Comment faire un marathon, quand on ne peut pas faire de marathon ??? je m’explique …

Qui dit marathon dit 42 km (+ 195 m … oui…). Mais quand on n’a jamais fait guère plus de 16 km au mieux, à l’entraînement de surcroît, et à 8 km/h en plus, le marathon, c’est vraiment pas au programme !… Alors quand on m’a dit « cette année, tu fais le marathon de Viriat, hein ? » j’ai d’abord souri en coin. Ben voyons, un marathon, j’ai même pas un semi à mon tableau de chasse ! Pourquoi pas un cent bornes, tant qu’on y est ! … Sauf que, pour ce marathon là, il s’agit d’un relais : une équipe de 6, chacun faisant 6 km seul, puis un dernier tour de 6 km toute l’équipe réunie. Ah, voui, là, vu sous cet angle, ça me paraissait déjà beaucoup plus réalisable !!!

Alors j’ai dit oui, je suis une fille facile … !

Composition des équipes : nous sommes 12, on fera donc 2 équipes, d’un côté celles qui ont déjà de belles courses à leur actif, et de l’autre, c’est plus… enfin moins… c’est à dire… celles qui restent, quoi ! Je ferai donc partie de l’équipe n°2 ! Réalisation du petit logo, achat des T-shirts et transfert. Ca n’a l’air de rien, mais c’est de l’organisation tout ça ! Voilà, à J– 4 nous sommes fin prêtes.


LOGOS

L’an dernier, un record de chaleur avait été battu le jour de la course. Je me souviens que le speaker n’arrêtait pas d’inciter tout le monde à boire, coureurs comme spectateurs, dont j’étais, tellement il faisait chaud. Cette année, vu l’air glacial (ou l’ère glaciaire ?!!!) qui s’est abattu sur nous fin mai, on redoutait plutôt d’avoir froid… Mais, c’est sous un ciel azur que nous nous retrouvons toutes. Il fait 30° à l’ombre. Pas un nuage. Une brise légère (mais vraiment légère !) tente de nous rafraîchir. On cherche un coin à l’ombre pour rassembler tous nos sacs, et tous nos enfants ! Ils investissent le terrain de foot synthétique : on ne les reverra pas de la journée !!!


NOS T-SHIRTS FAITS MAISON !

Il est 13h30. Je suis la 1° de l’équipe 2, le départ étant prévu à 14h15, je pars m’échauffer. Je croise ma patate de Pascale de l’EAB, papote un peu et repars. Wouha, il fait vraiment chaud, ça va être l’enfer ce marathon ! Je reviens au QG trempée de sueur, et déjà bien entamée ça promet… Allez, direction le départ. Christelle, notre n°5, me donne les dernières recommandations : surtout ne pas s’emballer pour ne pas être grillée, courir comme si je partais pour un 10 km, 6 mn / km, détendue, boire à tous les ravitos.. OK… OK… Les 149 premiers relayeurs piétinent dans le sas. Je croise Bozzo le clown, Batman, un bébé bien trop grand et bien trop poilu, un vampire… Les courageux, comme si c’était pas assez dur comme ça ! Le discours du speaker s’éternise un peu puis… PAN, c ‘est parti !

Je m’élance et j’entends les encouragements de mes co-équipières, mais je ne les regarde pas, j’ai peur de tomber car on avance en troupeau et vite ! Oui, ça va vite, faut dire que 6 km, c’est court. Si court que je pointe au 1° à … 4mn30… hein ? impossible ! Je ne… mais… non c’est... Et là, une petite voix me rappelle « pas trop vite…. 6 mn/km…cool , sinon tu vas te griller…» et oui, je suis partie bien trop vite ! J’arrive péniblement au 2° kilo, assoiffée, dégoulinante de sueur et lessivée, oui, tout ça à la fois ! Je vais vivre l’horreur pendant les 4 kilo restants… Je me jette sur l’eau au 1° ravito du km 3, je bois 1 verre et je m’en verse un sur la tête, je relance la machine mais c’est dur. Je rattrape une relayeuse « Police de Voiron » qui marche.


C.S.POLICE DE VOIRON - NO

On fait un bout de chemin ensemble en alternant marche et course, puis dans la descente je la laisse car elle ne peut plus avancer. Tiens, Philippe, mon homme, est en embuscade dans un fossé pour me prendre en photo. Mais je fais la moue : ça ne va pas du tout.


MAUVAIS MOMENT

A chaque carrefour, un mot gentil d’un signaleur et je souris 2 secondes. Après le 2° ravito, je vois une douche en point de mire. Aaaah que ça fait du bien ! Je m’y attarde un peu, c’est trop bon ! Je marche plus que je ne cours maintenant, je n’arrive même plus à respirer tellement j’ai chaud… Et mes mollets sont si durs…Et j’ai le moral au plus bas, je me dis que j’ai vraiment mal couru, que les copines vont être déçues, et que… Tiens, Phil B m’encourage sur le bord du chemin. Merci ! Ah et Christelle est venue à ma rencontre et m’accompagne. « Allez, on n’est plus très loin » Merci ! Oh mais y’a aussi Flo de l’équipe 1 qui nous rejoint ! Merci !


NO - CHRISTELLE - FLO

Je reprends un peu le dessus, dopée par mes 2 belle-sœurs et elles m’emmènent jusqu’au sas où je donne le relais à Ghislaine : « Courage ! »

… … … Enfin, l’enfer a une fin… … …enfin c'est fini… Rarement sur une course, j’aurais autant souffert… Je marche vers le point de ravitaillement dans un état second… Je ne vois même pas mes collègues venir me féliciter. De quoi ? j’ai pas été très bonne ! J’ai mis près de 40 mn, j’avais tablé sur moins de 38… La chaleur aura encore eu raison de moi, comme chaque fois ! Aaarrrggghhhh ! Allez, je me retape avec un peu d’eau, des pruneaux et un bout de banane. Il faut maintenant aller supporter le reste de l’équipe 1 et 2, et notre équipe de garçons qui sont en 6° position à la fin du 2° relais.

Je croise un relayeur kényan : ses jambes n’en finissent pas, elles m’arrivent sous les bras !!! Je dois faire 4 pas pendant qu’il en fait 1… ! Wow !
Le reste de la journée s’égraine au fil des relais. On se relaie aussi sur le côté car il fait toujours chaud et la légère (très légère !) brise est tombée. Puis il nous faut nous préparer à faire notre 2° tour. Rien que l’idée me parait insurmontable. J’en ai déjà tellement bavé sur le 1° tour que je me sens incapable de recommencer. Il va pourtant falloir repartir… Les garçons en ont déjà terminé depuis longtemps en conservant leur 6° place : 2h40. Bravo !


PHILIPPE BARBET


FRED BARBET


PIERRE BARBET EN ROUGE, ET LE BEBE TROP GRAND DERRIERE !


PIERRE


L'EQUIPE "3 GENERATIONS" AU COMPLET


L'EQUIPE 1 ... DE DOS !!!

L’équipe 1 a presque un 1 tour d’avance sur notre équipe 2, c’est logique !.. Notre dernière relayeuse arrive et c’est reparti pour un tour de manège.


LE RETOUR !

C’est donc à 6 que nous entamons ce que je crois être un nouveau calvaire ! Au loin, on aperçoit l’équipe 1 qui rentre, on a le temps de s’encourager et se taper toutes dans la main. Génial comme timing ! On croise aussi d’autres équipes qui sont sur le retour. Et des « Allez les bleues ! » résonnent à chaque fois, auxquels on répond … « Allez les blancs ! » ou en lisant les t-shirts : « Allez les Garage Maréchal ! ». On a droit aussi a beaucoup d’encouragements des riverains qui ont pris pitié et sortis leurs tuyaux d’arrosage !. C’est ça que j’aime sur ce genre de course ! Et on avance, doucement, mais on avance. Pas une ne marche et on a déjà fait la moitié. Et on est bien. Bon sang, pourquoi mon 1° tour a t-il été si dur ? Là, je suis si bien, je n’ai plus mal nul part, je respire tranquillement, c’est vraiment du plaisir, j’y comprends rien… On papote même ! Ghislaine a un peu de mal, mais on la porte si bien qu’elle ne s’arrêtera pas une fois. A 500 m de l’arrivée, l’équipe 1 nous attend au grand complet. L’émotion me gagne discrètement. Reprends-toi… Oublié le 1° tour si pénible, envolés les mollets si durs, disparue la sensation qu’on n’en peut plus… Je savoure ce moment… A quelques dizaines de mètres de l’arrivée, l’équipe 1 nous laisse filer vers l’arche de ballons et c’est sous des ovations et en musique que nous passons la ligne en levant les bras et en criant. Et tout ce qu’on a fait aujourd’hui, maintenant je le sais, ça n’était pas pour faire un temps, ni de viser une place, non… C’était pour CE moment là : arriver toutes ensembles, avec un grand sourire, remplies d’émotion, c’était ça le but… Maintenant je le sais…


L'EQUIPE 1


L'EQUIPE 2

Nous ne savons même pas notre temps final, + ou - en 4h20 à vue de nez, mais pour une fois, je m’en fiche complètement, étrange, non ?


UNE PARTIE DE L'EQUIPE 1 ET 2

Merci à Ghislaine, Virginie, Babeth, Christelle, Cécile de l’équipe 2, et Annie, kiki, Flo, Sandrine, Carole, Kinou de l’équipe 1, à Jean-Claude, Phil B, Fred, Pierre, Marco, Nico de l’équipe des garçons. Et à tous ces supporters anonymes croisés ça et là, coureurs ou spectateurs... Et bravo à 'VIRIAT MARATHON' (www.viriatmarathon.com) pour l'organisation sans faille !


LA PASTA PARTY

A l’année prochaine !