L'auteur : Byzance
La course : La Marche au Clair de Lune
Date : 27/10/2012
Lieu : Romans Sur Isère (Drôme)
Affichage : 1473 vues
Distance : 50km
Matos : Ferei HL08
Casquette
Chaussure Lafuma Sky Race 2 + guêtres
Objectif : Pas d'objectif
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Pour moi, c'est Bicshow qui a le mieux qualifié cette édition 2012 :
« La STL 2010, c'était le club Med , l'UTMB 2011 les caraïbes, l'UTMB 2012 une balade pour enfants à côté de la CL2012. (…) j ai eu l'impression d'avoir un canon à neige à 10cm du visage tantôt sur le côté, tantôt sur l'autre, tantôt devant. Jamais derrière »
http://www.kikourou.net/forum/viewtopic.php?f=19&t=19579&start=40
Le reste de son résumé – cf message ci-dessus - est excellent.
Bon, maintenant place à ma propre prose (tant pis pour vous).
L'avant course :
C'est maintenant un rituel que ma participation à la marche au Clair de Lune à Romans comme préparation à la STL, enfin cette année comme l'an dernier préparation à la Saintéxpress. Ce doit être ma 5eme participation, l'année 2008 ayant été annulée pour cause de déluge.
Je fais un peu de pub au boulot en vantant les qualités du circuit (circuits, bénévoles, ravitaillements et le petit prix : 10€) : Denis a des obligations sociales bref des invités à la maison avec repas bien arrosé, Franck avait envie de venir en faire une partie avec ses enfants (un petit TOR pour eux) mais doit finalement filer faire la fête dans le sud. Seul Olivier fera le déplacement.
Je suis en congé le vendredi pour aider à l'organisation du cross du collège de ma fille. Le temps a changé radicalement et il fait bien humide et ça commence à bien se rafraichir. Je profite des intercourses pour téléphoner à Olivier qui cherche sur internet le temps prévu pour la nuit de samedi à dimanche : Il m'annonce de la neige. J'ai un peu de mal à y croire sur le coup. La Drôme des collines, c'est pas encore la montagne et nous sommes encore en octobre !
Le départ approche :
Le repas de midi n'est pas très sportif car invité chez mes parents avec d'autres amis.
Dans l'après-midi, la neige commence à tomber et le vent se lève fort. Cette nuit nous arriverons par le petit col pour monter par la ligne de crête sur la gauche. Il faudra bien se couvrir, car elle est en plein vent.
Pendant cette après-midi, je reçois quelques SMS de Denis : il a des fourmis dans les jambes ...
Je mange forcément léger le soir chez mes parents (quand ma maman a des invités normalement on peut sauter le souper). Je regarde rapidement la météo : vent du nord annoncé avec des températures négatives et de la neige. Il me semble que le département est en alerte orange On verra bien si cette édition est maintenue. Je me prépare tranquillement et j'arrive salle Aragon vers 21h. Il reste beaucoup de places sur la parking. Je passe les formalités administratives : récupération de la feuille de pointage, remise des traditionnels brassards fluo pour la recherche contre le cancer du sein et TS de la marche mais également d'une médaille porte clef pour commémorer le 25ème anniversaire. Je pénètre maintenant dans la salle : c'est la première année que je vois aussi peu de monde. Les conditions météorologiques en ont « refroidi » beaucoup. Je prends position près de la cage de hand côté sortie et pose la casquette Kikourou et le sac avec l'écusson bien en évidence. Seul Rodo26 se ralliera à ces signes distinctifs. Tant pis pour les autres. Mon copain Olivier (comparse de sortie au boulot qui est venu depuis Ste Croix en Jarez pour parfaire son entrainement en vue de sa première participation en solo à la STL) est arrivé et nous échangeons donc à 3 avant le départ.
La "marche" :
C'est parti : nous traversons les lotissements avec la voiture ouvreuse en point de mire et 4/5 coureurs qui suivent. Le GPS attrappe les sattellites au bout d'un km environ. La première difficulté se présente avec la traversée de la colline de Mours. Rapidement Olivier me décroche : j'avais bien vu la semaine dernière qu'il gazait mieux que moi. Je reviens sur lui – en fait c'est plutôt lui qui m'a attendu – vers le pont de la Savasse avant d'attaquer la remontée vers Geyssans. J'en profite pour lui dire de filer et de ne pas m'attendre. Je ne ferai donc pas le guide touristique, de toutes façons avec cette neige, on ne voit pas grand chose. Le début de la montée est un peu monotone sur une mini-route puis on retrouve un chemin bien agréable dans les bois. Le parcours diffère de celui proposé sur le site (Le prévu : http://www.openrunner.com/index.php?id=2005587 - ainsi que le réalisé : http://www.openrunner.com/index.php?id=2053317). On ne redescend pas vers la Savasse mais on grimpe directement vers Geyssans et le 1er ravitaillement.
Un bisou à mon tonton au contrôle puis un bisou à ma tatan à la table du ravitaillement. Tous ces bénévoles au garde à vous à nous attendre, ça m'impressionne toujours.
Parenthèse historique : La marche au Clair de Lune a été crée par les cyclotouristes, club dont faisait partie Robert, un cousin à mon papa et mon oncle Bernard. Ils ont activement participé sur les 1ers tracés. Dans les premières années, ma maman a parfois été réquisitionnée pour aider à un ravitaillement. Robert a arrêté d'aider pour ma 1ere participation : c'est lui qui m'avait servi la soupe à Hostun. Un peu une tradition familiale donc. Fin de la parenthèse.
Je repars du ravito avec Olivier qui me re-largue dans le premier coup de cul qui suit. Le chemin herbeux entre barbelés et ronciers passe bien. Par conte cette herbe haute mouille bien les pieds. Le parcours retrouve la D52 au grand rocher avant de traverser la Savasse et attaquer la montée suivante. Le vent se fait plus fort et réussi à me soulever frontale et casquette.
Parenthèse technique : Porteur de lunettes, les intempéries me gênent beaucoup. J'ai l'habitude maintenant de courir avec une casquette quand il pleut ou risque de pleuvoir, que ce soit de jour comme de nuit. Dans la configuration, frontale par dessus la casquette : la visière fait trop d'ombre. J'ai testé avec casquette par dessus la frontale mais au moindre coup de vent la casquette s'envole. Avec un peu de couture et 2 élastiques, ça tient déjà beaucoup mieux, sauf en cas de forte rafale.
Je resserre la frontale et réajuste la casquette et c'est reparti.
Le parcours quitte le goudron pour prendre un chemin qui passe sur l'est de la crête et est donc abrité du vent. Il est facile à courir mais je suis comme sur des œufs : je n'y vois rien à cause de la buée sur les lunettes qui se cumule aux flocons (La Ferei HL08 n'est pas en cause). Régulièrement je dois faire l'essuie-glace de chaque côte de mes verres. Au fait les gants commencent à être bien humides : il faudra penser à une couche étanche. Par rapport aux conditions rencontrées sur la STL 2010 (http://www.kikourou.net/recits/recit-11358-saintelyon-2010-par-byzance.html), je trouve les conditions actuelles plus difficiles. En 2010, c'était "seulement" glissant. Ici, c'est aussi glissant mais les problèmes de vision compliquent beaucoup la course et pompent de l'énergie.
(Photo honteusement piquée ici : http://joggingclubportois.over-blog.com/article-marche-nocturne-au-clair-de-lune-111800289.html - http://a395.idata.over-blog.com/1/95/83/99/a-partir-du-14-septembre-2011/suite-du-1-02-2012/suite-du-1-02-2012-3325.JPG - Ici si ce n'est pas blanc, alors c'est de la boue bien glissante et collante).
Je passe le col pris en photo de jour et attaque la montée en direction de la tour de Montmiral. Arrivé au dessus de chez l'ancien facteur du village, je rajoute la veste imperméable car l'endroit est très exposé au vent. Le chemin herbeux et maintenant blanchi par la neige et le gel : ce cocktail est quasiment aussi glissant que de la glace. Au niveau vision, ça ne s'améliore pas. Je me fais rattraper dans la montée et j'en profite pour prendre la roue, que je suivrai jusqu'à Montmiral. Le parcours contourne la tour par l'est. C'est un chemin que je n'ai jamais pris dans ma jeunesse. Nous retrouvons une petit route : je suis persuadé que c'est la route qui va de Montmiral à la tour et que nous devons emprunter si on se réfère au parcours mis en ligne par l'organisation (cf. cercle magenta). Je prends à droite et c'est mon compagnon du moment qui me remet sur le parcours. Du coup, je pense encore être sur le contournement de la tour et qu'un chemin a été goudronné depuis la dernière mise à jour de la carte (cf. fluo jaune).
Je ne reconnais pas le chemin emprunté par le parcours alors que je connais pourtant bien (parcours d'entrainement quand je vivais en Lorraine et que nous revenions en vacances chez mes parents). Je confonds même les lumières du village de mon enfance avec celles de Montmiral. Je ne comprendrai où nous sommes passés seulement de retour sur la petite route au dessus de la salle du ravito. J'ai involontairement failli faire 1 km de descente goudronnée au lieu de 2,5 km de chemins glissants et vallonnés.
Je rentre au ravito quand Olivier en sort. Un petit thé et je repars. La suite doit maintenant être plus simple avec un profil plus descendant et vent dans le dos. La 1ere féminine et le coureur qui l'accompagne me distancent suffisamment pour que je ne vois plus leurs lumières. Me voici à jardiner dans la traversée d'une ferme. Le gars avec qui je suis arrivé à Montmiral et qui s'est arrêté un peu plus longtemps en profite pour me rattraper puis me distancer. Ce coup ci je n'arrive pas à prendre la roue alors que le profil est facile. En fait j'ai un gros coup de mou : j'ai été trop léger sur la sporténine et les gels Magnésium sur le début du parcours. Le contournement de Parnans se fait en marchant alors que c'est du faux plat descendant. Je trouve toujours agréable le passage le long de la Joyeuse avec le passage sur les petites passerelles. J'essaye de me retaper et je sens que ça revient doucement. Par contre la solitude commence à me peser un peu et me motive guère. Toujours pas de frontale visible ni devant ni derrière.
Me voici à Triors : j'arrive au ravitaillement quand un groupe de 3 sort (la féminine, son accompagnateur, mon accompagnateur jusqu'à Montmiral). Je considère qu'ils ont trop d'avance. Quand je repars, un groupe de 2 arrive. Ils seront ma motivation sur la fin. En partant de Triors, ça monte fort d'abord une petite route puis sur un chemin. Le sol est maintenant plus sableux (dans de la molasse) et moins glissant. J'arrive sur la D52 quasi au même moment qu'un bus qui doit monter chercher les marcheurs qui stoppent à Montmiral (avec peut être un détour pour récupérer les marcheurs très en retard à Geyssans). Je cherche la motivation ou je peux : moins de 6h, ça passera donc je me fixe comme objectif 5h45 et je surveille mes arrières. Et la dans la descente de la colline de Mours, je rattrape le gars avec qui j'étais à Montmiral. Je lui demande si ça va car il marche en descente. Il me répond que tout va bien avec un tellement grand sourire que je suis tout surpris et continue ma route. J'hésite 2 secondes à faire un tour du circuit de bicross mais me résoud finalement à rester sur la route jusqu'au gymnase d'arrivée. Je valide ma feuille de route, retourne chercher mon sac de sports en courant, reviens avec toujours en courant : je vous disais que ça rvennait.
5h45 au final pour moi pour faire les 46 km (le parcours changeant tous les ans, la distance change avec) soit 20' de plus que mon copain Olivier qui termine sur le podium. Je le retrouve au vestiaire. Bon en course, normalement, je suis devant lui, de peu mais devant. Comme la marche au clair de lune n'est pas une course, on va dire que tout le monde est d'accord pour que « ça ne compte pas ».
Après la douche, et comme tous les ans, nous retrouvons d'autres coureurs au ravito d'arrivée. Je n'ai pas vraiment faim et je me contenterai d'un bon morceau de Pogne, une spécialité locale.
L'après course :
Repos le dimanche mais pas trop mal aux jambes. Lundi, j'aide au déménagement de l'école de ma femme. Le lendemain mal au genou droit. Dans la semaine, je chope mal à la gorge (a tourné en toux puis maintenant nez qui coule) : les conditions climatiques de la nuit de samedi à dimanche ne sont pas en causes. J'ai été intoxiqué par les amis chez mes parents (comme mon papa, ma soeur et ma fille). La douleur au genou s'estompe et ne m'empêche pas de courir.
La suite :
Avec les conditions rencontrées, il peut maintenant faire n'importe quel temps dans la nuit du 1er au 2 décembre (pour la Saintéexpress). En y repensant, c'était amusant alors que sur le coup beaucoup moins.
A l'année prochaine, du côté des contreforts du Vercors.
Jérôme "Byzance"
PS 1 : Il y a 2 ans, nous étions nombreux à avoir pesté contre le trop de goudron. Nous avons été entendu car cette année, hormis l'asphalte imposé par le départ et l'arrivée en ville et les ravitaillements au chaud dans des salles des fêtes, j'ai trouvé les parties « off road » très bien. Un grand merci au Cbistes en faction aux croisements importants qui ont du trouver la nuit très longue et très froide.
PS 2 : Si vous savez comment faire pour que les liens fonctionnent, merci de m'aider en m'expliquant par exemple pourquoi certains passent et pas d'autres.
7 commentaires
Commentaire de domi81 posté le 09-11-2012 à 05:45:08
fallait avoir envie de la faire celle-là !
félicitations. ;)
Commentaire de philkikou posté le 09-11-2012 à 11:45:29
merci pour le récit de cette édtion qui décoiffait.. je prendrai le temps de lire ton récit bien détaillé avec cartes et photos ce week end... bien au chaud ;-)
Commentaire de Jean-Phi posté le 09-11-2012 à 16:41:15
Ca fait envie tout ça !!!Belle course en tout cas, dans des conditions pas simples simples...
Commentaire de philkikou posté le 10-11-2012 à 08:28:45
ca y est : lu ... et approuvé ;-)
La marche au claire de lune : t'es tombé dedans quand t'étais petit !!!
Merci pour le parcours détaillé, l'historique de cette marche course (mêmes origines que SaintéLyon, LePuyFirminy ou Roanne THiers : des cyclistes en manque d'activités !!!)
et même en connaissant bien le coin le vent t'as deboussolé.. alors ceux qui ne connaissaient pas, ce devait être chaud coté orientation.
Bonne fin de préparation pour la Sainté Lyon
Commentaire de Byzance posté le 10-11-2012 à 09:27:59
En fait en connaissant le coin, j'étais certainement moins attentif au fléchage et je faisais trop confiance au parcours mis en ligne car finalement j'étais bien ou je croyais être.
Commentaire de rodo26 posté le 11-11-2012 à 14:15:35
Bravo Byzance pour ta sortie nocturne. Je me suis arrêté au 25 km, pas fatigué du tout, mais continuer avec les pieds trempés aurait été un calvaire.
A l'année prochaine, côté Bourg de Péage, avec un départ depuis le nouveau complexe de l'Europe qui est en construction.
Commentaire de les machine-gônes posté le 11-11-2012 à 18:01:28
Pourquoi pas la frontale sous la casquette ? En tous cas, niveau neige, c'est très joli mais la sous couche était insuffisante pour ne pas risquer d'abîmer la semelle de nos nanosonnics !
Par contre, méfie toi pour le 2 décembre, quand il neige, c'est qu'il fait pas vraiment froid...
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