L'auteur : Renard Luxo
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 160 km Relais
Date : 21/8/2015
Lieu : Grenoble (Isère)
Affichage : 4618 vues
Distance : 160km
Objectif : Objectif majeur
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Abandonner ? S’abandonner ? Un petit « s » qui change toute la perception. Le récit de cette course, largement amputé dans mon chef, constitue le premier pas d’une forme de thérapie. Forcément introspectif, il en rebutera plus d’un (autant prévenir …).
La chronique de cet échec, finalement assez prévisible, puise notamment sa source dans la prépa, les erreurs s’accumulant crescendo. L’abandon sans gloire, dès la première nuit, constituant sans doute une des rares bonnes décisions de ces derniers mois. Déroulons le fil des événements par le biais d’un petit jeu, celui des huit erreurs (sinon plus).
DEBUT AVRIL 2015
Le programme de la saison est bouclé mais j’ai laissé une case vide pour un gros ultra fin août. Grosse hésitation entre l’Echappée Belle, le GRP et l’UT4M. J’opte finalement pour ce dernier, essentiellement pour des raisons de facilité logistique (une boucle autour de Grenoble), mais aussi parce que cette course me paraît plus proche du format UTMB. A ce moment, je n’ai quasi pas étudié le profil de la course, me contentant de comptabiliser bêtement la distance ainsi que le D+ et le D- … (PREMIERE ERREUR).
Il convient aussi d'organiser l'intendance. Souhaitant minimiser le temps sur place, je ne réserve que 3 nuits. Etant donné que je dois libérer la chambre le dimanche midi, cela signifie obligatoirement (pression supplémentaire) finir tôt dans la seconde nuit pour pouvoir dormir quelques heures avant de reprendre la route (DEUXIEME ERREUR … laquelle aura de fâcheuses conséquences sur la stratégie de course, sans parler de l'absence d'imprégnation du lieu).
LA PREPA
J’en suis convaincu, 2015 sera l’année de la confirmation. Il ne s’agit plus d’être finisher mais de viser le premier quart du peloton, voire mieux. Vu par l’entourage non « praticant », l’ultra-traileur est perçu comme un surhomme, un martien même. Je le reconnais, je me suis nourri des commentaires élogieux ou inquiets de mon entourage, toujours (s’)en mettre un peu plus dans la vue, course après course. Forcément, accomplir 165 km et passer deux nuits en montagne, çà alimente l’égo. Et le mien est tellement bien alimenté qu’il en devient boulimique. Jouer le faux modeste en s’efforçant mine de rien de claquer une belle performance, tel devient le leitmotiv. Certes, je terminerai très très loin des meilleurs, alors visons au moins le titre de meilleur des « moyens ». Plus que la course elle-même, c’est désormais le résultat qui importe (et sa médiatisation bien entendu), la dimension « sport-plaisir » devenant progressivement secondaire (TROISIEME ERREUR).
Dès janvier, à défaut de qualité, je décide donc d’augmenter sensiblement le volume d’entraînement : il n’y a pas de raison que çà ne paye non ?!? (…) Les courses s’enchaînent, elles aussi, 4 ultras en 3 mois, complétés par une série de trails de moyenne distance disputés pied au plancher. Sentiment de progression à la fin du printemps, les résultats sont là ! L’adrénaline dissimule la fatigue. On va donc voir ce qu’on va voir fin juin autour de Chamonix !!!
Voici donc cette semaine démoniaque où on va « casser de la fibre » comme on dit dans le jargon. L’enchaînement 80 Km MB – Montagn’hard 60 est en soi déjà assez prétentieux (à mon niveau). Mais si on y ajoute les températures caniculaires du début juillet et la volonté de « faire un temps » sur les deux courses, çà en devient quasiment suicidaire. Mais ce n’est pas encore assez, tant qu'à faire, autant intercaler en sus 3 grosses rando-trails à fort dénivelé en milieu de semaine. Sur papier, les résultats sont atteints, mais je termine la Montagn’hard dans un état second, perfusé à l’arrivée. Cette fois la fatigue physique commence à se faire sentir, mais je réduis à peine le volume d’entraînement jusqu’à la mi-août (QUATRIEME ERREUR), le tout cumulé à un certain relâchement de l’hygiène de vie si facile en été. Un mal plus sournois fait aussi son chemin, insidieux, une certaine lassitude, mentale cette fois …
LA COURSE
Une semaine seulement avant le départ, je prends enfin conscience de la difficulté de cette course. Oui, un trail, ce n’est pas seulement un kilométrage, du D+ et du D-. Il y a aussi la technicité, la rigueur des pentes, et le niveau d’auto-suffisance requis. De toute façon il est trop tard, et pour couronner le tout, la chaleur, voire la canicule annoncée samedi, moi qui n’aime pas du tout çà ... Soit, il est temps de passer au récit, sorry car le suspense est déjà grillé.
Départ assez rapide sur les larges boulevards grenoblois, nous suivons le mouvement avec Christophe (rencontré sur la MH60). Le peloton est assez nerveux lors de la première montée dite de la Moucherotte, il y a des accélérations auxquelles je m’efforce de répondre alors que les sensations n’y sont pas. Voici bientôt l’ancien tremplin olympique du saut à ski, tristement livré à son sort depuis près de 40 ans, encore que sa recolonisation par dame nature lui prête un certain romantisme. Nous retrouvons Antoine, le 3ème larron belge au ravito. Il en a fait son principal objectif de l’année et ambitionne un bon temps (moins de 37h sur l’UTMB quand même). En soi, c’est déjà inquiétant de se retrouver en sa compagnie, preuve supplémentaire que je suis parti trop vite.
A mesure qu’on se rapproche du sommet, on entre enfin dans la montagne, laissant pour un bon moment derrière soi Grenoble, une très belle ville d’ailleurs, mais une ville quoi … Le peloton s’est étiré, aucun bouchon ne se forme, quel contraste avec d’autres courses. L’UT4M est loin d’avoir fait le plein cette année (capacité maximale de 1.000 coureurs pour le 160 solo, moins de 400 au départ), c’est clairement dommage pour les organisateurs compte tenu des énormes moyens déployés, mais quel confort pour les participants ! Nous sommes à la table d'orientation et son panorama à 360°, Christophe s’arrête pour prendre quelques photos (il le fera régulièrement tout au long). Je ne dis rien mais je suis impatient de repartir, tout çà pour 2 petites minutes sur un ultra de 160 Km (!). L’objectif temps, toujours. La dimension PLAISIR, zappée, alors que ces moments sont rares et privilégiés (CINQUIEME ERREUR).
Cette impatience est toujours bien présente au ravito de Lans, ainsi que dans la montée du Pic St-Michel, où je me mets inconsidérément à tirer le groupe. Ces vues sur les plateaux du Vercors sont si belles pourtant … Christophe et Antoine me laissent prendre quelques mètres d’avance, me faisant indirectement comprendre que je vais trop vite. Pendant les premières heures de course, déjà chaudes, cet empressement m’a conduit à négliger l’hydratation, alors qu’il s’agit de mon principal talon d’achille. Dans la première grosse descente vers La Sierre, il faut bien compenser les pertes, mais en se surhydratant cette fois. Bien entendu, l’estomac ne va pas apprécier longtemps … (SIXIEME ERREUR).
Il reste un gros coup de cul de 400 m de D+ avant de boucler le massif du Vercors. Cette fois, je suis déjà content de pouvoir suivre mes compagnons. Ils commencent seulement à produire leur effort alors que j’ai déjà l’impression de piocher dans les réserves. Nous commençons à dépasser beaucoup de monde, certains coureurs sont déjà arrêtés çà et là, cela prédit une belle hécatombe sur le 160 solo ! Dans la vallée, je lutte pour ne pas décrocher lorsque mes partenaires relancent. J’aurais dû marcher jusqu’au ravito, et m’y poser un bon moment pour recharger les batteries, faire le point, se réhydrater, etc ... Au lieu d’entrer dans ma bulle et de me mettre en mode « finisher », je calque ma course sur les autres, pour défendre une place, à 125 km de l’arrivée !!! (SEPTIEME ERREUR). Il n’y a rien qui me tente vraiment, mais je me force à manger un peu de solide en 4ème vitesse, tout en me tartinant les pieds de nok (séquence fraîcheur …). Ben oui, Christophe et Antoine sont ressortis du ravito, et il FAUT (!!!) les rattraper, même que je dois courir pour y arriver (« hîîî han hîîî han » => âne bâté). Là, je cocherais bien une 8ème erreur, mais on va dire 7ème erreur et demi car elle se confond à la précédente.
Toute cette excitation n’a rien arrangé à l’estomac, et çà gargouille pas mal. Il fait chaud. Le Taillefer nous accueille par un p’tit 800 mètres de D+ bien tassé. Cette fois, je comprends enfin que je dois laisser filer mes compagnons. Ils ont l’air presque surpris de me voir décrocher, sans doute n’ont-ils pas remarqué que je fais l’élastique depuis 3 kilomètres. C’est à ce moment que je fais la connaissance du sénateur Jean-Mi Touron, lui l’ultra, il connaît ! Je décèle une démarche un peu bancale sans oser lui poser la question (j’apprendrai plus tard qu’il a fait une lourde chute de vélo quelques jours plus tôt, quel mérite !). Cela étant, je ne parviens pas longtemps à suivre sa « roue ».
Pour autant qu’elle ait jamais commencé, la fête est finie. Les nausées sont là. Quelques coureurs reviennent de l’arrière, mais j’en dépasse quelques autres à l’arrêt, probablement victimes du même mal. Dans le début de la descente vers le ravito, je suis pris de gros déclenchements de crampes, mollets et cuisses, alternativement sur chaque jambe. Je marche comme un robot pendant quelques centaines de mètres, j’en ris maintenant, heureusement que personne ne m’a vu tellement j’avais l’air ridicule. Curieusement, cela s’estompe assez rapidement et je me surprends même à trottiner jusqu’à Laffrey.
Beaucoup de coureurs ont l’air bien marqué, cette chaude après-midi va laisser des traces. Ici, je me pose une demi-heure sur une chaise. Pour la première fois (ENFIN !!!), il y a du bouillon à la vermicelle. J’en prends deux tasses, ainsi qu’un verre de coca. Cet arrêt m’a fait du bien, pas que je sois à 100%, mais l’estomac s’est calmé un peu. Alors que je devrais profiter de ce moment pour me refaire la cerise à bon compte et me mettre en mode finisher, j’attaque la montée vers La Morte au taquet (HUITIEME ERREUR). Le petit coup de mieux s’émousse vite et juste avant de basculer, les nausées sont de retour. En jouant un peu avec le feu niveau visibilité, je parviens tout de même à gagner le ravito sans avoir recours à la frontale. Ici, nous sommes à la croisée des chemins. Il reste 100 bornes à faire (une éternité) et si je ne me retape pas un peu, impossible d’aller au bout. Vu que j’ai plus de 6 heures d’avance sur la BH, autant tenter le coup. Surtout que ce ravito, installé dans un bâtiment confortable, est une base de vie qui ne dit pas son nom.
Les bénévoles sont fantastiques. Ils chouchoutent tout le monde, avec beaucoup de prévenance et d’écoute. Après avoir hésité ¼ d’heure dans la salle de repos, je me résous à gagner l’infirmerie. Quelle gentillesse ici aussi. Paisiblement installé sur un lit de camp, on m'administre un cocktail que j’espère magique. Je sympathise avec un autre compagnon d’infortune victime du même mal. Il a déjà remisé son dossard. A cet instant, il faut vraiment se faire violence pour ne pas l’imiter. Les gargouillis de l’estomac et une relative accalmie au niveau des nausées me persuadent de tenter le quitte ou double. Sur un ultra, il est possible d’avoir une seconde chance, alors saisissons-là ! Neuvième erreur ? Peut-être pas …
Je m’équipe donc en mode nuit. Contrôle du sac à la sortie, bien plus scrupuleux qu’à l’UTMB d’ailleurs, je cautionne à 200%. Il s’agit avant tout de protéger les coureurs … contre eux-mêmes, car en montagne, tout peut très vite mal tourner, surtout avec ce qui se profile. Le col du Pas de la vache, c’est très simple : 1.000 m de D+ en 4 bons kilomètres. Je serai vite fixé sur mon état. A la sortie du bois, dans la partie minérale et les réputés « 100 lacets », les nausées et le cardio sont de retour. Je m’arrête toutes les 5’, les traileurs qui me dépassent s’inquiètent tous de mon état (sympa). Au milieu du col, que faire ? Dans ma tête, un déclic est en train de se produire. Oui, je vais arrêter le massacre au prochain ravito. Mais la vache, elle passera tout de même à la casserole avant , ce sera mon baroud d’honneur, tout autant que la descente qui mène au Poursollet, très glissante et piégeuse, où je m’offre le luxe de (re)doubler quelques coureurs. Le pire, c’est que je ne ressens aucune douleur physique invalidante, même mes pieds d’habitude si sensibles sont impeccables, le corps pourrait encore endurer mille souffrances si le mental lui commandait. Mais je ne lui commanderai pas, pas cette fois. C’est la première bonne décision de cet UT4M (enfin !) que je m’apprête à prendre. Ce premier abandon, volontaire et lucide, c'est presque une délivrance.
Le ravito est là, il y a de la « potion magique » au menu (chuuuuut, la FFA pourrait ne pas apprécier), une super ambiance, les personnes qui viennent à ma rencontre pour me prodiguer moults encouragements avant Riouperoux sont surpris quand je leur dis que j’arrête ici (« Allez, pose-toi un peu, prends le temps de récupérer, tu es large au niveau de la BH »). Contre toute attente, je suis étonnamment serein, soulagé même. En général, un coureur qui abandonne se met un peu en retrait. Moi je bavarde comme une pie sur ce ravito avec toutes les personnes qui se présentent. C’est tout juste si la cheffe de poste ne m’oblige pas à repartir ! J’vous jure, incorrigibles ces montagnards ! Envie de parler, de partager, de … prendre du plaisir !!! SOU-LA-GE je vous dis ! Le rapatriement jusqu’à Grenoble prendra finalement 4 heures, mais je m’en fous (en temps normal j’aurais pêté un câble), au contraire je me prends à jouer tantôt au père confesseur avec les autres rapatriés ou rapatrieurs, tantôt à la béquille de fortune pour une jeune traileuse victime d’une grosse TFL du genou.
Christophe et Antoine iront au bout, réalisant tous deux une performance formidable, au-delà de leurs espérances les plus folles d’ailleurs. Les derniers finishers ne méritent pas moins d’éloges, avec un taux d’abandon proche des 2/3, quel exploit d’aller « simplement » au bout du 160 solo cette année.
OUI, j’ai clairement snobé cet UT4M. Cette course est une fin en soi, pas un tee-shirt finisher qui s’empile au-dessus des autres en mode « fingers in the nose ».
OUI, j’ai manqué d’humilité, non seulement au niveau de la préparation des courses, mais aussi dans la manière de les projeter. Ce qui est frappant, c’est que cet abandon génère beaucoup de réactions positives, bienveillantes, limite inquiètes de ma propension à digérer l’échec. Bien plus que mes pseudo « exploits », lesquels avaient fini par fatiguer tout le monde, presque autant que leur auteur.
Et OUI, depuis un an j’ai négligé la dimension « plaisir », l’échange et surtout l’envie ! Je n’ai pas eu assez envie de cet UT4M, il me l’a fait payer, et je lui en serai éternellement reconnaissant.
Je ne le ressens pas comme un échec, juste le début d’une nouvelle et belle aventure. Et vous savez quoi ? Lors de mon prochain ultra, je prendrai des photos ! Si ce n’est pas le début de la guérison çà ?!?
Désolé pour ce long monologue exclusivement rédigé à la première personne du singulier, j’avais pas envie d’aller chez le Psy, et Kikouroù c’est gratuit. Je dirais même plus : le site devrait être remboursé par la sécurité sociale !
28 commentaires
Commentaire de DavidSMFC posté le 23-08-2015 à 22:58:43
Bonsoir,
J'ai suivi le live proposé sur Kikourou pour cet UT4M dont j'ignorais l'existence il y a encore bien peu de temps. Distance, dénivelé, profil, conditions météorologiques.. Déjà bien des éléments qui rendent la course difficile par elle-meme. Alors, quand l'on y ajoute les conditions personnelles... CR très intéressant et parfaitement rédigé à mon sens, un récit qui peut servir à beaucoup pour éviter de négliger bien des aspects.. Et sans aucun doute un récit qui te permettra aussi énormément d'apprendre de tes erreurs. Tu sembles en tout cas avoir très vite pris bien du recul sur ces événements finalement très récents.
Bravo pour cette lucidité d'après course. Pour moi qui n'ai pas suivi tes performances de début d'année, assez impressionnantes et nombreuses d'après ce que je lis ici, je comprends bien l'enchainement constituant ta saison et la vitesse à laquelle tout cela s'est finalement passé, tout s'est très vite succédé sans possibilité réelle d'appréciation de tout ce qui est de bon dans ce qui a été réalisé. Et au fond, à la place du plaisir, c'est la fatigue qui finit par prendre le dessus.
En tout cas, tu as été raisonnable de renoncer à cet UT4M en cours de route. Nul doute que cela te permettra d'aborder de meilleure manière la suite. Bonne récupération !
PS : petite erreur de choix de course pour le placement de ton CR non ? Tu m'as mis en relais et non solo...
Commentaire de Renard Luxo posté le 23-08-2015 à 23:55:38
Oui, confusion intime, c'est dire si je reviens de loin ... Merci David, en fait cette erreur est un acte manqué supplémentaire, preuve qu'il est temps de lever le pied. Oublions les pseudo "performances", une nouvelle page se tourne. Merci.
Commentaire de yoshi posté le 24-08-2015 à 09:12:53
Reste positif, en tous cas c"est ce que je vais essayer après mon deuxième échec de l'année , j'ai cumulé trop d'erreurs physique et surtout mentales. Je le referai cet ut4m pour aller plus loin en tous cas, mais ta décision a été la plus sage à mon avis, cela reste un loisir....
Commentaire de Renard Luxo posté le 24-08-2015 à 10:28:45
Tout à fait Yoshi, je ne vis pas cela comme un échec mais un véritable apprentissage. Tu as toi aussi pris une décision pleine de sagesse. C'est mieux que tenter le col de trop et obliger l'orga à mobiliser les secours de montagne. Nous reviendrons sur cet UT4M, pour le finir, en 50 heures, et même 52h59, çà me va tout autant. En 2017 en ce qui me concerne, c'est sûr.
Commentaire de Namtar posté le 24-08-2015 à 10:54:26
Chapeau bas pour ton introspection. Et merci pour ce récit. On a tendance à trop vulgariser les ultra qui au final ne sont pas si anodins que ce qui transpire du forum parfois. Cette petite piqûre de rappel que tu nous donnes sur les exigences d'une telle course est bienvenue à mon sens.
L'année prochaine tu l'a fera en prenant plaisir maintenant que tu sais quels sont les 8 points clés.
J'ai fais pas mal de judo dans ma jeunesse et on avait l'habitude de dire que c'est en chutant que l'on progresse.
Commentaire de Renard Luxo posté le 24-08-2015 à 11:58:56
Merci Namtar, si cela peut permettre à l'un ou l'autre de ne pas répéter les erreurs qui furent les miennes, j'en serais ravi. Tout à fait d'accord avec le fait que l'échec est très instructif, à condition d'en tirer les conséquences. En fait, j'ai encore plus envie de faire du trail qu'il y a qq jours, pour enfin profiter réellement de ces belles montagnes.
Commentaire de Vik posté le 24-08-2015 à 12:46:32
Et bien ça t'as sacrément ouvert les yeux, cet UT4M :D
Une petite cure de offs en délaissant les courses quelques temps devrait te remettre sur le droit chemin ;-)
Mon sac de couchage te verra une autre fois ;-)
Commentaire de Renard Luxo posté le 24-08-2015 à 12:59:30
Exactement Mr Tux, du off cool, de la récup, du plaisir quoi.
Je réserve déjà ton sac pour 2017, cette fois-là, je compte bien goûter à la seconde nuit. :-)
Commentaire de Japhy posté le 24-08-2015 à 13:06:54
Comme on dit au cinéma, c'est le CR de la maturité !
J'ai un livre de course à pied écrit par un vieux briscard, Jeff Galloway, et au début, il parle des différents stades du coureur, le débutant, le compétiteur, l'athlète, et ça finit par ...le coureur. Le coureur est revenu des excès, il est serein et il sait ce qui est bon pour lui. Voilà, tu es un coureur/trailer maintenant. ;)
Commentaire de Renard Luxo posté le 24-08-2015 à 13:25:33
Merci Mme Japhy :-) Tu m'as donné une excellente suggestion de lecture, j'aime assez bien au demeurant l'idée de la décroissance. (s) Un coureur comme les autres
Commentaire de sabzaina posté le 25-08-2015 à 00:04:54
Quelle prise de recul tu as... C'est drôle que nous ayons vécu sensiblement la même chose ce week end.
Oui il faut prendre des photos, oui lever la tête pour regarder un peu plus longuement le paysage, se laisser le temps de récupérer pour de vrai, bref prendre son temps, savourer...
Je dis oui à toutes tes conclusions et tu as raison, on va en sortir grandis
Merci pour ce CR
Commentaire de Renard Luxo posté le 25-08-2015 à 07:57:27
Merci Sab. On peut en effet trouver surprenant de sortir un récit cathartique avec si peu de recul. En fait, tout cela était déjà écrit dans ma tête, il me fallait juste une bonne claque pour que çà sorte en un seul jet, et à cet égard au moins, je me suis appliqué à ne pas faire les choses à moitié ! ;-) Tu as fait preuve d'un grand courage en t'épargnant les quelques kms de chemin de croix qui te restait à accomplir au GRP (j'aurais dû faire de même à la MH60 début juillet). Profite bien à Millau, plaisir-plaisir !, on se voit à Cham' fin août 2016 ! :-)
Commentaire de the dude posté le 25-08-2015 à 15:14:03
D'abord merci et bravo pour ton récit, très intimiste mais très agréable à lire néanmoins.
Je m'y reconnais parfois, je pense qu'on est un peu dans le même "profil", à savoir ces coureurs qui ont déjà couru quelques ultras et les ont terminés "avec une certaine marge" et pour qui le simple fait de finir ne représente plus un challenge suffisamment excitant, et cherchent donc d'autres objectifs (classement, chrono).
Est ce que c'est présomptueux de voir les choses comme cela, je ne pense pas. Simplement il faut trouver ce bon équilibre entre « ambition » et gestion, et c’est je pense la grosse difficulté de notre sport.
Ton récit confirme aussi un truc que j’ai en tête depuis le premier ultra que j’ai couru : il faut avoir FAIM!
Pour ma part je ne pense pas avoir la capacité MENTALE à faire plus d’un voire 2 ultras par an, pour tenir 30 ou 40 Heures dans la montagne j’ai besoin d’arriver sur la ligne de départ avec une furieuse envie d’y aller (finalement j’ai peut-être de la chance d’avoir des tendons en mousse, comme je suis très souvent blessé quand j’arrive à préparer une course autant te dire que j’arrive avec la rage au ventre ;o) ).
En tout cas bravo encore pour ton honnêteté et ta lucidité qui te permettront sans aucun doute de partir dans les meilleures conditions pour le prochain.
Commentaire de Renard Luxo posté le 25-08-2015 à 19:56:54
Merci The Dude, je suis content qu'un compétiteur de ta trempe puisse trouver certains points de convergence dans ce récit, çà signifie que je suis (à nouveau) dans le bon. Au plaisir de te croiser, qui sait à Cham' en 2016 aussi ? Là, je peux te jurer que j'aurai sacrément faim !
Commentaire de samontetro posté le 26-08-2015 à 15:21:30
Quelle superbe course que tu as fait là! Et non, je ne me fous pas de toi, bien au contraire. Cette année tu as décidé d'aller plus vite, plus loin, plus fort et tu as osé. Bravo. Oui, ce n'est pas passé. Et alors ? Tu crois que lorsqu'on essaie de faire des choses nouvelles ça passe à chaque fois ? Tu aurais pu rester sur ton "train train" et ce serait peut être passé, comme d'hab sans doute. Là tu as décidé d'entrer dans le "niveau de jeu suivant" et tu as appris beaucoup de choses. Tu en as trop fait, le stress de ne pas être prêt sans doute. L'UT4M en prépa de l'UTMB ? Le contraire serait bien plus logique. La gestion de l'hydratation et de l'alimentation quand on "tire sur la mécanique" ça devient de plus en plus subtil. Même le vieux V2 que je suis avec près de 25 ans d'ultra derrière lui se plante encore! Le regard des autres... bien sûr, laissent ceux qui sourient de ton abandon macérer dans leur quotidien. Toi, tu avances.
Le côté plaisir est le préalable à la performance, c'est clair. Ça ne veut pas dire passer en mode "je reste cool car ça je sais faire" non plus. Solliciter son corps mais aussi être à son écoute pour mieux lui demander de relancer plus tard.
Tu as compris beaucoup de choses sur cette course, il va falloir les assimiler comme tout entrainement qui t'apporte une progression. Récupère bien, car tu as beaucoup donné sur ce parcours, et prépare toi pour ton prochain défi!
Commentaire de Renard Luxo posté le 26-08-2015 à 16:13:15
Merci l'artiste, respect pour ton fameux palmarès. Oui, j'ai provoqué la limite et je l'ai atteinte. Avec l'humilité, une prépa moins suicidaire et une meilleure étude du parcours, cet UT4M devrait être dans mes cordes : ce sera l'objectif en 2017. Pour avoir fait l'UTMB en 2014, je confirme en effet que l'UT4M est bien plus exigeant, un autre monde en fait. Le programme 2016 est en réflexion, il sera calibré et soupesé au gramme prêt ! :-)
Commentaire de PhilippeG-638 posté le 05-11-2015 à 19:02:01
Terrible ton récit Renard, j'ai bien souri (désolé) mais on apprend beaucoup à travers ton ressenti, on peut tous s'y retrouver un jour ou l'autre à ta place.
Une seule solution: l'humilité et j'en suis convaincu.
Réussir son ultra rend humble car on explore des facettes insoupçonnées de son organisme poussé à bout ou presque...
Maintenant, tu aurais quand pu lire les précédents retours des coureurs des 1ères éditions, ça aide ;-)
Après, j'ajouterai juste qu'associer les 80kms du MB et la MH60, c'est gonflé :-)
Sinon j'espère que tu vas bien rebondir en 2016...
(J'aime bien tes interventions sur le forum et j'avais envie de découvrir un de tes récits et bravo !)
Au plaisir de te croiser un jour, bon entraînement;
@+
Philippe
Commentaire de Renard Luxo posté le 05-11-2015 à 20:28:18
Merci Philippe, très flatté de recevoir les encouragements d'un membre qui compte dans la commaunauté, communauté dont je deviens de plus en plus fan au fil des jours (des idées, du débat, qq clashs, des infos, des conseils : j'adore !). Content également que tu captes la part de légèreté de ce récit un peu lourd à digérer. QQ mois plus tard, je m'efforce de conserver les enseignements de ce plantage monumental (seulement 57 Km en compétition depuis) au profit d'un entraînement régulier et pas trop traumatisant. Pour la petite histoire, j'avais lu tous les récits de l'UT4M, mais étant si sûr de pouvoir gérer ... (no more comment). Au plaisir de te croiser également Philippe.
Commentaire de Benman posté le 07-01-2016 à 22:16:28
Ce récit, il faudrait le donner en livre de chevet dans toutes les écoles de trail.
Je veux le relire avant de cliqu2 sur un truc à la con...
Merci merci merci Maître renard.
Commentaire de Renard Luxo posté le 07-01-2016 à 22:47:11
Aaaaarghhhh, Mr Benman, le Maître des mots, du bouzin de minuit, Dr es photomontage, etc etc ... A présent, je peux mourir en paix, non sans un dernier glapissement de plaisir.
(Mais n'oublie pas de cliqu2 quand même, que çà ch*** ou pas, sur un malentendu ...)
Commentaire de sabzaina posté le 09-01-2016 à 08:00:00
Et dans 4 jours, date du tirage au sort, il vaudra encore plus cher ce CR ;)
Commentaire de float4x4 posté le 22-01-2016 à 13:33:08
Je viens de tomber sur ton récit - Je fais le plein d'info car j'ai cliqu2 pour l'édition 2016 :D - Béh comme le dises déjà les commentaires précédents, c'est sain d'avoir pu retirer du positif de ce que tu qualifies de plantage monumental. Ça te permettra certainement de garder de l'affects joyeux dans tes futures aventures et d'éviter des erreurs plus "matérielles" genre soucis d'hydratation etc (pourtant on avait été gâté sur le 80 du Mont Blanc haha).
Commentaire de Renard Luxo posté le 22-01-2016 à 19:59:42
J'essaierai de ne pas répéter les mêmes erreurs en 2016, mais avec une mémoire de poisson rouge je pourrais replonger ... De manière générale, j'essaie quand même de savourer un peu plus, après on verra. Tu vas prendre ton pied sur l'UT4M, du très lourd, et comme tu es le spécialiste des départs prudents et des parties de pac-man, ton live va être sympa à suivre ! :) Au plaisir de te revoir float.
Commentaire de bender posté le 27-01-2016 à 12:38:46
Ca y est je commence à préparer ma nouvelle aventure ... première histoire que je lis est celle de mon compatriote ! Merci pour ce retour, je pense que, histoire de ne pas faire trop de bétises le(s) jour(s) J, je me le repasserai en boucle au mois d'aout ;-)
Merci et puisse le nouveau Renard Luxo être plein de sagesse et de réussite !
Commentaire de Renard Luxo posté le 27-01-2016 à 19:30:06
Merci bender, si çà peut aider j'en serais ravi, il m'arrive de le relire de temps à autre pour ne pas recommencer les c***. Je crois que je ne serais jamais aussi sage que mon pseudo (et totem scout pour le surplus, sans le "luxo"). J'imagine qu'on a déjà dû se croiser sans le savoir. Bravo pour ta TDS, je me suis promis de lire ton récit ce soir vu que j'y retourne en 2016.
Commentaire de bender posté le 09-12-2016 à 20:15:00
Après coup je relis ton aventure avec autant d'attention, mais que c'est dur de ne pas succomber à toutes les erreurs traditionnelles de l'ultra :-( ... d'autant plus que je me retrouve quand même bcp dans ce que tu cites comme erreur.
Je vais encore laisser un peu de temps pour digérer ma course (qui fût horrible mentalement) et je ferrai aussi un CR ... en attendant, histoire de revivre une belle aventure, je vais aller lire ton CR de la TDS ;-)
Commentaire de ddfutmb posté le 16-02-2016 à 11:21:07
Bravo pour ce récit très honnête qui doit se retrouver dans beaucoup de coureurs. Pour exactement les mêmes raisons (chrono > plaisir), la Montagn'hard m'a démonté. Abandon, le premier, au50e. Mais c'est revigorant pour la suite! On a la bave la course suivante. Et trop d'ultra, c'est vrai que c'est dangereux, physiquement et mentalement. Les énormes doutes avant la diagonale des fous ont été durs à supporter. Je me suis demandais comment j'allais faire les 6 premiers kms...C'est dire...En tout cas, on se retrouve pour ta revanche à l'UT4M ?
Commentaire de Renard Luxo posté le 16-02-2016 à 12:36:50
Je pense bien prendre ma "revanche" en 2017, si je ne suis pas pris sur l'UTMB. J'aime pas quand les choses me résistent ... :) Et toi, tu la ferais quand ? Quels sont tes prochains challenges ?
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