapide en moins de 5 minutes en buvant pas mal. Je ne mets pas mon tshirt sans manche pour éviter de prendre un gros de coup de soleil parce que cela commence déjà à taper bien fort.

Le Signal → La Laya

Il y a un petit changement de parcours: au lieu de prendre un petit sentier, on reste sur la piste pour arriver au lac de Roselette.

L’arrivée sur la crête qui donne sur le Bolchu est toujours bien sympa. Le petit sentier dans la caillasse pour arriver sous le col de la Fenêtre aussi. Je m’amuse bien.

La montée au col de la Fenêtre est toujours aussi rapide. Comme l’année dernière je me dis que c’est dommage de ne pas le monter du lac du Bolchu, et puis je repense a ce qui va suivre…

Arriver en haut, je veux faire la photo traditionnelle, mais un couple de randonneur est en haut. La dame qui est déjà passé dit a son mari de ne pas bouger. Je lui demande d’avancer car je voudrais faire une photo, mais il ne bouge pas… il doit croire que c’est lui que je veux prendre en photo ! C’est vrai qu’il est beau:

Le début de la descente est abrupte mais cela ne dure pas trop. Ensuite je déroule “tranquillement” en prenant plaisir sur le haut un peu joueur, et en continuant sur le bas plus roulant.

Je vais faire toute cette partie (en fait même jusqu’à Tré la Tête) tout seul, je ne vais voir personne devant moi pendant 1h20. Et avec un balisage un peu limite (genre un piquet au milieu d’une intersection sans indication si il faut aller a gauche ou a droite). J’ai du sortir le téléphone 2 fois pour vérifier la trace, et sur un autre je connaissais.

J’aime bien aussi la partie de montagne russe dans la forêt pour arriver à la Laya. C’est assez joueur avec les racines.

A la Laya, je rempli une flasque pour avoir assez d’eau pendant la montée à Tré La Tête. Je n’arrete pas de boire !

KM 35 / Heure: 11h07 / Temps: 6h07 / RB: -14’  / Position: 33ème (=)

La Laya →Tré la Tête

Je commence à piocher un peu plus. Un peu tôt dans la course ! J'essaye de manger et boire plus, mais la chaleur est déjà bien forte.
Pas grand chose à dire sur cette montée sans difficultés notables, sinon de belles vues de l’autre côté !


Je vais perdre 2 minutes sur le roadbook juste dans cette montée. Le début de la fin ?

KM 38 / Heure: 11h44 / Temps: 6h44 / RB: -12’  / Position: 33ème (=)

Au ravitaillement léger, les bénévoles me proposent  une barre de protéine chocolatée. Au départ je refuse car je suis pas trop fan du chocolat (sauf celui de Chococaro), mais me ravise. Cela changera des pâtes de fruit et nougats que je m'enfile depuis le départ.

C’est effectivement assez consistant mais ça a du mal à passer. Faut mâcher en buvant de l’eau.

Je vais rester un peu moins de 7 minutes. Presque dans les 5’ du RB, mais cela a fait du bien.

Tré la Tête →Les Contamines

Cela commence par une petite descente de 2 km avec quelques lacets et combes à passer. J'apprécie bien ce passage. Je ne prends pas trop de risque dans les pierriers mais j’avance bien jusqu’au ruisseau où on va maintenant être en balcon sur presque 2km avant la descente finale. L'énergie est revenue et j’avance plutôt bien en relançant la course dès que cela ne monte plus.

Dans la descente de 3,5km j’ai l’impression de ne pas êtres très rapide. L’année dernière cela avait été un gros kiff. Là, j’avance, mais l’impression d’être poussif. Moins aérien. Il y a aussi pas mal d’arbre mis en travers et tous n’ont pas été coupé.

En fait, je vais descendre dans le même temps que l’année dernière. Surement le fait de doubler qui donne l’impression de vitesse. Cette année j’ai du doubler que 1 ou 2 personnes sur ces 8km…

J’ai la bonne surprise de voir Elizabeth et Bubulle faire la circulation pour traverser la grande route avant de la longer pendant un bon moment pour arriver au ravito (le parcours a changé dans le bas de la descente).
Mumu m’attends au ravitaillement. On commence par plonger une serviette dans la fontaine et me la mettre sur la tête et les épaules ! J’ai dit qu’il faisait chaud ?

Je bois beaucoup. Mange pas trop. Je refuse le massage proposé par Mumu. Les jambes sont bien. Pas besoin (qu’il crois l’idiot).
On tout cas, je m'améliore pour respecter les temps de ravito: pile dans les 15 minutes.

Le pointage est en sortie:

KM 46 / Heure: 13h17 / Temps: 8h17 / RB: -14’  / Position: 33ème (=)

Je regagne un peu de temps et suis toujours 33ème…

Les Contamines→Bellevue

C’est LA grosse section. Cela commence par la montée au Truc dans la forêt. J’avance pas trop mal même si les mollets commencent a durcir.

Pendant la descente à Miage, j’ai des crampes aux orteils du pied droit. Les 5 orteils d’un coups, plusieurs fois. Mais bon, c’est pas grave, il suffit de courir sur les pointes pour les étirer. Ca passe bien.

A Miage, on ne passe pas dans le village mais on fait le tour. Je ne prends donc pas d’eau à la fontaine… Va falloir rationner un peu…

Je viens de faire 1h15 depuis Les Contamines, et il reste 1h30 avant d’arriver à Bellevue. Sous le cagnard. Avec le Tricot à monter.

Bon, j’attaque le Tricot. Un pied après l’autre. Il est est compliqué. Il n’est pas très long non plus. Juste qu’il fait peur vu d’en bas.
C’est plié en 45 minutes. Mieux que l’année dernière sous le déluge. J’ai 19 minutes d’avance sur le RB !

Je cherche voir si Chococaro est là, mais aucune odeur de cacao. Première deception.

Ensuite, le balisage part directement dans la pente alors que Bubulle m’avait vendu un super sentier sur la crête avec une vue a tomber. Seconde déception.

Alors je descend à la passerelle tout triste. Sans avoir vu Caro et sans la vue promise.

Mais par contre, avec des débuts de crampes à l'adducteur gauche. Je gère en faisant attention à rester bien dans l’axe pour éviter de trop les soliciter.

A la passerelle, deux marcheurs prennent leur temps pour traverser en prenant des photos. Et c’est une personne à la fois. Je patiente en tirant un peu les cuisses.

Ne reste plus que la remontée sur Bellevue. 25 minutes au roadbook.

Mais dès le début, sur des marches un peu haute les muscles disent non. Si je force trop, c’est début de crampes.

Je bois toute l’eau qu’il me reste. Je fais des petits pas en poussant au maximum sur les batons. J’ai toujours le coude droit qui fait mal, mais au moins ce n’est pas une crampe.

J’arrive a gérer comme cela, mais à 50m du passage de la voie de chemin de fer, sur une bonne marche, l’adducteur gauche se tétanise directement. Obligé de m’arrêter 2 ou 3 minutes pour l’étirer comme je peux (c'est-à- dire sans trop solliciter les autres muscles qui ne demandent pas mieux).

J’arrive a repartir pour les 200m qu’il me reste pour arriver au ravitaillement de Bellevue

KM 57 / Heure: 15h57 / Temps: 10h57 / RB: -15’  / Position: 26ème (-7)

Je ne perds que 4’ sur le Tricot et je gagne 7 places ! Tout le monde souffre.

Il y en a déjà un sur un lit et un autre demande si il peut s’allonger.

Moi je déplace la chaise près des bouteilles de St Yore et je vais boire. Je demande une soupe, mais elle est froide alors ils rajoutent de l’eau chaude. C’est juste un peu tiède et fadasse sans sel. Bon, je vais reboire une bouteille de St Yore. Je rempli aussi mes flasques à la St Yore. Je mange quand même un peu eu envois quelques messages pour me plaindre ;)

Je mets aussi ma montre a recharger dans le sac à dos. Ma fidèle Fenix 3 ne tenant pas plus de 18h.

Je vais rester 14 minutes. Pas trop mal. Je n’avais prévu que 10, mais vu ma condition à l'arrivée, difficile de faire mieux.

Bellevue→Bionnassay

Je repars en faisant de petits pas. heureusement que j’ai une foulée naturelle rasante et rapide… j’envois un message à Murielle pour savoir si elle peut être à Bionassay pour un massage. Mais ce n’est pas réaliste. J’y suis dans 25 minutes et la route pour montée est parait il difficile !

On se donne donc rendez vous aux Toilles pour un bon massage des jambes.

Je descend pas trop mal. Je ne suis pas rapide, mais les jambes tiennent. Toujours proche de la limite, mais ca tient.

A Bionnassay, je n’ai aucun doute sur le parcours à suivre. Il reste 50 kilomètres à faire. Chaque muscle de mes jambes est susceptible d’exploser à chaque pas supplémentaire, mais aucune raison de bifurquer. Bifurquer n’est pas une option.

KM 61 / Heure: 16h39 / Temps: 11h39 / RB: -9’  / Position: 23ème (-3)

Je ne perds que 2’ (en plus des 4 sur le ravito) sur les 40’ de descente. Ça pourrait être pire. L’avance sur le roadbook fond, mais c’est un peu le cadet de mes soucis.

Bionnassay→Les Toilles

Mais c’est que je n’y suis pas aux Toilles moi ! Il faut que je monte le Prarion. L’année dernière je l’avais trouvé plutot facile, mais long. Long parce qu’on crois y être mais non, on est dans la station qu’il faut traverser avant de remonter dans la forêt.

Et même là, t’y es pas ! Ce n’est que le Petit Prarion.

Il faut redescendre un peu avant de remonter pour enfin arriver à cette pointe qui domine toute la vallée.

Deux galèriens me rattrapent à l'occasion d’une seconde et dernière pause technique.

On avance pas bien vite, surtout moi.

Enfin ce foutu Prarion. J’envois une photo pour faire illusion:

Il faut maintenant descendre aux Toilles. Un peu plus de 6km. Descente déjà assez technique l’année dernière, mais en plus ils ont rajouté des troncs d’arbres dans tous les sens. Parfois il faut passer sur le côté, d'autre fois dans le trou laissé, d’autre fois par dessus, et une fois, ne trouvant pas comment faire, je suis passé en dessous.

Comme c’était la dernière descente avant le ravito, j’avais enlevé les gants de bâtons. Je pose la main par terre pour me glisser sous le tronc, en évitant qu’une crampe se déclenche. aie, ca pique un peu. J'essaie d’avancer la main. Aie ca piquotte.

Je me relève et ma main pisse le sang. J’ai une bonne balafre sur la paume de 3cm. Pas très profond mais assez pour que le sang coule et recouvre la moitié de la main.

Bon, cela ne va pas couler très longtemps, la chaleur faisant coaguler tout ca.

Et a 200m du ravitaillement, sur la partie plate, je croise deux secouristes qui remontent le chemin. Et bien sûr, c’est à ce moment là que j’ai une bonne crampe à la cuisse gauche. Obligé de m'arrêter…
Les secouristes me demandent si ça va. J’explique ma main et les crampes. Ils me proposent de nettoyer pendant que je me repose 2 minutes le temps que la crampe passe.

Je leur dit que j’ai ma femme qui m’attends pour un massage. Ils sont déjà au courant, ayant discuté avec Mumu juste avant.

Je repars après qq minutes pour enfin arriver au ravitaillement !

Je m'allonge sur le lit de camp pour un bon massage tout en mangeant une soupe et buvant mon demi litre de St Yorre. Ça fait du bien !

18 minutes de pause allongée, c’est top.

On en profite aussi pour refaire les pieds en changeant de chaussettes.

le pointage est à la sortie:

KM 72 / Heure: 19h11 / Temps: 14h11 / RB: +19’  / Position: 25ème (+2)

perdu 28 minutes sur cette section ! Et 2 places. Ce sera la seule fois où j'en perds.

On se redonne rendez-vous aux Plans pour un nouveau massage avant d’attaquer la dernière section.

Les Toilles →Les Plans

Je fais la montée avec un gars qui repart en même temps que moi. On discute un peu en avançant bien. Il a perdu un bâton pendant la course alors il fait sans. Je lui propose de lui prêter mes bâtons de secours aux Plans mais il refuse. Il se dit que comme cela cela fera une prépa pour la Diag (qu’il ne fait pas contrairement a moi… va comprendre ;)

On a bien monté. Dans les temps de mon roadbook pas si pourri.

Mais dans la descente j’avance bien. Les muscles répondent sans rechigner. Elle n’est pas technique alors il suffit de dérouler.

J’attends Montivon pour prendre la photo du bachat en plein jour. Je vois une chapelle avec écrit Montivon dessus. Je vois un bachat. Je rempli une flasque, prends une photo et l’envois sur le groupe What’sApp.

Je repars et je vois un second bachat. Il ressemble furieusement à celui que prends Bubulle en photo. Je vais avoir une réflexion comme quoi c’est pas le bon, c’est sur ! (ca n’a pas manqué).

La descente continue mais d’un coup j’ai une douleur au gros orteil droit, à l’extérieur. 95% de chance que ce soit une ampoule mais je préfère regarder si ce n’est pas un caillou. Pas de caillou. C’est une ampoule (pas besoin d’enlever la chaussette pour le savoir).

Je refais mes lacets plus serré (ils ne l’étaient pas assez après le changement de chaussettes aux Toilles). Ca fait moins mal, et cela va diminuer jusqu’à ne plus rien sentir.

Je passe les différentes routes avant d’arriver à la patinoire. L’année dernière c’était là que j’avais allumer la frontale. Là, pas encore besoin. Au moins je suis en avance sur l’année dernière même si je suis plus lent que le RB.

Je me trompe de chemin juste après et m’en rends compte en arrivant dans une impasse. Pas grand chose de perdu mais il faut remonter un peu.

Dans la section au bord de la rivière je cours bien. Plus que l’année dernière, avant d’attaquer les bonnes grimpettes pour arriver aux Plans. Derrière nous le coucher de soleil est magnifique.

J’arrive aux Plans avec l’objectif de ne pas allumer la frontale avant réussi.

KM 84 / Heure: 21h20 / Temps: 16h20 / RB: +10’  / Position: 20ème (-5)

J’ai gagné 9 minutes et 5 places sur cette section. Le massage a bien fait effet !

Au ravitaillement on nous propose de nous mettre a l’abris sur le lit de camps pour le massage. J’ai aussi le droit a une bonne soupe chaude avec des pâtes. 
Je me prépare pour la nuit:
• t-shirt léger manches longues
• buff (kikourou) pour la tête
• frontale

Après juste 15 minutes d’arrêt, c’est reparti.

Les Plans→Darbelet

Je monte plutot bien. Pas super rapide, mais je me sens bien. La nuit tombe, c’est très calme. Seules les vaches se font entendre.

A non, il y a qqn quelques centaines de mètres derrière moi qui est au téléphone et que j’entends super fort. Cela m'énerve un peu.

Il fini par me rattraper après la sortie de la forêt quand on arrive sur les grandes piste pour monter à la Croix de la Frette. Mais il a du pas mal donner pour me rattraper car ensuite il reste juste devant moi. Alors je le suis. On rattrape deux gars sur la fin de la montée.

Petite partie roulante pour aller au Mont d’Arbois avant d’attaquer la descente.

Je reste derrière. Il descend pas trop mal sur la grande piste.

Mais dès que l’on aborde la partie technique, il coince. Je ne ralenti pas et le dépasse ainsi qu’un autre que nous étions en train de remonter.

Il y a 2,5 km dedescente bien sympa dans la forêt. Il faut être bien attentif. C’est ce genre d’excercice que j’adore. Je vais prendre 3 minutes d’avance au ravitaillement.

KM 95 / Heure: 23h23 / Temps: 18h23 / RB: -23’  / Position: 17ème (-3)

J’ai gagné 33 minutes sur cette section !! Gagné principalement dans la descente. L’année dernière je devais être vraiment mal ici, mais je n’en ai pas de souvenir.

Je me pose 7 minutes le temps de prendre une bonne soupe (pas mal les tucs trempé dans la soupe). Mais pendant ce temps, 5 coureurs arrivent ! C’est l’affluence.

Darbelet → Arrivée

Je repars en tête mais je vois que derrière cela essaye de repartir vite ! On sent bien que la course est repartie avec la fraîcheur de la nuit.

Vite, je redescend sur Les Pettoreaux avant de faire la petite montée. Il y a à peine 150m mais j’ai l’impression de faire le double !

La descente sur le petit chemin boueux et dans l’herbe, je suis très bien. Personne ne revient.

Maintenant la dernière montée pour atteindre le Mont Joux. 4,5km a faire. Je progresse bien.

Mais un gars me passe à une vitesse stratosphérique !

Il me dit faire comme les premiers du 70km qui l'ont dépassé: bâtons très en avant et la tête baissée.

Moi dans ma tête je me dis qu’il ne va jamais pouvoir faire toute la montée a ce rythme, ou au pire, je le reprends dans la descente.
Mais je vais le perdre de vue assez vite !

A part lui, personne. Je vois bien une frontale derrière moi, mais toujours à distance.

Dans la fin de la montée bien raide sur le Mont Joux, je rattrape une frontale et il y en a une autre qui vient de basculer de l’autre côté.

C’est mon gars que je rattrape. Il est même plus assez lucide pour voir les balises et suis obligé de le remettre dans la bonne direction pour franchir une barrière en le dépassant.

Je pensais que c’était fini de monter, mais il y a encore un peu a faire pour monter au Col du Christ.

Enfin la descente. Enfin non, il faut prendre le petit sentier plat en dévers avec un a pic sur la gauche. J’arrive à courir sans prendre trop de risques. L’année dernière j’étais plus trop fringant et avait préféré marcher pour éviter de faire un faux pas.

Le début de la descente sur la crète est plutôt facile mais ensuite il y a quelques passages assez pentu, dré dans la pente herbeuse.

Je double un coureur qui a du mal. Je me mets en mode petits pas / grosse cadence à 220 pas par minutes pour descendre tout droit le plus vite possible (jusqu’à -3000mD-/h). J’en redouble un autre un peu plus bas.

Dès le début de la descente, je calcule le temps qu’il me reste pour arriver avant 2h du matin et je vois que c’est possible en faisant du 7’/km. au bout de 1km, c’est maintenant 8’/km. Bref, je gagne du temps. Ca va le faire. Je ne réduis pas l’allure. Envois un SMS à 1km de l’arrivée à Murielle pour dire que j’arrive.

Je dépasse encore 2 coureurs vraiment très mal dans le bas, mais en fait cela devait être des 70km. Je les encourage en leur disant que c’est bientôt fini (bon, ils doivent le savoir…).

J’arrive sur la route. Plus qu’une centaine de mètres à faire en courant très bien et je passe la ligne à 1h53 !

Arrivée / Heure: 1h53 / Temps: 20h53 / RB: -42’  / Position: 15ème (-2)

J’ai encore gagné 19 minutes, je pense principalement dans la descente. Je fais un temps que je n’espérais même pas alors que j’ai eu un gros passage de moins bien avec les crampes.

Heureusement que Murielle était là pour me masser.


Je pense avoir très bien géré la course en ne partant pas trop vite. En gérant au mieux le coup de mou à Tré la Tête et les crampes à Bellevue.

Les petites améliorations:
• prendre directement de la St Yorre dans les flasques au Signal quand il a commencé à faire chaud
• j’aurais dû faire un petit massage aux Contamines. J’avais le temps. 
• et j’aurais du prendre de l’eau à Miage, même en faisant un détour pour aller à la fontaine

13 commentaires

Commentaire de bubulle posté le 06-07-2022 à 05:46:00

Donc y'a encore mieux à faire, t'es obligé de revenir. Et ce coup là j'essaierai de m'arranger pour qu'on prenne le bon chemin pour descendre le Tricot. Après, s'ils achètent mes suggestions, la fin pourrait se compliquer un peu.!!

Commentaire de BouBou27 posté le 06-07-2022 à 10:49:02

Ca donne effectivement envie de revenir faire mieux...

Commentaire de Benman posté le 06-07-2022 à 07:59:11

T'es allé beaucoup trop vite pour les chocolats au Tricot. C'est pas possible ves avions...
Sinon, quelle course! Bravo

Commentaire de BouBou27 posté le 06-07-2022 à 10:52:44

Merci Ben.
Je retiens que le chocolat n'est pas pour les avions :'(

Commentaire de Runphil60 posté le 06-07-2022 à 09:29:03

Et bien, quelle précision en suivi de RB et quelle perf tout court !
bravo à toi et merci pour ce partage, ca m'a rappelé mon 70 de l'année dernière ;-)

Commentaire de BouBou27 posté le 06-07-2022 à 10:51:43

Le roadbook n'était pas vraiment pour être suivi, mais pour avoir des repères de temps. C'est plus facile quand tu sais que la montée va te prendre 45 minutes. Ca peut être 5 de plus ou de moins, mais globalement t'as une meilleure idée qu'un nombre de km ou de d+.
Et avec en plus mes temps de l'année d'avant, il n'y a pas de grosses surprises.

Commentaire de Adu posté le 06-07-2022 à 10:01:30

C'est fort ! Je retiendrai du récit principalement le randonneur en t-shirt bleu.

Commentaire de BouBou27 posté le 06-07-2022 à 10:53:29

J'étais même pas énervé. Juste bon, tant pis, je prends quand même la photo ! :D

Commentaire de samontetro posté le 06-07-2022 à 15:55:38

Une course avec une précision d'horloger! Mais c'est bien finalement de laisser l'horloge prendre un peu d'avance au bout du compte, ça donne une jolie performance sous l'arche d'arrivée. Bravo.

Commentaire de BouBou27 posté le 08-07-2022 à 10:34:45

Pendant la course, je n'ai pas regardé l'horloge. J'avais juste la durée de chaque section avec le temps de l'année dernière.
J'ai juste regardé à Bellevue le classement et comment j'étais par rapport au RB.
D'ailleur, en repartant des Plans, j'ai dit a Murielle de ne pas venir avant 3h à St Nicolas tellement je pensais être en retard sur le RB et que je n'allais pas allez très vite pour le final. J'ai du lui envoyer un message 1h avant d'arriver à 2h...

Commentaire de centori posté le 08-07-2022 à 10:07:56

c'est une course qui me tente pour 2023 si je ne suis pas pris au tirage du 90k MMB. ton récit fait bien envie. sacré belle gestion de course bravo. La st yorre c'est top, ça peut même avantageusement remplacer la boisson isotonique quand ça ne passe plus, mais toutes les courses n'en proposent pas. en tout cas, tu as sacrément progressé. bravo.

Commentaire de BouBou27 posté le 08-07-2022 à 10:29:39

Merci Philippe.
Je ne prends jamais de boisson isotonique. Je pars toujours avec de l'eau claire dans les flasques.
Mais dans tous les trails que j'ai fait, il y avait de l'eau gazeuse de proposée au ravitos.

Commentaire de Spir posté le 25-08-2022 à 22:10:26

Superbement géré, tu es parti enode performance, c'était assumé et bien préparé ! Bravo pour avoir su composer avec les aléas (crampes, eau...), ça montre à quel point tu étais dans ta course.
A bientôt !

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