Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées 2013, par bruno12

L'auteur : bruno12

La course : Le Grand Raid des Pyrénées

Date : 23/8/2013

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 3575 vues

Distance : 160km

Matos : Chaussures La Sportiva Ultra raptor (section 1 et 3), Salomon XA Pro 3D (section 2)
Sac Salomon Hydro Set 12L

Objectif : Battre un record

5 commentaires

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Le récit

Retour à Vielle Aure cette année pour voir si je peux améliorer mon temps de l'an dernier. J'ai passé une année à préparer cet objectif. A réfléchir pour voir où je pouvais gagner du temps, comment mieux gerer le matériel et surtout quel type d'entrainement je pouvais bien faire pour mieux résister aux descentes du GRP. En guise de préparation quelques courses : Ice Trail (Val d'Oise en Janvier), Trail Des Citadelles, Trail des Castels (Marssac en Mai), UTPMA et Trophé du Vignemale (2 semaines après l'UTPMA).

 

Vielle-Aure - le Merlans

Je prends un départ rapide pour éviter les premiers bouchons. Dès Soulans nous ne sommes déjà plus qu'en petites grappes de 5 - 6 coureurs. Du coup on peu vraiment y aller sans être gêné. Arrivé sur le GR au dessus de Soulan, j'arrive à courir sur les portions peu pentues. Le passage au col de Portet est fabuleux avec tous les supporters qui nous encouragent. Petite descente vers le restaurant du Merlans et nous voilà déjà au premier ravito (Le Merlans 61ème en 2h01).


Le Merlans - Artigues

Je continue un peu l'effort jusq'au col de Bastanet, J'y passe en 3h. Ensuite je fais une descente prudente vers Artigues en essayant d'economiser mes jointures. Je laisse partir mes compagnons bien plus forts que moi. (Artigues 4h36 86ème).

 

Artigues - Pic du midi

A la sortie d'Artigues je force un peu trop sur le debut de la montée (c'est vraiment très raide au début). Du coup la montée jusqu'au col de Sencours est très dure. je dois m'arrêter plusieur fois. Je n'avance pas et il fait très chaud. J'arrive au col de Sencours le gobelet à la main ce qui fait rire un bénévole. Je lui dit que j'ai très soif. La montée suivante vers le pic du midi est a peine mieux. Un point positif cependant, l'altitude ne me gene absolument pas (merci le trophé du Vignemale et toute les randos faites en famille a plus de 2000m cet été). (Pic du Midi en 7h39 - 136ème).

 

Pic du Midi - Hautacam

Dans la descente les jambes repondent tout de suite et je peux derouler tranquillement. 


Au col de Sencours je fait le plein d'eau maxi : 2*0,5l dans les soft flask et 1,5l dans la poche a eau (dans toutes les autres portions je me contente de remplir les soft flask). La portion suivante est très longue avec 4 cols à passer dont 3 très raides. Très vite le terrain devient très technique. Pas facile de courir la dedans. C'est à mon avis la portion la plus difficile du GRP. Dans les montées c'est toujours la cata. Je suis skotché. Mais finalement les autres n'avancent pas beaucoup plus vite et j'en récupere quelques uns dans les descentes. Passé le dernier col, ça devient plus roulant et je peux de nouveau courir correctement jusqu'a hautacam. L'arrivée au ravito d'Hautacam se fera à l'oreille guidé par les cris des supporters. On n'y vois rien du tout dans le brouillard. (Hautacam 12h19 154ème).


Hautacam - Villelongue

De Hautacam a Villelongue c'est une descente très roulante qui permet de récuperer un peux tout en engrangeant les kilometres enfin quant on peux courir car l'an dernier je l'avais faite en marchant. Cette fois ça va mieux. (Villelongue entrée 13h48 157ème).

A Villelongue premiere base de vie. Je commence par manger (ca me laisse le temps de digérer un peu) puis je me change. Je remplace ma petite frontale légère utilisée le matin par une frontale plus puissante et plus endurante (mais plus lourde). Même si il fait encore jour je met la frontale directement sur la tête. Je repars une grosse demi heure plus tard (Villelongue sortie 14h27 144ème).


Villelongue - Pouy Droumide

On attaque ensuite la très longue montée vers le pic du Cabaliros (18km pour 1900d+). Je démarre de nouveau un peu trop vite en suivant un autre coureur. Je finis par décrocher au moment où la nuit tombe. Je suis de nouveau au ralenti. Qu'à cela ne tienne, je commence à m'habituer à ce petit rythme en montée alors je patiente et arrive au ravito de Pouy Droumide bien lessivé. (Pouy Droumide 17h28 132ème). J'ai froid je ne me sent pas tres bien. Je reste là 20min environ. Les bénévoles sont aux petits oignons avec nous. Ils nous amenent tout ce que l'on veut. Pas besoin de se lever de la chaise. Ils y a une ambiance de feu sous cette petite tente perdue en montagne. Ca fait oublier la fatigue. Merci beaucoup à tous ces bénévoles. Dehors la nuit est maintenant bien là et il fait un brouillard très frais. Je suis glacé alors je met tout ce que j'ai dans mon sac, y compris les gants et le surpantalon.

 

Pouy Droumide - Cauterets

Je part ainsi pour les derniers 700d+. J'enlève le surpantalon très vite car ca tient vraiment chaud. Je fini la montée toujours aussi lentement mais régulierement. Des le debut de la descente les jambes sont là. Je connais bien cette descente je l'ai reconnue la veille du trophé du Vignemale. Je dévale le pente et redouble tout ceux qui m'avaient passé dans la montée. A Cauterets le balisage est un peu light. Je me plante et monte jusqu'à la Mairie. Zut, le ravito n'est plus là. Je fais le tour du Village et retrouve enfin le parcours. (Cauterets 127ème en 21h10).

 

Cauterets - Aulian

Je ne m'eternise pas trop. j'attaque la montée du col de Riou. Sachant que visiblement je ne grimpe pas bien, je part tranquillement. La montée est longue mais me paraitra moins dure que l'an dernier. Sur la fin je parviens même a suivre deux espagnols. Une fois le portique du col passé je passe la seconde et lache mes compagnons. Encore une fois les jambes repondent dans la descente. C'est tres roulant et je gagne beaucoup de temps par rapport a l'année dernière sur ces portions. Le ravito est deja là, petit îlot de lumière dans la nuit et le brouillard. C'est un restaurant d'altitude. J'enleve le coupe vent pour secher un peu et eviter le coup de froid en ressortant (Aulian 24h39 124ème)

 

Aulian - Esquieze Sère


Le debut de la descente suivante est très épique. Il fait toujours nuit avec du brouillard. Nous evoluons dans des prés avec des herbes hautes bien mouillées et plein de traces dans tous les sens. Une grosse pierre plate en dévers me vaudra une petite partie de tobogan sur quelques mètres. Heureusement en dessous c'est de l'herbe donc pas de bobo. Le balisage est très insuffisant. Nous avons du nous associer a 5 pour trouver le bon parcours. C'etait un peu la chasse au trésors. Dans le village de Sazos le balisage est toujours aussi léger et il faut bien rester concenté pour ne pas le perdre. De Sazos a Luz Saint sauveur on est sur la route. J'aurais pu y courir mais je suis resté avec un de mes compagnons de chasse au trésors. Nous traversons Luz Saint Sauveur, l'occasion de constater l'étendu des dégas des innondations de Juin. J'arrive a Esquieze Sère deuxieme base de vie (Esquièze entrée 26h50 120ème), même rituel qu'à Villelongue. je mange, je me change et je mange une powerbar. J'y prends un peu plus mon temps (Esquieze Sortie 27h34 122ème).


Esquieze Sère - Tournabou

A la sortie d'Esquieze, je cours sur les portions plates et attaque la montée tranquillement. Le jour est maintenant bien levé. La montée vers Tournabou se fait sur une large piste carossable pas franchement interressante. Je commence à avoir someil. Je m'arrête deux fois pour une micro sieste de quelques secondes et je repars. Un peu plus loin un accompagnateur d'une feminine lui dit le ravito est a 3-4km. J'en ai plein le c... de cette piste et je decide de partir en courant pour abreger même si ca monte un peu. Curieusement, les jambes répondent pafaitement. Je ne ressent aucune fatigue et je cours vraiment (11-12km/h sur le plat). J'arrive a Tounabou comme une balle (enfin une balle qui vient de faire 130km quand même). Je redouble ceux que j'ai vu passer lors de mes pauses, même ceux qui courent (Tournabou entrée 30h19 116ème). Un petit coucou a Thomas Saint Giron qui est au ravito a ce moment la. Il me dit qu'il est 7eme sur le 80, sacré champion. Le pointeur me dit que je suis dans les 110 et que j'ai l'air particulierement frais. C'est vrai je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir 130km dans les jambes. Il y a quelques coureurs affalés sur les chaises. Je repars assez rapidement (Tournabou sortie 30h24 109ème).


Tournabou - Le Merlans 

Cette fois j'attaque la montée vers le col de Barege sur un bon rythme. En debut de montée je discute avec des accompagnateurs qui montent vite. Du coup sans trop y faire attention, je double quelque coureurs. Dans la montée jusqu'au col je ne me ferai doubler que par 4 coureurs du 80 (dans le top 10 du 80) (Col de Barège 32h33 105ème). La descente suivante est tres technique alors je reste prudent tout en avançant bien. je cours des que c'est possible même pour 10 metres, mais je veux éviter de trop forcer pour en garder un peu pour la dernière descente. Je double encore quelques coureurs. Avant d'arriver au Merlans, je me dit que vu le nombres de coureurs doublés je ne dois plus etre loin du top 100. Pour mettre toutes les chances de mon coté je fais un arret eclair au Merlans (restaurant Merlans 34h19 100ème). Je mange deux quartiers d'orange, je prends une poignée de bonbons et je repars. 

 

Le Merlans - Vielle Aure

Je ne force pas trop dans la montée du col de Portet mais personne ne me rattrappe. Le debut la descente n'est pas facile à courir. Le GR passe dans une grosse ornière. Un peut plus bas on attaque une piste carossable. J'ai l'impression voir passer le film de la descente de l'an dernier en accéléré. Tout me parait beaucoup plus court que ce dont je me souvenait. Plus ca va plus les jambes répondent. Arrivé a Vignec, porté par les encouragements et l'assurance de faire un chrono bien meilleurs que l'an dernier j'accélère. Je dois probablement froler les 15km/h (après vérification sur la montre : 1km entre Vignec et Vielle Aure fait en 4'02). Je vois une feminine devant moi qui court beaucoup moins vite et je decide de ralentir pour ne pas la doubler sur la ligne d'arrivée. Arrivé a l'entrée du village de Vielle Aure, je ralenti encore pour savourer les derniers mètres et passer la ligne d'arrivée super content (36h18 98ème).


L'an dernier j'avais mis 42h43. J'avais marché de Hautacam à l'arrivée. Cette année je fais 6h25 de moins alors inutile de dire à quel point je suis satisfait. Il y a des jours ou ça passe bien. Celui-ci en était un. 

J'étais prioritaire aux inscriptions UTMB cette année, mais j'ai décider de retourner a Vielle Aure car j'adore l'ambiance là bas. Je crois que j'ai bien fait.


5 commentaires

Commentaire de Berty09 posté le 26-08-2013 à 23:37:08

Bravo, la préparation a payé. On sent aussi une sacré motivation, chapeau.

Commentaire de kikourkool posté le 27-08-2013 à 08:45:56

BRAVO,
Super gestion de ta course.
Bonne course du fait d'une prépa adaptée.
A l'année prochaine !

Commentaire de jack91290 posté le 27-08-2013 à 13:41:25

Bravo bruno

Commentaire de laulau posté le 28-08-2013 à 22:08:13

Bravo pour cette course magnifiquement gérée. Quel bonheur cela doit être !!

Commentaire de grumlie posté le 01-09-2013 à 18:17:05

Bien joué! Super course et bravo pour le top 100.

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