Récit de la course : L'Intégrale de Riquet 2009, par mico34

L'auteur : mico34

La course : L'Intégrale de Riquet

Date : 2/7/2009

Lieu : Marseillan (Hérault)

Affichage : 1806 vues

Distance : 240km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Intégrale du Riquet

 

Intégrale du Riquet (240km non stop) - 2/3/4 juillet 2009

ça y est. L'heure du départ approche. Stress.....  :D 

C'est super j'ai plein d'accompagnateurs vélo $) , ça va être grandiose : Christophe dit "Grandware" et Christine dite "Chris78" + Pierrot 34 + Michel de Toulouse, si j'arrive pas au bout avec autant de monde à me motiver c'est la fin de tout. 

Superbe épopée en perspective  :) dont le seul objectif est d'arriver au bout (Marseillan/Toulouse en suivant le canal du midi) tout en tenant le plus loin possible de nous les barrières horaires. Des ravitos liquides environ tous les 30km et un seul ravito solide au 124ème (lieu de la fameuse barrière à ne pas se prendre en pleine poire) : 20h pour y arriver.... et 48h pour arriver à Toulouse sans avoir fondu au soleil....

De nombreux coureurs à rencontrer dont Bruno, Bernard, Hervé, Martine..... tout au moins avant le départ et après l'arrivée, vu que leur objectif n'a rien à voir avec le mien.  :$ 

Samedi matin 9H30, à une demi-heure de la barrière horaire, je termine dans l'indifférence générale et assez frustrée une épreuve très belle qui aurait dû me donner une joie immense à l'arrivée. Les deux ou trois personnes présentes sur le lieu de l'arrivée m'ignorent complètement et le classement final a déjà été donné au représentant de VO2 présent sur place. Je ne serais pas classée et un autre coureur dans la même situation que moi, arrivé lui plusieurs heures avant la barrière horaire non plus.

Pourtant le début de la course s'était bien passé. Il faisait chaud mais j'avais réussi à faire un entraînement correct pour une fois.

J'avais tablé sur environ 4H pour parvenir au premier point d'eau mais hélas, comme beaucoup de coureurs, à environ 6 km du départ nous avons pris un mauvais chemin qui nous a obligé à marcher pendant au moins une demi-heure en se cramponnant à des roseaux le long du canal. Plusieurs coureurs sont tombés dedans. J'en serais quitte pour un pied dans l'eau mais ma marge horaire a sacrément fondue du coup. Enfin je peux recourir. Je suis partie sur un tempo de 9 mn/1mn et je pars en direction de mes accompagnateurs vélo que je retrouve vers le 10ème km. 

Tout va bien pour l'instant. Les sensations sont bonnes et nous progressons bien. Mes accompagnateurs, Christophe, Christine, Pierrot et Michel seront magnifiques et rempliront leur tache avec bonne humeur et sérieux. C'est eux qui à l'aide du roadbook nous méneront tout au long des chemins. La tâche n'est pas facile pour eux car les rubalises annoncées par l'organisation au départ se révèleront quasiment inexistantes ce qui va m'occasionner juste avant la tombée de la première nuit une erreur de trajectoire (canal de la Robine) qui nous rallonge de quelques kilomètres. 

Nous arrivons enfin au 3ème point d'eau où Christophe se fait engueuler par le bénévole présent sur place qui nous attendait pour pouvoir partir se coucher.

C'est là que vont commencer nos ennuis. car il semble que ce bénévole, excédé de nous attendre (alors que nous étions dans les temps) se soit plaint à l'organisateur et celui-ci va nous pourrir notre fin de course. Effectivement je suis la dernière car au fur et à mesure que je progresse ceux que je double abandonne, donc je reste immanquablement dernière. Pauvre Christophe c'est lui qui s'en est pris plein les oreilles à ce ravito. Plutôt que d'agresser verbalement les accompagnateurs vélo qui ne sont pas responsables de la lenteur de leur coureur, il serait plus judicieux peut être que ces bénévoles partent en laissant les deux bouteilles d'eau. Ca serait moins désagréable pour tout le monde. 

Zen attitude ; j'essaye de ne pas me formaliser et de rester fixer sur mon objectif qui est d'atteindre la ligne d'arrivée.

Hélas, les ennuis continuent. Alors que paradoxalement tout va bien pour moi physiquement, (je ne suis plus dernière, j'ai doublé 3 coureurs dont Bernard Constant qui dort sur le bord du chemin), Cécile Reina m'arrête à 16 km du point d'élimination en me disant que je suis hors délai et éliminée. Il y a déjà 3 autres personnes dans son véhicule et je ne sais pas s'ils ont abandonné ou dans la même situation que moi. Après quelques minutes d'attente, un autre coureur est également stoppé comme moi. Il s'est perdu lui aussi. Ils étaient donc quatre derrière moi. Ce coureur est furieux qu'on l'arrête ainsi avant la barrière horaire et le manifeste haut et fort. Sa femme et moi avont du mal à le dissuader de se barrer en douce. Je regrette fort après coup de ne pas avoir suivi son avis et qu'on ne soit pas reparti quand même tout de suite. Mes accompagnateurs vélos doivent continuer seuls jusqu'à Trèbes car il n'y a pas de place pour eux dans le véhicule. Nous repartons en voiture en laissant au moins 3 coureurs derrière nous qui eux pourront poursuivre tranquillement leur chemin, les veinards.

Cécile, dans la voiture, essaye de nous convaincre que vu notre vitesse moyenne actuelle depuis le départ, nous n'atteindrons de toute façon jamais Toulouse dans les délais et qu'elle n'a aucune envie de nous attendre samedi jusqu'à 20H. Sympa !!! Visiblement dans cette course, les poireaux ne sont pas les bienvenus. 

Arrivée à Trèbes, point théorique du ravito solide, il n'y a plus rien à manger à 4H45 donc plus d'une heure avant la barrière horaire. Rien à manger, rien à boire. Le kiné et le podologue partent à 6 heures pétantes et l'on annonce o la cantonade que les coureurs doivent partir avant 6 heures pour ne pas être éliminés.

A 5H45, Cécile Reina nous dit (à moi et au coureur arrêté contre notre gré, une heure et demi plus tôt que si on veut on peut repartir. Gag. Le coureur qui a son accompagnatrice avec lui ne se le fait pas dire deux fois et repart avec son dossard. 

Pour moi, je suis obligée d'attendre Christophe et Michel qui arrivent en vélo depuis le lieu de notre arrêt forcé. Je passe un coup de fil à Michel pour savoir s'il est d'accord pour continuer l'aventure jusqu' à Toulouse. Super il est d'accord !!! Christophe est fatigué et décide d'en rester là. A son arrivée, Michel doit réparer son pneu qui pour la 3ème fois a crevé. 

Pendant le temps que prend la réparation, nouvelle péripétie. Cécile me dit que son mari n'est pas d'accord que je reparte, m'enlève mon dossard, me passe son mari qui m'engueule parce qu'il m'a appelé deux fois et que je ne lui ai pas répondu et vlan une nouvelle couche sur ma lenteur et sur le fait qu'ils sont sur tous les deux que je ne peux arriver dans les délais. Je raccroche en disant "ok" je ne repars pas puisque vous ne le voulez pas mais je tire sacrément "la tronche".

Cinq minutes plus tard Cécile me dit que je peux repartir mais que je ne serai pas classée !!! Je ne sais plus sur quel pied danser. L'un me dit de ne pas repartir, l'autre me dit que je peux. Quelle organisation !!! Je vais finir par craquer si ça continue.

Le vélo étant réparé il faut prendre une décision et puisque la dernière personne qui a parlé c'est Cécile et qu'elle a dit oui on repart à 7H30 avant qu'elle ne rechange d'avis. Tant pis pour le classement. Je finirai la course et je leur montrerai à tous les deux que je peux arriver avant 10h le samedi matin mais j'ai quelque peu "les boules" et je ne trouve pas leur attitude très correcte. 

Pendant toute la journée, nous allons courir/marcher avec les derniers de la course. Nous sommes à priori les derniers à être repartis de Trèbes et nous récupérons un groupe de cinq/six coureurs dont Susan Serres la 3ème féminine avec qui nous allons faire une bonne partie de la journée en fonction des périodes de repos de chacun. 

Arrivés au 186ème kilomètre, il n'y a plus personne au point d'eau quand nous y parvenons de nouveau dernier. Le ravitailleur est parti sans laisser de bouteille d'eau. C'est vrai que dans le réglement c'était prévu qu'il attendrait les derniers jusqu'à 2O heures donc pour le voir il fallait avoir quatre heures d'avance sur la barrière horaire. Il a à priori fait du rab puisqu'il semble qu'il soit parti depuis peu quand on arrive et après tout au vu des évènements il vaut peut être mieux qu'il soit parti ça nous évite peut être une autre algarade. Je deviens fataliste, ça m'est presque égal.

Michel décide d'appeler l'organisation pour indiquer notre position et se voit repondre par l'organisateur qu'il n'en a rien à foutre de nous et qu'on peut continuer notre promenade. De plus en plus charmant le bonhomme.

Nous repartons donc décidé à lui montrer son erreur de jugement, Michel persuadé que si on arrive dans les délais je serais classée, moi très sceptique sur la chose au vu des évènements. Il nous reste 54 km à parcourir, seuls , sans eau et sans personne pour s'inquéter de nous. C'est pas grave, on y arrivera quand même non mais....

Bizarrement les dernières heures, nous recevrons quelques appels d'une personne qui s'informe de notre position. Est-ce un signe qu'on révise sa position à Toulouse comme veut me le faire croire Michel ou qu'on a peur d'attendrre trop longtemps notre arrivée tardive, nous ne le aurons pas. 

Trop juste sur la barrière horaire, nous avons cheminé toute la nuit avec seulement dix minutes de repos à un moment où nous avons eu tous les deux un méga coup de barre. 

Au petit jour le pluie commence à tomber et c'est sous un véritable déluge et tonnerre que nous ferons les dernières heures. Enfin nous arrivons au terme de la course en 47H30. Seuls deux ou trois personnes sont présentes. Personne ne nous parle ni ne note notre arrivée.

Assise sur un banc je me change désabusée et déçue de la manière dont les choses se sont passées. A cause de préjugés des organisateurs nous sommes deux coureurs à avoir été empêché de courir 16 km sur les 240 alors que nous aurions pu les faire et parvenir dans les délais à Toulouse. D'autant plus qu'à Trèbes les coureurs arrivés à partir de 5 heures inscrivaient eux mêmes leur numéro de dossard sur une feuille et deux coureurs arrivés vers 6h30 sont repartis sans faire de vague et ont été classés car arrivés dans les délais à Toulouse.

L'intégrale du Riquet aura été pour moi une aventure merveilleuse avec mes suiveurs et notamment Michel qui a été présent pendant la totalité de l'épreuve et d'une disponibilité sans pareille, Christophe et Christine venus exprès de Seine et Marne pour m'assister ainsi que Pierrot34 et son copain sur la première journée. Un grand merci à tous les cinq. Mais par contre elle aura été calamiteuse côté course elle-même. Merci également à Vincent et Chantal venus nous encourager.

Hormis les bénévoles en général très sympas, dont une dame qui m'a gentiment donné à manger à l'arrivée et un coureur qui m'a emmené gentiment prendre une douche chez lui, beaucoup de problèmes sur cette course sur laquelle tout a été prévu pour les premiers et rien pour les derniers si ce n'est un mépris visible. Faire 240 km en 48H c'est de la ballade pour les organisateurs de cette course et ils ne se sont pas génés pour me le dire. 

Pendant deux jours j'ai eu le sentiment d'être, non une coureuse qui cherchait à gagner l'arrivée dans les temps mais une géneuse qui empêchait les bénévoles et organisateurs de rentrer chez eux, et je n'ai jamais autant ressenti dans une course le sentiment que les lents n'ont à priori pas le droit de s'inscrire sur ce type de course. Dommage.....

4 commentaires

Commentaire de le G.G.O. posté le 11-07-2009 à 19:58:00

malgré les ptits soucis d'orga...t'es allée au bout ! bravo Mireille !

Commentaire de l'ourson posté le 12-07-2009 à 23:26:00


Bravo la Coccinelle ;-)

L'Ourson

Commentaire de LtBlueb posté le 13-07-2009 à 13:57:00

chapeau Mico pour ta volonté, dans des conditions pas toujours ... très favorables :)

Commentaire de JLW posté le 14-07-2009 à 18:23:00

Bravo Mico d'être allée au bout de cette épreuve et surtout d'être restée zen devant une organisation visiblement pas à la hauteur et manquant singulièrement d'élégance (le mot est faible) vis à vis des "flirteurs" de la barrière horaire.
Un ultra de cette distance doit pouvoir prendre en compte tous les coureurs du premier au dernier ou alors, s'ils n'ont pas les moyens de faire face il faut savoir être sélectif aux inscriptions. Ce n'est pas facile certes, mais la moindre des choses reste la courtoise envers les participants.

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