L’UTMB remonte à 5 semaines. Pour info je savoure toujours ma 9^ème place ! Coté récupération ce fût trois semaines  tranquilles pour recharger mon corps en minéraux avec tout de même quelques footing de récupération active, puis deux semaines ou j’ai pu retrouver mes repères dans mes entraînements. Entraînements que j’ai surtout effectués sur mon terrain de jeux du domaine de Charance, un lieu à deux pas de ma ville Gap qui offre un cadre exceptionnel et qui permet de travailler tout type de séance. De faire le trail  Gapen’cimes me tenait  à cœur car le parcours est justement en grande partie sur mon terrain d’entraînement  sur les hauteurs de Gap. Le service des sports de la  mairie de Gap avait eu la bonne idée avec la collaboration du 4^ème régiment des chasseurs alpin d’organiser ce trail depuis l’année dernière. Puis ça fait plaisir de faire une course chez soi, de voir tous ces trailers venir découvrir notre belle région. En tant qu’ambassadeur avec 4 autres trailers, nous avons contribué à une bonne communication sur ce trail et la récompense était présente ce dimanche 4 octobre avec plus de 600 coureurs inscrits. C’est de bonne augure pour l’année prochaine car cette journée a été positive sur de nombreux points. Au niveau de l’organisation avec une logistique à l’image de celle des grandes courses, un parcours qui a offert aux trailers un menu technique  bien varié avec des passages aériens et un panorama exceptionnel. De plus, le beau temps était de la partie, ce qui a permis de profiter au maximum de cette belle journée, repas, animations et remises des prix. Je remercie toute l’équipe organisatrice et tous les bénévoles. Je tiens aussi à remercier l’ensemble du public pour l’ovation qui m’a été porté pour ma course magique de l’UTMB. Je suis donc heureux  et fier d’avoir pu participer à ce trail de la Gapen’cimes.

Ma course.

J’appréhendais de manquer un peu de fraîcheur musculaire car j’ai passé mardi et mercredi le probatoire de l’AMM. Mais dés samedi je me sentais mieux et assez confiant pour le lendemain.

Un départ donné à 7h40. Je mène l’allure dés le départ, je suis parti vite, très vite, ce n’est pas du tout dans mes habitudes mais là, j’en avais envie, on fait un tour de lac pour repasser au départ avant d’entamer le sentier qui nous mènent au canal de Gap. Derrière moi, ils ne m’ont pas laissé partir comme on dit dans le jargon, je sens à mes trousses une douzaine de coureurs avec entre autres Delebarre, Bonaudo, Beuzeboc, Mazetier, Marczyk, Marmet, Juvin, Allemand, Gault, ils n’ont d’ailleurs pas tardé à me doubler mais j’insiste pas car l’allure était rapide et je ne voulais tout de même pas trop jouer au « con » à me mettre dans le rouge.

Après 30 minutes de course  on entame la grosse difficulté de la course avec la montée sur les crêtes de Charance. Je suis bien, le cœur un peu haut tout de même donc il ne faut pas que j’accélère, je reviens sur Vincent Delebarre et Patrice Marmet mais je sens que devant l’écart se creuse déjà ! Arrive alors les crêtes, une belle traversée très glissante pour arriver sur le pic puis basculer sur la brèche (1h20 de course) ou je suis encouragé. Dans la descente qui pointe sur le village de Rabou je suis avec Patrice Marmet, on ne traîne pas mais devant, personne à l’horizon, on rejoint Samuel Baunodo qui vient de se tordre la cheville, à priori rien de grave mais il a du stopper la course. Au village de Rabou

je suis attendu par mon assistance familiale au niveau du ravitaillement .Je regarde ma montre , 1h39, en avance par rapport à mes prévisions et pourtant mon frangin m’annonce déjà neuf minutes de retard sur la tête de course.

Je suis douzième au scratch et me dis que soit devant ça va exploser, soit, ils sont vraiment costauds car de mon coté j’étais dans ma couse avec vraiment la sensation de ne pas avoir perdu de temps jusqu’alors !!

Je reste confiant et me remets dans ma course, pas facile après cette descente de Rabou de repartir sur ce sentier technique en faux plats montants avec quelques relances. Personne à l’horizon pendant 20 minutes puis je rejoins Vincent un peu fatigué et qui a des petits soucis d’ampoules mais on se motive l’un l’autre en lui disant que je suis moyennement bien mais que rien n’est perdu. Derrière, Alain Trussard et Sébastien Juvin restent dans nos traces sur deux trois  kilomètres. Au fil des minutes je sens que je déroule de mieux en mieux et sur les petites relances en raidillons je me sens de plus en plus puissant avec des jambes béton. Alors je décide d’accélérer encore pour voir ce qui se passait devant car je n’avais aucune info. Je me retrouve seul et  me dis qu’avec cette allure j’étais obligé de revenir. Le sentier des Bancs terminé j’arrive alors au  ravito de Chaudun en 2h40 de course.

Je ne m’arrête pas, juste un bout de banane, on m’annonce 10^ème et je vois le 9^ème juste devant, 450 de positif nous attendent, je me dis que si je ne trouve pas de trailers dans cette montée alors je ne pourrais pas revenir ! Je passe 9ème rapidement et continue mon ascension à vive allure, je retrouve Patrice Marmet qui marche, je passe alors 8 puis au sommet de la côte j’aperçois encore deux coureurs, de mon coté je cours toujours et me sens bien, j’entame la partie roulante du sentier de ronde et double alors rapidement un puis deux coureurs qui m’encouragent à remonter sur la tête de course. Je crois bien que c’est Stephan Marczyk que j’ai doublé.  Je passe alors 6^ème et donne tout ce que j’ai dans les jambes, je prends le risque d’exploser littéralement mais  j’ai trop envie de remonter encore. Cinq minutes plus tard je vois en ligne de mire Nicolas Mazetier,  au loin sur le sentier, il court encore bien mais je reviens quand même sur lui assez rapidement, je le double juste avant l’entrée dans les bois du sentier de ronde et lui demande si devant c’est loin, il me dit que oui mais grave je mets au taquet, je suis alors 5 et juste après je retrouve Jérémy Allemand qui a une douleur tendineuse, je prends des nouvelles et il me dit que le trois est vraiment pas loin, je continue pour retrouver la route forestière avant d’arriver au ravito du col de Gleize à 4h de course, mon frère m’annonce 1minute 30 sur le troisième, je traverse le ravito avec beaucoup d’encouragements mais je ne m’arrête pas et continue ma remontée infernale.

Et là le petit souci c’est que je me retrouve avec des coureurs du petit parcours, donc facile  de repérer le troisième.J'ai su par la suite qu’il s’agissait d’Emmanuel Gault qui gagna l’Eco trail de Paris cette année. Il me reste environ une petite demie heure pour aller le chercher, je double des coureurs et des coureurs mais pas le bon ! Et à 100 mètres de la ligne d’arrivée le

speaker Patrick Michel annonce l’arrivée d’Emmanuel Gault puis annonce 20 secondes plus tard la mienne. Il m’aurait fallu encore un petit kilomètre mais pas grave. Je fais une course exceptionnelle et finis donc 4^ème et 1er V1 en 4h25. Je suis très  

fatigué à l’arrivée car

j’ai vraiment mis de l’intensité et toute la force que j’avais dans cette course, (une sacrée moyenne au compteur, 10,15 !!) au taquet quasiment de début à la fin. Je suis à seulement  6 minutes, mais 6 de trop du premier Laurent Beuzeboc qui a fait une

sacrée course!!

!!