L'auteur : galopa
La course : Marathon de Clermont-Ferrand
Date : 2/5/2010
Lieu : Clermont Ferrand (Puy-de-Dôme)
Affichage : 1221 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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2010 Marathon de CLERMONT FERRAND
Date: 02 mai 2010
Lieu: Clermont Ferrand (63, puy de dôme)
Temps: 12°c, très nuageux, faible vent mais de face en fin de parcours. (Conditions presque idéales)
Parcours: Une grande boucle avec 2 principales difficultés (un long faux plat montant sur les 8 premiers km et du 33ème au 39ème sur succession de montée par palier).
Ma Préparation:
J'ai suivi une préparation sur 10 semaines avec 2 courses de préparation, que j'ai couru avec le frein à main. Mon seul objectif était d'aligner 10 semaines constructives pour aborder mon premier marathon dans de bonnes dispositions (voir mon blog pour plus de détails).
Je n'ai pas suivi un plan spécialement mais je me suis inspiré de plusieurs plans. J'ai fais ma petite sauce en respectant l'esprit et en tenant compte du fait que je fais des horaires de travail qui m'entraînent une pré-fatigue (poste en 3x8) donc j'ai très vite compris que faire des séances longues en y incorporant une allure marathon était de trop pour moi. J'ai aussi allégé tous les week end pour ne pas trop empiéter ma vie familiale.
Mon objectif initial:
Réaliser environ 02h45 est mon objectif. Je me base par rapport aux 10km que j'ai fais il y a presque 1 an et sachant que j'ai progressé depuis, je suis très optimiste sur mes calculs de temps. Pas d'expérience de semi ni de marathon mais 2 long trail de 60km et un 50km sur route vallonnée. Donc je ne suis pas dans la totale inconnu sur certain paramètres de course.
Quelques minutes avant la course:
Je sens dès mon réveil que je suis en forme. J'ai super bien dormi.
Petit échauffement de 3km très cool puis une question me taraude l'esprit. Est ce que je prends de l'eau avec moi ?
En effet, les ravitaillements sont par rapport à mon allure tout les 20 min avec principalement que des gobelets plastiques sans petites bouteilles d'eau sauf à 2 endroits (je me suis renseigné avant la course). Je regarde autour de moi, mais environ que 1/4 des participants prennent de l'eau sur eux. Je fais plusieurs aller retour à ma voiture et je décide finalement de m'alourdir d'un kg. C'est un handicap en début de course mais peut être un avantage au final me dis je. Je me rends bien compte que suis vraiment un bleu pour mon premier marathon.
Ma course:
Je me place sur la ligne de départ et les fauves sont lachés.
Copyright WebSport.tv
Départ au 8ème km:
2 pointures partent comme des fous (James Theuri qui a fait 02h10min au marathon de paris 2009 et Hafnaoui Nordine le tenant du titre en 02h25min).
Derrière un groupe de 8 unités se forme dont je prends la queue.
Je passe le premier km en 03min55s
Je suis toujours le groupe dont certain commence déjà à ne plus vouloir ...suivre. Je passe le deuxième km toujours dans la même allure de 03min55s/km et je commence à boire un peu (au fait les 2 premiers je ne les vois plus).
Moi mon allure cible de début de marathon est env 03min51s/km. J'ai déjà 8 secondes de retard. Ni une ni deux je prends l'énorme risque de partir seul à l'allure que mon corps s'est préparé à l'entrainement. Donc je prends la tête du groupe et petit à petit un écart se creuse. Cela ne me ressemble pas de prendre des risques en début de course mais bon j'ai confiance en moi.
On est sur une rampe montante et il reste encore 5 km de montée. Arrivé en haut, je sens que le petit groupe qui me suis n'est pas loin.
Du 8ème au semi:
Dès le début des 5km de descente qui suivent, je garde le même rythme et je ne vais pas plus vite. Hors tout le groupe derrière moi me recolle en fin de descente à 10 mètres derrière environ. Certain vont payer chers leur accélération un peu plus loin.
Maintenant, on est au 13ème km et se profile des belles lignes droites. J'ai sauté les 2 premiers ravitaillements car je l'ai sur moi, et j'ai bu bien plus que ceux qui attente chaque ravitaillement pour le faire. C'est tout bon pour moi.
Les sensations sont très bonne. Pourvu que cela dure. Cela fait 10km que je fais seul. Je m'en lasse pas car je ne suis pas vraiment seul. En effet, J'ai bloqué volontairement ma montre GPS sur la vue Partener Virtuel que j'ai programmé à mon allure de début de marathon.
Par exemple sur la photo ci jointe, j'ai une seconde d'avance sur l'allure cible de mon partenaire.
Je cours donc contre ma montre (que je maîtrise de plus en plus pour gérer les erreurs potentiels du GPS, mais je ferai un article complet sur mon blog), c'est ludique et pas de prise de tête dans les calculs au fil des km. Depuis le début du marathon je regarde ma montre toutes les 20s pour être dans un tempo linéaire.
Sinon, une moto me devance pour signaler ma présence au bénévoles qui bloquent la circulation. De temps en temps le pilote vient à ma hauteur, discute un peu avec moi, c'est sympa.Un petit passage dans un chemin avec un peu d'eau au km 19.
Je passe le semi en un peu moins de 01h22min c'est la seule fois de la course que j'ai regardé le chrono de ma montre car je préfère revenir sur le partener virtuel pour gérer ma course.
Je me sens très bien physiquement, légèrement marqué par l'effort mais c'est très supportable. Au grès d'un virage à angle droit, j'ai vu que derrière moi cela s'est bien décanté mais 1 gars n'est pas très loin à une centaine de mètre.
Du semi au 33ème km:
J'attaque la longue ligne droite de plus de 3km que j'ai redouté pour le possible vent, et là rien. OUF. Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, un VTT arrive à ma hauteur et me dit que je suis 2ème de la course. Je suis très surpris mais j'apprendrais ensuite que Theuri a fait une course de récupération et aussi de lièvre de luxe en réalisant le semi en 1h09min et a ensuite arrêté sa journée de récup....sans commentaire.
Moi je cours d'abord pour faire un temps de 02h45min, mais si je suis bien classé voir sur le podium je prends aussi. Mais mon principal souci est de maintenir l'allure. Jusqu'au 30ème km cela se passe bien.
Mais des petits signes me font dire que la suite ne va pas être facile. En effet sur chaque petit passage par dessus un pont, je sens les jambes se durcir un peu. A partir de ce moment là un VTT vient à ma hauteur et m'escorte en me tenant compagnie. C'est plutôt sympa, et il seront 4 à 5 VTT au fil des km à jongler entre moi et mes poursuivants. Cela donne un peu d'animation pour affronter le final.
Du 33ème au 40ème km:
On attaque par les longues petits cotes du final dans Gerzat d'abord, et là il m'est impossible de maintenir l'allure de course. Je m'en doutais que j'allais pas être à la fête.
Les cuisses commencent à durcir et je réduis l'allure de 10s par km environ.
Je l'avais prévu dans mon plan de course donc je ne panique pas. Une fois cette première difficulté passé, je me dis que ce n'est que l'entrée mais que le plat principal va bientôt arriver.
Km 35 encore un long faux plat montant pour passer sur un pont, les cuisses deviennent de plus en plus dur dans la montée. Mais j'arrive à reprendre un bon rythme sur la petite portion plate avant la dernière difficulté.
Dernière difficulté de la course du km 37 à 39 une longue montée sinueuse dans Cebazat. A ce moment là du marathon, mon rythme en côte s'effondre (monter les côtes rapidement c'est mon point faible). Je ralenti fortement, je perds 20-25s par km.
Pour couronner le tout, je vois fréquement un gars en VTT, qui me devance, se retourner derrière. J'ai très vite compris qu'un gars revient sur moi. Et à 500 mètres du sommet il me double (peu après le km39) Il a des cuisses énormes et après la course j'apprends que c'est un cycliste reconverti.
Je m'étais préparé à ce scénario sur cette montée donc je ne panique pas, et je tente avec réussite de limiter la casse et de le suivre à distance, je deviens donc 3ème de la course. En fin de côte, je jete un coup d'oeil derrière pour faire un état des lieux et là, surprise énorme un gars est derrière à 10 mètres donc à 2 secondes de moi.
Cela va être chaud pour le podium on est 3 pour 2 places en 30s secondes d'écart.
J'image le gars derrière moi qui revient de très très loin (de 2-3 min de moi puis maintenant à 2s) avoir un sentiment légitime qu'il va me croquer et que cela doit le booster à 2km de l'arrivée. Les pronostics des suiveurs VTT ne sont pas en ma faveur j'imagine.
Mais je me dis qu'il va falloir qu'il soit très fort, car après mon point faible en montée arrive mon point fort, la descente suivi d'un plat, et l'expérience du trail m'a toujours prouvé que je pouvais enchainer une descente très rapide tout en étant dans le dur en début de descente car je récupère très rapidement. J'ai extrèmement confiance en moi à ce moment de là course.
Je m'accroche à cette idée que je suis meilleur que mon suiveur pour le final, sans certitudes à 100%. Et ce qui me réconforte c'est que je rattrappe le gars devant moi. De 100 mètres d'avance je reviens à 40 mètres de lui à l'entame du dernier km plat.
C'est chaud pour tous les trois car on se tiens en 15s maintenant (c'est surtout celui devant moi qui a cédé du terrain).
Tout est possible. Là c'est le fameux mental qui fait avancer les jambes. Le suspense est à son paroxysme. Les nombreux VTT doivent se régaler de ce final.
Le deuxième de la course ré accélère, moi à 10s derrière j'accélère aussi mais pas plus vite que lui pour l'instant. Derrière moi, ça accélère aussi. Plus que 600m de course, un VTT que je connais m'indique que le gars derrière commence à coincer, je le comprends car moi aussi je commence à avoir du mal à maintenir l'allure mais je serre les dents. Devant moi, il coince aussi un peu.
Plus que 200m. Cette fois le 4ème décroche légèrement, moi je n'ai pas les ressources d'aller plus vite que le 2ème et je maintien l'allure.
Les positions sont confirmées au passage de la ligne, je n'ai même pas eu le temps de savourer la dernière ligne droite car j'avais l'esprit très concentré. Si tôt passé la ligne, le 2ème s'écroule par terre et moi je reste debout mais me courbe sur mes cuisses marqué par ce final digne d'un 10km. Le 4 ème, déçu de sa place, me confit qu'il avait fait 4ème l'an dernier mais qu'il a battu son record aujourd'hui ce qui le console.
Je termine donc en 02h46min08s.
Conclusion:
Une préparation marathon est une vrai aventure, une petite tranche de vie sportive. J'ai eu la chance d'être en bonne forme tout au long de cette aventure. Avec le recul, je pense que j'aurai peut être dû rajouter des séances de vitesse en cote.
Concernant la course, je pense ne pas avoir commis d'erreur pour mon premier marathon. J'ai bien fait de prendre de l'eau avec moi. J'ai bu environ 1,5L sur la course + 5 gels qui m'ont fait un bien fou (merci à une connaissance de travail qui m'a donné le 5ème gels sur la fin du parcours).
Concernant le parcours, c'est sympa de traverser les centres villes mais c'est beaucoup moins sympa de faire des cotes pour y accéder. Je n'ai pas eu de pb de repérage du parcours et je me suis senti en sécurité tout le long.
Concernant l'organisation, je remercie la SNCF (pour une fois) d'avoir pris les frais d'organisation à sa charge pour permettre au secours populaire de partir avec les bénéfices de l'organisation pour envoyer des enfants en vacances.
Concernant mon résultat je suis dans mon objectif et j'en suis très heureux.
Concernant le classement, je suis content d'être sur la boite, mais je relativise car au marathon de Paris j'aurai fini 250ème.
Mon coup chapeaux ira au 2 non voyants qui ont fait la course jusqu'au bout et ils m'ont donnés une belle leçon de courage.
MON BLOG http://galopa.over-blog.com/ (avec le détail de mes entrainements)
3 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 05-05-2010 à 14:07:00
La GRANDE CLASSE pour un premier marathon, quel potentiel!!!
Ton récit m'a tenu en haleine, BRAVO et merci.
Commentaire de Fredy posté le 05-05-2010 à 17:19:00
Bravo Fabrice, tu signes une très belle place pour ton premier marathon. C'est quoi ta prochaîne aventure ?
Commentaire de hérisson posté le 05-05-2010 à 23:17:00
quel suspense ! et sans doute encore une bonne marge de progression pour les prochains ; tiens-nous au courant et merci pour ce Cr haletant !
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