L'auteur : Fredy
La course : Ultra Trail du Sancy - 34 km
Date : 12/9/2009
Lieu : Le Mont Dore (Puy-de-Dôme)
Affichage : 5006 vues
Distance : 34km
Objectif : Pas d'objectif
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L’ultra trail de Sancy, dernier trail de préparation en vue des Templiers.
Pour moi, ce sera le parcours du 34 km avec 2400 m de D+.
Samedi 12 septembre : 7h30 Départ de la maison en espérant que le beau temps soit au rendez-vous, car sur le massif du Sancy, la météo peut être rapidement changeante. Même si je fanfaronne sur le forum en disant que les Auvergnats ont le poils dur et que le Sancy ce n’est pas pour les fillettes, au fond de moi-même je ne suis pas rassuré du temps annoncé. Température douce 13°c.Vent fort, soufflant en rafale. Brouillard à partir de 1300 - 1350 m.Prévision journée: Beau avec vent. Rafales de vent et brouillard sur les crêtes du Sancy, il va falloir tenir sa casquette.
9h00 : Arrivée au Mont-Dore. Je suis en retard. Je file récupérer mon dossard, facile, il n’en reste plus que deux.
Le temps de me changer, faire le plein du camel sans en mettre trop à côté et je cours me positionner dans le sas de départ. J’aperçois une casquette kikourou au milieu de la cohue : c’est Fimbur. Nous bavardons quelques minutes pendant que les organisateurs font un dernier breafing et pan c’est le départ.
Les trois cents coureurs s’engouffrent dans les rues de la ville. Rapidement un bouchon se forme à l’entrée des escaliers qui mènent au chemin en sous bois.
Bouchon dans les escaliers
Passé les escaliers, nous redescendons sur la ville par une petite route goudronnée avant d’entamer véritablement la course sur les sentiers. Je pars avec un petit groupe que je vais m’efforcer de suivre.
La première partie monte régulièrement, et rapidement, nous atteignons le premier ravitaillement du col du la Croix Morand au pied du Puy de la Tache. Le brouillard ne permet pas d’en distinguer le sommet. La température est assez fraîche. Je prends quelques tranches de pain d’épice et commence l’ascension dans le brouillard.
Puy de la Tache
Col de la Croix Morand – Puy de l’AngleLa pente est assez élevée, et, comme la majorité des coureurs, je marche tête basse contre le vent. Une fois arrivé au sommet une belle descente bien roulante permet de se dégourdir les jambes. Ah, c’est le pied de descendre à fond avec le vent dans le dos ! Les puys de la Tache, de la Monne et de l’Angle forment une succession de montées et de descentes qui me permettent de bien récupérer. Du sommet du Puy de l’Angle, l’on aperçoit le deuxième ravitaillement du col de la Croix Saint Robert.
Puy de l’Angle - Col de la Croix Saint Robert
La descente sur le col de la Croix Saint Robert est euphorique, le trail c’est le pied !!
Je fais le plein du camel car le prochain ravitaillement est à une quinzaine de kilomètres au pied du Sancy. Quelques tranches de pain d’épices et je repars à l’assaut du Roc de Cuzeau. Ma vitesse moyenne me semble élevée et je me demande si je vais terminer cette course aussi facilement qu’elle a commencé. Non, c’est pas le moment de gamberger, tais-toi et marche, ou cours si tu peux.
Col de la Croix Saint Robert – Vallée de Chaudefour
L’ascension jusqu’au col de Cuzeau commence doucement pour terminer par un franc raidillon. Deux coureurs me dépassent avec une facilité déconcertante. Attends, qu’est-ce que tu fous, tu te traînes ou quoi ? Non, c’est la tête de course de l’ultra trail qui nous rattrape ! Je tente de les suivre sur quelques pas mais je lâche rapidement le morceau. Bon, ils ont du penser que j’étais un blaireau qui voulait amuser la galerie mais qu’importe, c’est vraiment impressionnant de courir avec de tels athlètes ! Quelques minutes plus tard, ils ont atteint le sommet du Roc de Cuzeau.
Le Roc de Cuzeau
La descente sur la vallée de Chaudefour , à travers bois, est assez technique. Je descends avec un petit groupe à un train d’enfer. Les branches, les racines, les pierres, la pente, les feuilles, la pierre qui glisse … Attention !! Trop tard. mon pied glisse et je m’étale comme une masse. Le coureur qui était derrière moi me demande si çà va. « Non, non , rien de grave, c’est juste le vernis qui est parti » En fait, je suis tombé sur le genou gauche et je sens bien que la fin du parcours va être difficile. Pour ne rien laisser paraître, je me remets à trottiner clopin-clopant jusqu’à la vallée.
Vallée de Chaudefour – Puy de la Perdrix
La montée jusqu'au puy de la perdrix s’annonce difficile. Le dénivelé est important et en sous bois, j’ai du mal à savoir combien il reste à monter. Une coureuse me dépasse (c’est la cinquième féminine à ce niveau de la course), je l’encourage. Je suis dans le dur de la course, ce qui veux dire que le coup de mou est proche. Pourquoi me suis-je grillé dans cette descente ? Il fait chaud dans ce bois et il me reste presque plus d’eau dans le camel. Je ne parle plus, je regarde mes pieds et avance en mode résistance.
Après un temps qui me paraît interminable, je parviens au sommet. Le vent souffle en rafale, et balaie le brouillard à une vitesse inouïe. Une vraie soufflerie. J’en arrive presque à regretter la moiteur de la forêt. J’enfile difficilement mon coupe vent, retourne ma casquette et vise le sommet du Sancy, planté au milieu de nulle part.
Puy de la Perdrix – Le Mont Dore
Perdu dans la tourmente, un signaleur me demande mon numéro de dossard. Je lui répond en criant. Son collègue, blotti dans un cabanon pointe les coureurs arrivés au pied du Sancy.
- « Le dernier ravitaillement est à cinq cent mètres »
Les bénévoles se sont abrités au pied d’un talus pour se protéger. Je m’assois. Le Sancy est à quelques centaines de mètres, balayé par le vent, il paraît encore plus impressionnant. Je fait le plein de mon camel, échange quelques mots avec les autres coureurs et repart. Aller, encore un dernier effort et c’est la descente sur le Mont Dore.
Je gravis les rochers du Sancy, çà y est, je vois la table d’orientation, je suis au sommet. Eh, t’emballes pas Frédy, c’est pas l’Evrest !
Ascension du Sancy - Photo JMK
Je fais une courte pause à l’abri du vent et entame la descente par les escaliers en bois.
Le moral revient, l’écurie est proche.
Descente sur le Mont Dore - Photo JMK
Dernier passage difficile
Un panneau indique qu’il reste trois kilomètres. Un œil sur ma montre, cinq heures trente c’est jouable. J’accélère autant que faire se peut.
Le dernier kilomètre, je dépasse quelques coureurs, le parc, l’arrivée au bout du chemin. Cinq heures vingt sept. C’est la joie de l’arrivée, celle qui te fais oublier que tu as mal et que tu es fatigué.
Après une douche bien méritée, je vais rejoindre les autres coureurs au repas servi dans le casino du Mont Dore.
Le contraste entre les coureurs en survêtement et les joueurs de bandit manchot m’a toujours amusé. Je retrouve Fimbur et son épouse. Toujours très sympa ces moments de convivialité entre coureurs.
Il me reste que quelques semaines pour finir ma préparation des Templiers. Quelques courses de villages, des sorties longues, du dénivelé et ce sera parti pour l’aventure.
Merci d’avoir pris la peine d’arriver au bout de mon récit.
5 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 15-09-2009 à 07:51:00
Très sympa ton récit et de bien belles photos.
Bravo pour ta course, de bon augure pour les Templiers.Merci
Commentaire de Fimbur posté le 15-09-2009 à 13:44:00
Merci pour ton cr, avec les photos c'est vraiment sympa,
Content de t'avoir rencontré,
bonne fin de prépa pour les Templiers,
Fimbur
Commentaire de philkikou posté le 15-09-2009 à 17:26:00
Le Sancy sans vent, ca existe iu c'est de la science fiction ;-) ?
Bravo (course), merci (c.r.)
et bonne fin de prep. pour les templiers
Commentaire de josselincormier posté le 15-09-2009 à 22:14:00
Super recit, comme si j'y etais.
Normal, j'y etais.
Arrivé en 5h25, donc ensemble (!)
Josselin
Commentaire de jean jacques 71 posté le 30-07-2010 à 12:51:00
tres beau contrendu , il vas me servir car je me suis inscrit sur le 34 pour cette annee bonne continuation a toi .
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