je reprends le sujet suite à une précisuon que j'ai apporté sur un autre forum en lien à un indicateur que l'on peut obtenir sur un test d'effort à savoir la courbe de linéarité de la consommation d'O2.
Ce que l'on appelle aussi la cinétique d'O2
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Attention ce qui suit peut apparaitre comme une simple prise de tête ou un élément ne concernant que l'Elite du running ou du trail !!
Je ne chercherai pas à combattre cette idée mais je me dis juste que le kikoureur ou la kikoureuse curieuse existe !
Je précise que je cite mes sources , non pas dans le but d'en mettre plein la vue à un jury de soutenance de thèse de doctorat universitaire mais pour apporter du crédit à mon positionnement.
J'essaye de choisir des sources elles mêmes validées par d'autres travaux de recherche ... toujours mieux que de piquer au gré du vent un auteur tendance du moment et de le citer "juste pour le fun" ....
Imaginer que je vous donne comme raison d'utiliser la crème sport déjeuner le fait qu'elle respecte les préconisation de Rika Zaraï ou celle du brave Ducan ....
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Si le test d'effort me semble complètement incontournable pour mesurer sous contrôle d'un médecin (à chacun son job !) la machine pour savoir si on va pouvoir monter dans les tours il présente un intérêt interessant pour évaluer ce que l'on appelle la cinétique de la VO2 max
S'il est plutôt évident de penser que les valeurs de ventilation, de FC et de VO2
dépendent de l’intensité de l’exercice en dessous et au dessus du seuil .... on le dit beaucoup mais il ne faudrait pas penser que lesdites variations de ventilation et de VO2 s'accompagnent obligatoirement d’une modification de la FC
L'information a été donné en 2000 par les travaux de la thèse de doctorat de Medelli .
source :
Medelli J Catécholamine et exercice musculaire,
Thèse de Doctorat Européen en génie biologique et médical, université d'Amiens (2000)...mais voilà les idées reçues ont la vie dure..... et je reçois encore régulièrement des comptes rendus de test d'effort où l'on me donne la valeur de Fc au seuil lactique des 2 et 4mml et les valeurs de FC qui vont avec
Pourtant on le sait depuis là encore les années 2000 la concentration lactique reflète la balance entre production et élimination des lactates, et résulte de l’oxydation par le cœur, le rein, le cerveau, le foie et le muscle
squelettique Il est donc difficile d’observer, précisément, une participation anaérobie au travers des lactates sanguins !
source :
Di Prampero PE et Ferretti "The energetics of anaerobic muscle metabolism : a reappraisal of older and recent concepts,"
édition : Resp physiol (1999) Ce sont donc bien les seuils ventilatoires et l’utilisation du rapport VCO2 / VO2 (nommé aussi quotient
respiratoire >> QR = VCO2/VO2) mesurée par la fameuse droite de régression linéaire qui restent le marqueur le plus pertinents à ce jour ( les choses évolueront sans doute !!)
Je m'étonne toujours de ce mythe infondé du seuil lactique renforcé par l'image d'Epinal du toubib piquant le bout du doigt du sportif en plein effort pour prélever la précieuse goutte de sang qui sortira du chapeau un taux en lactate !!!!
Eh oui pas de bol mais voilà l'indicateur du seuil lactique est corrélé beaucoup plus par l’accumulation du potassium que par l’accumulation des lactates
source :
Spurway : "Aerobic exercise, anaerobic exercise and the lactate threshold"
édition Br Med Bull (1999)Les travaux de Spurway remettent d'ailleurs en cause l'idée avancé par Véronique Billat et Schuler selon laquelle le seuil lactique serait un bon moyen de détermination de l’intensité d’exercice puisque corrélés avec la VO2 .
source :
V. Billat : " Utilisation des mesures de lactate de sang pour prévoir la performance d'un exercice et pour contrôle le training"
édition Sports Med (1996)la cinétique de VO2 : plus forte chez l'athlète de haut niveau petit rappel :
Le VO2 de l’organisme entier est lié à la quantité d’O2 utilisée par les muscles actifs : le VO2
musculaire. Ce VO2 musculaire dépend du transport d’O2 aux muscles actifs et de l’utilisation d’O2 par ces muscles.
Il faut quand même rester nuancé car on pourrait penser que plus la vitesse d''augmentation de VO2 augmente plus performant sera l'athlète et quel que soit sa discipline ....
En ultra longue distance les choses sont un peu différentes
En effet on a montré que précisément la performance du haut niveau sur un ultra est liée pour partie aux facteurs aérobies marquée par une faible lactatémie maximale et une faible FCmax, à l’issu d’un test d'effort maximal.
source :
Hawley JA : Adaptations of skeletal muscle to prolonged, intense endurance training"
édition : Clinical and experimental pharmacology and physiology (2001)Cela s'explique par une optimisation de l'entrainement qui entraîne une adaptation du volume d’éjection systolique, ce qui justifie une FC moins importante
Quant à la lactatémie qui reste classiquement le marqueur de l’implication anaérobie lactique les valeurs inférieures observées régulièrement chez les Elites montre au final qu’ils ont une moins bonne adaptation que les coureurs lambda sur le plan de l'anaérobie lactique.
Cela n'a rien de franchement surprenant ....car pour un Elite d'un sport d'endurance l'entrainement mis en place entraîne une hyperadaptation des facteurs aérobies.... et par voie de conséquence une sollicitation amoindrie des facteurs anaérobie lactiques.
D'ailleurs cela s'observe sur les courbes de cinétique de VO2 des tests d'efforts
Plus le compétiteur est de haut niveau en terme d’efficience de performance d' endurance plus la fameuse rupture de linéarité de cinétique d'O2 est tardive.
Iaiche puis Lucia ( qui a fait des recherches sur des cyclistes pro) expliquent bien cela en nous montrant que cela est en lien à une consommation d’oxygène moindre pour un même effort.
Ses travaux montrent aussi un ralentissement de la cinétique d'O2 pour ces athlètes de haut niveau .
Ce qui présente un intérêt pour eux : celui d'être performant sans forcément exploser les compteurs en terme de niveaux de consommation d’oxygène maximale
source :
Iaiche R : " Evaluation de VO2max et de VMA, en laboratoire et sur le terrain"
édition Sciences et Sport, (1996)
Lucia A : "referred pedalling cadence in professional cycling"
édition : Med sci sports (2001)********************************
Bon ok tout cela vous a peut-être endormi .....je m'en excuse !!
Mais tout cela était pour vous dire qu'à votre prochain test d'effort il ne sera pas forcément la peine de prendre en option l'option parfois onéreuse de la prise des lactates !!