Récit de la course : Saintélyon 2008, par Fimbur

L'auteur : Fimbur

La course : Saintélyon

Date : 7/12/2008

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4735 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Un Ultra imprévu

Sainté Lyon 2008, un ultra imprévu 

La SaintéLyon 2008 est mon objectif de l’année en course à pied.

 

Je prépare mon plan d’entrainement spécifique en démarrant début octobre. Par rapport à l’année dernière j’ai augmenté le kilométrage hebdomadaire et le dénivelé. Cette année je vise la Sainté de bronze, soit 8h20 le top du top serait d’arriver à 8h. Bon par rapport au 9h09 de 2007, y a du boulot.

 

Fin octobre, je ressens une douleur dans la fesse gauche. En pleine « grosse semaine » d’entrainement, je ne m’inquiète pas outre mesure. La semaine prochaine c’est récup, compensation.

 

Sans en avoir conscience, je viens de prendre le départ de mon ultra de fin d’année. Je vais vous faire partager mon expérience dans ce compte rendu. Ce n’est plus tout à fait de la course à pieds, ce n’est pas vraiment de l’ultra, et pourtant c’est long, et pourtant le moral passe par des phases d’espoirs, d’euphorie, puis de bas au fond des chaussettes.

 

Point 1 -  2 novembre – Lyon Urban Trail – 20km D+ 600m

Ce nouveau trail urbain, plutôt sympathique que je cours sans ambition, juste pour l’entrainement et le plaisir.

Ce sera ma dernière course de l’année, mais je ne le sais pas encore. Je profite du temps, des paysages (Lyon c’est chouette), du parcours (sympa), des rencontres : Langevine, Patcap21,…..

L’arrivée est douloureuse, de la fesse au genou, j’ai une gêne. L’ostéo sur place m’indique un problème à ma cheville. C’est rassurant, on va s’occuper de la cheville et puis zou c’est reparti.

 

Point 2 – 6 novembre ou bien le 7. En tout cas c’est pendant la nuit.

Depuis dimanche, c’est repos. Jeudi, c’est piscine - une séance tranquille. Tout va bien.

Pendant la nuit, je suis réveillé par une douleur. J’ai conscience qu’il s’agit du nerf sciatique, il s’est tendu tel un élastique.

Le reste de la nuit est dans l’attente. Objectif, ne pas bouger, essayer de se détendre, de détendre le corps. Le refus de croire à ce qui arrive, c’est un mauvais rêve, dans quelques heures ce sera oublié.

 

Point 3 – 7 novembre matin – Confirmation

Rdv chez le toubib, c’est la confirmation de ce que je sais déjà. Sciatique

Ce que je ne savais pas, la douleur sur le devant de la cuisse indique également une cruralgie.

Début des anti douleurs, anti inflammatoires et des décontractants.

Retour des mauvais souvenirs, retour des années 2000 où j’ai vécu, survécu à une hernie.

 

Point 4 – 9 novembre – 1er désistement

Je n’irais pas à la reco de la SaintéLyon à Sainte Catherine. Ce n’est pas si grave puisque c’est pour mieux participer à la course début décembre. Oui, j’y crois toujours.

 

Point 5 – 13 novembre – Ostéo

Merci Bicshow, l’ostéo me débloque le bassin, me déconseille de prendre le départ.

Grâce à elle, la cruralgie va quasi disparaître en quelques jours. J’y crois encore un peu plus.

 

Point 6 – 16 novembre – 2ème désistement

Pas de trail de St Héand. Je garde toujours le moral, certain de participer à la STL. Du repos pour mieux repartir.

 

Point 7 – 20 novembre – La cata

En déplacement professionnel, mon corps refuse le trajet, refuse les contraintes des heures de train,… ma jambe se bloque, la nuit sera blanche. J’ai dû reprendre des anti douleurs.

La nuit est difficile, les vieux souvenirs m’assaillent, hernie discale opérée en 2003, infection au staphylocoque doré,… je suis toujours là, toujours debout. C’était une victoire de finir mon 1er marathon, ma 1ère SaintéLyon en 2007.  Images positives, je m’accroche, je vais pas sombrer dans la déprime. Pourtant une impression de retomber si bas, si loin. Le moral est dans les chaussettes. Le départ s’éloigne, l’objectif deviens « pouvoir marcher ».

 

Point 8 – 21 novembre – Traitement

Après un retour en urgence à Lyon, rdv avec le doc.

Changement d’anti inflammatoires, me conseille le repos, me déconseille toute activité. Ok, mas et le départ, je le prends comment ? quitte à se voiler la face, je continue à me leurrer sur ma participation.

 

Point 9 – 22 novembre – « ça repart »

La conjonction de 3 facteurs est déterminante. Je ne sais pas ce qui tient du factuel, ou du psychologique :

modification des anti inflammatoires,

je trouve un site sur les douleurs du dos excellent (explications, traitements, mouvements,… bien meilleur que tout ce que j’avais pu lire jusqu’à maintenant : http://uriic.uqat.ca ),

enfin je trouve une autre origine de ma douleur. Dans la semaine avant le Lyon Urban Trail nous avons déménagé au boulot, et je me suis fait mal en déplaçant des cartons.  J’avais occulté cet incident.

Malgré l’impossibilité d’être affirmatif, je suis persuadé que ce souvenir m’a aidé à guérir, accompagné de tous les mouvements de récupération, d’assouplissements, de renforcement. En effet en 3 jours la situation s’est améliorée de manière significative. Oui j’y crois toujours.

 

Point 10 – 24 novembre – 0 douleur

La journée se passe admirablement bien, c'est-à-dire aucune douleur. Je tente donc le soir ma 1ère sortie de CAP depuis 3 semaines. 4km qui se déroule bien, pas de vraie douleur. C’est pas une petite gêne qui doit m’inquiéter, non ? Si ça continue ainsi, je serais au départ. C’est reparti

 

Point 11 – 26 novembre – 2ème test

Tout compte fait, il y a bien toujours quelques tensions derrière la cuisse, le genou, la fesse. Tension qui bouge en fonction du moment de la journée.

J’ai retrouvé le moral, les étirements tous les matins, tous les soirs vont payer, c’est sûr. Le soir 2ème test avec 40’ de course à pied. Pas plus de douleur au début qu’à la fin, le départ se précise. Je suis heureux.

Je me fixe un dernier test, dimanche sur un terrain avec dénivelé – 13km d+600m

 

Point 12 – 29 novembre – Dernier test

La conclusion arrive dès le 6ème km, dès les 1ères descentes ?, la tension s’intensifie dans la fesse, dans la cuisse,…. Je boucle les 13km. La décision est prise, s’impose pas de départ pour moi, je ne participerais pas à la SaintéLyon. C’est pas envisageable, il m’aura fallu du temps, il m’aura fallu me retrouver seul, dans la nature, pour admettre que c’est pas une course qui doit primer sur mon plaisir d’être dehors, d’être en bonne santé. Faut prioriser, la santé j’en ai qu’une. Je ne veux pas revivre mon opération.

Je maintien  le moral puisque j’irais quand même à Saint Etienne.

 

Point 13 – 6 décembre – Saint Etienne

Une belle AG, un AAB réussi, je suis malgré tout au cœur de l’évènement, avec les kikoureurs.

Je m’occupe de 4 collègues qui tentent le relais à 4. Ils avaient pour objectif de me rattraper, ils s’occuperont simplement de leur plaisir.

Je vois le départ des 1ères lignes, l’hommage à Moicélolo – y a 1 an, c’était notre 1ère

Je vois le départ des relais. Puis retour sur Lyon avec DédéA. Impressionnant le garçon, à son âge, c’est respect. Il vient de finir les 100km de Millau. La discussion est passionnante. Rencontre heureuse, merci Kikourou.

Puis je gagne la SaintéLyon 2008 en arrivant à Lyon à 2h15, loin devant le 1er solo. Je savais bien que mon entrainement serait payant J

 

Point 14 – 7 décembre – Gerland

L’arrivée des collègues, bien fatigués, bien heureux d’avoir fini, d’avoir participé. Je croise des Kikoureurs, des amis plongeurs, des collègues,…

Le retour à la maison est un peu plus difficile, la jambe a apprécié moyennement. Le moral est là, je vais guérir c’est sûr.

 

Point 15 – 11 décembre

Arrêt des anti inflammatoires, arrêt du décontractant. Les doses étaient décroissantes sur 20 jours. Tout va mieux, ça va le faire bientôt.

 

Point 16 – 15 décembre

Après un we avec de la route, du train. Avec les copains, c’était bien sympa. Le réveil est moins glorieux. Le corps n’a pas aimé, il le fait savoir. C’est cata, je suis bloqué, bien coincé. M…. !

Certains étirements sont devenus impossible, la situation n’est pas réjouissante.

 

Je sais bien que je ne suis pas le plus à plaindre, y a pire, plus malheureux, qui souffre plus. Et pourtant dans ces instants, je ne suis pas objectif et les mouvements d’humeur sont excessifs, du plus haut, je retombe encore plus bas, pour mieux remonter … et mieux retomber.

Arrêter de croire que ceci, cela, vivre chaque instant, profiter du mieux au moment où il est là, ne pas chercher à aller plus vite que la musique. Plus facile à me dire, qu’à faire.

 

Point 17 – 22 décembre

La situation ne s’améliore pas dans la semaine. Elle empire même.

Dur de garder le moral, dur de rester positif. Depuis quelques temps, sur Kikourou, sur UFO, on parle des projets 2009, des reprises d’entrainements,… je ne me sens pas à ma place, je vais pas pourrir l’ambiance avec un post sur mes états d’âmes. Non, je vais plutôt le rédiger ce cr de ma SaintéLyon, de cet ultra que je n’avais pas prévu.

 

Le rdv pour les séances de kiné est pris pour le 6 janvier.

Je continue les étirements, même si c’est pas fort, même si j’étire peu, tellement la douleur arrive vite. Je ne vais pas baisser les bras, c’est un coup de moins bien, un gel et ça repart J

 

Point 18 – C’est Noël

Moi qui croyais qu’il n’existait pas, et pourtant ! ce 25, cela va mieux. Le champagne, une thérapie ?

Bon ça redonne un coup de positif, mais sans précipitations. Je continue les étirements, et rien d’autres. Je ne fais rien pendant 3 jours, pour le coup c’est le repos.

 

Point 19 – 28 décembre

J’ai marché ! il faisait froid, il faisait beau. La tension dans la cuisse, dans la fesse arrive après 30 minutes. Elle est le signe avant coureur de la douleur. Pas de samouraï cette fois-ci, j’abrège, je ne vais pas trop loin. Marcher moins, pour marcher plus souvent.

 

Les prochaines étapes s’écriront en 2009. J’espère un 1er footing pour fin janvier, et juste après j’imagine la 6000D, les Templiers,… mais j’avoue ne pas savoir en quelle année. Je verrais, je vais d’abord reconstruire de bonnes bases.

Reste une grosse envie de reprendre, de bouger,…. Sans douleur.

  

Merci d’avoir lu ce très long cr,

 

Meilleurs vœux 2009, soyez heureux

et plein de bonne santé bien sûr !

Fimbur

8 commentaires

Commentaire de millénium posté le 29-12-2008 à 14:51:00

QUE DIRE ? Merci pour ces lignes.
Et aussi que je suis bien content de te connaitre.
En espérant que nous partagerons (encore) pas mal de moments , de courses aussi bien sûr.
Amicalement , chris

Commentaire de torchure posté le 29-12-2008 à 18:39:00

Merci d'avoir écrit mes pensées, mon quotidien avec un syndrome rotulien...
Courage !!!

Commentaire de thunder posté le 29-12-2008 à 22:31:00

Prend le temps de te remettre Franck et j'espère qu'on pourra aller trotter ensemble dans les environs de lyon. Au pire tu m'apprendra à palmer

Commentaire de vinzz posté le 29-12-2008 à 22:33:00

Le plus dur dans notre passion, c'est la blessure, mais c'est aussi dans ces moments là que l'on puise l'énergie pour les prochaines victoires... sur soi même ! Bon courage, soignes toi bien et sur que tu y seras à une prochaine Saintélyon !

Commentaire de Mamanpat posté le 30-12-2008 à 15:57:00

Ton mental de coureur t'aidera à surmonter cet "ultra" comme tu le nomme...

Bon courage, accroche toi et j'espere à très binetôt au départ d'une course !

Commentaire de sarajevo posté le 02-01-2009 à 10:52:00


t'es pas mort !!!! Regle ce problème et reviens vite courir avec nous ....Courage !!
a+
pierre

Commentaire de agnès78 posté le 06-01-2009 à 18:11:00

allez courage pour le plus dur des ultras...
bises
agnès

Commentaire de Baobab posté le 14-01-2009 à 12:39:00

Salut Franck,

Je suis content de lire de tes nouvelles. Tu as doublement raison. En prenant la chose suffisamment au sérieux pour t'arrêter quand c'est nécessaire (quitte à sacrifier un programme réjouissant), et en relativisant (comme tu le fais à travers ton récit), tu te donnes toutes les chances de faire un retour solide et qui promet des étincelles ! Courage pour la suite, j'espère que tout rentrera dans l'ordre ces prochaines semaines/

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