Récit de la course : L'O'Rigole - 75 km 2010, par Eponyme

L'auteur : Eponyme

La course : L'O'Rigole - 75 km

Date : 4/12/2010

Lieu : Le Perray En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3404 vues

Distance : 28km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Origole 2010 (Petit format)

Sur mon blog avec vidéos : http://eponymecourstoujours.blogspot.com/2010/12/origole-2010.html

Ou ci-dessous : 

Samedi dernier se tenait l'un des plus beaux trail des Yvelines. L'Origole, pour sa dernière édition, promettait d'être mythique. Habituellement royaume de la boue, tout le monde s'attends à courir le premier trail blanc Francilien ! Ce fut quasiment le cas...

Pour ceux qui ne suive pas, l'Origole, c'est normalement 3 boucles, avec départ/arrivé au gymnase du Perray En Yvelines, un départ à 23H (22H l'année dernière, reculé d'une heure après négociation avec l'ONF), 75Km pour 2000 D+, de la boue à ne plus savoir qu'en faire, et un taux d'abandon énorme. Bon, pour les petits joueurs, l'Origole, c'est aussi simplement la première boucle, pour 28Km et 650 D+. J'avoue, l'idée, plus que fugitive, m'a traversée l'esprit. Et si, cette année, je m'alignais sur le grand, le vrai, pour la dernière ? Mais non, calmos, les Templiers ne sont pas si loin, et les séances de qualité depuis cette course se comptent sur les doigts d'une main... Tant pis, je n'aurais donc jamais la chance de la tenter...

Mais pas de regrets... Car souvenons-nous, il y a un an. L'Origole, c'était mon premier vrai trail. Pour vous rafraîchir la mémoire, c'est ICI. Depuis, je dois dire que j'ai fait quelques kilomètres, avalé quelques bosses, rencontré quelques fous et relevez quelques défis... Pris quelques tôles aussi... Bref, je ferrais un post sur cette riche année 2010 bientôt, et je reviendrais sur tout ça... Place à la course !

Milieu de matinée

L'objectif de cette édition est donc de kiffer tout en faisant mieux que l'année dernière. Je table avant le départ sur un 3H30/3H45 qui me semble atteignable. Après avoir regarder la neige tomber toute la matinée, je prépare tranquillement mes affaires. Je suis vraiment zen, l'objectif dans un coin de la tête, mais franchement détendu. Les affaires sont vites pliées, je partirais bien couvert, avec les bâtons. L'organisation les conseilleras  d'ailleurs sur les boucles 1 et 3. On part chez Adri et Célia, où l'on est invité à l'apero. Bon, j'ai prévenu que je ne ferrais qu'un coucou et qu'il ne fallait rien prévoir pour moi... Je m'accorde un petit coca avec mon triste plat de pâtes (non non, j'ai pas touché au saucisson !!!), puis finalise le sac dans la cuisine pendant que l'apero bat son plein à coté. Poche à eau remplie avec de l'Hydrixir, un thé bien chaud pour patienter sur place, et me voilà parti à 21H. Le trajet se passe sans aucun souci, et je récupère mon dossard  à 21H45 après avoir signé la décharge sur la liste du matériel obligatoire.
Le fourmillement du gymnase et tous les gentils bénévoles ! Merci ! :)

Je m'installe dans un coin, et commence à sortir tout mon bor***, équipement... Il fait chaud, très chaud. Je me change, mais reste en t-shirt sans manches. Pour la course, ce sera Trabuco, collant long, technic sans manches + technic manches longues + polaire, gants, bonnet et le tour du cou "made by Solen". 

Dédicasse DIY (Do It Yourself) :
Vous n'avez pas votre buff Kikourou ? Vous sortez quand il fait froid ? Vous avez déjà mal à la gorge ? Pas de panique ! Prenez un t-shirt technic que vous mettez jamais. Et ne me dites pas "j'en ai pas", je ne vous croyerais pas ! Pour ma part, j'ai pris celui du Paris-Versailles moche et épais (2009 ? Celui avec l'écriture verte). Avec votre paire de ciseaux, coupez une bande de 40 cm dans le bas du t-shirt.
Plus qu'à l'enfiler comme un t-shirt, faire un huit et le repasser : deux couches protégeront désormais votre petite gorge fragile !
Merci qui ? Merci Solen ! Et la semaine prochaine, Cours Toujours vous présentera en exclusivité mondiale le "porte dossard", toujours made by Solen !
C'est tout con, mais c'est tout bon !

22H45, le débriefing commence, puis tous les traileurs se retrouvent sur la place de la mairie. Un joyeux bordel, comme d'habitude. Il fait froid, mais le gymnase était tellement chauffé que ça fait presque du bien.

En attendant le départ, et si je jouais avec l'appareil photo ??? :)

Le décompte au mégaphone et la troupe part. La route scintille, c'est chouette mais pas rassurant car ça glisse pas mal. Je prends un petit rythme, je vais essayer de ne pas réitérer les erreurs de l'année dernière... Deux kilomètres sur route, tranquille. Pas mal de traileurs enlèvent une couche, c'est qu'il ne fait pas si froid que ça. Moi, je garde tout, on verra plus tard. Je préfère avoir un peu trop chaud qu'un peu froid. Lorsqu'on entre dans la forêt, je me félicite de mon choix : l'humidité renforce la sensation de froid. D'ailleurs, n'ayant pas de fourreau pour mon tuyau de poche à eau, je redoutais le gel. Pour pallier à ça, j'ai à chaque fois glissé le tuyaux sous la polaire. Avec ça, deux petites gorgées d'eau tempérée voir tiède, par contre, la troisième gorgée, vallait mieux pas la boire, elle était glacée.

Le "prologue" : 2 kilomètres sur route

Nous passons entres les étangs de St Hubert et de Pourras, tous deux gelés. La luminosité est très bonne, le ciel dans les tons rouges, roses. Le sol est quant à lui moins boueux que l'année dernière, la neige n'a pas fondu, et les températures ont eu le mérite de durcir la couche de boue, ce qui donne une sorte de sable pas désagréable. Cela me permettra de garder les pieds au sec plus longtemps que l'année dernière !


Jusqu'au kilomètre 6, ce sont des lignes droites roulantes et assez larges qui s’enchaînent. Les bâtons sont toujours bien accrochés sur le sac, je ne les sortirais qu'à l'approche des premières difficultés, c'est-à-dire vers le kilomètre 7. Une première grande descente, je prends donc le temps de m'arrêter pour décrocher les bâtons, les régler et bien les serrer. Je sens qu'ils vont servir, pas envie qu'un brin ne rentre lors d'un appui un peu brutal. Je reconnais quelques portions, notamment le début du premier enchaînement de montées descentes. Je me fais plaisir, même si le rythme reste tranquille. Je ne force pas en descente, et en monter, je me contente de marcher, en poussant bien sur les bâtons quand même... Les montées-descentes s'enchaînent et permettent de voir les coureurs devant et derrière, c'est assez sympa. Le terrain est gras, mais assez praticable dans l'ensemble.



Ce premier enchaînement passe vraiment bien pour moi, je me sens assez confiant. J'essaie de boire régulièrement, et je crois y parvenir. Je reviendrais là-dessus. J'essaye de manger aussi, mais les barres que j'ai fait ne sont pas bonnes, et les barres isostars que j'ai en rab sont gelées. Pas le top tout ça... On arrive dans une grande descente, pas grand monde devant, j'allonge un peu, mais c'est très glissant. En face, un grand prés tout blanc. Le contraste de la neige, la forêt, c'est superbe, on se croirait vraiment en montagne ! Mais bon, faut regarder où on mets ses pieds hein, pas trop le temps de rêvasser... Presque 14 kilomètres, on coupe une route. Tiens, mais je connais là ! On est aux Mesnuls, à 200 mètres de chez Laurent, rencontré à Bourges... Pfeuu, il a pas voulu m'accompagner, quel petit joueur... ;) Arrive la descente vers le château. Alors que j'ai le souvenir d'une descente "tout droit" et boueuse, là, on suit les traces dans la neige, ça tourne, un coup à droite, un coup à gauche... L'année dernière, j'étais à ce moment avec la première féminine, et j'avais commencé à souffrir très rapidement derrière. Cette année, j'entends pas parler de première féminine, et je suis beaucoup mieux ! Ouf, voilà qui est plus conforme au tableau de marche... On prends ensuite une petite route, en faux plat montant. La plupart des gens marchent dessus, sauf un traileur juste devant moi. Comme je me sens bien, je lui emboîte la foulée. Ca passe bien, et on double du monde, c'est bon pour le moral comme dirait l'autre. 

La deuxième série de difficultés se rapprochent à grand pas. Je suis toujours bien, et on recommence ce petit jeu des montées-descentes. Je me lâche dans les descentes, un peu trop d'ailleurs... 3 minutes après que le traileur devant moi ai finit une descente sur les fesses, ma jambe droite se dérobe au moins où j'allais poser le bâton au sol. Je me retrouve par terre, mais je remets debout dans le mouvement et continue comme si de rien n'était. Le genou droit a tappé, mais rien de grave, la petite douleur ne persistera pas plus de 10 minutes. 

Ca monte droit devant !

Ce deuxième enchaînement passe encore très bien. Et dire que j'étais complètement à l'arrêt l'année dernière. Ca me fait vraiment plaisir. Mais bon, tout n'est pas rose. En effet, je commence à avoir des sensations que je n'avais plus eu récemment... Plus envie de boire, ni manger, le bide ballonné... Et merde, ça faisait longtemps... J'essaye de mettre ça de coté, mais ça va monter doucement à partir de là. Plus de sensations, même si je continue de bien courir... Les kilomètres 20 et 21 seront très durs, grosses douleurs et crampes d'estomac. Je sers les dents, j'ai fait le plus dur et j'ai encore des jambes pour tourner à moins de 6'30/kilo, mais dans la tête ça devient dur. Clair que ce ne seront pas les deux meilleurs kilomètres... Finalement, après une ultime crampe, tout se calme petit à petit. Mais bon, c'est maintenant les jambes qui aimeraient se coucher, et il reste quelques kilomètres à parcourir. Niveau objectif, je sais que je suis encore dans la fourchette, ça m'aide à tenir et à appréhender ce qui arrivera après la course. Je serre les dents, et je continue. Petit regain de forme quand je reviens sur deux traileurs. On se suit dans les monotraces, on parle pas sauf pour signaler un danger quelconque, mais ça suffit à me regonfler un peu. Ici, plus trop de neige, mais de la bonne boue. D'ailleurs, une flaque énorme de boue liquide barre le chemin, trop longue pour sauter, sur un chemin trop étroit pour l'éviter. Il faudra bien mettre le pied dedans. Spalchhhhhhhhhh, la chaussure disparaît, puis réapparaît dans un nouveau coloris ! Haaaaaaa, c'est ça l'Origole ! Le passage de maracage a été supprimé par l'organisation à cause des conditions climatiques, mais on aura quand même eu notre quota de boue ! :)

Arrive le moment tant redouté, la sortie de la forêt. Plus que 2 kilomètres, mais pas les plus facile, à travers champs, sur le chemin verglacé et à la merci du vent ! A partir de là, plus un regard au chrono, je sais que je serais plus proche des 3H45 que des 3H30, et que si je m'écroule, je passerais même au dessus de 3H45. Pas dramatique en sois, mais tenir l'objectif aurait été une belle récompense après cette ballade ! Pas grand chose à dire sur cette portion, à part que je double tout en me faisant doubler. Pas mal de monde, mais tout le monde semble souffrir du vent. Les têtes sont rentrées entres les épaules, et très peu de mots sont échangés. Nous entrons enfin dans la ville, et je rejoins un traileur. On commence à discuter, à moins de 500m du gymnase. Lui repart pour la deuxième, puis la troisième. Il finira l'Origole en 10H43... Bravo, ça laisse rêveur... Je franchis la porte du gymnase juste derrière lui, en 3H40min21, 66ème/140 arrivants. Content ! (tous les résultats)

Content mais fatigué. Mais surtout content ! :)

Un coup de file à Solen pour lui dire que tout va (à peu prés) bien, puis direction la douche. Je profite du gymnase pour repartir tout propre, c'est quand même plus agréable... Comme prévu, je suis malade. Le trajet du retour me paraît long, très très long... Je suis fatigué, fait très attention car soupçonne la route d'être glissante par endroit, bref, pas le pied.

Et voilà, l'Origole, c'est fini... Dommage, c'était vraiment une course spéciale, que j'aurais vraiment aimé tenter dans son vrai format... Néanmoins, l'organisateur nous a promis de revenir, pas l'année prochaine (le calendrier trail des Yvelines est tout vide pour 2011...) mais en 2012, pour du "grand"... Alors, c'est sur, c'est pas pour demain, mais je vais suivre ça de près, car quelque soit cette "grande" première, j'espère bien y être...

Un petit coucou à ma chérie qui me laisse, avec le sourire, aller me balader le weekend alors que je ne suis pas là de la semaine, à Célia et Adri pour avoir zappé leur apéro (en plus, ça avait l'air bon ;) et aux autres invités : ce fut court, mais ce fut un plaisir ;), et aux copains de Bourges pour leur constance dans la sortie hebdo "Tour du lac d'Auron" ! :)

8 commentaires

Commentaire de caro.s91 posté le 09-12-2010 à 17:57:00

Un brin de nostalgie dans ton récit!
Un récit où je visualise bien les lieux!
Au final, malgré le petit bobo, tu rentres dans ta fourchette espérée! Pas si mal, non !!!

Caro

Commentaire de TomTrailRunner posté le 09-12-2010 à 18:04:00

Très sympa et complet ce CR qui retranscrit bien l'esprit de cette course si particulière.
Et bravo pour les photos (il n'y en a pas tant que çà dans les autres CR pour l'instant !!!!)

Commentaire de a_nne posté le 09-12-2010 à 18:12:00

Bravo Eponyme !
En fait pour ne pas être malade, il te faut des courses de plus de 50km...allez fonce t'inscrire à l'Annecime ;-)
Et puis commande toi un p'tit buff Kikourou aussi, histoire d'être reconnu par les copains !

@+

Commentaire de david a posté le 09-12-2010 à 19:50:00

j'adore la différence entre la photo avant et celle après la course !
quoi qu'il en soit , félicitations pour ta course !

Commentaire de Tonton Traileur posté le 09-12-2010 à 21:04:00

J'espère que t'as bien kiffé, Eponyme ...
Vivement 2012 ...

A+

Commentaire de olafmax posté le 09-12-2010 à 22:20:00

Sympa ton cr...merci !

Commentaire de Le Loup posté le 09-12-2010 à 23:08:00

Merci pour ton témoignage, et puis peut-être que les cartes ne sont définitivement jouées pour un prochain Origole : je me souviens que l'année dernière était déjà la dernière !!! :-)
SInon effectivement 2012 verra probablement un format 150km (peut-être l'occasion de faire un petit Origole de 75km ??? ;-))

Commentaire de coach Jack posté le 11-12-2010 à 11:49:00

Sympa ton récit, bonne récupération à toi ...
Idée originale pour le buff !!! j'attends avec impatience celle du porte - dossard !

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