"Pouuuuuuuuuu, qu'il fait chaud !" Me suis-dit en descendant de voiture pour aller chercher mon dossard. " Il va falloir bien refroidir le moteur, ne pas partir trop vite et attendre que ça se rafraîchisse avec l'arrivée de la nuit"

C'est au moins l'avantage de partir à 20h en cette fin juin où la canicule à fait son apparition. La pluie annoncée n'arrivera qu'au petit matin pour doucher les plus valeureux des lyonnais. En attendant, je transpire comme si je débarquai directement des Bauges !

Lors de la remise des dossards, on voit que l'orga est dans sa phase "rien ne se jette" et l'on à droit à des dossards n'ayant pas trouvé preneur les autres années (N°574 pour 145 inscrits). C'est une mentalité qui me va.

Bon, comme d'habitude, je cherche quelles touches personnelles je vais mettre à mon équipement : je commence donc avec ce chasuble identique à la saintélyon, c'est-à-dire pas des plus respirant, au regard des 33°c sur la ligne de départ. Hop ! Hop ! Quelques dizaines de coups de ciseaux plus tard, me voila avec mon chasuble bien aéré où seuls les sponsors et mon numéro restent.

25' d'échauffement, quelques accélérations et direction la ligne de départ où je peux compter sur la présence de mes parents qui vont me faire l'assistance. Ça permet de boire un dernier coup et de s'arroser. Ça fait du bien.

Nulle tête connue au départ, ni dans la catégorie amis ni dans celle des cadors.

C'est vrai que cette épreuve est un peu atypique, ni un trail (40% bitume) ni un simple marathon (600 à 800m D+ ?). Sa position dans le calendrier l'exclue d'un mode de préparation spécifique trail. En fait, c'est juste pas loin de la maison, bien balisé et sans prise de risque. De plus, je l'avais fait en 2011 et cela va me permettre de voir où j'en suis dans ma prépa pour le GRP.

Je suis certain d'une chose, c'est que ce n'est pas ici que mon temps me fera changer mon pseudo, n'en déplaise à certains… De plus, je voudrai ne pas trop puiser dans mes réserves comme je l'ai trop fait ces temps-ci (3 dernières courses terminées à la limite du cageot ...). Après, une fois en course, on perd souvent ses bons principes.

Voilà, le départ est donné ! Placé comme d'habitude / groupe, je vois s'éloigner une partie de la meute. Les dossards blancs sont des individuels et les chasubles jaunes sont portés par les équipes de 3. Déjà l'année dernière, je m'étais imaginé faire une équipe de kikou. Peut-être une autre fois. pas facile ne ces périodes très sollicitantes !

Au 5è Km, je suis 30ème individuel et il y a un trou de 100m derrière moi. J'ai pris un départ un peu moins prudent que je ne l'aurai voulu (ça sert à quoi les résolutions ?) mais ça va encore. Il fait bien chaud et à courir dans certains chemins jonchés d'ambroisie, j'éprouve quelques difficultés à respirer normalement. Je ralentis un peu l'allure en attendant que ça passe. 

Etonnamment, dès le 6ème Km, je commence à doubler des individuels et lorsque la course fait un premiers relais à Vourles au 12èKm, je suis 23è. Cette partie s'est courue avec une réserve d'eau à la main (mes fameuses poches de crème fraîche). Je me dit que si j'avais pris un bidon, c'était le podium assuré comme je l'ai vu récemment je sais plus ni où ni avec qui ...

Bien mais j'ai lâcher un peu les chevaux dans les descentes et j'espère ne pas le payer plus tard. Je commence déjà à sentir mes mollets qui tirent. Je bois pas mal maintenant que j'ai récupéré mon sac à dos auprès de mes parents. Merci !

Après une partie en faux plat descendant, nous arrivons vers la 1ère vrai montée. Là, je … cours alors qu'en 2011 j'avais marché. Je sent dans cette montée les bénéfices des 8 jours passés en montagne depuis le début du mois. Et hop ! 5 places de gagnées !

Quelques petits lacets plus bas, nous retrouvons de larges chemins qui permettent de voir un peu les écarts. Peu de monde en fait hormis les équipes. Je me met dans ma bulle. Je sent de plus en plus mes mollets qui tirent et décide donc de rester le plus relâché possible. Pas toujours facile ...

Après une nouvelle montée où je marche parfois, j'arrive à Taluyers, lieu du 2è relais / ravito. Des coureurs individuels sont là. Le rapide passage que j'effectue permet de repartir juste devant eux au moment d'éclairer les frontales.

Ce n'est pourtant pas encore 22h mais le ciel est assombri par de lourd nuages et nous voyons au loin de nombreux éclairs zébrer le ciel. Ça doit se situer entre le pays roannais et le beaujolais. Pourvu que ça ne tourne pas vers nous !

Nous montons "rapidement" à la chapelle St-Vincent située en haut de St-Laurent d'agny et son ravito "sur le pouce". trottinette est là et m'encourage (elle à fait Vourles/la chapelle en OFF) Je gobe 2 tucs, 1 verre d'eau et c'est repartit.

Les mollets sont dans la zone orange pour cramper. Je vais donc profiter de la descente suivant pour laisser aller sans crispation.

Vu mon poids encore bien respectable, ça va vite et je double 2 nouveaux concurrents + 1 troisième au tout début de la montée suivante. En fait, je ne subit pas de baisse de régime et c'est bien agréable. Tout comme est agréable le vent frais qui s'est levé, annonçant l'arrivée prochaine de la pluie.

Nous empruntons maintenant les sentiers de la Saintélyon proches de Soucieu. Au rond point, je retrouve mes parents qui m'annonce 10è et le 9è à 1'30. Bon, c'est pas encore cette fois-ci que je vais pouvoir finir tranquille quoi ! 

A la sortie de Soucieu j'aperçois au loin 2 frontales. Je décide donc d'éteindre la mienne. Je ne l'éclairerai qu'au dernier moment et à fond, de sorte de donner un effet "vitesse" à mon arrivée. Ça + une bonne accélération en doublant et ça devrait casser toute envie de s'accrocher aux 2 coureurs. Faut bien s'amuser un peu ...

La jonction à lieu au moment où la route se transforme en chemin monotrace, facilitant ainsi la manœuvre. Je double 1 équipe puis un individuel. Me voilà 9è. C'est sympa d'intégrer le top 10 d'une course même si c'est lié uniquement au manque de cadors.

Etonnamment, je tombe sur le 8è individuel 300m plus loin : il est à la dérive, gesticule pas mal et crie sa douleur ventrale. A ma question il répond par un tonitruant "fais ch…" qui ne doit pas s'adresser à moi, enfin je pense. Je décide de poursuivre parce que s'il est capable de rouspéter aussi fort, c'est bien qu'il est pas franchement en danger.

Il reste 3 km que je vais faire lampe éteinte. J'aime courir comme ça parfois (Ahhh passer incognito) et là, tactiquement, ça m'arrange.

Je rejoint la ligne d'arrivée à bonne allure (13km/h ?), histoire d'assurer (comme d'autres…) un trail à + de 12km/h de moyenne. Ouais, je sais, cette course n'a rien à voir mais ces clins d'œil me font marrer. Y'a trop longtemps que j'ai pas fait de OFF moi...