Bonjour à toutes et à tous.

Il y a un an, alors que je regardais le départ du "Tour" à Monaco je me disais, "tiens je ferai bien La Marmotte l'an prochain. "La Marmotte" pour les cyclosportifs, c'est comme participer au 100km de Millau pour un coureur à pied. C'est une épreuve mythique. 177km, 5000m de D+, 4 cols à franchir, le Glandon (1924m), le Télégraphe (1570m), le Galibier (2642m), le Lautaret (2057m) et pour finir l'ascension de l'Alpe d'Huez (1880m) avec ses fameux 21 virages.

Le 3 juillet 2010, à 7H30, une semaine après avoir participé au marathon du Mt Blanc avec Natou, je prends donc le départ de cette cyclosportive. Nous sommes environ 7500 cyclistes sur la ligne de départ. Des italiens, des espagnols, des danois, des allemands, des hollandais, des belges, enfin bref toute l'europe, voir plus, est là.  Il fait beau au départ de Bourg d'Oisans (38) et je sais que la journée va être chaude. Je suis serein, je ne suis pas là pour faire un chrono, mais juste pour participer. Terminer cette belle course.

Après 10km de plat, les choses sérieuses commencent par 20km de "grimpette" pour arriver au col du Glandon. Je suis émerveillé, des paysages de haute montagne fantastiques. Que du bonheur. J'assure, mes jambes "tournent" bien. Je suis prudent dans la descente, car nous sommes encore nombreux et la route est étroite. Il y a quelques chutes. Dommage de terminer la course ici. Une petite portion de plat dans la Vallée de la Maurienne et c'est reparti pour 12km d'ascension dans le col du Télégraphe. Je gère, car après il y a le col du Galibier. 4ème plus haut col français. 18km de montée à 7% avec des passages à 12%. La fin du col est difficile. De part et d'autres de la route, à certains endroits, il y a je pense au moins 1m50 de neige. Natou est là, je suis content de la voir. La fatigue se fait sentir, mais là je pars pour une belle descente d'environ 39km, je vais pouvoir me refaire une santé. Descente technique dans les premiers km, quelques faux plats montants et toujours beaucoup de soleil. J'arrive à Bourg d'Oisans. J'ai déjà un peu plus de 160km dans les jambes en 7H30. "J'attaque" l'ultime difficulté de la journée, la montée de l'Alpe d'Huez, 14km, des passages à 14%. Impressionnant il y a du monde partout, c'est comme au Tour de France. La montée est sur un versant sud, donc plein soleil. Ca va être dur. Des cyclistes s'arrêtent pour trouver un peu de repos à l'ombre, d'autres marchent. A deux reprises je m'arrêtent pour m'asperger avec de l'eau qui coule le long des parois rocheuses. Je vais jusqu'à me mettre sous un torrent pour me rafraîchir, car je sens le coup de chaud arriver. Je lève les yeux, dur dur, j'apercois les coureurs qui me précèdent dans les virages. Combien il va me falloir de temps pour être au même endroit??? Je porte ma croix, j'ai envie de m'arrêter, m'allonger. Maintenant c'est la tête qui me fait avancer. A 5km de l'arrivée, une voiture me double, quelqu'un m'encourage, c'est Natou!!! Je suis content de la voir, même si celà ne ce voit pas sur mon visage.  Il ne faut rien lâcher. A quelques centaines de mètres de l'arrivée, Natou est sur le bord de la route, elle coure à mes côtés. Voilà la ligne d'arrivée est là. 9H05mn de course et la cerise sur le gâteau, j'obtiens le "Brevet d'Or." dans ma catégorie d'âge (40/49). Je termine au scratch, 1724ème sur 5206 coureurs. Voilà, je suis heureux tout simplement. J'aime l'endurance. A vélo, en triathlon, en course à pied. Que longue soit ma vie... avec toi Natou. 

Ciao ciao. Mickaël.