L'auteur : pcm66
La course : Les Templiers
Date : 25/10/2009
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 4090 vues
Distance : 72km
Objectif : Pas d'objectif
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La Grande Course des Templiers est (évidemment) un gros objectif de la saison, même si elle n’était pas prévue en début de saison (j’ai loupé de quelques heures l’inscription à Marseille-Cassis…). La récupération de la CCC a été bonne et ma préparation sur 7 semaines s’est déroulée idéalement.
Arrivée la veille avec un copain du club, petit tour à l’expo (merci à Auvermarc pour la confection des autocollants Kikourou et au stand des Citadelles (je crois que c’est Yvan11 qui le tenait quand je suis passé) pour les avoir mis à notre disposition), on se tape quelques bouts de fromage au passage et on va retirer dossard et lots. Après avoir salué quelques autres catalans rencontrés, on rentre sur l’hôtel à Millau.
Après une nuit plutôt courte (2-3 heures de sommeil), arrivée à Nant à une petite heure du départ. Je décide de ne pas commettre la même erreur qu’à la CCC et je guette donc le remplissage du sas de départ pour ne pas partir de trop loin derrière. Nous sommes placés aux environs de la 200ème place (celle approximativement envisagée à l’arrivée).
Il fait très doux et mon blouson restera dans le sac toute la course. Le micro est tendu aux principaux protagonistes des courses féminine et masculine et le plateau est vraiment impressionnant. Beaucoup incitent les coureurs à la prudence, à la fois dans les appuis (rendus glissants par endroits à cause des pluies de la semaine) et dans la gestion de course.
A propos de gestion de course, ma stratégie est assez simple et toujours la même : avoir un rythme homogène sur l’ensemble de la course (comme faire les deux semi à la même vitesse sur un marathon). C’est marrant, en trail, j’ai l’impression que nous sommes encore moins nombreux que sur route à adopter cette tactique (trop ?) prudente. J’ai donc mémorisé les temps de passage donnés par Rémi sur Softrun en prenant 1 comme coefficient vitesse finale/vitesse initiale avec un temps final envisagé de 8h30. L’objectif est simple : faire la meilleure place possible (Dans les 200 premiers : correct ; dans les 150 : content ; dans les 100 : je refais une fois le parcours tellement je suis heureux !).
Je pars avec les Trabucco aux pieds et le sac Raidlight (avec une poche à eau d’1,5 L et un bidon de 600 mL, ce qui devrait me permettre de remplir uniquement le bidon à chaque ravito). Je boirai 200 mL toutes les 20 min et mangerai toutes les 40 min (en alternance barre de céréale ou gel Aptonia).
Après l’Ameno d’Era et les fumigènes, le départ est donné. Il fait nuit mais il y a déjà beaucoup de spectateurs. Je passe la ligne au bout de 20-30 secondes et je peux me mettre à courir tout de suite. Comme prévu, je me fais doubler régulièrement pendant toute cette première partie en faux plat montant essentiellement. On voit les frontales de la tête de course dans les lacets au-dessus de nous (ça va tellement vite qu’on se demande même un moment si ce ne sont pas des phares de voiture !) et en se retournant on observe le très long serpentin de frontales qui nous suit ! L’ambiance est bonne, beaucoup discutent. Comme c’est assez large, ça ne bouchonne quasiment jamais, sauf dans le raidillon au bout de ¾ d’heure, mais rien de bien grave. Je suis en mode économie d’énergie, je cours à 10-11 à l’heure et je me fais doubler régulièrement jusqu’à Sauclières. J’ai bien du perdre entre 300 et 500 places sur cette première portion et je dois donc me situer entre la 500ème et la 700ème place au 1er ravito.
Sauclières : 1h42 (prévu 1h40 avec Softrun)
Tout va bien, je suis dans les temps et les 15 premiers kilo ont été avalés tranquillement. Je suis bien content qu’il fasse jour maintenant, je trouve cela plus agréable. Je ne m’attarde pas et me contente de remplir le bidon avant de repartir avec déjà de nombreux encouragements. Je suis surpris du changement radical dans l’évolution de mon classement après le ravito. Jusqu’au ravito, je me suis fait doubler de manière continue et dès la sortie, sans que j’accélère, la tendance s’inverse radicalement. Nous sommes toujours essentiellement sur de larges pistes et je cours quasiment tout le temps alors que beaucoup se mettent à marcher. On prend de l’altitude jusqu’au col de la Gueritte et ça commence à cailler : le ciel est brumeux et on prend parfois un petit vent qui n’est pas bien chaud. J’hésite à sortir le blouson à plusieurs reprises mais je reste finalement en maillot et ça se réchauffera progressivement. Je remonte énormément de coureurs. Après la descente du col, on attaque la première grosse montée du jour avec le Saint-Guiral. Marche obligatoire pour tout le monde. Je continue à doubler mais je suis parfois freiné dans ma progression car le sentier est maintenant étroit. Rien de bien grave ; sur l’ensemble de la course, j’ai du perdre 2-3 minutes dans les bouchons ; pas plus.
Arrivé au sommet du Saint-Guiral (seul l’altimètre me le dit !), on attaque une descente assez raide mais pas technique et assez agréable vers Dourbies. Les quelques kilomètres avant le ravito comportent 2-3 raidillons que certains semblent déjà avoir du mal à encaisser. Je continue ma progression en faisant attention aux pierres rendues glissantes par l’humidité. La météo est idéale maintenant. L’arrivée au ravitaillement de Dourbies se fait sous les encouragements et l’ambiance est vraiment superbe. Ca fait chaud au cœur d’entendre son prénom clamé par la foule ! Pas plus de deux minutes au ravito où je décide de remplacer ma barre de Céréales par du fromage et de la banane.
Dourbies : 304ème en 4h25min47s (prévu 4h23)
Je suis toujours en forme et je sais que la course commence vraiment maintenant avec les montées et les descentes les plus sévères. J’entame la montée vers la crête du Suquet bien motivé. Cette montée est régulière et je la monte essentiellement en marchant assez vite (environ 15m/min à l’altimètre), ce qui me permet d’y dépasser une bonne trentaine de coureurs. J’ai un léger coup de mou pendant le passage en crête mais ça ne dure pas et je poursuis ma marche en avant. La descente vers Treves me convient très bien, assez pentue mais pas technique. Un bénévole m’annonce à mi-pente que je suis 225ème, ce qui me conforte dans l’idée que je suis sur la bonne voie. Je reprends encore environ 10 places jusqu’au ravito de Treves.
Treves : 210ème en 5h34min 05s (prévu 5h44)
Comme à Dourbies, je remplace mon gel par fromage et banane. Ma remontée me donne un moral d’acier et je sens que si tout se passe bien, je peux faire une très grosse fin de course. La montée qui suit le ravitaillement est comparable à celle du Suquet et je la monte à la même allure, ce qui me permet de doubler une vingtaine de coureurs et donc de faire mon entrée dans le top 200, ce qui était l’objectif de base. La suite du parcours, jusqu’à Cantobre, m’a paru être la partie la plus difficile de la course. Tout d’abord le long plateau suivant la montée impose de courir mais ça devient de plus en plus difficile. Je passe encore une bonne dizaine de coureurs sur ce plateau, malgré un nouveau petit coup de mou. Parmi eux se trouve Florence Auclair. Le fait de revenir sur quelques figures du plateau féminin était prévu mais ça donne une motivation supplémentaire. A la fin du plateau, je reviens sur Kenza Pedrero juste au moment d’attaquer la nouvelle descente vers le ravin de Saint-Sulpice. Cette descente est très très raide et il n’est parfois pas inutile de se retenir aux arbres. C’est étroit et il est impossible de dépasser même si j’aimerais bien aller un peu plus vite. A la fin de la descente nous sommes 7 ou 8 à la queue leu leu derrière Kenza. Après la descente la remontée est elle aussi très très raide. Je me décide quand même à doubler ce petit monde dès que c’est possible. Je marche lentement mais l’altimètre indique que le rythme est bon et je double une bonne dizaine de coureurs dans cette montée. Tout le monde (moi compris) est à bloc à cause de la pente. Au sommet, un nouveau plateau et un nouveau coup de moins bien qui m’oblige même à marcher 20-30 secondes. J’attends la descente avec impatience même si je sais qu’elle est difficile. Je découvre donc la célèbre descente de Cantobre (évoquée dans la plupart des récits épluchés pour préparer la course). C’est effectivement très technique et difficile car en fin de course. Je n’aime pas les descentes hypertechniques et je descends donc comme je peux, sans prendre de risque en attendant patiemment que ça se termine. Mais quand ça se termine, je sens que je n’ai plus grand-chose sous le capot et les quelques hectomètres de plat précédant le ravito me confirment que je ne suis pas au mieux. J’ai gagné quasiment 50 places entre Trèves et Cantobre mais le moral n’est plus aussi bon.
Cantobre : 153ème en 7h29min12s (prévu 7h27)
Je sens que je n’ai plus les 8h30 dans les jambes et je soupçonne la fin de course de vouloir se transformer en calvaire, ce qui ne m’est plus arrivé depuis très longtemps et qui ne me plait guère. Je reste 3 minutes au ravito (beaucoup trop) pour grailler. Kenza Pedrero arrive 30 secondes après moi et passe sans s’arrêter ! J’ai un peu les boules… J’attaque la montée du Roc Nantais un peu requinqué mais pas bien vaillant. Je ne double plus mais je plafonne pendant la première partie assez raide et technique de la montée. Dans un virage, les encouragements d’un public nombreux me font monter les larmes aux yeux (signe que je ne suis pas au mieux, mais aussi que je suis conscient que je suis en train de terminer les Templiers, qui n’est pas une course de touristes). La deuxième partie de la montée est plus roulante mais c’est là que j’explose. 7 coureurs me dépassent. Je marche au ralenti alors que je devrais au moins trottiner. J’appréhende la longue partie plate du sommet et je me dis que j’y risque de perdre beaucoup de places si je ne parviens pas à me remettre à courir. Je mange une barre de céréales et me force à retrotter dès l’arrivée sur le plateau. Et là, surprise : les jambes sont d’accord (elles sont quand même sympas ces jambes….). Je rattrape alors 3 ou 4 coureurs et attaque la dernière descente avec de nouveau le moral. Les 8h30 sont désormais injouables mais il faut aller chercher les places. La descente est très variée et me convient finalement assez bien. J’en double encore 2 ou 3 et je me retrouve en fin de descente derrière un groupe de 6-7 emmené par Kenza. J’accélère dans le dernier kilomètre à l’entrée de Nant pour passer ce beau monde et je termine donc plutôt bien sous les encouragements.
Arrivée : 149ème (87ème sénior) sur 1925 en 8h42min52s (prévu 8h30)
Je récupère mon maillot finisher et ma médaille. Je file au ravito, discute un peu avec mon collègue de club et vais découvrir avec satisfaction mon classement. Après une bonne bière et un sandwich, on rentre à la maison en fin d’après-midi.
Bilan de la course : Les Templiers, c’est vraiment énorme surtout au niveau organisation et au niveau sportif (y a bien longtemps que je n’ai pas eu 11 féminines devant moi à l’arrivée : bravo à elles et à tous les finishers bien sur). Pour les paysages, c’était pas mal, mais habitant au pied du Canigou, et ayant fait la CCC en aout, j’ai tendance à faire la fine bouche. L’ambiance au niveau des ravitaillements est exceptionnelle (j’aurais toutefois aimé quelques rondelles de saucisson ou du pâté en plus de tout l’excellent fromage qu’on a eu). Le parcours est vraiment à couper en deux sections : très roulant pendant les 30 premières bornes (jusqu’au pied du Saint-Guiral), exigeant et varié ensuite.
Bilan personnel : mitigé. Pour ma première participation, j’ai fait une bonne course mais mes trois petits coups de mou à 6h, 7h et 8h de course m’ont empêché de faire encore mieux. Je pense vraiment qu’un top 100 était jouable. Je reste persuadé que la stratégie adoptée était la bonne pour moi mais je pense qu’avoir sacrifié mon ravito à Dourbies et Trèves au profit du fromage local m’a peut-être provoqué de légères hypoglycémies.
Prochain objectif : le 10 km de la Corrida de Thiais (91) le 20 décembre : changement radical de terrain ; on va refaire un peu de vitesse et de fractionné.
Prochaine course : Le cross de la Saint-Martin à Sorède (66) le 8 novembre ou la Saltes Rocs à Rodes (66) le 15 novembre.
Mais avant ça, place à 10 jours de repos complet amplement mérités.
3 commentaires
Commentaire de Fredy posté le 31-10-2009 à 09:04:00
Tu as très bien géré ta course. A la fin de ton récit on a envie de t'encourager "aller, accroches toi, tu vas y arriver !"
Finalement, tu fini dans tes prévisions de courses, belle perf !
Bon rétablissement.
Commentaire de laulau posté le 31-10-2009 à 09:34:00
Belle course bien gérée. Comme tu l'as dit, tu dois pouvoir rentrer dans les 100.
A+ peut-être sur un trail pyrénéen
Laurent
Commentaire de david a posté le 31-10-2009 à 14:42:00
felicitations pour ta course et ton CR.
maintenant bon repos !
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