Récit de la course : Signes Trail Salomon - Parcours de repli 2009, par kailasa

L'auteur : kailasa

La course : Signes Trail Salomon - Parcours de repli

Date : 12/4/2009

Lieu : Signes (Var)

Affichage : 3501 vues

Distance : 34.5km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Le récit

Aaaahhh, Signes…. Quand j’ai lu les CR des années précédentes, je me suis passionné pour le massif de la Sainte Baume (sa beauté, sa forêt, sa riche histoire, et Marie Madeleine bien sûr), et je voyais déjà  le ciel bleu, j’avais préparé la crème solaire, les lunettes de soleil, le maillot de bain pour me tremper dans la fontaine du village…

 

Raté !

 

En ce dimanche 12 avril 2009, c’est pluie, fraicheur et vent violent !!! Et le massif de la Sainte Baume, il est où ? Aaaahhh, il est là bas… dans les nuages… Mouai…

 

Vu les intempéries, le trail est raccourci d’une dizaine de kilomètres, il ne fera donc plus que 35 kilomètres pour environ 1700 mètres de dénivelé. Deux boucles au programme : une première boucle de 13 kilomètres, retour à Signes, puis on effectuera le « petit » parcours, 21 kilomètres pour 1200 mètres de dénivelé (je sais, 13+21=34, mais les organisateurs ont dit 35, donc c’est 35, et comme ça, après, on a une super moyenne de course…).

 

Pour ma part, le premier objectif, qui était de m’imprégner de ce bout de Provence, de m’en mettre plein les yeux, est un peu revu à la baisse. L’autre objectif, plus sportif, est de faire une place correcte en essayant de courir moins bêtement que d’habitude, et sans que le naturel revienne au galop, ce qui n’est pas gagné. Donc, la stratégie du jour : partir vite pour éviter les bouchons ; puis, afin d’éviter le désagrément d’être cuit dès le quinzième kilomètre, gérer la course à mon rythme sans tenir compte des autres (ça, généralement, je ne sais pas trop faire…).

 

8h30 : on est environ 300 « motivés » au départ, prêts à affronter la pluie, le vent, et un terrain technique et glissant. En bon organisateur, Samuel Bonaudo met l’ambiance, lance une « ola » puis donne le départ.

Je suis à peu près au 1/3 du peloton (pas super) quand la meute se lance, et ça part très vite, trop vite pour moi d’ailleurs, et pas facile de doubler sur les premiers hectomètres. Les deux ou trois premiers kilomètres sont plats et sur route, à découvert et donc cinglés par la pluie et le vent. J’ai déjà perdu du terrain sur un premier peloton de 25/30 unités, et ça avance vite… Et je suis limite en surrégime…

 

Kilomètre 3 environ, ouf, fin du bitume, on attaque la montée.

La première partie de cette ascension se fait sur des petits sentiers monotraces, puis sur des chemins plus larges, toujours « courables ». Je me mets à mon rythme, et petit à petit, je gagne des places, jusqu’à ce que, comme souvent dans les trails, chacun se retrouve à sa place.

La deuxième partie de la montée est très raide, c’est le premier mur de la journée. Et allons-y pour une partie marche « les mains sur les genoux », avec quelques rares relances en courant. La progression est assez difficile car un peu boueuse, et les appuis sont fuyants. On se retrouve à 3 ; je connais l’un de mes accompagnateurs, je l’avais repéré lors d'un autre trail l’an dernier pour ces qualités « impressionnantes » de descendeur.

On bascule au sommet ensemble, je laisse passer mes compagnons, je vais les suivre dans la descente. Très vite, je me rends compte que je vais ESSAYER de les suivre. La descente est technique, ça glisse. Ils descendent vite et sont faciles, je descends aussi vite mais je suis sans cesse à la limite de la rupture. Et une faute sur ce genre de sentier pourrait se solder par une cheville en vrac. Je lève le pied (de toute façon, je n’aurais pas pu les suivre jusqu’au bout) et les laisse filer en pensant qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Je descends donc à ma main (à mon pied plutôt)… Trop peut-être… Je me fais passer une fois, deux, trois (waou, impressionnants les types !!!), puis quatre, cinq, six (oohhhh !!! Il se passe quoi, là ?  En fait,  ils avancent, certes, mais c’est surtout moi qui n'avance pas, je crois…).

Fin désabusée de la descente et fin de la première boucle. Vivement que ça remonte !!!

 

Passage dans Signes, ceux du grand parcours sont encouragés par les concurrents du petit parcours qui sont en train de s’échauffer. On m’annonce 26ème.

 Petite promenade dans les rues du village, puis c’est parti pour un peu plus de 1000 mètres de dénivelé.

 

C’est d’abord une longue portion sur route ; j’ai quelques uns des mes « doubleurs » en point de mire, je monte sans m’enflammer, et je les rejoins assez facilement. Puis s’enchainent des sentiers plus ou moins techniques, une petite descente, un passage à gué d’un (gros) ruisseau. Sur ces portions, je fais route avec « le descendeur », on papote un petit peu.

Puis vient LA montée. Mon compagnon décroche assez vite. Je suis bien, je fonce (façon de parler, vous m’avez compris). A un large sentier où on peut encore courir succède un long passage « dans la pampa », droit dans la pente, dans la « caillasse », où on se faufile à travers une végétation se raréfiant peu à peu. Au dessus de moi, en point de mire, j’aperçois deux concurrents et… un troupeau de mouton.

Salutations au berger, et gentils les chienchiens, hein ?

C’est toujours un bonheur que de voir des chiens de berger maîtriser et guider des troupeaux. L’un des gentils chienchiens (qui doit faire mon poids, un patou je crois) vient d’ailleurs me faire comprendre gentiment qu’éventuellement il serait souhaitable que je ne m’approche pas des bêtes. 

J’obtempère.

 

Je gagne une place, puis me fais rattraper par les deux premiers du petit parcours (dont Thomas Lorblanchet himself). Je m’efforce de les suivre. Pas longtemps.

Je rattrape alors un nouveau concurrent. Dialogue.

Lui : vous êtes le troisième du petit parcours ?

Moi : bin non !

Lui : ça se voit, vous n’avez pas la même foulée.

Moi (intérieurement) : Grrrr… Merci…

 

Avec mon nouveau compagnon, nous arrivons ensemble sur la crête, et là, comment dire ? Il y a un vent de fou !!!

Deux kilomètres, transpercé par le vent (je suis en short, mes vêtements sont trempés, c’est vraiment sympathique), sur un sentier technique, parfois hors sentier dans les cailloux, je ne sens plus ni mes jambes, ni mes mains, ni rien du tout d’ailleurs ; l’objectif est simple, se sortir au plus vite de ce passage.

L’endroit, par contre, est beau et sauvage, argument de choc pour revenir l’année prochaine, sous le beau temps.

 

La descente arrive enfin. Très technique. Glissante. Dangereuse. Casse gu..le. On descend prudemment. Il faut parfois mettre les mains.

Le « descendeur » très vite me redouble. C’est hallucinant comme il est facile et comme il va vite. Je n’essaie même pas de le suivre. Dans cette descente, il me prendra plus de dix minutes (en environ 10 kilomètres) !!!

 

Je zappe le dernier ravito, laissant ici mon compagnon rencontré sur la crête, puis attaque l’ultime montée (150/200 mètres de dénivelé) qui agrémente un peu cette longue descente, un petit sentier d’abord très raide puis courable sur la fin. Sympa.

 

La dernière descente est assez rapide, technique parfois, et se termine par quelques hectomètres de bitume. Des concurrents du petit parcours me doublent. Mais j’ai la pêche, je termine assez vite. Je franchis la ligne en 3h32mn33s en 21ème position.

 

Le bilan personnel est assez mitigé. Je termine assez frais. Certes, j’ai bien géré ma course. Mais en voulant trop gérer, me suis-je donné au maximum ?

 

La course : la fête a peut-être été un peu gâchée par les intempéries, mais ça reste un beau et vrai trail : difficile, cassant, technique, varié. Et même avec une telle météo, c’était beau.

Rien à redire au niveau de l’organisation : balisage irréprochable, supers bénévoles (mention spéciale quand même à ceux qui sont restés sur la crête toute la journée…), repas d’après course, et un beau tee-shirt technique-souvenir (très réussi pour une fois…).

A refaire, mais avec le beau temps…

     

 

     

3 commentaires

Commentaire de CROCS-MAN posté le 14-04-2009 à 11:36:00

BRAVO pour ta course et merci pour ton bon récit.

Commentaire de agnès78 posté le 14-04-2009 à 12:39:00

bon bah je vois que c'est la grande forme :D Une belle gestion de course et une bonne prépa pour le 2 mai ;-)
merci pour le récit...
Bonne récup' éric et à bientôt
bises
agnès

Commentaire de the dude posté le 15-04-2009 à 15:53:00

Bravo pour ta course dans ces conditions difficiles et tres belle perf, meme si tu as l'air un peu déçu.

C'est marrant, moi aussi ce trail me fait rever depuis que j'en ai lu qques recits, dont celui d'Akuna accompagné comme toujours de splendides photos (il faisait beau cette fois-ci lol).

Et ta conclusion positive sur le trail malgre les conditions difficiles me donne encore 1 raison de + de vouloir le faire.
En 2010 pourquoi pas?

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