L'auteur : sonicronan
La course : Trail des Citadelles - 71 km
Date : 12/4/2009
Lieu : Lavelanet (Ariège)
Affichage : 3225 vues
Distance : 71km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
Ca y est je me décide enfin à faire un p'tit récit. Je pense avoir des petites choses à raconter.
Tout démarre vendredi 10 avril, où avec la petite famille, on arrive tranquillement à Lavelanet, après un "petit" détour dû à un petit assoupissement au niveau de l'autoroute de Narbonne et qui nous a fait faire plus de 80 kms vers l'espagne (au lieu de Toulouse).On rejoint le gîte à Lespinas et je constate que le parcours passe à 500 m du gîte (vers le 19eme kms). Le gîte est sympas et l'entrée se fait par un escalier d'une vingtaine de marche :
"Ca va être sympas lundi matin ça !"
Le samedi matin, il flotte ... toute la matinée. Du coup, je commence à me dire que si on a ça toute la journée du Dimanche... ca va être long, très long.Je commence à douter de ma veste. J'appelle le frangin pour lui dire que s'il passe aux environs d'un D4, qu'il me prenne un poncho.A la fin de la sieste des petits (vers 16h), Caro, Rémi et le frangin arrivent à lavelanet. Je n'oublie pas de mettre mon plus beau T-shirt "Sonic Youth" (on ne se refait pas).On se rejoint tous à la récup' des dossards.
La salle est agréable, il y a quelques exposants, … ça sent bon la course. Je pensais voir un stand "GRP" et aller dire bonjour à Miche... Mais personne du GRP. On retrouve Pascal et Valérie qui s'alignent aussi sur le 73 kms.
Direction le Trocson du coin pour discuter un peu.
Le soir se passe calmement (après quelques apéros et de l'antioxydant au raisin tout de même). On prépare les sacs.
Le frangin va tester son nouveau sac "wasp" et les guêtres. Rémi prend l'option léger (batons, guêtres) et m'annonce qu'il ne prendra pas de vestes : "mouillé pour mouillé d'abord !"
... "ah ?". « Ca me ferait peur » . En ce qui me concerne, je décide rapidement de ne pas prendre le poncho que le frangin m’a acheté(trop lourd), et j'hésite sur les chaussures "Grotex ou non ?".
Ma chérie me conseille de prendre mes trabuccos dans lesquelles je suis super bien. Je vais l'écouter.
La nuit se passe bien, j'arrive à bien dormir. Un seul truc me turlupine depuis quelques jours "Je ne me vois pas passer la ligne d'arrivée". Je n'arrive pas à avoir l'image de moi sous l’arche d’arrivée. Ca me perturbe... Heureusement, tout de même, Pascal nous a montré la fameuse descente terminale : Une trentaine de mètres à faire sur le cul. Je le mémorise.
J'ai l'impression que l'écotrail (un mois plus tôt), a fait que je ne me suis pas projeté sur cette course. Du coup, je n'arrive pas à estimer mon niveau de forme (mental et physique).
Samedi matin, je déjeune tranquillement avec les 2 gugusses. On rigole .. comme d'hab'. A 5h30 on est prêt .. sauf rémi. On décide de l'attendre dans la voiture. Caro va nous conduire.
Rémi arrive jette son sac et dis "Zut mes bâtons ?" et repart les chercher pour revenir quelques secondes après : "La porte n'a pas de poignées... on peut pas rentrer", merde...
Bon ben y'a plus qu'à appeler Katell qui dort avec les enfants. On se met à brailler dans la ruelle et à escalader le balcon. On se gourre de balcons et on réveille les voisins... Merde
Le frangin à ce moment arrive et dit " Mais si y'a une poignée, c'est ouvert"... Qu'est 'ce qu' a foutu le Rémi ?
Bon... tout ça nous speed un peu... mais ça va... du coup.. c'est sûr on ne pense plus trop à la course. On arrive 5 minutes avant le départ : Nickel.
On s'installe sous la tente et on écoute les consignes avec la musique Médiévaloélectrique. Val et pascal sont là.
C'est parti... il flotte... les 1ers kms vont bien. Je pars tranquillement et laisse partir le frangin (forcément) et Rémi.
Ma frontale m'énerve, j'ai l'impression de rien voir. Le terrain est sombre (en sous bois) et boueux. "Ou alors est ce les frontales des autres qui éclairent trop ?". Bref, je décide de suivre un gars qui a une bonne frontale.
Le jour arrive vite et il flotte toujours autant. Le parcours est très joli. J'adore les petits sentiers en sous bois. Il fait frais et on croise quelques flocons de neige.
Arrive le 1er ravito (4 étoiles), dans une superbe salle. On est au sec. J'ai peur de salir. Ma 2eme guêtre vient de lâcher (la 1ere avait lâché avant la course). C'est pas grave.
Je mange bien et je repars. Au bout d'1 km, je croise Caro qui est descendu nous voir à pied depuis le gîte. C'est sympas. Ca va bien. Je continue de monter.... Tiens j'ai oublié de recharger le camel .. Pas grave.
J'ai l'impression d'être encore à peu près étanche. Ma veste commence à s'humidifier de plus en plus, mais ça va. La pluie n’arrête pas. Les sentiers sont toujours aussi beau, mais il y a énormément de boue. Je n'évite plus les flaques, sans n'en vaut pas la peine. Les passages en forêt transforme la pluie en crachin : « Un temps de breton » - C’est mon temps. 1er coup de mou, mais le physique est là. Je continue.
Arrive le ravito des 33 kms (Fougax). J'ai la dalle et ça va (pas la grosse forme, mais ça va). Les filles et les enfants sont là. Ca fait plaisir. Elles m'annoncent que Rémi est 30 secondes devant.
Je repars et le voit tout de suite. Je garde mon rythme et le rejoint au bout d'une dizaine de minutes. Il m'avoue en chier dans les côtes. Moi, à ce moment là, ça va à peu près.
On court un peu ensemble, mais l'écart va se creuser petit à petit. Il a plus de mal que moi pour relancer. Je pars et la forme revient dans la montée de MontSégur. La neige nous attend. Je monte et descends et ne croise pas mon Rémi.
Le ravito de Montferrier arrive vite. Je n'ai aucune idée du temps, ni du classement. J'ai une montre, mais je ne la regarde jamais : "No pressure". Je suis complètement trempé, j'en profite pour bien manger (chocolat et orange). Je ne souffre pas du tout du froid, mais il ne faut pas que je traîne.
Surtout, que je vois un mec jeter son dossard juste devant moi... « Ouh la... Pas bon ». Je repars.
En fait, je me rends compte que tous les ravitos me font un bien fou et du coup, je n'hésite jamais pour repartir. Je sais à ce moment que j'irais au bout. En plus, je sais que ma petite famille va m'attendre tout là bas... au bout des 73 kms... alors... faut y aller. Cette partie du parcours, n'est pas du tout dans ma tête. Je sais que l'on rejoint Roquefixade, ... mais à part ça.. Je sais que ça monte un peu. En fait, ... 3 côtes vont se succéder... Jamais très longue... Mais le terrain n'arrange pas les choses. A ce moment, la tête va bien, mais les genoux "couinnent" un peu en descente. Heureusement, qu'il y a les bâtons.
Je passe le fameux pont avec les planches que je ne vois pas... Du coup, je me retrouve à longer le mur de droite accroché au fil orange. Je trouve ça un peu chaud (tu m'étonnes). Je me fais un compagnon de course... mais il est portugais et ne parle pas du tout français. On arrive tout de même à échanger quelques phrases. Mais .... Qu'est ce qu'il monte vite. Il me cloue sur place à chaque montée, mais il doit "couiner" plus que moi au niveau des genoux en descente.
Les kms s'enchainent et les sentiers sont de plus en plus techniques et beaux. Les passages de Roquefixade et des cascades de Roquefort sont magnifiques. La pluie continue. L’ambiance est superbe (j’aime les temps pluvieux, pour le caractère qu’ils donnent au paysage)... La pluie et le brouillard sont toujours là.
Arrivée au dernier ravito... d'un coup, je me rappelle, qu'il n'y a plus que 10 bornes pour rejoindre l'arrivée. Cool ...
Je discute un peu avec les locaux et je repars. Je croise un gars que j'avais vu au GRP l'année dernière. Ca démarre par du plat, puis du terrain gras.. Ca devient dur de courir.
J'ai vraiment du mal à relancer, mais je me force. Arrive la dernière côte.. bien raide, mais facile à monter si on y va mollo (c’est mon intention).. et qui annonce une fin proche. Je croise un gars qui en a ras le bol et qui me dit que c'est vraiment "horrible". J'avoue que je ne suis pas du tout dans cet état d'esprit à ce moment là et du coup, je me rends compte qu'en trail je ne trouve jamais ça horrible.. Dur (voire très dur) d'accord... mais horrible...non
Sur le dernier plat, un bénévole (toujours aussi sympas ces bénévoles et courageux...) annonce 3 kms. Bien,… essayons de courir, même si le chemin ne s'y prête pas trop (lapiaz).
2 gars me doublent et un me dit "Accroche toi et suis"... Ca me titille et je repars.. j’essaie de courir tout le temps. Du coup, je suis ces 2 gars et double quelques personnes qui marchent.
Arrive la croix (du chemin de croix). C'est fini ! La descente à fond les ballons et j'entends ma fille. Arrivé en bas, je croise le sourire de ma douce et prends mes 2 bouts de choux pour passer la ligne.
11h18 ... Bien...
Le frangin arrive (il a fini 7eme... Encore une perf de fou ) et Rémi (abandon : Je sens qu'il va se rattraper sur le GRP). Je suis content d'en avoir fini et d'avoir fait ce beau trail dans ces conditions. J'ai bcp appris. Valérie aura aussi abandonné et Pascal quant à lui terminera (avec un aspect de fraîcheur étonnant).
La tartiflette du soir va être fabuleuse.
Les Citadelles, c'est dur c'est beau et c'est rugueux. Ca fera partie des beaux souvenirs.
Heureusement, nous restons quelques jours sur place et nous pourrons profiter des sites du coin dans de belles conditions d'ensoleillement.
Une belle région que ces Pyrénées ariégeoises.
5 commentaires
Commentaire de goonif37 posté le 21-04-2009 à 09:39:00
Bien joué Ron's, très belle gestion de course...
Vivement le GRP
Commentaire de Eric Kikour Roux posté le 22-04-2009 à 09:15:00
Ouah! ça semblait bien plus simple pour toi que pour moi! Félicitations pour ta course et ton chrono!
Eric
(bon, allez, je te dénoncerai pas pour le raccourci sous le pont de Silence, là où tu as évité les planches!)
Commentaire de Eric Kikour Roux posté le 22-04-2009 à 09:15:00
Ouah! ça semblait bien plus simple pour toi que pour moi! Félicitations pour ta course et ton chrono!
Eric
(bon, allez, je te dénoncerai pas pour le raccourci sous le pont de Silence, là où tu as évité les planches!)
Commentaire de mic31 posté le 22-04-2009 à 22:49:00
Salut,
Il y a ceux qui connaissent les Citadelles, les copains qui courent et puis ceux qui découvrent.
Tu es de ceux là et je te remercie pour ton récit.
Je suis content que "ma" course t'aies plu et ta définition "Les Citadelles, c'est dur c'est beau et c'est rugueux." convient parfaitement à ce que je souhaite qu'elle soit.
Au plaisir de se croiser sur le GRP (75 pour moi) ou bien pour un retour éventuel au pays des portes sans poignées.
Michel
Commentaire de sonicronan posté le 23-04-2009 à 13:11:00
Au plaisir de se revoir. Cette sourse est sublime. Je pense que j'y reviendrais. De plus, les Pyrénées sont probablement la région de france pour laquelle, j'ai le plus d'attachement. Je suis à moitié Breton et à moitié Pyrénéen.
Ronan
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.