L'auteur : cloclo
La course : Raid 28
Date : 17/1/2009
Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)
Affichage : 3669 vues
Distance : 85km
Objectif : Terminer
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Une semaine avant le Raid28, je trouve une annonce sur Kikourou où l'équipe n° 50 des Mad'leines de Mifune28 cherche un remplaçant pour pallier à une défection de dernière minute. Je me laisse le dimanche pour négocier mon bon de sortie, et confirme lundi matin ma disponibilité. Tope là, marché conclu, mon petit CV a convaincu l'équipe, dont je ne connaissais personne ni d'Eve, ni d'Adam. L'équipe se compose de : Christophe (Mifune28, que j'ai pris jusqu'après le Raid pour Thierry qui s'est désisté, désolé...), Aline (Line), Francis, Jean-Yves, et donc ma pomme.
A peine une heure après, en lisant mes E-mails au boulot, quel choc d'apprendre que Murielle, une coureuse d'ultra de ma boite, vient de perdre sa fille des suites d'une longue et pénible maladie. Le lendemain, les obsèques près de Chartres sont émouvantes, et de nombreux coureurs du coin sont présents, dont Stéphane (Steph28). C'est le lendemain que j'apprends que mes coéquipiers du Raid28 connaissent bien Murielle, et qu'elle va malgré tout courir le Raid28 dans l'équipe de Stéphane des Maratouristes de Dreux .
Mon premier Raid28 aura donc une saveur spéciale, d'entraide avec Murielle, et sous la protection de sa fille de là où elle est maintenant partie.
Bon, maintenant que j'ai signé, et malgré tout le coté émotionnel environnant, il va falloir être prêt le jour J. Deux sorties à dénivelé (dont la « Rue des Collines » à Orsay près du repaire des Castors...) dans la semaine pour affiner un entrainement un peu léger ces derniers temps, et surtout réfléchir à ce qu'il faut emmener pour une petite promenade de santé d'à peu près 85 km. Je ne m'embête pas à acheter de matos technique chérot, et compose avec ce que j'ai :
Il faut que j'avoue que la préparation de tout ce matos a été faite en dernière minute le samedi soir, pendant que j'accueillais l'équipe chez moi autour d'un petit apéro pour faire connaissance. La veille, je leur ai préparé un cake au safran pour le Raid, car mon rôle dans l'équipe était surtout sherpa. Donc coté bouffe, voici la liste de ce que j'ai emmené :
Donc comme je l'ai déjà dit, l'AAB de mon équipe s'est passé chez moi (désolé, je n'aime plus les pizza super suprêmes...). Christophe a un peu jardiné pour trouver, mais bon, ça l'a mis dans le bain. Jus de fruit pour mes équipiers (qu'est ce qu'ils sont sérieux), et petit whisky pour moi (faut pas déconner), accompagné de tortillas et d'un guacamole maison. Le tout sous la surveillance de mes deux fauves Caramel et Réglisse. Pour le reste, on prendra des pates sur place.
Mon sac enfin prêt (Line a failli craquer de cette attente insoutenable), nous voilà parti en direction de Bures pour le départ au gymnase André Raquin. Je trouve qu'on y est bien tôt (vers 19h), mais bon, ils veulent se mettre dans l'ambiance. Primo, on prend un plat de pâtes au vendeur ambulant, qu'on va lentement déguster dans le gymnase.
Puis c'est les derniers ajustements du sac (je prends ou pas cette polaire ?), et petit à petit, au gré de l'arrivée d'un paquet de têtes connues, la pression monte. Comme d'habitude, je vanne Cédric le Castor sur ses progrès en orientation, sur quoi il me rétorque qu'on ne peut guère se perdre à tourner en rond dans le tunnel du LHC.
La bise à Sandrine Taz et une vacherie à son copain Domi le monstrueux, euh Monster Truck, accompagné d'Alain le Canard d'eau et Maria-Ema-Babou la Poule mouillée.
Un petit bonjour à Monique Vetchar, Laurent le Bagnard, la Libellule, Pascal Runner14, Ouster, Emmanuel le Sanglier, et j'en oublie (les autres se reconnaitront).
Je me présente aussi à quelques uns qui ne me connaissent pas encore en chair et en os (plus de chair que d'os...) : Philippe le Blueb, Virginie la Souris, Christian la Bouteille...
Quel plaisir de retrouver mon ancien pote de ski de fond, Jean-Luc dans l'équipe de Robert le Castor Senior et Philippe Fuchs.
Et puis bien évidemment l'équipe des Maratouristes-2 avec Steph28 et Murielle, qui m'avoue avoir préféré venir pour oublier ses soucis. Gros câlin d'encouragement au passage.
Retour à la préparation de notre stratégie d'équipe, faudrait peut-être y penser, on part bientôt : Francis capitaine et pointeur, Christophe orienteur secondé par Jean-Yves, Aline au roadbook et au sourire et ma pomme sherpa et appels à boire et à manger. Elle a de la gueule, notre équipe, non ? L'année dernière, elle a fini 34ème, et nous espérons bien faire mieux cette année.
Quelques consignes habituelles de Papy Turoom l'organisateur, ainsi que de son alcoo...lyte Marc le Kloug (encore une connaissance de longue date), et les capitaines se placent en ligne dans le gymnase, prêts à recevoir la bible du Raid28, à savoir le roadbook.
22h pétantes, le départ du Raid28 2009 est donné. Francis nous rejoint dans le coin de gymnase que nous nous étions réservé, avec le roadbook, une carte IGN au 25000 ème de la zone couverte spécialement éditée pour ce raid28, ainsi qu'un carton prologue. En effet, pendant que Christophe et Line reportent les 20 premières balises sur la carte, nous allons, Francis, Jean-Yves et moi chercher 3 balises à proximité du gymnase. J'ai été embarqué dans cette tâche à cause de ma soit disant connaissance du terrain, mais je n'ai aidé qu'à trouver la première, sur les deux autres, la science des vrais orienteurs a vite dépassé celle de la connaissance ;(.
Vingt minutes plus tard, nous revoilà au gymnase, et du coup, Christophe et Line arrêtent de reporter et nous voilà tous les cinq lancés vraiment sur la course. J'ai été dans la carte comme on dit jusqu'au PC2, car ma connaissance du terrain a quand même aidé un peu finalement.
A partir de là, j'ai surtout essayé de suivre sans ralentir l'équipe. Je me rappelle de quelques passages glauques sous des tunnels, et bien sur la fameuse balise 10 « spéciale rivière ». Les pieds dans l'eau jusqu'aux genoux, et même pas loin des c....les quand j'ai failli trébucher dans un trou plus profond ;(. Mais j'ai trouvé que les pieds se réchauffaient somme toute assez rapidement après, il fallait juste courir assez vite. Un peu de courte échelle pour aider Francis à poinçonner la balise 11 (« vous verrez comme c'est utile d'être 5 » qui disaient, mais à 2, ça le fait aussi ;).
Après avoir suivi Yvette un certain temps, nous avons longé l'Orge un moment. Je ne me rappelle pas de tout, mais je sais que Christophe et Jean-Yves assuraient un max pour l'approche des balises, et Francis courait comme un cabri pour les trouver et poinçonner. Même que l'équipe du MMK nous est passée à coté au moins une fois sans voir la balise, c'est pour dire. Et que dire de leur poule mouillée qui a du vaincre son élément abhorré pour aller poinçonner son bracelet, aidé en cela par un canard boiteux. Sur quelques balises, il y a des consignes de pointage supplémentaire d'un bracelet porté par un des équipiers, et comme on ne peut pas les enlever et que l'équipier en question n'est pas toujours celui qui est le plus prêt (s'il est encore en course ?), ceci donne souvent lieu à des franches parties de rigolade.
Du départ jusqu'au PC6, nous avons souvent fait le yoyo avec l'équipe des Maratouristes, ce qui m'a permis d'encourager ma copine Murielle souvent. Elle avait l'air bien dans la course, ce qui lui a permis d'évacuer le stress de son deuil. Et à chaque fois, une étoile brillait un peu plus, Margot nous observait de là haut.
Au PC6 à la gare de Sainte Geneviève des Bois, Sandrine la Tazeuse nous encourage, accompagnée des Dunes d'espoir qui contrôlent les équipes (il faut avoir son carton de pointage, et se présenter au complet).
Après 4h du mat, on commence à avoir des frissons à courir sous la pluie bien fraiche, sur un plateau sans arbres mais beaucoup de vent.
Après le PC9 à Cheptainville, et malgré un pourcentage de balises trouvées très correct, nous ne mettons pas longtemps à prendre la seule vraie décision stratégique de la course, à savoir prendre le raccourci pour rejoindre au plus court le PC10. Evidemment, au passage, nous ratons l'occasion de « jouer » sur une mémory et une spéciale CO concoctées par Michel l'Tron avec une vingtaine de balises dont essentiellement des bleues ludiques, mais vu de l'heure, la barrière horaire à 8h30 au PC10, notre vitesse de progression, celle du vent et l'âge du capitaine, nous n'hésitions pas longtemps.
Du coup, nous sommes la quatrième équipe à passer au PC10 (presque sur le podium, mais pas pour longtemps ;( ), et nous aurons échappé à la vision apocalyptique dont d'autres ont rapporté (21 équipes abandonneront sur ce Raid28, et la majorité à ce PC10). Du coup, on comprend mieux l'accueil que nous y a réservé Papy Turoom, tout content d'y voir l'équipe n°50 au complet et en pleine forme. Même que c'est reparti pour un report de balise, et avanti.
Bon, après, on a commencé à faire quelques fautes d'orientation, peut-être la fatigue. Après le PC12, Christophe a cru voir un gué sur le bassin de retenue de l'Orge permettant de couper vers le PC13. Hélas, il a fallu se rendre à l'évidence qu'à coté de ce gué, la rivière du PP010 n'était qu'un filet d'eau. Donc on a du contourner ce bassin par l'Ouest, avec un bon kilomètre et demi de rallonge. Premiers grincements de dents de la part d'Aline, mais rien de méchant. A ce moment à peu près, nous apprenons que l'équipe de Stéphane et Murielle s'est délitée, car leur jeune fougueux pointeur a fait cavalier seul et ils ne l'ont pas retrouvé pendant plus d'une heure. Ils termineront finalement à trois. Dommage pour Murielle, mais l'important pour elle est ailleurs. Au moins, son petit ange nous porte chance :J)
Christophe nous sort un petit coup de rouge, accompagné d'une saucisse, ça fait du bien au moral. Du coup, le lavoir de Bruyère qui ne nous promettait que de l'eau s'est laissé désirer. La spéciale CO de précision de la Roche Turpin nous a enfin permis (enfin aux orienteurs) de nous amuser un peu à chercher parmi 4 balises bleues (quand ont les a trouvé) laquelle correspond à celle marquée sur la carte. J'ai même réussi à en trouver une, mais en copiant honteusement sur l'équipe adverse qui est passé avant et qui n'a pas assez bien caché son jeu d'approche. Puis le passage sous la N104 (PC15) nous a aussi fait faire un petit extra, malgré une approche initiale à travers champ pourtant bien enquillée, grr.. Mais on est dans les temps, une demi-heure d'avance sur la barrière horaire.
Report de balises, bonne sustentation avec les derniers morceaux de cake au safran, et c'est parti pour le sprint final. Façon de parler, car ça commence à tirer un peu dans les guibolles. Mais on n'est pas venu pour se lamenter, alors on y va. Surtout que maintenant, le profil n'est plus urbain et plat, mais champêtre ou forestier et assez vallonné. Malgré cela, nous avançons toujours d'un bon pas, juste une petite pause par ci par là dans les côtes vraiment trop raides. Mais Dieu que la traversée de la forêt vers Villejust paraît longue. Arrivé vers les Ulis, je reprends contact avec des terrains connus, et du coup la fin passe mieux. Une petite coupe directe plein pente à travers bois avant de traverser la 118, nous voilà déjà à Orsay. Dernier jardinage pour le 2ème pont sur l'Yvette, et pleine gomme pour arriver avant l'équipe de Jean-Luc et Robert (ou ce qu'il en reste).
Emotion en passant l'arche d'arrivée tous les cinq à 15h45 (Yes, we can), avec au passage une alcoo...lade du grand Kloug et un sourire du Sanglier en tant que spectateur.
Et bien sûr la petite lueur qui vient du ciel ...
Quelle surprise le lendemain d'apprendre que nous sommes 12ème avec 55 balises vertes et 10 bleues, juste derrière les deux équipes du JDM. Seules 23 équipes sur 57 au départ finiront au complet (à cinq), on se demande bien pourquoi ?
Dès le passage de la ligne, les bénévoles qui ont été aux petits soins pendant toute la course, bravant souvent les intempéries pendant des heures immobiles, nous ont offert un bol de soupe. Quel régal après cette petite promenade de santé ;). Déchaussage obligatoire avant de rentrer dans le gymnase, il ne faudrait pas que les bouseux salissent les infrastructures du campus tout de même. Dans le gymnase, c'est un peu Trafalgar. Des mines fatiguées et déconfites, soit à cause d'abandon, ou de conditions pas tout à fait reposantes. Une bonne douche, des massages ou un passage chez l'ostéo pour certains, un repas d'après course, et c'est déjà l'heure de prendre congé de mes coéquipiers du jour. Merci de m'avoir accepté dans l'équipe des Mad'leines, qui d'après une extrapolation mathématique devrait finir -10ème l'année prochaine ;). Je décide de rentrer en RER (5 stations), ce qui me permet de causer un peu avec Christian Bottle qui rentre à Paris, et un Céleste une fois.
A l'année prochaine si vous le voulez bien.
Et merci à Line pour m'avoir autorisé à inclure ses photos dans ce CR.
6 commentaires
Commentaire de mico34 posté le 10-03-2009 à 11:13:00
bravo Cloclo t'es le meilleur.
Je n'en doutais pas d'ailleurs.
Mico
Commentaire de ema posté le 10-03-2009 à 12:51:00
comme tu l'a dit CLOCLO, ça a donner lieux a de franches parties de rigolades.....colle ton CR. contente de t'avoir croiser... et peut-etre qui sais.. 2010.....
bises de la poule mouillée!..
Commentaire de ema posté le 10-03-2009 à 12:54:00
pas encore réveillée... je voulais dire "cool" ton CR.
re-la poule mouilée
Commentaire de nono_la_robote07 posté le 10-03-2009 à 17:19:00
Sympa ce compte rendu du raid28.
Il ne manque que la recette du cake au safran.
à bientôt
Caroline
Commentaire de runner14 posté le 12-03-2009 à 17:46:00
SALUT CLOCLO!Superbe épreuve que tu as fais là avec tes coéquipiers ,très heureux de t'avoir revu sur celle-ci vous avez fait une très belle gestion et de surcroit la finalité ,Chapeau!
Commentaire de Line posté le 06-04-2009 à 20:56:00
He he Salut Claude,
Pas vu que t'avais mis en ligne le Cr du raid!
Les qqs petites photos y vont très bien, pas pu en prendre plus, on se demande pourquoi donc l'appareil s'est presque noyé dans ma poche gore-tex!!!????
Bon l'année prochaine t'auras droit au bracelet rose......
à un de ces 4 Cloclo
Aline
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