Récit de la course : Ultra Trail du Vercors 2014, par nanard7th

L'auteur : nanard7th

La course : Ultra Trail du Vercors

Date : 6/9/2014

Lieu : Meaudre (Isère)

Affichage : 1817 vues

Distance : 90km

Objectif : Terminer

10 commentaires

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Ultra Trail du Vercors 2014 : Enfin !!!

Enfin !!!

Après 3 tentatives infructueuses, j'ai finalement réussi à boucler cet UTV !!!

Et je ne suis pas peu fier car cette édition est très probablement la plus difficile de ces 4 dernières éditions !

Petit retour en arrière ...

En 2011, je prends le départ de la première édition sans grandes certitudes. Certes, habitant près de Grenoble, j'ai pu reconnaitre les quatre relais mais le jour de la course, il est évidemment plus difficile d'enchainer et j'arrête à Corrençon à bout de force (et effrayé de faire le sentier Gobert de nuit) mais heureux d’avoir pu profiter de la course.

En 2012, je suis bien préparé et je suis prêt mais très lent dans l'incroyable montée du clos d'Aspres et limite en temps, je rejoins Corrençon en courant comme un dératé et je me tords violement une cheville dans le Clot de la Balme. J'attaque pourtant le dernier relais sur une dizaine de bornes avant d'arrêter à 15km de l'arrivée, la mort dans l'âme.

En 2013, une grosse défaillance sur le 3ème relais me fait rater la barrière horaire de Saint Nizier (qui ne sera pas étendue cette année-là, un orage étant attendu sur le Moucherotte). Très bonne décision des organisateurs qui m’ont empêché de faire une grosse bétise …

2014, la bonne année ???

Après une préparation intense ou j'ai alterné route (marathon de Paris) et trail (Nivollet-Revard et TGV), je me sens encore une fois prêt : cette fois sera la bonne !

Mais des douleurs dorsales suite à une visite tardive à l'osthéo et des nuits sans sommeil (saleté de stress) ne me rendent vraiment pas confiant.

La veille de la course je monte à Méaudre pour le retrait des dossards et j’assiste à un briefing d’avant course bien sympa (à l’image de la course) et le soir je dors à Corrençon chez Jean-Michel, cette soirée permet de déstresser et le matin (après une courte nuit sans vraiment dormir), comme par enchantement, les douleurs ont disparu ! 


Relais 1 : Méaudre -> Corrençon

Je me retrouve donc avec Franck et Jean-Michel mes compagnons d'entrainement pour cet UTV. Tous trois, nous avons abandonné le solo à Saint-Nizier l’année passée et nous sommes très, très motivés.

5 heures : le départ. Comme d'habitude les coureurs partent (trop) rapidement, et je me retrouve très vite dans les derniers.

Il fait frais, un sentier descendant longe la route des Jarrand. C'est parfait pour s'échauffer tranquillement. La première montée s'aborde doucement, elle nous emmène au dessus des Jarrands pour descendre sur Charpichon avant de remonter jusqu'à Bois Barbu. Là, un sentier puis une petite portion de route nous fait passer dans le village de Val Chevrière (haut lieu de la résistance). Samontetrop (traceur de cet UTV) nous salue au passage. Direction Château Julien, sommet du relais 1 à 1530m.

C'est dans cette montée que le premier duo me dépasse. Je regarde le Garmin : 17km et 2h35 de course. Et dire qu'ils sont partis une heure après nous !!!

Les sensations sont bonnes et avec les premières lumières de l'aube, j'accélère un peu lors de la traversée de la foret de la Loubière. On traverse le scialet de Malaterre sur un pont métallique suspendu (un trou sacrément profond). Puis on rejoint Corrençon par le chemin des Granges que j'aborde prudemment. Christophe, venu à ma rencontre, m’accompagne sur le dernier km.

Arrivée : 23,7km - 8h26 (285/380) (heure prévu 8h30).

Jean-michel et Franck arrivés quelques minutes plus tôt m'attendent, le temps de remplir le Camel back et nous repartons pour la suite. Pour le moment tout va bien….


Relais 2 : Corrençon -> Cote 2000

On sort de Corrençon en direction du Golf, nous alternons course et marche pour nous préserver… On sait ce qui nous attend (on avait reconnu ce relais 2). Un chemin forestier en pente douce nous amène à 1400m ou nous bifurquons pour attaquer droit dans la pente, en forêt d'abord puis sur une prairie sur un sentier de moins en moins tracé. Franck est parti devant, je suis Jean-Michel un moment, puis je le dépasse ainsi que Franck un peu plus loin, chacun adopte sa propre allure ... on passe une cabane de berger pour attaquer le final bien raide.

On monte jusqu'à 2060m (La tête des Chaudières), sommet de la course. Là, le brouillard qui monte de la vallée nous empêche de voir le mont Aiguille qui nous avait été promis lors du briefing de la veille ...

Une courte descente technique permet de rejoindre le Pas de la Balme pour remonter vers la Petite Moucherolle (2050m). J'ai perdu de vue Franck et Jean Michel. Pour moi, tout va bien, cette première difficulté ne m'a semble t'il pas trop entamé et pour la première fois depuis que je fais du trail, aucun solo ne m’a dépassé en montée ... Pourvu que ca dure !!!

La descente sur la piste de ski semble rebuter beaucoup de coureurs … Mais pas moi, j’aime ces conditions ou j’arrive à maitriser les incessants glissements des pierres et bien que je limite volontairement ma vitesse pour bien récupérer, je dépasse de nombreux coureurs. L chemin (piste d ski) devient plus roulant et puis surprise, on emprunte un single splendide qui nous amène à la Côte 2000.

C’est la fin du 2ème relais (mais c’est loin de la mi-course !!!). J’arrive une minute avant l’heure prévue !!! Tout va bien … Aucune douleur …

Arrivée : 40,8km – 11h59 (252/371) (heure prévue 12h00)

Je décide de prendre mon temps. Christophe est encore là et me prodigue quelques conseils avisés. J’attends Franck qui arrive 10’ plus tard puis nous repartons sans Jean-Michel qui semble avoir coincé dans la montée.


Relais 3 : Cote 2000 -> Saint-Nizier

Ce relais m’inquiète particulièrement : la distance tout d’abord (26km), le Moucherotte bien sur, mais surtout la portion jusqu’à Lans ou nous attendent une succession de montées et de descentes ou il faudra sans cess relancer .

Rapidement, Franck manifeste des signes de faiblesses. Je l’attends pendant quelques kms puis voyant que la forme ne revient pas, nous décidons de faire la course chacun de notre côté.

Là sur des chemins souvent très roulants, il faut maintenir le rythme et après 45 km, c’est de plus en plus ardu. Et puis la chaleur arrive. Pendant les deux premiers relais, la température était idéale, Là, on est dans de vraies conditions estivales auxquelles un été pourri ne nous avait pas habitué !

Mais j’arrive à maintenir une bonne allure et à dépasser quelques solos. Pourtant mauvaise surprise, j’arrive à Lans avec 20’ de retard sur l’horaire prévu …

Arrivée : 57,1km – 15h06 (227/330) (heure prévue 14h45).

Je retrouve Christophe et Philippe du duo « Les PPS aime le saucisson » qui m’assiste avec ses enfants pour le ravitaillement et pour remplir la poche à eau : quel confort !!! Il a fait le premier relais (dans les mêmes temps que moi) et son binôme est passé à Lans avec 20’ d’avance sur moi : un avion !

Je fais une pause rapide avant d’attaquer la partie la plus dingue de cet UTV. A la sortie de Lans, au début de la montée vers la station de ski, sur la gauche, on attaque un véritable mur d’escalade (j’exagère à peine). Face au rocher, écrasé par la chaleur, sans un souffle d’air pour nous rafraichir, je grimpe prudemment (de toute façon on n’a pas le choix, un bouchon s’est crée). De nombreux coureurs explosent ! Enfin, on sort de ces falaises pour rejoindre le chemin traditionnel de la montée au Moucherotte dont le fameux GR. La pente est beaucoup plus douce et j’adopte un rythme soutenu. J’apprécie cette partie ou on peut se reposer (façon de parler ..). Puis une dernière montée pour aller au sommet ou je prends quelques instants pour admirer une vue dont les Grenoblois sont très friands !!!

La descente vers Saint-Nizier est terrible. Très technique, il est difficile de ne pas chuter, ce qui m’arrive, sans mal heureusement. Après 60km, les chevilles souffrent et les cuisses commencent à « piquer » Enfin le chemin devient plus roulant et je retrouve Marc, un ami de Jean-Michel qui m’accompagne sur 2km jusqu’au ravitaillement.

Au final j’arrive étonnamment à quelques secondes de l’heure prévue. Philippe qui m’a attendu m’aide à nouveau et tous me disent que c’est gagné ! Christophe, avec son expérience de trailer de haut niveau trouve les mots pour me rassurer et m'encourager.

J’y crois, d’autant que physiquement tout va bien : cuisse, genoux, chevilles : RAS.

J’ai une heure d’avance sur la barrière mais je sais que le plus dur commence ….

Arrivée : 68km – 17h59 (172/277) (heure prévue 18h00)


Relais 4 : Saint-Nizier -> Méaudre

Ce relais je l’ai fait en reconnaissance. Il n’y a à priori aucune grosse difficulté sauf que là, j’ai 70km dans les jambes ….et ça change tout !!!

La descente sur Engins ne pose pas de problèmes. Il faut tout de même faire attention au Pas du Curé, mais le passage est sécurisé, on arrive au point le plus bas de cet UTV (850m) en passant le barrage puis on attaque la montée (850mD+ tout de même). Et là je sens que ça va être dur …

Je discute un moment avec un coureur qui me tire un peu puis on m’averti que ma frontale est sans doute allumée au fond de mon sac (probablement depuis St Nizier). Coup de bol qu’on m’ait prévenu parce que 300 lumens (c’est un Ferei HL40), ça chauffe très vite et j’aurais eu l’air malin avec un sac en feu (ou sans frontale dans les bois au dessus d’Autrans). Heureusement elle s’est allumée à mi-puissance ….

La suite de la montée est un calvaire ou pour la première fois depuis le départ de nombreux solos me dépassent. Ca me fout un coup au moral. D’autant qu’arrivé au pas du Tracollet on continue sur Charande sans attaquer de suite la descente. Je ne comprends pas ce changement d’itinéraire non signalé lors du briefing d’avant course (en fait j'étais resté sur le parcours initialement publié ...). Dans ces moments de grande fatigue, toute anomalie prend des proportions exagérées. Heureusement le balisage est très présent et il n’y a pas d’ambigüité.

La descente est longue et pénible mais comme d’habitude, je rattrape de nombreux coureurs qui m’ont dépassé en monté. Comme je le savais, l’arrivée sur Autrans ne se fait pas directement mais par un détour ou on se prend encore 60m de D+. Pourquoi tant de haine ...

Et puis je commence à être inquiet. Il semble qu’il y ait plus que les 81km de prévu jusqu'au ravitaillement. J’ai peur de la barrière horaire et je cours à fond (9km/h à ce moment là) pour ne pas me faire éliminer si près de l’arrivée. Heureusement un bénévole m’indique que la barrière est décalée à 21h45. Ouf, je peux souffler !!! Et puis Jean-Michel (qui a finalement
abandonné à Saint-Nizier, Franck lui s’est arrêté à Lans) et Christophe sont encore la pour m’encourager.

Arrivée : 84,5km – 21h35 (162/190) (heure prévue 21h15)

Maintenant je sais que c’est gagné !!! Je suis fatigué mais je n’ai toujours aucune douleur … Pourtant je demande trois fois si en repartant tout de suite je serais bien classé quelque soit mon heure d’arrivée …

Donc je ne m'attarde pas et je repars pour les derniers kms.... La montée du tremplin est difficile, mais finalement assez courte mais une dizaine de maudits solos vont me dépasser (et il n’y aura malheureusement plus de longues descentes techniques pour les rattraper !!!) et je me retrouve tout seul. Mon Garmin me signale une panne imminente de batterie (mais j’ai une batterie USB de secours pour tenir jusqu’à la fin) et surtout, ma frontale passe en mode mini et là ce n’est pas suffisant pour continuer en sécurité. Je change de pile dans une nuit absolue. Heureusement une micro lampe (toujours accrochée à mon sac à dos) me sauve la mise.

L’arrivée sur Méaudre est un peu pénible. Pourquoi tant de détours pour éviter 500m de bitume ? D’autant que le fléchage (pour la première fois) me semble un peu léger et qu’avec le peu de lucidité qu’il me reste, j’ai du mal à trouver l’arrivée et Dieu sait à quel point je suis impatient de l’atteindre !!!

Enfin j’y suis. J’ai fini mon premier Ultra à 52 ans !
Mais je suis agacé par cette fin tortueuse, déçu par mes 5'de retard et je pense être le dernier ... Je ne ressens rien : ni explosion de joie, ni pleur, ni soulagement ...
Mais progressivement d’autres coureurs arrivent. Et je commence à réaliser ce que je viens de faire au moment ou Jean Michel me pousse devant le panneau d'affichage pour immortaliser l'instant (photo qui malgré un traitement intensif sous Photoshop gardera une part de mystère ... pas doué le Jean-Michel).
Et là, je suis envahi par une joie profonde et difficile à exprimer et une telle fierté !!!
14ème V2 et puis, surtout, finisher d’une course ou plus de la moitié des partants ont abandonné !!!
Arrivée : 90,75km – 23h05 (171/187) (heure prévue 23h00)

L’heure qui suit est difficile, pas de grosses douleurs mais les jambes lourdes et une grande fatigue. J'ai du mal à parvenir jusqu'à la salle ou est servie le repas.
La bière du Vercors comme d’habitude est vraiment excellente, la soupe aussi, le reste du repas plus moyen mais ce n’est pas très important…
Au final … Ce qui compte c’est qu’après trois tentatives (ratées ?), l’obstination, l’entrainement et l’expérience acquise lors des trois précédentes tentatives ont finalement payé.
C’est un bonheur immense d’avoir terminé cette course magnifique dans une région qui l’est tout autant.

Et puis … Un grand remerciement à mes « accompagnateurs » Philippe et sa famille, Christophe et Marc
A Jean-Michel et sa copine Isabelle ...
Et évidemment aux organisateurs qui font un boulot extraordinaire (tracé, balisage, ravitaillement, …) pour nous offrir une journée de rêve. J’espère qu’ils sauront (ou pourront) conserver l’authenticité de cette course malgré son succès grandissant.

Bernard

L'histoire complète en 3 ans et 4 actes ... 
UTV 2011 : Mon premier Ultra ....
UTV 2012 : si près du but ....
UTV 2013 : Encore raté !!
UTV 2014 : Enfin !!!

 

10 commentaires

Commentaire de elnumaa[X] posté le 08-09-2014 à 05:41:04

/.../ arrivée indirecte sur Autrans , un ptit 60 de D+... pourquoi tant de haine !!!
jme suis fait la même reflexion ;-) ,me suis même arreté au moins 2 minutes en haut pour récupérer .comme quoi ..

jamais 2 sans 3 mais la 4ièm c'est la bonne . YALAAAAAAA !!!

Commentaire de fred_1_1 posté le 08-09-2014 à 05:55:04

Bravo Narnard le F.I.N.I.S.H.E.R. , ça c est l'esprit trail que j aime, ça vaut bien plus que tous les Jornet/Thevenard/Haene réunis .

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 08-09-2014 à 08:09:58

Un GRAND bravo à toi Bernard !
Comme quoi l'expérience paie toujours...!
Bonne récup' :-)

Commentaire de Albacor38 posté le 08-09-2014 à 09:03:26

Tu peux être sacrément fier de toi Bernardo !
Tu es finisher alors que tu doutais,avec une mauvaise nuit la veille et dans des conditions rendues difficiles par la chaleur. Respect.

(Mais cela dit, entre nous, je savais que tu étais un super héros depuis que je t'ai vu soulever la voiture du kéké avec un doigt)

Commentaire de richard192 posté le 08-09-2014 à 09:07:31

Quelle ténacité! Quel mental!
Si tu as raté l'objectif des 3 dernières éditions, tu as réussi la plus difficile.
Bravo et très belle gestion de l'effort, c'est aussi ça l'expérience.

Commentaire de MichaelFEBVAY posté le 08-09-2014 à 10:46:57

Bravo à toi je l'ai bouclé aussi mais avec autant de difficulté, CR à venir pour moi aussi

Commentaire de Jam posté le 08-09-2014 à 14:04:19

(...) arrivée indirecte sur Autrans , un ptit 60 de D+... pourquoi tant de haine !!! (...) Tout pareil !...et aussi pour l'arrivée à Méaudre...! Je vois le tremplin à gauche et le parcours m'emmène à droite...j'avoue que j'ai pris un p'tit coup de bambou à ce moment. Heureusement qu'il restait moins de 10km à ce moment là.
En tous les cas, bravo pour ta persévérance et ta pugnacité. Comme quoi il ne faut jamais désespérer. Et puis surtout, finir sur ce qui fût certainement la plus difficile des 4 éditions, c'est une belle aventure et un bel encouragement. Encore bravo.

Commentaire de samontetro posté le 08-09-2014 à 16:09:45

Je ne doutais pas que cela finirait par payer. Engranger de l'expérience, de la connaissance de soi chaque fois pour se construire plus fort! Il était costaud cet UTV, sans doute au delà de ce qu'on pensait côté organisation et de ce que disaient bêtement les chiffres puisqu'ils ne prennent pas en compte les racines, les pierres, les passages drè dans l'pentu. C'est une réussite qui va en appeler beaucoup d'autres ! Bravo Bernard!

Commentaire de le_kéké posté le 08-09-2014 à 21:59:44

Bravo Bernard tu l'as fait, félicitation, c'est un vrai exploit. Course super bien géré, de bout en bout et gros mental indispensable pour finir (et puis je t'ai prêté mon assistance, ils sont bien pratiques pour remplir les bidons !!!)

Commentaire de peno38 posté le 08-09-2014 à 23:18:41

Bravo Bernard, je suis vraiment très content pour toi car je sais ce que cela réprésente pour toi!!!Tu es FINISHER de l'UTV, Respect !
Bon maintenant tu sais ce qu'il faut faire pour bien préparer un ultra :
- faire un dernière sortie tranquille avec le KéKé en Chartreuse et de nuit (en KéKé, tranquille = pas plus vite qu'à fond)
- soulever la KéKémobile en fin de sortie (après avoir bien rigolé)
- se faire assister par mes enfants aux ravitos :)
Vraiment bravo !

P.S : Tu as les félicitations de Lucile et Florian ... ils sont aussi très content d'avoir un peu participé à ton exploit !

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