L'auteur : sonicronan
La course : 6666 Occitane
Date : 23/4/2010
Lieu : Vailhan (Hérault)
Affichage : 2436 vues
Distance : 118km
Objectif : Pas d'objectif
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La 6666Occitane....
Dès que j'ai vu les 1ères photos sur le site, j'ai su que cette course allait me plaire.
Depuis le GRR 2009, je me sens prêt à avaler des bornes.
17 Avril, direction Bédarieux pour passer une semaine en famille dans ce joli coin, dans un gîte au milieu de vignobles.
Au cours d'une des randos, je croise un homme avec une casquette rouge vissée sur sa tête. Je m'attarde 2 secondes pour regarder de plus près, ...c'est un kikoureur... dans le coin... hummmm... "Vous ne seriez pas là pour l'Occitane par hasard?" et me voilà parti à discuter avec un kikoureur que je ne connaissais pas. Ce que je ne savais pas c'est que j'allais même faire mes derniers kms de course en sa compagnie, grâce à lui, à un bon rythme.
Vendredi midi : L'ami Pierrot me rejoint avec Chabidou. Il a l'air en forme. Le physique ne couine pas trop, mais la prépa est un peu légère.
Vendredi AM : On accompagne Chabidou (bénévole) jusqu'à Vailhan pour le retrait des dossards. On arrive un peu tôt, il n'y a pas grand monde. Plus qu'une petite sieste et un bon plat de pâtes et on sera prêt pour l'aventure.
Vendredi Soir (place de Vailhan): Je commence à croiser du monde, Clierzou que j'ai connu sur le GRP (on était ouvreur tous les 2). Je revois Mr"gmtrail49" que j'avais croisé quelques jours plus tôt. La famille et un collègue de boulot sont au départ, ça commence à sentir bon. Je discute avec Pascal et Valérie un couple d'amis qui vont faire tous les 2 l'intégrale. C'est beau ! Ils ont l'air en forme. Ce sont des habitués. Un rapide sondage avant le départ nous montre qu'il n'y a environ qu'une dizaine de coureurs qui n'ont jamais faits d'ultra de plus de 100 kms. A ce moment, ça va, mais Il n'empêche qu'une légère angoisse me fait faire un rapide aller-retour aux toilettes 2 minutes avant le départ. Antoine nous fait un rapide briefing et d'après ce que je comprends (entends, car je suis un peu dissipé de nature), il ne faut pas partir trop vite et en garder sur la patte pour la partie "Caroux". Ca me paraît être un sage conseil, mais j'ai des fois du mal avec les mises en application.
21h: Boum ! Ca part avec la musique de .... des années 80. Le peloton va se dérouler rapidement sur quelques centaines de mètres de bitume. Je croise la famille,... « C’est la fête ! ». Le 1er sentier en montée arrive rapidement, et je décide de courir "un peu". Au bout de quelques kms, je me retrouve à courir avec Pascal, on discute, mais tous les 2, on trouve que ça va vite. Je regarde le cardio (juste un petit coup d'oeil de 3 fois rien) - 170 bpms
- Ouille !..."Faut vraiment que j'arrête de regarder ces conneries". C'est comme le JT du 20H moins tu le regardes, plus le monde va bien. Moi, c'est pareil.. N'empêche que je fais pas le malin. Je ralentis un peu.
Dans une descente en forêt, je distance légèrement Pascal et m'embarque tout droit en descente, alors qu'il y avait une belle intersection... Au bout de 1 ou 2 minutes, je vois 4 frontales en face de moi. Zut ! Demi-tour.
Du coup, j'arrive au ravito derrière Pascal. L'ambiance est bonne. Orchestre. Batterie, plein de monde. Chabidou est là avec la Caméra, ch'uis un peu perdu. Ca va, seul hic, j'ai quelques crampes de bide, du coup je me ravitaille liquide et fruits uniquement. Je repars assez vite.
Section Faugères-Lamalou : Au bout de quelques minutes, j'ai l'impression d'être dans ma course et que je vais prendre tranquillement mon rythme. Le bide semble se stabiliser, avec la boisson énergétique coupé à l'eau pure, ça devrait aller. Les chemins en mono trace et les sentiers larges se succèdent, c'est vraiment plaisant de courir ici. Le sommet du tantajo est superbe. Une belle grande vue sur Bédarieux (me semble t'il). Pose Photos.
Je repars et me régale. Les sentiers près de la Coquillade sont roulants et sympas, notamment la descente vers le Moucaïrol. L'arrivée sur Lamalou est plus bitumeuse (sic).
Mr Guillon a tellement bien fait les choses, qu'il a mis des mousses sur les arbres pour pas qu'on se fasse mal.
Section Lamalou-Colombières : Ravito de Lamalou. Chabidou est encore là. Je pense à elle en me disant qu'elle ferait mieux de dormir que de me suivre (ou suivre Pierrot uniquement of course). Elle m'informe que Pierrot n'est pas loin derrière et qu'il gère, mais le Satané bide le taraude aussi. Je me ravitaille vite ne discute pas trop. Il y a un peu de monde, je fais mon sauvage. Par contre, les sympathiques bénévoles me proposent une soupe... "Génial !" Ça va me sauver.. car ça ..ça passe toujours avec plein de vermicelle. Je repars vite, car je sais que la Caroux démarre et j'aimerais arriver pas trop tard à la mi-course.
Cette section se passe bien, les sentiers deviennent plus caillouteux et plus cassants. Je me sens bien. Je ressens les mêmes sensations qu'à la Réunion quelques mois plus tôt... pourvu que ça dure. La descente est très cassante. Je n'arrive quasiment pas à courir. Je me fais par contre doubler par un coureur... Je suis épaté par sa vitesse de descente. J'arrive enfin à Colombières. Je suis content d'y être. Tout de suite, quelqu'un vient s'occuper de moi. Je récupère mon sac, mange et discute avec 2 bénévoles. Ca sent la fin de la nuit. Je prends mon temps, et me change (t-shirt+NOK-chaussures + NOK-chaussettes + NOK). Côté bouffe, c'est toujours moyen, mais les fruits secs semblent passer. Je vais continuer à l'eau pure et côté gel.. vu que j'en ai mangé qu'un seul : "ça ira".
Section Colombières-Mons : Je pars en manches courtes et garde la frontale allumée un petit quart d'heure. Je sais qu'un gros morceau m'attend. Je monte tranquillement et profite du paysage. Cette partie fut ma préférée. L'arrivée du jour, les paysages de plus en plus sauvages, rocailleux, les ruisseaux, les vieilles bâtisses.
Il fait bon, c'est vraiment super agréable. J'en profite pour enregistrer un petit message pour ma fille qui a 6 ans. Je pense très fort à elle. L'arrivée sur les hauteurs du Caroux est fabuleuse. Il fait bon.
Chose marrante : J'ai toujours devant moi, le coureur qui m'a doublé à fond. Je le rattrape et le double au sommet, juste avant la descente. Au bout de 10 minutes... il me double de nouveau. Cette seconde "grosse descente" est très difficile. Encore beaucoup de cailloux. Les pieds chauffent... les cuisses aussi. Je ne vais quasiment pas arriver à courir correctement dans cette descente.
Section Mons-Olargues : Ravito de Mons. Grosse surprise, j'ai super faim, du coup, je me régale, sandwich jambon + chocolat + .... Le moral est bon, mais un gros morceau m’attend. Je sais que je vais devoir aller lentement, pour pouvoir gérer cette montée. Elle se passe bien. Elle est longue (en 2 morceaux), mais ça va. Il commence à faire chaud.
(encore une auto-photo !)
Les paysages sont toujours aussi sauvages. C'est encore très minéral, avec des ruisseaux. Toujours du mono trace, très caillouteux. Les sections planes font plaisir, les sous-bois aussi. On est au frais.
J'arrive toujours à bien relancer.
La descente sur Olargues depuis tout là haut, démarre par une partie "dré dans le pentu" sur une section herbeuse. Hé bien.. c'est pas pire que les sentiers avec plein de gros cailloux. Du coup, on rejoint vite un sentier et je suis content d'enfin pouvoir courir facilement sur un sentier en descente.
L'arrivée sur Olargues est vraiment très "drôle". Juste avant d'arriver on doit grimper 2 petits raidillons bien casse-pattes (surtout le 1er qui est plus proche de l'escalade que de la rando). D'un coup, je me rends compte que les jambes sont très lourdes. Ensuite je descend sur le ravito en passant par le centre-village (à travers un sympathique escalier où j'ai bien fait attention à ne pas rayer avec mes bâtons).
La famille et Chabidou sont là. Je suis content de les voir. Ca me fait plaisir. Ils m'accompagnent dans le ravito. Je discute et blague un peu avec les bénévoles, mais je commence à sérieusement accuser la fatigue.
Section Olargues-Vieussan : Début du "pas bien". Le 1er sentier est roulant et je commence à avoir vraiment du mal à courir, mais je me force. Je commence à me sentir un peu cuit. Les jambes me lâchent. La tête va encore,... mais les jambes. On alterne des petits sentiers et des sections roulantes.
Les côtes commencent à mal passer. Arrive la montée de Naudech. Ch'uis vraiment pas au top. Je décide de prendre mon temps sur cette section. "Petit - petit". Je monte mais... pas vite. J'arrive au sommet et suis accueilli par 2 personnes qui s'occupent du pointage. Je suis content de les voir. Je prends une photo et ils me disent que la vue est un peu plus belle en montant encore un peu. hummmm... Moi je vois surtout la rubalise qui redescend devant moi. Bon... ben .. je vais aller voir plus haut... En fait.. je suis content, car je crois que cette courte pause m'a fait oublier mon état pas terrible.
La Photo !
En plus, j'ai une superbe photo de Vieussan. Du coup, je repars en courant dans la descente. Cette descente se passe relativement bien. J'ai l'impression d'avoir un peu récupéré. C'est bon signe. Arrivée à Vieussan on croise une jolie rivière et le ravito est tout de suite là...Je ne sais pas pourquoi, je l'imagine toujours en haut du village (tout là haut). La famille m'attends je suis content. Ca me fait du bien, parce que je suis plus très bien. Je prends mon temps au ravito et décide de gérer au mieux cette dernière section.
Section Vieussan-Roquebrun : Mon fiston me dit "Papa couri' ?" heu.. "Tu sais fils .. heu.. papa il court plus trop là...il ...heu... profite". Qu’est ce qu'on peut dire comme conneries à ses enfants. La montée est tout de suite dure.
Là je commence à sérieusement me demander comment je vais faire pour monter. Il fait super chaud. Je me demande si je ne devrais pas dormir. Combien de temps?... juste un somme?... Bon! "temps que j'avance, ça va". Je m'arrête 2 fois, en appui sur les batons. Je continue d'avancer. Les relances : j'y pense même plus. Peu avant "la Tour du pin" un orage éclate. Il me fait un bien fou. Ca va mieux (Pas breton pour rien).Le sentier est très varié et devient globalement descendant. L'air devient plus respirable pour moi. Je tente des relances. A un moment j'aperçois un village... "C'est Roquebrun ?"... "il me semble qu'il y a une dernière grimpée". Ca ne loupe pas. Je monte tout doux. Tranquillement, je retrouve 2 coureurs et au même instant Mr "gmtrail49" arrive de derrière. Il a l'air bien. Je suis content de le voir, lui aussi visiblement. Il propose instantanément de terminer en groupe. J'ai peur de faire le boulet. Puis, il arrive à tous nous convaincre. Et là... c'est fabuleux.."La magie du trail !" (cf. la théorie du grand gouverneur). Les sensations vont revenir et on va descendre jusqu'à Roquebrun en courant. C'est un plaisir de finir comme ça. Le village arrive et je suis super content.
Une dernière ligne droite et on arrive à 4. Ensemble.
On est chaleureusement accueilli. Je suis content de voir ma petite famille. Enfin arrivé ! La bière n'est que meilleure.
Hélas, je ne pourrais attendre le Pierrot. Il arrivera aussi. Je suis content pour lui, car il en a aussi bien bavé (bide et pieds). RDV à l'U..B en Août.
Val et Pascal finiront aussi. Un trail de plus à leur longue liste.Je pense à eux.
Cette course est vraiment dure et je pense que les parties cassantes du Caroux et le départ plutôt roulant sont les petits "pièges" du parcours. Mais, ce parcours vaut tellement le coup.
Bravo à Mr Guillon et toute son équipe. Un sans faute. Franchement, je ne vois pas trop où il pourrait s'améliorer à part peut être ....plus de pluie et moins de chaleur ;-)
9 commentaires
Commentaire de biggun posté le 26-04-2010 à 22:46:00
Beau CR, c'est marrant comme on vit les mêmes scènes mais avec des ressentis différents.
Effectivement on est dans les mêmes temps jusqu'à MONS, ensuite tu me mets 40 minutes, beau finish.
Bonne chance pour l'U..B
Commentaire de gmtrail49 posté le 27-04-2010 à 08:45:00
Salut Ronan !
Magnifique récit et que dire de tes photos en course... La plus belle est sans doute celle prise depuis Naudech avec le méandre de l'Orb s'enroulant autour du village de Vieussan.
Ta gestion de course a été très sage et je crois que l'on a tous galéré dans les deux dernières sections (Olargues-Vieussan et Vieussant-Roquebrun); je suis infiniment heureux que l'on ait pu finir ensemble.
Je ne suis pas aussi rapide que toi pour écrire et mon CR suivra dans je ne sais combien de temps.
Très heureux d'avoir fait ta connaissance.
Bonne récup.
JP.
Commentaire de goonif37 posté le 27-04-2010 à 11:50:00
très belle gestion une nouvelle fois, il faudrait vraiment que tu me coaches sur ce point... Merci pour ce beau récit, ça donne envie, malheureusement pour moi c'est vraiment pas la bonne période. @ très + frangin et bon récup'
Commentaire de caroux posté le 28-04-2010 à 18:15:00
Quel plaisir de voir tes photos....
Bravo : Beau récits, belle course et finish dans le plus pur "esprit trail"...
à un de ces 4
Bernard
Commentaire de chabidou posté le 29-04-2010 à 19:30:00
Salut Roro !
Bien contente de t'avoir suivi !
Petite remarque pour U..B : va moins vite que j'ai le temps de te suivre !!!...Ou alors, faut peut-être que je booste Pierrot ;-)
Biz,
Chab
Commentaire de motive posté le 30-04-2010 à 09:09:00
trop de la balle ce récit !
on arrête plus le sonicronan!
Commentaire de Crem posté le 30-04-2010 à 10:24:00
Super Roro !
merci pour ce CR.
à une prochaine
Commentaire de domi81 posté le 30-04-2010 à 10:46:00
félicitations et avec les vidéos, on voit mieux la perf accomplie.
bonne prépa pour ton prochain objectif !
Commentaire de Eric Kikour Roux posté le 15-05-2010 à 08:26:00
On arrive presque ensemble! Je pense être parti un peu plus vite que toi, pour finir un peu moins vite...Tu franchis la ligne avec un copain dont je connais un peu la gestion de course, toujours beaucoup plus régulier dans le final; je pense que se regrouper pour finir peut aussi aider!
Sinon, un excellent entraînement pour le TMB, et un joli CR plein de photos "in vivo" ...Bravo!
Au plaisir de partager quelques sentiers.
Eric
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