Récit de la course : Trail des 3 Rocs 2010, par mic31

L'auteur : mic31

La course : Trail des 3 Rocs

Date : 13/5/2010

Lieu : St Antonin Noble Val (Tarn-et-Garonne)

Affichage : 2860 vues

Distance : 38km

Matos : Plaisir

Objectif : Se défoncer

4 commentaires

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Le récit

 

Trail des Trois Rocs


Retour aux Trois Rocs, après la découverte de ce fabuleux trail en 2007 et un parcours plus éprouvant en 2008, trop peu de temps après l'Ultra Trans Aubrac.

Je suis motivé pour les points du challenge et parce que je sais que ce parcours va m'éclater, mais les jours précédents sont difficiles, dignes d'un Francis31 ;-)
En effet j'ai mal au dos, à un orteil, à une cheville et surtout je me sens balloné avec des problèmes gastriques. Je ne me présente donc pas au mieux de ma forme.

J'arrive le mercredi soir, invité par Michel, organisateur et trailer passionné.

Mais ça commence mal, alors que je me suis arrêté dans les rues de St Antonin, un fourgon recule dans ma pauvre 306. Je descends pour une explication calme, affaire à régler plus tard.

Je retrouve Michel avec qui on va voir ses potes du foot qui l'aident dans l'orga, pour boire un Ricard, dose 3ème mi-temps. Ensuite on se fait un bon resto avec son frère ainsi que Rémy et Pierre Laurent.
Le bon repas que l'on partage ne les empêchera pas de gagner le relais le lendemain.
Pour en finir avec la diététique, on a droit à une part de gâteau au chocolat chez Michel pour fêter l'anniversaire de sa fille. Nous voilà prêts pour la course.



Après un court et bon sommeil, me voila au départ. Le ciel est couvert, il fait humide et mes divers problèmes semblent avoir disparu.
Je m'échauffe pour partir dans les premiers afin d'éviter le traditionnel bouchon de l'échelle. Les photos en course sont de Romain, car j'étais parti dans l'optique d'être rapide et performant, donc sans appareil.



Je marche dans les premières côtes car je sais que ça va être long et qu'il faut garder des forces pour plus tard, surtout que j'aimerais bien finir assez fort comme en 2007.
La première boucle est assez roulante, jolie comme dans mes souvenirs et délicate aussi sur les dalles mouillées qui longent la paroi d'une falaise. J'y passe au ralenti, très prudent.
Le coureur qui me suit me dit "Il faudrait pas faire comme à St Juery". Voila quelqu'un qui connait mon blog et qui a vu la chute que j'avais fait là bas. D'ailleurs je vais jouer au yoyo avec lui tout le long de la course, moi plus rapide en montée et repris par la suite. On verra ça.



Photo Rémy - Running Mag
Mais je pense que pris au jeu avec les coureurs du relais, j'ai quand même été un peu vite sur cette première partie. D'autant plus qu'un relayeur me double et qu'un coureur me dit "C'est le frère de Jallabert, ils le font en relais". Je verrais sur la classement que ce n'était pas son frère, mais que c'était bien son relais. Et donc, je me tire un peu la bourre avec lui, manière de me dire que j'ai battu Jallabert. Ce n'est que sur la descente sur St Antonin qu'il prendra de l'avance.
Je finis cette boucle en 1h23 pour 15km, juste un stop rapide pour refaire le niveau du bidon, prendre un tuc et je repars.






La deuxième partie commence par une partie plate avant d'attaquer une belle côte, un monotrace terreux qui nous mène en haut des gorges de l'Aveyron. Je monte pas mal, mais je suis dépassé par deux ou trois coureurs.
La descente qui suit est désespérante : c'est un chemin assez large composé de rochers bien lisses et humides. Autant courir sur du savon...
Du coup je descends très lentement, seule méthode pour ne pas glisser. Je suis doublé par deux relayeurs mais ça me fout un coup au moral. Je me dis que si je suis aussi lent dans les autres descentes, je vais perdre un temps fou et que j'ai intérêt à être fort en montée pour compenser.
Après course, j'apprendrais en parlant avec les vainqueurs indiduels et relais que eux aussi étaient passés ici prudemment.
Dans la montée qui suit, je décide donc d'accélérer un peu le tempo. Je ne me rapelle pas de tout le parcours, mais à part quelques faux plats pénibles ce tracé est un véritable régal : beaucoup de monotraces qui montent, descendent, serpentent dans les bois ou bien à découvert avec des vues grandioses sur les gorges de l'Aveyron. Plusieurs fois pendant ma course alors que je prennais beaucoup de plaisir j'ai pensé "Ici c'est l'essence du trail".
La descente suivante me rassure, elle zigzague sur une sorte de gravier, l'adhérence est très bonne et je descends vite , suivi par le "yoyo" qui est revenu.






On fait une partie roulante ensemble, c'est plus facile d'être à deux. On traverse une immense passerelle sur des planches très glissantes, heureusement avec de bonnes rambardes de chaque côté. Mais bien haut au dessus de l'eau, pas très à l'aise, je passe lentement.
Au ravito qui suit, je fais une petite halte , le temps de boire un coca et de remplir le bidon. Le "yoyo" a pris de l'avance et s'éloigne peu à peu.
Je vis là une partie où je suis un peu moins bien. Pas sûr d'avoir totalement récupéré de la Salvetat, je dois me forcer pour relancer et ne pas trop ralentir, la fatigue se faisant sentir.
Me voilà dans une nouvelle partie superbe, un petit sentier qui serpente au milieu des bois et de la mousse. Je ne vais pas super vite mais je me régale. Un pas plus rapide derrière moi, je me serre pour laisser passer. C'est un relayeur qui me double et qui en passant me glisse " C'est super ce que tu fais en individuel, chapeau !"
Ca me fait très plaisir et surtout ça me fait l'effet d'un gel, je sens mes forces revenir et je m'accroche pour suivre autant que je peux.
On attaque une énorme montée, un gros mur comme je les aime. Au loin je vois le yoyo et deux relayeurs. La montée est longue et je suis efficace, arrivé en haut j'ai repris du terrain sur eux.








On parcourt un petit bout de route avec encore de superbes vues sur la vallée. Et puis on finit par arriver dans la grotte dont Michel m'avait tant parlé : c'est un très joli passage au milieu d'une grotte qui a été équipée par les spéléos afin qu'elle soit éclairée. Il y a aussi quelques enfants qui nous guident afin d'éviter les rochers très glissants. Je prends un peu le temps de regarder cette immensité, je sens encore une fois une vague d'émotion, il est temps de continuer.







La sortie de la grotte m'a été annoncée très technique et elle l'est : le passage est taillé dans la roche, très humide et glissant, mais heureusement les spéléos ont installé de nombreuses cordes et nous assurent autant qu'ils nous rassurent. Je suis très lent dans cette descente et vraiment bien aidé par les bénévoles présents.

La suite est aussi fabuleuse, grosse descente piégeuse dans les bois, bien humide, puis traversée d'une cascade, à nouveau sécurisée par des cordes.

En étant prudent et en s'accrochant aux buis quand il le faut, ça passe bien.



Arrivé en bas, la pause horizontale est de courte durée et après la traversée du tunnel sur la route on attaque la fameuse montée de Ouf. Me voici en terrain connu et déjà parcouru.
Devant moi trois coureurs et autant pas loin derrière, il est temps de se défoncer. Je fais une grosse montée, les mains sur les cuisses ou me hissant grâce à la corde métallique qui longe la paroi.
Je reviens sur les trois coureurs et les passe les uns après les autres, la forme est là. Beaucoup de plaisir dans cette grosse montée et arrivé en haut, sur la partie plus plane, je rejoins le "yoyo". Il me reconnait, me sourit et me dit qu'il a des crampes, je le passe et on attaque ensemble la splendide descente en lacets, après avoir passé un relayeur.
On dévale le sentier qui est très bon, même si il faut rester prudent. Les lacets s'enchaînent , le yoyo toujours juste derrière moi. On rejoint le bas et les berges de la rivière. Toujours en forme, j'envoie pas mal sur ces parties planes. Je n'entends plus rien derrière moi et je reprends ici deux autres coureurs.
Une dernière côte puis c'est le dernier kilomètre sur route. Je dépasse Jean Christophe de Portet qui m'avait passé plus tôt, il sourit aussi et me dit "Je m'accroche !". Mais au loin devant je vois encore un autre coureur et j'accélère donc un peu. Final grandiose, j'ai bien géré mon affaire. Je ratrappe et dépose ce dernier coureur avant d'arriver en ville et d'en terminer, à fond.
Je finis ces 38km pour 1700md en 20ème position, en 4h02'53" quand l'estimateur de performances me donnait 4h15. Pour une fois, je l'ai fait mentir.

Après quelques étirements et une bonne douche, je rejoins la salle du repas et de l'apéro. On sait recevoir ici.


Je partage l'apéro puis le repas avec Julien et les blagnacais. Il a fait une belle course pour finir 8ème , il repasse devant moi au classement du challenge.


Au final, encore une course fabuleuse que cette édition des Trois Rocs. J'en avais un grand souvenir et les sentiers comme les paysages m'ont conforté dans l'idée que c'est un des plus beaux trails que je connaisse.

C'est vraiment très joli, même sous un ciel gris, et le parcours est vraiment costaud, un régal pour qui cherche plus qu'une course nature roulante.

Je l'ai pensé et déjà écrit, les Trois Rocs c'est l'essence du trail.

Nota : bien que Michel m'ait invité au resto et chez lui, il ne m'a pas acheté, je portais déjà ce regard sur le parcours quand je n'en connaissais pas l'organisateur, en 2007.

4 commentaires

Commentaire de domi81 posté le 16-05-2010 à 17:19:00

pas évident de repartir au combat après le 50 bornes de la salvetat mais tu as vraiment assurer !
belle perf, félicitations !

Commentaire de Berty09 posté le 16-05-2010 à 22:24:00

Bravo Michel, tu finis super bien! Repose toi bien et bonne suite.

Commentaire de laulau posté le 18-05-2010 à 13:36:00

Très belle course Michel sur un tracé encore plus technique que l'an dernier.
Tu as raison, ce trail, à tout point de vue, est un must dans le grand sud-ouest et même plus.

Commentaire de Ben64 posté le 26-05-2010 à 22:09:00

Merci Michel,
Grâce à ton beau récit, tu viens de me convaincre de le faire l'année prochaine. Ta description du paysage, les photos de Romain, et ta vision du parcours dont tu en fais l'essence du trail... N'en jetez plus, je viens!
Bon courage pour le challenge

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