Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 30 km 2014, par Le Loup

L'auteur : Le Loup

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 30 km

Date : 29/3/2014

Lieu : Meudon (Hauts-de-Seine)

Affichage : 3222 vues

Distance : 30km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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Petit retour sur mon écotrail 30km

La genèse

Cette année je me suis fixé comme objectif plaisir de participer à un marathon américain, pour vivre cette ambiance festive "totale" qui n’est pas encore "totalement" entrée dans nos mœurs, ici en France.

La petite cerise sur le gâteau c’est d’avoir fait le choix de Boston qui est non seulement le plus ancien marathon de l’ère moderne (118ème cette année) mais aussi une occasion de rendre hommage aux victimes de la folie de l’année dernière qui avait vu exploser 2 bombes sur cet événement dédié aux sportifs. Mais tout le monde le sait : les américains ont, chevillée au corps, cette âme d’enfant qui leur fait surmonter tous les coups durs.

Comme il aurait été difficile de rendre compatible le 80km de l’écotrail avec ce marathon du 21 avril prochain le choix du 30k s’est fait en guise de traditionnel semi-marathon de préparation. Sur le suivi de ma course on peut d’ailleurs constater que je ralentis sensiblement sitôt cette distance atteinte ; donc si vous croyez constater une baisse de régime, sachez qu'elle est parfaitement voulue et contrôlée, humm-hum… Incertain

 

L’ancien testament

La semaine qui précède la course est un peu fatigante entre le travail, les alertes "pollution" et l’accueil d’un couple d’amis américains venus eux pour découvrir le 80km, après s’être avalés le marathon de Rome le 23 mars !

Je lutte également pour faire disparaître une contracture qui semble être liée à ma reprise du vélo pour me rendre au travail. La distance n’est pas très importante mais j’ai un peu tendance à vouloir rattraper tout ce qui roule pour tester mon nouveau doudou, du coup je me fais des relances, de type fractionnés, et c’est d'ailleurs là l'un des attraits de la chose pour moi qui ne suis plus très fan de la piste.

 

Le testament de l’ancien

J’ouvre (et je referme aussi vite) cette parenthèse médicale au sujet de cette contracture car je veux livrer ici un retour sur un truc qui ne m’était jamais arrivé.

Cette douleur est apparue avec l’épisode de « re-froid » survenu mi-mars (mais si, souvenez-vous). Je me suis en fait réveillé avec une douleur à la hanche et j’ai d’abord cru à une sorte de crise… d’arthrose ! Il faut dire que je traîne cette crainte d’en avoir un jour… C’était au point de ne pas pouvoir marcher sans douleur pendant presque 2 jours !!

A force de rechercher une position qui ne me fasse pas mal (même sans bouger) j’en suis arrivé à essayer de m’étirer, tant et si bien que j'ai fini par m'auto-diagnostiquer une méga-contracture sous le fessier, probablement chopée par la répétition d’effort de poussée « assis sur la selle » et également en grimpant l’Alpe d’Huez (la côte des gardes) à la vitesse vertigineuse de 15-16km/h. Plutôt 15… Clin d'œil

Je suppose que la douleur se manifeste dans une zone d’insertion os-tendons, à l’instar d’une aponévrose douloureuse pourrait faire craindre une épine calcanéenne ou une fracture de fatigue.

La douleur finira par se calmer grâce à une boîte de décontractyl et quelques autres travaux d'étirements.

 

Jour de course,

La start line du 30k se situe approximativement à 500m de la maison, je pars donc tranquillement vers 8h30 en très petites foulées. L’occasion de confirmer tout de suite que la journée sera chaude…

Dépose sac, pipi dans les buissons et placement dans le sas tout prêt de l’arche à 20 minutes du départ. Je suis vaguement surpris que ça ne frotte pas plus que ça pour se ranger devant, l’esprit semble très bon enfant sur ce 30k qui est pourtant la plus chargée des 3 courses. Le fait est que cette distance est un peu délaissée des superstars du trail à l’exception des frères Duhail et d’Aurélia Truel.

Je n’aperçois aucun kikou mais il faut dire que je ne porte pas le buff ou la casquette, et que je me suis assez vite placé. Petit bonjour discret à Pascal, le commentateur, et c’est le départ.

 

L’épître aux parisiens selon Le Loup,

Le départ se passe bien mais je n’aime pas cette remontée vers le parc de l’observatoire ; les pavés sont déplaisants et me font craindre de réveiller ma hanche de bois.

Une cassure se fait avant même d’atteindre la grille qui ouvre sur le passage en balcon dans le parc de l’observatoire, un œil sur le dieu Garmin et je suis à plus de 15km/h dans ce plat-montant… Il fait chaud et ma pensée s’échappe vers St Quentin et le 80k : de ces 4 dernières années seule 2013 m’a été clémente sur le plan climatique. Je suis un animal à fourrure…

Passage sous le dôme et nous glissons dans la forêt. La tête de course est déjà assez loin, la 2ème féminine me passe le long du mur d’enceinte. Je me garde bien de vouloir la reprendre et au contraire suivre sa foulée légère pourrait me permettre de garder un rythme régulier jusqu’au parc de St Cloud. Ma stratégie n’est pas vraiment arrêtée mais je sais que je regrette toujours de ne pas arriver suffisamment frais sur les quais, alors…

Mon objectif annoncé (et jouable à mon avis) est 2h30’ pour cette course que je crois être un 32km/600d+, ou (plus hypothétique) de finir dans le top 100.

Cette fille marche dans la première montée, je décide d’en faire autant en évitant de mettre le nez où il ne faut pas. Imaginez qu'elle s'arrête brutalement ! Innocent

A la relance elle semble éprouver quelques difficultés et la 3ème lui passe devant. Je reconnais Sophie Miléo, rencontrée cette année au Trail des 7 Mares en Normandie. Comme nous sommes approximativement du même niveau je délaisse mon premier guide et décide de lui emboîter l’allure. Nous filons (moi dans la remorque) à travers les bois aux alentours de 15-16km/h, plutôt 15, sauf dans les montées franches. Là je décide de continuer sur une stratégie de marche active en montée tandis que Sophie s’échappe irrémédiablement car elle court partout ! Exactement comme aux 7 Mares !! Criant

Je la garderai cependant en point de mire toute la course, à distance, sans jamais vraiment chercher  à recoller. D’abord il fait de plus en plus chaud, et ensuite je suis vraiment décidé à rester sur mon objectif de Boston (même si je n’ai pas suivi de plan particulier, comme à mon habitude). Pour le moment l’allure me va bien et je suis pile dans ma cible de 2h30’.

A ce rythme Fausses-Reposes est vite rejointe et je me réjouis intérieurement de reconnaître chaque sentier emprunté depuis le départ. J’ai eu beau faire plusieurs fois le 80k je n’ai commencé à bien connaître le coin que depuis mon récent emménagement dans le secteur (août). C’est un vrai plus pour le mental de toujours savoir précisément sa position, les bosses à venir, et le rapport distance parcourue/distance restante.

Le parc de St Cloud ne sera qu’une formalité et je passerai le ravito sans m’arrêter mais en saluant tout le monde. Et oui ça va vite sur 30km, enfin plutôt 20 à ce stade, et s’arrêter n’est pas une option envisagée aujourd’hui.

 

L’apocalypse (non pas tant que ça…), Clin d'œil

La sortie du parc et les quais sont très… "poussiéreux". Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est difficile de respirer à pleins poumons et que l’on sent bien dans l’arrière-gorge ce goût étrange et indéfinissable. Et dire que l’on conseille d’éviter les efforts dans pareilles circonstances. Bref… Déçu

Un léger inconfort se rappelle à moi dans la hanche et je me dis que le choix de cette paire de chaussures toute neuve, s’il n’a pas constitué un mauvais choix jusqu’ici (mantra), devient moins évident dans ce dernier tiers de course couru exclusivement sur surface dure.

Je m’oblige à continuer d’attaquer par l’avant-pied mais je ne suis pas aussi à l’aise qu’en sous-bois tout à l’heure. Je repense encore une fois à Boston et je « décide » de juste me maintenir dans mon objectif 2h30’. Les quelques comptages que j’ai pu entendre ici et là me confirment également dans les 50 premiers : c’est une agréable surprise car je ne me serais pas vu là avant le départ.

Du parc jusqu’à l’Ile St Germain le parcours est un peu moche, surtout en plein jour, et ma foulée perd peu à peu en fluidité. Le fait de savoir que je tiens déjà mon objectif joue sûrement contre ma motivation et je ralentis de manière assez significative. Il y a probablement quand même une part intentionnelle car je tiens à écarter tout risque de bobo inutile ou d'aggravation ; la hanche se fait sentir… Je fais partie de ceux qui doivent se répéter inlassablement de ne pas tout donner sur des courses dites de préparation.

 

La résurrection,

De loin en loin j’aperçois toujours Sophie Miléo qui tiendra jusqu’au bout sa belle seconde place derrière l’intouchable vice-championne du monde de trail.

Malgré des sensations qui ont dégringolé je ne suis pas vraiment décroché ; je perds une ou deux places mais en regagne aussi une sur un coureur qui flanche.

Je lis les panneaux de Bert’ en diagonale, touchante et désormais traditionnelle attention, et le parc est vite traversé. Pour m'occuper j’essaye de deviner l'itinéraire préparé par l’orga jusqu’à l’arrivée car j’ai entendu parler d’une arrivée Troca avec une sortie de l’Ile aux cygnes par la gauche... mais lorsque je vois que nous prenons à droite je suis un peu surpris. Je le serai encore un peu plus en constatant que l’arrivée se dessine déjà devant moi quelques instants plus tard… Le garmin n’annonce qu’à peine le 30ème kilomètre. Du coup le chrono sera nettement inférieur à ma prévision, mon allure et les 2h30’ escomptées étaient calibrées pour 32 kilomètres… Ma foi 2h19’, contrat du jour rempli ! Et merci les filles quand même...

 

Nous discutons un peu avec Sophie à l’arrivée puis avec Ilgigrad que je ne reconnais pas, alors que lui si ! Je ne m’éternise pas car la journée est loin d’être terminée et j’ai hâte d’aller soutenir les copains.

Sur le retour le long des quais il me semblera apercevoir un jéjé77 suivi de peu par un hellaumax. Tous deux sont dans leur effort et toucheront au but aujourd’hui : « good job » les gars, il a fait très chaud et rien n’est jamais gagné d’avance !

 

Ceux que j’ai eu le plaisir de croiser et d’encourager connaissent déjà la fin de ma journée puisque c’est leur histoire aussi ! Sourire 

A bientôt, et surtout à l’année prochaine.

7 commentaires

Commentaire de caro.s91 posté le 01-04-2014 à 17:20:51

Très content de lire les détails de ta course puisque je n'en avais eu que les principales lignes.
Deviendrais tu raisonnable, en restant un peu en dedans sur cette course de préparation? ;-)sachant que en-dedans est relatif étant donné le chrono final !!!
Quant à la fin de journée, je la connais un peu ayant été très heureuse de vous voir 4 fois dans la soirée, Marioune et toi !
En tout cas, je souhaite un excellent Boston!

Bises,
Caro

Commentaire de Overnight posté le 01-04-2014 à 20:16:31

Pfiuuu... y a pas a dire ton pseudo te colle bien! Très beau temps et sacré perf!!

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 01-04-2014 à 21:59:07

Bravo Le Loup pour ce chouette récit, une belle course également associée à une bonne place !
Que te souhaiter de plus ? Ah si, un excellent marathon de Boston...
J'ai lu ailleurs que tu allais revenir sur la distance de 80km alors bon entraînement ;-)
(Merci pour tes encouragements sur le 80 de ce Dimanche, ça aide...)

Commentaire de Bert' posté le 01-04-2014 à 22:23:51

D'abord bravo pour cette course rondement menée !
C'est un très beau résultat de champion :-))

Ensuite, le style pour le raconter sort aussi du lot ! C'est simple, avec une belle sensibilité et dose d'humour.
Cool :-))

Commentaire de TomTrailRunner posté le 01-04-2014 à 23:04:43

Vite couru, vite lu : bravo à toi pour ce timing maîtrisé

A très vite

Commentaire de nicou2000 posté le 02-04-2014 à 14:13:58

belle gestion de course! bon courage pour Boston!

Commentaire de JLW posté le 02-04-2014 à 21:25:24

Toujours aussi agréable à lire. Bravo pour cette épreuve bien gérée et je te souhaite un bon marathon Bostonien.

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