L'auteur : bubulle
La course : Grand Raid 73
Date : 26/5/2018
Lieu : Cruet (Savoie)
Affichage : 2687 vues
Distance : 73km
Objectif : Pas d'objectif
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L'objectif de ce récit est d'essayer d'expliquer pourquoi, 13h31 après l'arrivée du dernier coureur, je sais que je veux revenir au GR73. Comme bénévole (ce que j'étais cette année et l'an dernier) ou comme coureur (ce que j'étais il y a deux ans).
Déjà, pour monter ce fichu Colombier qui se refuse depuis la première fois....mais aussi pour retrouver cette ambiance et cette équipe si attachantes.
Alors, voilà. Ce récit va....encore...parler de ce que j'ai fait et de ce que j'ai vu...ou de ce que j'ai ressenti. Vous voilà prévenu-e-s. Si vous n'aimez pas le "je", fuyez vite même si ce "je" dissimule bien souvent un "nous"....qui n'est pas un pluriel de majesté.
Nous. Cette équipe d'organisation du GR73, dans laquelle "le parigot" a réussi habilement à se faufiler pour profiter un peu de la convivialité et de l'hospitalité de ces savoyards....de ces "baujus" ("de souche"...ou d'adoption) qui n'est pas feinte...et qui déteint.
Je savais, l'an dernier, que je reviendrais, comme je savais déjà, en 2016, que je reviendrais.
Le GR73, c'est une course qui vous parle, c'est une course qui vous gagne. Et la meilleure récompense, c'était, ce samedi-là, tous ces commentaires que j'entendais par bribes....ou plus longuement...ou qui n'étaient que positifs sur cette vraie course de trail de montagne, fait par des gens qui aiment leur coin de beauté verte....et qui aiment le partager.
Allez, on y va pour le festival des "je-nous" (et non du genou....dont on reparlera).
Me voilà donc débarqué ce mercredi soir à la gare de Chambéry. Premier séjour en montagne depuis septembre dernier, la Swisspeaks. Eh oui, ces montagnes que j'aime, c'est toujours compliqué de les voir. Et donc, j'en remercie d'autant celle qui me permet de les voir malgré tout....même un week-end que tout devrait nous pousser à passer ensemble.
Jeudi : échauffement
Le jeudi sera consacré "comme d'habitude" (c'est à dire comme l'an dernier...les habitudes se prennent vite), au balisage. J'ai été, cette année, "promu" sur le "grand" parcours et je baliserai, en compagnie des deux Daniel et de Sylver, le début du 73km, de Cruet à La Thuile, soitt 18 kilomètres. Section que j'aurai, le jour de la course, la charge d'"ouvrir" avant les coureurs.
Il faut donc bien observer, bien mémoriser, car je serai garant, le jour venu, que cette partie soit correctement balisée.
Je ne vous la ferai pas en grands détails car je ne suis pas totalement certain de me souvenir de l'emplacement de chaque rubalise ou fanion, mais c'est une section un peu compliquée car elle comporte des parties communes à plusieurs courses, donc des bifurcations ou des jonctions, mais également des sections sur des sentiers créés spécialement pour la course (certains depuis des années) dont parfois peu visibles, surtout pour des coureurs qui les parcoureront au petit jour, voire de nuit.
Pic de la Sauge, Galoppaz, Colombier : en montant au Col du Mont, on voit un bon morceau de la course !
Grosse, grosse journée, donc....et, le soir, il n'y aura pas à nous bercer pour aller se coucher. Pour ce qui me concerne, malheureusement avec ce genou gauche douloureux, que je traîne depuis les randonnées au Québec. Conséquence probable de 2 ou 3 mauvaises réceptions avec début d'"inversion" de l'articulation.....et élément qui me fait très fortement douter de pouvoir réaliser mon projet de faire le parcours de la course dans son ensemble, le jour J.
Vendredi : préparatifs
Difficile de décrire en détail la journée du vendredi. C'est à la fois la mise en place générale de la salle....et l'arrivée des coureurs.
Le lever est matinal : nous devons être à Cruet à 9h et il y a un peu de route depuis Chambéry.
La salle doit être prête à 15h pour l'ouverture officielle du retrait des dossards.
Cette année, pas de "saucissons Raffin" pour moi. Les deux précédentes années, je m'étais beaucoup consacré à la "décoration" de la salle avec les divers éléments publicitaires des partenaires de la course. Mais, d'une part, les saucissons Raffin ne sont plus partenaires du GR73...et d'autre part, Denis me confie la délicate mission d'organiser les panneaux d'information destinés aux coureurs (parcours, infos pratiques, infos suiveurs, etc.).
Il est malin, Denis...:-). Il sait que je suis un peu psychopathe de la préparation de course et que je vais m'appliquer à 100% pour fournir l'information que j'aime moi-même trouver avant une course.
Si vous avez participé à la course, n'hésitez pas à m'indiquer ce qui peut être amélioré sur ce que nous avions mis en place. J'ai déjà quelques idées pour proposer encore mieux.
Je glisse dans tout cela un peu d'activité physique. Non pas que je tienne à tout prix à courir, mais on nous a signalé qu'un passage dans les vignes a été débalisé par un propriétaire car nous passions, paraît-il, sur un terrain privé (le sien).
Comme, évidemment, quand on passe sur 100 mètres de chemin privé, on en use les cailloux, le cher Monsieur a donc déplacé nos fanions et rubalises un peu n'importe comment. Sur ce plan là, apparemment, les Baujus n'ont rien à envier aux Normands : mon terrain, t'y touche pas.
Bref, les baliseurs de la marche ont rebalisé, mais je tiens un peu à aller voir moi-même pour connaître le changement réalisé. Et donc, je pars en tenue et en courant (zeugme!) pour les 3km aller de trajet (car, évidemment, l'endroit se situe à la fin du passage dans les vignes).
Bien m'en a pris, car le petit crochet, outre ajouter 30 mètres de dénivelé aux coureurs, n'est pas vraiment évident. Et je corrige déjà un peu le balisage réalisé, à ma façon...ou du moins à la façon que nous avions adoptée la veille.
La douche est bienvenue au retour ! Le trajet m'a permis de constater que, curieusement, mon genou n'est pas douloureux quand je cours.....mais est une gêne quand je marche. Combiné avec la fatigue de la préparaiton de salle, je décide alors définitivement que, le lendemain, il n'est pas raisonnable du tout d'envisager de faire le parcours en entier. Dommage, car c'était une occasion en or de voir la plupart des kikous de la course.
Le reste de la journée sera passé à accueillir les coureurs, à renseigner ceux qui viennent vers les panneaux d'affichage, partager ma connaissance du parcours avec coureurs....et suiveurs (assez nombreux : un objectif pour l'an prochain sera de réaliser un "vrai" roadbook destiné aux suiveurs). Le tout passera très vite et, suivi du repas "bénévole", nous amène à agrande vitesse....à l'heure où il faut se coucher !
C'est que, "demain", le réveil va sonner vers 2 heures pour aller ouvrir la course...
Samedi : le grand jour
Eh oui, la course part à 5 heures, je dois ouvrir sur 18 kilomètres et je pense mettre 4 heures pour le faire (j'ai mis 3h09 en course en 2016 pour faire cette section, et il est presque certain que j'aurai du travail en route). Comme j'estime que les premiers vont mettre environ 2 heures, le compte est vite fait : si je ne veux pas me faire rattraper (la honte de l'ouvreur !), je dois avoir deux heures d'avance.
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la salle, à 2h du matin, est très calme. En fait, c'est simple : elle s'ouvre quand je me lève. Mais le plus important est là : Gilbert a mis le café en route et les croissants sont là.
Petit déjeuner, un dernier contrôle du sac et du matériel indispensable : fanions réfléchissants, rubalise découpée, rubalise en rouleaux mais....pas de radio car nous sommes trop justes en dotation et les ouvreurs n'en auront pas. Dommage : je ne pourrai pas suivre la course sur le canal de la radio pendant la journée, ce qui est toujours très intéressant....et je ne saurai pas non plus si les premiers m'arrivent dessus ou pas !
C'est que, vraiment, j'en ai fait un point d'honneur à ne pas être dépassé.
Je décolle pile à 3h. Cruet est encore très très calme. La nuit est encore bien noire, mais il y a de la lune donc c'est plutôt agréable, surtout qu'il ne fait pas froid. Je suis en tee-shirt, même si j'ai l'indispensable coupe-vent et même une deuxième couche dans le sac (on n'est jamais trop prudent).
La section dans les vignes sera assez lente. Je suis un peu perfectionniste et je trouve que notre balisage est parfois soit léger, soit pas trop évident à lire, surtout à la vitesse où la tête de course du 73km va partir. Je complète donc le balisage réfléchissant, je vérifie aux carrefours, bref....je soigne un peu le travail sur cette section qui sera parcourue dans le noir. Je ne veux pas que la tête de course hésite ou soit gênée.
Du coup...eh bien, je mets 45 minutes avant de démarrer la montée au Col du Mont. Un dernier complément : je télépĥone à Denis au PC Course pour suggérer un complément de balisage spécifique pour les marcheurs car certains passages ne sont balisés qu'avec les balises de la course....qui seront retirées au moment où ils passeront. Une équipe sera envoyée pour compléter le balisage.
La montée au Col du Mont est plus simple : le chemin est évident, nous avons mis en gros une rubalise tous les 100 mètres et il n'y a aucune ambiguïté. Seul le carrefour où le 10km va bifurquer me génère un peu de travail : une "barrière" à placer.
Je m'applique donc à monter à bonne vitesse : cela sera un bon entraînement. J'ai même sorti les bâtons. Le tout est fait dans le noir complet (c'est du sous-bois, donc la lune est peu visible), alors que les coureurs le feront avec le jour qui pointe. Je vois donc difficilement le balisage, mais il n'y a vraiment aucune difficulté. Je mettrai au final 47 minutes, y compris l'arrêt pour mettre la bifurcation en état. Un bon 770m/h, ça se défend.
Pas trop besoin de s'attarder au Col du Mont, j'ai juste à barrer le chemin du 23km et je pars en direction de la Roche du Guet. Là, je suis plus attentif car il y a quelques "fausses traces" ou vrais chemins et je dois donc veiller à confirmer que le balisage est bien correct. Cela, sachant que la tête de course va monter tout cela en courant largement...ce que je ne fais quand même pas. Mais, rien à dire, nous avons bien balisé, et Denis et Célia ont bien complété pour la descente (cette partie sera parcourue en descente par le 23km).
A la Roche du Guet, je trouve les bénévoles pointeurs qui arrivent tout juste. Ils me confirment avoir mis en place le carrefour où le 23km rejoint le 73km et confirment également que les fameux lapiaz ne sont pas trop glissants. Je passe en 1h51, contre 1h15 en course. J'ai déjà gaspillé un bon morceau de mon avance, mais ça reste raisonnable. Je peux "le" faire.
Je ralentis toutefois assez nettement dans la partie entre la Roche du Guet et le contrôle de Mont Fruitier. En fait, je suis prudent pour le genou et le secteur est un peu accidenté. Quelques barrières à mettre en place en route et un peu de vigilance sur la lisibilité du balisage me ralentissent un peu (d'autant qu'il fait encore sombre). Mais le fait que je ne connaisse pas le parcours avec certitude m'oblige à porter attention à la qualité du balisage....ce qui est quand même l'objectif de l'ouverture. Sur ce plan là, pas de problèmes : le balisage est économe....mais suffisant.
Je finis par arriver au contrôle de Mont Fruitier, tenu par René et ses proches et amis. Un petit café est ici traditionnel (sans pousse-café, quand même!), je passe donc 5 petites minutes de rigueur.
Un peu avant, on a aperçu le Montgelas devant nous....qui paraît bien haut...et bien loin, mine de rien. Et pourtant, il va falloir y aller !
Peu après le contrôle, le parcours passe à un point bas, le "trou de Chignin" : en fait, un col à 1030m d'où redescend sur la vallée....et Chignin, un des rares sentiers de ce versant. Et ensuite, mine de rien, il faut quand même remonter à 1300m avec quelques coups de cul bien sentis. Je ne traîne pas trop sur ce secteur, et je m'emploie même à courir les faux plats montants, ne marchant que dans les côtes les plus raides. Cela permet aussi de mieux visualiser ce que vont rencontrer et voir du balisage, les coureurs de tête.
Après deux faux sommets, on atteint enfin le Montgelas et sa rustique croix de bois....et l'équipe de pointage.
Je mets, sur cette section...exactement le même temps que lors de la course en 2016 : 30 minutes. Et cela alors que je suis tout seul et que j'ai eu deux barrières à placer. Il n'y a pas à dire, je tiens la forme....:-)...et je suis motivé !
Il est un tout petit peu plus de 6 heures quand je passe au Montgelas. J'ai donc mis 3 heures là où j'en mettais 2h07 en course. Les bénévoles pointeurs m'apprennent....que le premier vient de passer à la Roche du Guet. Diable ! Il ne faut vraiment pas que je traîne, car je n'ai qu'une petite heure d'avance et la section qui suit est techniquement difficile.
Jusqu'à Nécuidet, sur toute cette descente, je vais envoyer le plus possible ! En fait, quand je cours, le genou n'est pas douloureux, et les jambes répondent bien....donc je m'amuse un peu comme un petit fou. Et là aussi, le fait d'avancer à une vitesse pas trop éloignée de la tête de course me permet de mieux voir si le balisage est suffisant.
En pratique, je ferai 2 ou 3 arrêts pour rajouter une ou deux rubalises ça et là et, surtout, une barrière à une bifurcation pas vraiment évidente. J'apprendrai le soir que, ponctuellement, certains se sont trompés à cet endroit : pas de gravité, mais il faudra veiller à faire un balisage plus lisible, quand même, car le sentier est souvent peu visible.
Toute la longue traversée avant la plongée sur Nécuidet est courue : je me dépouille assez fort, c'est super stressant d'avoir la pression comme ça...:-). D'autant plus que j'ai un peu de travail sur la fin, avec une clôture électrique à abaisser à terre, en veillant à ce que la fil de fer ne puisse pas faire trébucher les coureurs. Au final, 38 minutes pour dévaler, contre 31 en 2016 où je n'avais pas à accrocher des rubalises et baisser des clôtures.
Le photographe posté au bas de la descente me demande si j'ai idée de quand le premier va passer et...histoire de me mettre la pression, je lui réponds "5-10 minutes". C'est malin, tiens....:-). Soit dit en passant, il a fait des photos et je dois en avoir une de moi et c'est même forcément la première de sa série...:-)
Il ne "reste plus" qu'à terminer le travail avec l'ouverture de Nécuidet-La Thuile. Bon, là, c'est plus simple car je connais bien ce passage, l'ayant ouvert l'an dernier.....et qu'en plus nous avons corrigé le balisage hier. Du coup, je monte un peu comme un forcené la "côte à René", en me retournant sans cesse pour vérifier l'éventuelle arrivée d'un coureur. Et c'est un peu pareil pour la descente finale où je dévale le chemin à grandes enjambées....au point que les quelques spectateurs présents au ravito croient (pendant quelques dizièmes de seconde), que le premier est en train d'arriver....:-)
Tellement aux taquets que je mets 1 minute de moins sur cette section que lors de la course en 2016, malgré un ou deux arrêts pour vérifier la bonne visibilité du balisage. C'est que j'y tenais à ne pas me faire pacmaniser !
Le plus amusant est qu'au final j'avais plus de 5 minutes de marge sur le premier coureur (un relayeur). L'honneur est donc sauf, je serai repris l'an prochain par l'organisation.
Du coup....eh bien, j'ai fini ma journée...:-). Dans le plan initial, je devais continuer sur la course, et me faire progressivement rattraper par les coureurs. Je résiste à la tentation de le faire malgré tout (mon genou me rappelera plusieurs fois dans la journée que j'ai eu raison !).
Un dernier doute me revient, pendant que les deux premiers coureurs passent (un relayeur, le premier de l'équipe qui finira par l'emporter....et le vainqueur de l'année précédente....qui abandonnera, perclus de crampes, à 7km de l'arrivée) : Célia est-elle passée pour garantir qu'il n'y a pas eu débalisage après le ravito ? Les bénévoles du ravito ne l'ont pas vue et je préfère finalement poursuivre un peu car l'an dernier, c'est là que j'avais trouvé une section rebalisée.
Finalement, il n'y a pas de problème (en fait, cela avait bien été débalisé, comme quasiment chaque année...Mais Célia a rebalisé vers 5h du matin). Et donc, dès que je le constate, je m'arrête sous le Col du Mont....et pendant 1h30, je vais regarder passer toute la course, en leur annonçant leurs positions et en faisant des photos. Cela sera du coup l'occasion de voir plusieurs kikoureurs, dont certains s'arrêtent (Gilles45, timewarp, Ilgigrad, Benman....) ou me saluent en passant. Sympa.
Bon, mes photos seront assez nulles, au final. Le sous-bois est sombre, la mini camera Geonaute GEye-500 est meilleure pour les paysages que pour les portraits .....on voit mal les coureurs, quand la photo n'est pas floue. Je vous le vends bien, hein ?
Finalement, aux environs de 9h, je finis de monter au Col du Mont, pour aller y voir passer la course du 23km et y retrouver Célia, qui a justement ouvert ce 23km et qui termine sa boucle quelques minutes après mon arrivée.
Nous allons y regarder passer la course pendant....1h15, alors qu'on n'est qu'au 6ème kilomètre. Un peu déçus par l'attitude des coureurs de tête, d'ailleurs, qui nous ignorent quasiment tous, alors qu'on les applaudit et les encourage avec un autre spectateur, en leur annonçant leurs positions. Par contre, dès qu'on a dépassé la 10-15ème position, cela devient très sympa, jusqu'à la fin, avec des petits mots pour chaque coureur, des retours, parfois une belle tranche de rigolade (sur la fin, nous annonçons que nous allons applaudir uniquement ceux qui courent....et tout le monde joue le jeu !).
Et.....même pas 15 minutes après le passage des serre-file, c'est le premier de la course qui revient, en descendant de la Roche du Guet. Un jour ou l'autre, on va finir par avoir la tête de course qui croise l'arrière....
Après quelque hésitation, je conclus ce périple en redescendant à pied bien que mon genou soit un peu ankylosé. De façon amusante, je descends au milieu du peloton du 23km, vers la 20-30ème position : prudent au début, je me fais un peu dépasser....mais assez rapidement, je décide de transformer cela en entraînement de descente. Et, progressivement, je me mets à envoyer pas trop mal......et je dois progresser en descente car je reprends les coureurs un à un. Au final, j'en compterai 12 de dépassés et le tout sans avoir mal à ce fichu genou (par contre, il se rappelera à mon bon souvenir en fin de journée).
C'est donc finalement vers 13 heures que je reviens enfin à Cruet, après un beau périple de 10 heures où j'ai pu profiter de nombreux aspects de la course.
Et je ne m'ennuierai même pas car je passe ensuite l'après-midi à faire l'"estafette" entre le PC Course et le speaker, pour donner à celui-ci des nouvelles de la tête de course au fur et à mesure des pointages (il n'y a pas de suivi live sur le GR73, tout se fait à l'ancienne avec pointages manuels aux points de passage et annonce radio). Cela permet de donner un petit coup de main à Denis au PC en y passant une bonne partie de mon temps, ce qui me permet aussi d'apprendre comment "ça marche" (on ne sait jamais, ça pourrai tservir un jour, qui sait ?).
Je ne verrai même pas passer ces 10 heures pendant lesquelles on va voir défiler à l'arrivée tout le 73km, du premier au dernier. Quelques échanges avec les kikoureurs que j'arrive à croiser (Ilgigrad...qui s'est résolu à abandonner après avoir un peu hésité, mais ne voulait pas se mettre minable pour passer la BH du Pelat, timewarp, Benman , on débriefe la course en long et en large....jusqu'à la nuit). Et une bonne dizaine de bières au génépi parce que, quand même, il fait chaud et il faut s'hydrater.
Et j'ai adoré remonter, sur la dernière heure, à la rencontre des 3 derniers et des serre-file....terminant la course avec les 3 derniers en dévalant à près de 15 à l'heure dans le village (les mecs étaient dans un état second et je n'ai même pas pu les stopper pour qu'ils fassent les derniers hectomètres en partageant avec l'équipe d'organisation qui était montée en haut du village.....les 3 gars n'avaient pas réalisé que même s'ils arrivaient quelques minutes après la BH de fin, ils seraient quand même classés....j'ai eu beau leur répéter 10 fois (en sprintant pour les suivre!), les mêmes types qui clopinaient 20 minutes avant à 3km/h ont filé comme des dératés. On est un peu dans un autre monde quand on finit un ultra.
Derniers arrivés à 23 heures, repas des bénévoles à minuit. On parle, on parle, on parle.....et c'est finalement à 2h du matin qu'on va s'écrouler dans le camping-car. Finalement, c'est à se demander si ce n'est pas plus reposant de faire la course....
Donc, pourquoi est-ce que je reviendrai l'année prochaine ? Eh bien.....pour tout ce qui est écrit au dessus !
10 commentaires
Commentaire de fred_1_1 posté le 03-06-2018 à 20:52:16
Moi aussi je suis tombé amoureux du GR73, depuis ma première participation en 2011, je reviens chaque année.
Commentaire de lucifer95 posté le 03-06-2018 à 22:13:06
Superbe récit, merci bubulle pour tout ce que tu as fait, la course était géniale !
Commentaire de RayaRun posté le 04-06-2018 à 08:57:44
Quelle plaisir que ce GR73 ! Un jour j aimerai bien faire le Colombier
Commentaire de tikrimi posté le 04-06-2018 à 10:28:15
Quand tu auras enfin fait le Colombier, tu pourras passer sur le Massif d'en face (celui de l'autre côté du lac du Bourget), et faire le Grand Colombier.
Tu peux même le faire en course pensant la promenade du Bûcheron (autre superbe organisation avec plus de bénévoles que de coureurs).
Bref. le GR73 sera bientôt à mon programme, et merci pour le CR, c'est toujours sympathique de voir le côté obscur de la force.
Commentaire de paspeur posté le 04-06-2018 à 11:00:04
C'est super de passer 4 jours en ta compagnie, et c'est super de lire ton passage chez nous. Merci pour tous.
A l'année prochaine sur le Grand Raid !!!
Commentaire de Leseb posté le 04-06-2018 à 14:10:05
Merci à toi et à l'ensemble de l'organisation et des bénévoles. Un vrai (et quand je dis vrai, c'est vraiment vrai!) plaisir de participer à cette course, on sent l'ambiance qui s'en dégage à travers tout le monde, coureurs y compris. Il y a un je ne sais quoi de particulier ici.
Commentaire de Arclusaz posté le 04-06-2018 à 15:03:42
Bravo et merci Christian de si bien rendre cette ambiance baujue (bon, Cruet, c'est pas vraiment les Bauges, c'est la Combe de Savoie mais on va pas chipoter !).
Ton engagement fait plaisir à voir. Et je ne savais pas que tu étais géocacheur ! tu as vraiment tous les vices...
Commentaire de boost posté le 04-06-2018 à 20:41:52
Merci Bubulle pour ce récit. C’est intéressant d’avoir le point de vue côté « organisation ». Tout était parfait, rien à redire! bravo pour ton implication.
Première participation et pas déçu du voyage. Des chemins variés, des paysages magnifiques, quelques montées terribles, mais des sourires, des encouragements, et des petites choses qui font que dans l’effort on a un sacré plaisir à dévorer ces kilomètres. Ah, ce colombier, rien que pour son ascension, cela mérite de venir. C’est sûr que je vais en faire de la pub de ce trail… un trail saucisson comme on aime, bravo !
Commentaire de TomTrailRunner posté le 05-06-2018 à 21:43:51
La caméra n'est pas très bien vendue mais le trail si.....
Commentaire de guenille posté le 22-06-2018 à 14:49:27
Bonjour Bubule, c'est Sylver, nous avons balisé ensemble le jeudi qui a précédé la course et j'ai couru le samedi bien sur. Je te félicite pour ce récit circonstancié et très réaliste.
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