L'auteur : LtBlueb
La course : Embrunman
Date : 15/8/2010
Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)
Affichage : 2348 vues
Distance : 233km
Objectif : Pas d'objectif
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20h30 en ce dimanche 15 Aout, la nuit tombe doucement, sur la digue la foule des spectateurs a perdu de sa densité, la chaleur habituelle dans les Hautes Alpes à cette periode de l'année à fait des désastres toute la journée, 39 ème kilomètre, j'ai laissé partir le coureur qui m'avait accompagné ces derniers kilomètres tant je veux être seul pour savourer... je shunte un dernier ravito ... parti à 6h ce matin, après les 3.8km de natation, les 188km de vélo et les 40kms de cap déjà parcourus, ces dernières longueurs dans la poussière sont trop bonnes, la perspective de devenir finisher efface toute douleur aux gambettes... A quelques centaines de mètres de l'arrivée, un groupe de kikous venus passer la journée à nous encourager donne de la voix, puis c'est la dernière ligne droite, instant d'émotion pour une petite larme juste avant le passage sous l'arche d'arrivée, je me tourne par reflexe pour découvrir le chrono ....
DRING...
DRINNNNGGGG...
DRINNNNNNNGGGGGGGG....... !!!
...l'horloge de mon réveil affiche 6h30, nous sommes le 18 Juillet 2010, à 4 semaines d'Embrun, et j'ai encore rêvé d'Embrun, de ces derniers kilos, de cette arche d'arrivée, ... En vacances depuis 1 semaine, je mets le réveil tous les matins pour donner un dernier coup de collier dans la perspective d'Embrun : vélo au programme ce matin, avec une jolie sortie prévue vers Coti Chiavari. A vrai dire, les mois d'entrainement commencent à me peser, et je commence à ressentir une usure mentale et physique , qui ne disent rien de bon... Ce matin, je serai bien resté au lit à attendre tranquillement une heure plus propice à un lever estival, un café, des croissants, du pain frais... je me raisonne en pensant au chemin parcouru, me promet à moi même de faire attention à lever le pied avant le dernier moment, repense au chemin parcouru depuis presque 2 ans...
Aout 2008, je termine l'UTMB dans le dur (dos et genoux notamment) et je me dis que le triathlon ne devrait pas être trop mauvais pour mes vieux os, à la condition de mettre la cap en veilleuse, et accessoirement d'apprendre à nager.Bref je me donne 2 ans pour terminer un truc que j'ai longtemps considéré comme irréalisable : Embrun ("I had a dream") .
Février 2009, je remplace mon vieux Decat par un vrai vélo mais constate
rapidement que c'est plus le bonhomme que le vélo qui fait le cycliste Septembre 2009, achat de la combi et 1er tri , un CD : inscrit en individuel, je découvre la machine à laver, constate qu'en vélo c'est pas encore ca et que courir après avoir nagé/pédalé ne s'improvise pas... 1an a passé , je mesure le chemin qu'il reste à faire avant de pouvoir espérer faire bonne figure en 2010, et je doute avoir fait la moitié du trajet nécessaire... Je décide alors de m'inscrire dans un club de tri pour la natation (créneaux piscine et conseils entraineurs) ainsi que pour trouver des potes pour rouler dès le printemps, voir l'hiver suivant...
J'hésite un instant entre le club le plus proche de mon domicile et celui le
plus proche de mon boulot ; finalement, je choisis le Fontanil Triathlon, un
petit club qui se révélera bien sympa ... il fait dire aussi qu'en matière de
triathlon, le Fontanil s'est bati une sacré réputation
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9fi_mondial_de_l%27endurance
Je me souviens encore de la 1ère scéance de natation du club un mardi soir où j'avais donné du fil à retordre à Louis (l'entraineur) avec mes défauts accumulés au fil des années... Bref en passant d'1 scéance à 3 séances hebdomadaires, avec l'émulation de groupe et les conseils de pros, j'ai déjà bien progressé à Noël... Ayant intégré un petit club de tri, mon seul regret aura été de ne pas arriver à motiver quiconque à m'accompagner à Embrun , les adeptes du long ayant choisi Nice comme objectif de l'année , puis l'Alpe d'Huez dont le Fontanil avait remporté le challenge club en 2009... D'ailleurs le novice, et plus tout jeune que je suis, qui aspire à faire Embrun dès sa première année de tri a du en intriguer plus d'un. Ceux qui l'ont fait , le club avait organisé une virée en 2007 ou 2008, me mettent en garde vis à vis du marathon d'embrun , qui pourtant ne m'inquiète pas plus que ca , tellement je suis obsédé par une seule chose : être revenu à l'heure dans le parc à vélo pour avoir le droit de m'élancer en baskets...
Après un automne surtout consacré au VTT, je me suis donné un objectif de volume à vélo conséquent en 2010 : 5000 bornes au 15 aout me semble être une garantie .
Bref dès le mois de Janvier, suivant le conseil des routiers (éviter l'arrêt total du vélo en hiver) , j'essaie de sortir dès que le temps le permet et que j'en ai l'occasion. Je garde d'ailleurs un souvenir douloureux de la froidure de ces mois d'hiver... 10' sous une douche brulante furent souvent nécessaires pour réchauffer des pieds gelés par une sortie de 1h30 sur la digue de l'Isère...
En Mars et Avril , les témpératures deviennent plus favorables et je réalise un travail foncier important en roulant 200/250kms chaque semaine, du plat , de la bosse et 1 scéance hebdo qui commence à approcher les 100km. Entre temps, je réalise ma seule et unique compet de course à pied, le sacré trail des collines à Tullins, où je constate que le peu de kilomètres à pied (15km par semaine, pas de vitesse, ni de spécifique) ne semble pas être un handicap et je me surprend à intégrer le 1er quart à l'arrivée...
Bref je continue mon bonhomme de chemin à vélo, surfant à travers une météo ne favorisant guère les grandes envolées, n'hésitant pas à aller rouler quelques heures avec les forts en vélo du club, ce qui me vaut de rentrer la plus part du temps totalement HS
Coté natation, je continue assidument les entrainements ; avec le printemps est venu la période des tests permettant entre 2 cycles d'entrainement de mesurer le niveau de forme et la progression : <14' sur 800m, 6'45 sur 400m, séries de 12*50m ou 10*100m depart 1' /2' ... bref il commence à me sembler réalisable de tenir le 2' au km sur format IM (3.8km)...
En matière d'entrainement, autant j'ai fait l'impasse sur les cyclosportives (ca n'est pourtant pas le conseil que je donnerais à celui qui veut préparer Embrun), autant je tiens à participer à quelques triathlons tests type courte distance , histoire d'être rodés sur l'avant course, la nage en combi et les transitions. J'apprécie très moyennement le 1er Sprint début Mai à Roybon, trop court pour un diesel comme moi. En revanche, autant à Rumilly (CD) , qu'à Dijon (LD) je me fais vraiment plaisir dans les 3 disciplines, même si je suis conscient qu'en vélo je suis condamné à limiter la casse, n'étant ni grimpeur, ni grand rouleur. A Dijon (3km/80/21) début Juillet , je passe largement en dessous de l'objectif 6h fixé , et termine en 5h40, le semi fut difficile certes, mais je ne retrouve pas sur le terrain pour l'instant la difficulté lue/entendue ici et là lors de la transition vélo/cap ; peut-être ai-je tendance à en garder sous la pédale en vélo, de sorte que j'attaque la cap un peu trop frais ? Bref, la conclusion tirée de ce 1er LD, à 6 semaines de l'objectif est que je suis prêt ... pour un LD ! mais quid d'un IM ? un changement de boulot en Mai, et de fréquents déplacements, sont venus compliquer un peu la gestion de l'entrainement, j'ai continué à rouler mais je n'ai toujours pas la moindre sortie de plus de 120kms au compteur , ni le moindre "grand col" de montagne...
la chose est réparée début Juillet lors d'une virée Glandon/Croix de Fer avec mon ami Raspoutine05 et des potes du club. Cette sortie est providentielle, tant mentalement que physiquement . Mentalement, je me mets dans le crane ce que représente une ascension de 30kms . Physiquement avec l'enchainement de 2 gros cols alpins et une sortie de 7h , j'ai partiellement compensé l'absence de la cyclo de Juillet que j'avais prévu.
Puis viennent les vacances en Corse (avec le vélo) où je case mes entrainements tôt le matin histoire de ne pas perturber le programme familial : quelques belles bavantes quand même en raison de la chaleur !!
1er Aout , retour au boulot , et 2 semaines que je me demande comment gérer... Finalement ca sera 1 sortie longue cap, quelques sorties vélo courtes (Charmette, Chamrousse, Portes, ...), 2 sorties natation en lac et une dernière fois Clémencières vélo enchainé par 20' cap à J-5... je gamberge un chouilla ces derniers jours : malgré les 5000 kms roulés depuis début Janvier, je suis un peu inquiet en raison de l'impasse sur la reconnaissance du parcours d'Embrun , de l'absence de cyclosportives, ainsi que le fait de ne pas avoir dépassé 120/130kms à l'entrainement ... Est ce que je ne vais pas manquer un peu de longueur pour revenir de l'Izoard dont le sommet est à 90kms de l'arrivée vélo ? bon de toute facon,c'est trop tard pour faire différemment, alors on verra bien !!
14 Aout, j'arrive sur place, rejoint par Isa et Claude , ma belle soeur et mon beau frère... il fait frais , anormalement frais pour la saison, j'ai juste le temps de monter la tente avant la pluie, et je m'apercois que j'ai été un brin optimiste coté tenue vélo : bref au dernier moment je décide d'enfiler un tee shirt technique manche courtes sous la tri fonction : c'est pas sexy mais bon ) avec les manchettes et un imper léger (de chez mon vendeur de rustine préféré) c'est le minimum syndical mais ca devrait le faire...
Mon objectif étant de finir , j'ai mémorisé les barrières horaires , et n'ai pas fait qu'un plan de marche indicatif : 1h15 en nat, 9h en vélo, 4h45 en course à pied, 15' pour les transitions... pour un temps qui devrait être compris entre 15h (si tt va bien) et 16h (si galère course à pied)...
Nuit sous la tente et sous la flotte à ruminer "s'il pleut demain matin, je reste dans mon duvet" : coup de bol à 4h30 , il fait frais (<10°c) mais la pluie a cessé... J'ingurgite un gateausport et un café , puis direction le parc à vélo , bien humide... mon pauvre vélo a passé la nuit sous la flotte...
Vu la fraicheur, j'enfile la combi assez rapidement, et prépare quelques affaires pour T1 ... En fait , les arbitres nous ont contraint à tout laisser dans la caisse jusqu'à la sortie de l'eau ; bref je pars rejoindre la Tortue en étant conscient de ne pas être super bien organisé, mais bon...
Dimanche 6h, départ de la nat, ayant rejoint la Tortue et le DIngo , on se met sur le coté droit (extérieur) au 1er tiers de la masse. Au coup de corne, je perds mes acolytes immédiatement... A ma grande surprise, je trouve très rapidement le bon rythme. De plus, malgré le temps couvert et le jour à peine levé, on y voit assez bien en fait... fin de la 1ère boucle en 32', je suis satisfait de mon placement initial qui fait que je me suis tout de suite trouvé dans un groupe de mon niveau , d'où peu de dépassements... j'aborde la seconde boucle sur le même rythme , privilégiant l'amplitude des mouvements (aller chercher loin devant, épaule hors de l'eau pour la glisse, sortir le bras loin derrière) à la fréquence...
Je sors de l'eau à peine essouflé , remonte en marchant , découvre un chrono (1H06) très au dela de mes espérences (y avait il vraiment 3800m ?)... La transition T1 est catastrophique, je passe 11' dans le parc sans m'en rendre compte, perdant tout le bénéfice de cette natation inespérée... Certes vu la météo j'ai décidé de me changer complètement (pas mis la tri fonction sous la combi) et de bien me sécher avant de décoller . Certes il me faut puiser au fond de ma caisse pour trouver mes gels et barres, et les placer ds la poche arrière...
Allez hop c'est parti pour le vélo. A peine lancé ds les premières pentes vers Réallon (500mD+), ma selle bouge et je suis obligé de sortir la trousse à outil... ggrrrr ... Il fait vraiment frisquet et j'apprécie les manchettes ! 1ere ascension très en dedans. Dans la descente sur Savine, un coureur est sorti ds un virage et est en train de se faire évacuer en hélico (ca refroidit). La boucle de 40km , avec retour à Embrun est effectuée en 1h45... Je continue à gérer le vélo ,ayant décidé de repousser le plus longtemps possible le moment où la fatigue s'installe et dérègle la machine, le tout en gardant un oeil sur la barrière horaire de l'Izoard qd même... Bref je fais la montée sur Guillestre tranquille, puis les gorges du Guil ou je fais gaffe de ne pas me faire "cartonner" par un arbitre trop zélé (globalement j'ai vu très peu de drafting sur Embrun). La montée de l'Izoard arrive, 15km pour 1100m de D+, on approche des 80 bornes de vélo et ca n'est plus aussi facile...
Je discute 2' avec Fulgurex/Jupette à Arvieux, avant d'attaquer les pentes les plus difficiles de l'ascension , la fameuse ligne droite annoncée ... les lacets qui suivent certes permettent de relancer un peu , mais mon compteur a pris une claque , ne dépassant plus les 10km/h, souvent proches des 8 à 9km/h.... Ma selle refait des siennes, et je dois de nouveau marquer un arrêt mécanique... Casse Déserte permet de se refaire une santé et les 2 derniers kilos sont de nouveau assez pentus...
J'arrive à l'Izoard à 12h15 (barrière horaire à 13h10) , il fait 4° ou 5° là-haut ; je récupère mon sac ravito perso (ai consommé toutes mes barres) mais n'y trouve pas le sandwich (resté ds la glacière sous la tente...). J'aurais bien mangé un saucisse-purée, mais ne trouve sur les tables que les trucs classiques ("ravito 10km") . Bref le ravito express effectué j'attaque la descente en ayant pris soin de mettre mon coupe vent...
Briancon, on a droit à un rayon de soleil bienfaiteur... par contre le vent
annoncé (30 à 40km/h en rafale) est bel et bien présent et on va se le taper toute la redescente sur Embrun....j'ai mémorisé les points diffciles restants : sur EMbrun , l'Izoard fait le travail de sappe, et les montées des Vrignauds, du Pallon et de Chalvet finissent le boulot ... un autre truc difficile et qui parait dérisoire c'est le 8km de 188km... en partant sur un IM, on est cablé sur 180km... et là qd tu comptes les kilos qui restent , tu oublies tjrs les 8 derniers qui sont terribles ) Le temps se couvre sérieusement ,et on frole les orages qui s'abattent sur l'Oisans, prenant quelques gouttes de temps à autres... la montée du Pallon est vraiment un très mauvais gag : 2kms tout droit à 12/15%.. je suis planté à 8km/h... les 30 kms suivants sont à peu près plats et je me prépare psychologiquement pour Chalvet (le juge de paix) en en gardant sous la pédale... En fait, je ne l'ai pas trouvé si difficile (12 à 13 km/h la plupart du temps) mais peut etre est ce la perspective de l'écurie qui m'a donné des ailes !!! Bref à ~16h me voilà revenu ds le parc à vélo (1H15 avant la barrière horaire) , temps vélo tout compris de 8h38 (dont 20' d'arrêt à mon compteur)...
T2 (6') plus court que T1 , je vire le tee shirt ,ne garde que la tri fonction,
et prends le coupe vent vélo light ds la poche au cas où... le parcours
comprends 2 boucles, et c'est loin d'être plat (400mD+ total)... courir au bord du lac, puis ds les rues piétonnes d'embrun est sympa en raison du très nombreux public...
je marche dès que ca monte, ne loupe aucun ravito, en profite pour marcher également 30', le reste du temps sur le premier tour j'arrive à maintenir un rythme de 10.5/11 km/h... bref je termine le 1er tour en 2h13 déjà ds le dur, et incapable que j'ai été de prendre un rythme de 10km/h. J'ai de plus en plus de mal à me ravitailler, payant certainement le prix d'une alimentation trop orientée sur les sucres rapides (boisson energetique, coca, ...) ... je sens que je pourrais aller plus vite, par contre, l'hypo n'est pas loin (ravito bloqué ds l'estomac, je ne peux plus rien manger et me force à boire du coca à chaque ravito) , donc j'aborde le second tour un peu moins vite (en moyenne 1' de plus à chaque kilo) histoire d'essayer de taper ds les lipides... Avant la cote Chamois, j'ai un coup de moins mental et je marche un bon km...Je commence à compter les kilos restants, parviens à courir ds les ruelles d'embrun malgré le faux plat. Au sommet, j'ai l'impression que je vais tout vomir... Ouf, ca bascule dans la descente...Je m'arrête une nouvelle fois pour une besoin urgent, moment que choisit le temps pour se gater gate franchement (km 28), on est pris sous un gros orage qui raffraichit sacrément l'atmosphère, le genre de conditions météo dont on se serait passé à ce stade de la course... je continue à pouvoir trottiner , seule issue de tte facon pour se réchauffer... on traverse la Durance pour aborder le retour vers Baratier, km 34, km 35, km36... le plus dur est fait, le profil restant étant désormais descendant/plat...
La nuit tombe doucement, sur la digue la foule des spectateurs a perdu de sa densité, la pluie a maintenant cessé, 39 ème kilomètre du marathon, j'ai laissé partir le coureur qui m'avait accompagné ces derniers kilomètres tant je veux être seul pour savourer... je shunte le dernier ravito au 40ème... parti à 6h ce matin, après les 3.8km de natation, les 188km de vélo et les 40kms de cap déjà parcourus, ces derniers kilomètres sont trop bons, la perspective de devenir finisher efface toute douleur aux gambettes... A proximité du parc à vélo , quelques spectateurs continuent depuis des heures à faire la Ola à tout les presque finishers : mon tour est arrivé .... "Allez Philippe" !!! Pour la cinq centième fois, je lève un pouce en signe de remerciement ... L'orage a couvert le sol de plusieurs cms d'eau, mais je ne prends plus le temps de chercher les endroits secs... A quelques centaines de mètres de l'arrivée, je repère la Tortue (13h28, douché et rhabillée) venue assister à mon arrivée (merci mon Pote) ; puis c'est la dernière ligne droite, enooooorme, instant d'émotion pour une petite larme, avec passage sous l'arche en 14h49, happy end ! cette fois je ne rêve pas même si c'est comme dans un rêve !! je suis finisher Embrun ! Raspoutine05 qui a entendu mon nom de la part du speaker revient sur la ligne d'arrivée, qu'il a franchi peu de temps devant moi , et nous partageons notre joie avec la Tortue !!
Je ne traine pas sur la ligne d'arrivée, j'ai bien pris l'eau, suis transit de froid, mes affaires dans le parc à vélo également ; ne trouvant pas Isa/Claude, je remonte au camping prendre une douche salutaire ... et un peu plus tard avaler une pizza... un peu décu de ne pas avoir attendu l'arrivée du Dingo, like a héro, ni d'être passé voir le papy à mon arrivée (à l'infirmerie) : trop froid et trop crevé...
Globalement les potos présents font carton plein : Outre le Dingo époustouflant qui termine au bout de la nuit, Tortue, Papy, Raspoutine, Ufoot, voilà autant de finishers ... Seule VB ne sera pas allée au bout, mettant le clignotant après le 1er semi : Virginie la revanche sera éclatante dans quelques mois
10 jours plus tard, je crois que je n'ai toujours pas réalisé : il y a encore 4 ou 5 ans, j'ai écrit ici même qu'Embrun , déjà un mythe pour moi à l'époque, n'était pas fait pour moi ; ca n'était pas de la fausse modestie, simplement du réalisme ; mon niveau en vélo était beaucoup trop médiocre il y a encore 2 ans pour me permettre une telle issue ; je nageais tout juste 25m en crawl et mon seul passé de cap constituait un bagage trop light pour oser penser au mythe.
Ceux qui étaient sur place disent ne pas m'avoir vu épuisé à l'arrivée ; à postériori, je me rends compte combien j'ai eu la chance de pouvoir gérer cette course pour , sans que ca soit facile (l'Izoard et le Palon furent très durs, idem pour le second semi), rester la plupart du temps du coté du plaisir... je me souviens ainsi avoir beaucoup plus souffert à certaines occasions en ultracap (trail ou route) et que cette gestion Embrun m'a permis d'en profiter un maximum...
Au final je fais mieux qu'espéré en natation et vélo ; avec 4h45 sur le marathon, je suis plutot sur la fourchette basse de prévision, mais le parcours n'est vraiment pas évident... et puis le chrono de tte facon passait après ; je pense que j'aurai tout simplement manqué d'humilité en tentant une course chrono sur un 1er Embrunman... un coup à finalement faire beaucoup plus mal sur marathon...
Néammoins, coté perf , il y avait moyen d'aller chercher les 14h , en gérant un peu moins le vélo que je l'ai fait, trop en dedans certainement sur les parties les plus roulantes, en améliorant les transitions et en étant à bloc sur le marathon , mais bon tout ca au détriment du plaisir que j'ai pris sur la plus grande partie de la course...
J'avais fait part dans les jours précédents Embrun de mon dilemme entre l'envie d'être déjà le jour J pour en découdre, et l'envie que ce projet de 2 ans puisse continuer encore un peu ; 10 jours plus tard, " Embrun... voilà, c'est fait" , comme dirait le Festnoz et il va falloir penser à la suite ; pas d'urgence , mais je dois dire que j'ignore totalement à ce jour de quoi demain sera fait... la seule certitude c'est que je ne me sentais pas assez fort ni mentalement, ni physiquement pour enchainer avec un truc genre UTMB dans la foulée
Kikourou étant en rade, j'ai un peu de mal à faire une synthèse précise du volume d'entrainement depuis le mois de Janvier , mais ca doit donner quelque chose comme :
- 150 kms de natation (65 heures)
- 5000 kms de vélo (230 heures)
- 500 kms de cap (45 heures)
Je ne prétends pas que c'est le volume à digérer pour terminer : certains ont terminé en en faisant beaucoup moins, et sans partir d'aussi loin. D'autres en ont fait plus, avec de vrais objectifs chronos.
Je ne saurai terminer ce récit sans dire un grand merci aux kikous présents le jour J, aux autres pour leurs encouragements à distance, à Isa/Claude pour leur présence et leur aide, 2 ans après l'UTMB, à mes collègues de club du Fontanil, plus particulièrement Rémy, notre président, et Romu qui a bien mérité d'être à Kona le 9 Octobre prochain!!
2 mois ont passé...Kikourou n'est pas redevenu totalement fonctionnel. J'ai décidé de ressortir de récit qui dormait sur un coin de mon ordi. Romu le pompier volant du Fontanil Tri a terminé Hawai.J'ai repris une licence tri pour la saison qui vient, convaincu que les 3 disciplines sont le meilleur compromis pour me permettre de faire face à mes vieilleries. Le Raid28 approche et les boussoles vont ressortir des tiroirs...
Photos empruntées à quelques kikoux qui se reconnaitront, ainsi qu'à Christophe Guiard (Site de l'Embrunman)
6 commentaires
Commentaire de Runfredo posté le 18-10-2010 à 09:56:00
Salut l'blueb,
Merci pour ton récit passionnant, je débute le tri cette année un peu pour les mêmes raisons que toi et je mesure à travers ton expérience toutes les étapes à franchir. En tout cas, bravo pour ton embrunman, c'est un véritable exploit.
Fred
Commentaire de raspoutine 05 posté le 18-10-2010 à 14:36:00
Un vrai plaisir que d'avoir vécu ce rendez-vous sportif à tes côtés, voire un privilège. Je n'ai pas oublié cet entraînement avec tes valeureux camarades du Fontanil. D'ailleurs, je l'évoque aussi dans mon propre cr. Des moments forts.
J'y avais alors découvert deux choses : outre mon propre chemin qui me restait a parcourir pour avoir une chance de terminer l'Embrunman, j'avais également perçu la classe, même le panache avec lesquels tu appréhendais la discipline. Alors, te voilà parvenu a ton objectif, ce n'est pas un hasard !
Félicitations et RESPECT.
En plus, tu nages à présent plus vite qu'un marsouin, 2 mn au km (j'ai bien lu ?), il va falloir songer à te ménager...
Encore bravo et merci pour ton cr, du direct live !
Commentaire de La Tortue posté le 18-10-2010 à 21:39:00
qu'est ce que tu es beau en "orange" !
c'est bien cette panne de kikourou, ça permet de revivre de grands moments qui paraissent déjà si lointains....
encore mille bravos ! ton finish m'a vraiment apporté une joie immense
Commentaire de laurent05 posté le 19-10-2010 à 11:08:00
bravo pour ta course
ça donne vraiment envie
a+
laurent
Commentaire de la buse de Noyarey posté le 21-10-2010 à 19:03:00
Encore bravo Philippe mais t'aurais quand meme pu mettre la plaque pour la photo dans l'Izoard , la ça fait un peu cyclo
Commentaire de DJ Gombert posté le 10-11-2010 à 08:42:00
Que le temps passe vite ... je me vois encore te féliciter pour ton UTMB, c'est que sur le fond les choses sont moins difficiles qu'elles ni paraissent.
Très belle reconversion au triathlon, et authentique exploit car ce 15 août, le temps était exécrable. J'ai pensez à vous (toi et Didier) quand la neige tombait sur la crête de Dormillouse, et quand nous sommes rentrés le soir sous les trombes d'eau à Embrum.
Dans les derniers défis, il ne nous reste plus qu'à nous rencontrer ;-)
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