CAPCAP a écrit:Quelqu'un aurait des infos sur les températures caniculaires de l'an dernier?
J'ai été impressionné par les 54% d'abandons

Quelques éléments de réponses dans mon article sur cette édition 2014 :
Ultra Trail Puy Mary Aurillac (UTPMA) 2014
Ceux qui venaient dans le Cantal en cette fin juin avec des idées reçues leur faisant penser que, un, à Aurillac il fait toujours froid sinon au moins frais, deux, que les reliefs cantaliens ne sont rien d’autres que des dômes verdoyants sans grande difficulté, auront eu la surprise de vivre une rude et belle épreuve sous une météo caniculaire. Et cela même s’ils avaient choisi une des distances courtes au programme du weekend.Vendredi soir, vers 19h, à l’heure du briefing, il faisait encore 30°C dans les rues d’Aurillac et, à l’intérieur du Centre des Congrès, la température montait encore d’un cran quand les organisateurs annonçaient que la prochaine édition de l’événement comporterait, en plus des formats actuels, un 160 km, ou « 100 miles ». De quoi faire saliver quelques participants qui se voyaient déjà finishers du 105km cette année avant de passer au niveau supérieur en 2015. Mais beaucoup d’entre eux auront peut-être déjà changé d’avis 24h plus tard…
Le principal piège de l’Ultra Trail Puy Mary Aurillac, est la relative facilité du début du parcours, permettant de progresser rapidement jusqu’au 20e kilomètre et le début de la montée du Col de Berganty. On peut ainsi, alors que tous les voyants sont au vert, qu’il fait encore frais, que le corps bien entrainé répond à la moindre sollicitation, que l’on éprouve ce sentiment jubilatoire de libération après des semaines de préparation suivi d’une courte coupure pour faire du jus, on peut aisément donc, dans l’euphorie du moment, envoyer balader ses sages prévisions et son plan de course minutieusement réfléchi pour s’emballer et déjà, sans s’en apercevoir, hypothéquer ses chances de bien finir la journée. Car si après ce col et la partie aérienne suivante jusqu’au sommet de l’Elanceze, où les premiers rayons de soleil magnifient le cadre somptueux, les coureurs peuvent souffler jusqu’au ravitaillement de Mandailles au 36e km, ce qui les attend ensuite, demande à être abordé en pleine possession de ses moyens.
D’abord un quasi kilomètre vertical jusqu’au sommet de Chavaroche. Ensuite une descente pour se rapprocher du Pas de Peyrol depuis lequel il faut gravir le Puy Mary, par un chemin bétonné, dont les marches semblent au fur et à mesure de la montée se relever vers le ciel. La chaleur est déjà bien présente et l’organisation a rajouté un point d’eau afin de tenter de limiter la casse. Malgré cela certains semblent ici déjà bien marqués, souffrant entre autres de crampes et de maux d’estomac. Des malheurs momentanément estompés pour beaucoup de coureurs qui ont la joie de voir ici leurs proches.Rien de choquant à ce qu’un coureur partage un bout de chemin,entre le parking et le sommet du Puy, avec son fiston ou sa compagne, au milieu des randonneurs et des touristes. Par contre, l’assistance personnelle étant interdite hors ravitaillement, il est plus dérangeant de voir un des leaders de la course accompagné sur quelques centaines de mètres par deux coureurs qui lui fournissent alimentation et boisson. Une scène qui apparemment s’est reproduite plusieurs fois tout au long des 105 kilomètres et qui dévalorise quelque peu la performance finale.
Une fois atteint le sommet du Puy Mary s’étale devant les yeux ce qui va constituer la suite de cette boucle qui doit ramener les coureurs à Mandailles. Tout d’abord une majestueuse épine dorsale verdoyante, sur laquelle on devine le cheminement via la Brèche de Roland en direction du PeyreArse, point haut du parcours. Ensuite le Col de Cabre où l’organisation a aussi rajouté un point d’eau, puis l’ascension du Puy Griou sur une forte pente aux cailloux instables. Et enfin un profil globalement descendant vers le ravitaillement. Mais si les coureurs en prennent plein les yeux, cette portion longue de 26 kilomètres va sonner le glas des espoirs de nombre de prétendants au tee-shirt finisher. Beaucoup reviennent dans le petit village de Mandailles à bout de forces, vidés, n’ayant pu à cause de la chaleur s’alimenter et s’hydrater correctement. Et cela quel que soit le niveau des coureurs puisque les abandons vont se succéder ici depuis le passage des premiers en fin de matinée jusqu’à la barrière horaire de 18h30.
Ceux qui repartent vont tout de suite avoir à affronter une montée terrible au Piquet dans laquelle certains feront demi-tour pour revenir rendre le dossard et prendre la navette. Pour ceux qui passent l’obstacle, il reste tout de même l’équivalent d’un marathon pour atteindre le but à Aurillac. Avec au passage la traversée des Gorges de la Jordanne, seule oasis rafraichissante en cette chaude journée. Si les premiers en terminent à partir de 17h, les arrivées des 170 qui seront venus à bout des 105 km vont s’étaler en cette soirée de la Fête de la Musique. Au cœur de la nuit c’est donc dans une joyeuse ambiance sonore, que les coureurs parcourent les rues de la ville jusqu’à l’arche d’arrivée, profitant souvent au passage de nombreux encouragements.Et paradoxalement, certains ultras paraissent alors, peut être grâce à l’obscurité, moins marqués que les concurrents du Marathon du Berganty ou du Trail du Puy Courny dont les arrivées en pleine chaleur avaient parfois des airs de fin de calvaire.
Coté résultats, sur le long, Christian Mahé s’impose avec une bonne demie heure d’avance sur Lionel Trivel. La performance marquante sur ce format aura été celle de Caroline Benoit, qui décroche une 5e place au scratch après avoir semblé facile tout au long de la course. Elle améliore d’une poignée de minutes le record de l’épreuve détenue depuis 2012 par Véronique Chastel.
Sur le Marathon de Berganty, c’est Pierre-Laurent Viguier qui impressionne en pulvérisant le record et en laissant le second Fabien Chartoire à 24 minutes. Le Trail du Puy Courny est lui remporté par Nicolas Gandon mais le record reste entre les mains de Benoit Dunet (1h45’40’’ en 2012).