L'auteur : Berty09
La course : Trail du pays de Sault - 16 km
Date : 8/6/2014
Lieu : Espezel (Aude)
Affichage : 1016 vues
Distance : 18km
Objectif : Pas d'objectif
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Défi Sud Trail, me voilà dans l'Aude pour le quatrième épisode. Epreuve charnière pour le classement final. C'est le moment de marquer des points et de marquer les esprits. Le mien aussi j'espère. Je suis en forme mais je n'ai aucunes certitudes. Le profil me convient tout à fait. Pas trop long, bien roulant et du dénivelé. C'est pour moi l'épreuve révélateur, elle va me dire si j'ai les moyens de mes ambitions...m'approcher du podium V1 de ce challenge?...
Depuis lundi je n'ai pas courru, nagé ni pédalé! Un véritable exploit mais je cherche l'effet fraicheur sur cette course. Arrivé sur site, c'est la réunion de famille espérée. Une athmosphère sereine et détendue s'échappe des bords du lac de Belcaire. Bonjour à droite, à gauche. Je pars vite m'échauffer autant par nécessité que par plaisir. La course se fera sous la chaleur, ça se sent. Je sors la casquette même si je préfère courir léger. Mon arrivée en totale deshydratation au dernier trail m'a alerté sur la question.
Je m'aligne avec mes meilleurs ennemis. C'est lancé. Je veux finir dans les 10 premiers et part sur un bon rythme à 3'51 pour le premier km. J'attaque la première grosse côte en 8ème position. Je cherche les bonnes sensations. J'essaye d'être très attentif aux signes que m'envoie mon corps. Soif? Je bois. Fatigue? Je mange. Débuts de crampe? Sporténine. Pareil pour mon allure et n'hésite pas à ralentir sensiblement quand mon corps peine sous l'effet chaleur/dénivelé.
Je fais un long stop au premier ravito et prend le temps de remplir mon bidon. Je repars sous le cagnard. Les jambes sont moyennes et je ne suis pas très rapide. Pourtant, pas question de changer de tactique et je continue de rester aux ordres de mon coprps. Je doute mais n'accélère pas et attend les bons signes... Enfin, vers le 7-8ème km, ça commence à payer car je reviens sur 2 gars dans une bonne côte. Le ciel s'éclaircit, je remonte un gars puis deux et suis en vue du deuxième ravito où je reconnais Michel qui n'est qu'à 100m.
Arrêt. Je fais les niveaux et part chasser le Michel. Ca monte encore mais ça ne m'inquiète pas, je suis reboosté et file droit sur la large piste devant moi. Je devrais l'avoir en vue très vite. Je monte toujours, toujours rien en vue. J'entends un mec derrière moi. Ca me fait penser à un type qui rappelle un mec. Tiens, c'est vrai, ça serait pas l'moment de s'égarer. Je cherche des yeux une rubalise accrochée à un arbre...toujours rien. Allez psychote pas Berty, t'es sur la piste, ya pas d'problème. Je monte toujours. Personne devant, personne derrière. Je continue dans ma logique et file droit.
Petit à petit le doute s'installe. Ma méga piste ne ressemble bientôt plus à rien et je me retrouve comme le petit Poucet au milieu de la forêt. C'est cuit!... sauf si je coupe dans la forêt en espérant retrouver la bonne piste. C'est risqué mais c'est ma seule chance. Je scrute pour dénicher le chemin salvateur mais rien. Je me résous à faire machine arrière. Ma course se termine déjà, je le sais. Le temps de revenir sur le bon chemin c'est près de 10' de perdu. Je suis dégoûté. Je trottine jusqu'à cette maudite biffurcation et découvre le bon tracé qui file en descente.
Plus d'envie. Pire. Tout est là pour que je me régale mais je suis condamné à courir pour rejoindre sans gloire l'arrivée. Tout ce qui me ravissait m'emmerde. Les paysages, les coureurs, l'effort...tout m'emmerde. Je cours ainsi 2 à 3 km sans croiser personne mais au moins je suis sur le bon chemin. Je débouche sur le Pla du Boum. Au loin je vois une caravane de 6 à 8 coureurs. Ils sont au moins à 500m mais je décide de forcer l'allure. Je retrouve malgré tout un semblant de motivation. La traversée de ce long plateau est éprouvante et je suis content de retrouver les dernières côtes de ce maudit trail.
J'attaque la dernière montée, bien pentue, avec plus de hargne et de dépit qu'autre chose. Je fais une super montée et rattrape du monde. Certains qui finissent le circuit de 30 km mais aussi des gars du 18 que je double pour la deuxième fois. Je finis ma montée en trombe et bascule dans la descente à fond. Je double et double encore. Je reviens sur des féminines du 18! Il reste quelques centaines de mètres. Je suis au bord des crampes et manque de me vautrer entre les racines. Tonton, tata et fiston sont là au bord du lac et m'attendent. J'aurais aimé une autre arrivée et ne profite qu'à moitié de ce moment d'exception.
Il me faut bien 5 minutes pour sortir de ma déception. Et puis, le lac, le fiston. Les pieds dans l'eau, le fiston dans le lac. Un poisson, des traileurs, l'herbe grasse. Je passe à autre chose. Pas si important ce classement. Je sais que je ruminerai encore quelque fois cette erreur fatale mais elle n'est plus au centre du monde. La vie continue. Les défis aussi. D'autres défis, d'autres moteurs à découvertes, à sensations, à rencontres. Elle est pas belle la vie de trailer?... Je crois que je suis sur le bon chemin!
4 commentaires
Commentaire de mic31 posté le 10-06-2014 à 08:28:00
C'est dommage, notre confrontation à la loyale avait bien commencé, puis tu as disparu. A distance tu m'as boosté longtemps car je ne voulais pas que tu reviennes. Je sais qu'il y aura une revanche un jour, donc je te dis à la prochaine !
Commentaire de Yvan11 posté le 10-06-2014 à 09:52:46
Vraiment dommage ce balisage très light.A mon allure d'escargot sur le 30, je l'ai trouvé souvent léger alors j'imagine pour les lièvres sur le 18.
Je comprends ta frustration de ne pas avoir pu livrer ton "combat" jusqu'au bout.
Commentaire de Cedric09 posté le 10-06-2014 à 10:06:18
La forme et le plaisirs était là c'est l'essentiel !!
Bon récup et bon courage pour la suite du défi ;)
Commentaire de laulau posté le 10-06-2014 à 22:14:18
Arghhh! le balisage ! la prochaine sera la bonne !
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