Récit de la course : Semi-Marathon de Lyon 2008, par Baobab

L'auteur : Baobab

La course : Semi-Marathon de Lyon

Date : 21/9/2008

Lieu : Lyon 06 (Rhône)

Affichage : 2749 vues

Distance : 21.1km

Objectif : Faire un temps

7 commentaires

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Le récit

Objectif du Cr de course : tracer en quelques lignes les grands traits de ma course, décrire mes sentiments, mais aussi l'environnement, mes impressions, et j'en passe. Si possible agréablement pour mon lecteur.


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Matériel : outre un pc, openoffice writer, je dispose d'une montre parce qu'il faudra aussi que je bosse (c'est pas tout de m'étaler sur mon week end !!!)

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J'aime bien les CR qui commencent par exposer la genèse d'un engagement dans course, alors je vais faire de même.
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11 Juillet, je m'éclate la tronche sur une mémorable contre-performance aux 10km de Surat (63). Pas cool : pas de jus, pas de jambes. Je ne sais pas quoi accuser, d'autant que mes séances de prépa ont été costaudes et encourageantes. Est ce la faute à l'heure tardive de la course (20h ?) , des 10km de marche « bras chargés » (ma fille de 10kg), ou tout simplement comme on me le suggérera une conséquence d'un cramage à l'entraînement (la course s'est tenue un vendredi, après un lundi et un mercredi avec des fractionnés) ??? Je n'en sais rien, mais suite à cette course, je me suis posé beaucoup de questions.


Pendant l'été je planifie la fin de saison. Ce sera du 10km (Caluire, Vénissieux, au minimum), puis la Saintélyon, tranquillou, sans grosse préparation. Je ne laisse alors aucune place à l'imprévu. Cette « barre » des 10km est devenue avec les tentatives infructueuses une véritable muraille. Je dois absolument trouver une clé pour déverrouiller le problème. C'est peut être dans la tête, certainement dans les jambes. A moins que ce me soit interdit physiologiquement, auquel cas j'aurais déjà poussé au maximum le chrono, compte tenu de mes dispositions « génétiques ».


Fin aout, ma fille (2 ans ½) me fait cadeau d'un dépliant qu'elle a trtouivé à la bibliothèque de la Part Dieu. C'est en fait un petit livret publicitaire pour le Semi marathon de Lyon. Ça me fait sourire, mais je sais que ce n'est pas raisonnable. Il faut être sérieux dans la vie....
En septembre, je fais ma rentrée sportive au parc de la tête d'or. Reprise des séries de 1000, 1500, 2000, et 3000. Je cours un peu comme pour un devoir. Il est clair et certain que j'ai à ce moment perdu la flamme. Quand un ami m'apprend qu'il hésite à s'inscrire au semi de Lyon, j'hésite peu. C'est vrai, je n'ai aucune expérience de cette distance, et ça pourrait être stimulant de se lancer sur le projet.


Hop, en deux temps trois mouvements, je m'inscris. Quelques séances spécifiques à l'allure 4'30/km (sur 6000m), et me voilà fin prêt.

Enfin, presque prêt. Deux semaines avant l'échéance, j'en fais probablement un peu trop, avec des chaussures un peu entamées (700km, 1200km et 1300km). Je suis un peu inquiet, d'autant que je ressens toujours des gênes le mercredi. C'est principalement une alerte de périostite qui me fait craindre pour la course. Et pour couronner le tout, je m'aperçois un peu tard, que j'ai complètement zappé les sorties longues. Mes dernières sorties à1h30 remontent à il y a 5 semaines, et encore elles ont été bien rares.


Pas glop tout ça ? Ben non, en fait. Je me suis inscrit pour le plaisir, pour la stimulation, pour la découverte. Je vais donc y aller la fleur au fusil. A près consultation d ela communauté kikourienne (merci !) je décide de courir avec une paire de chaussures neuves.je connais bien ce modèle : son confort et sa qualité ne se sont jamais démentis pour mon expérience (pour les curieux, il s'agit des classiques 1130 de chez Asics).


Le samedi, profitant d'une sortie familiale, je vais récupérer mon dossard. Bonne ambiance sur le « village ». Il n'y a pas trop de monde à 12h, les bénévoles sont au taquet, sans oublier d'être charmant. J'ai hâte d'être à demain.


Dimanche,6h20, après une nuit fort bonne, je mange un oeuf au plat, du pain, et me bois l'indispensable café. J'ai 1heure ½ devant moi, largement suffisant pour me préparer et arriver à l'heure à la porte « Tête d'Or » du parc du même nom.


J'ai 3 kilomètres à faire à vélo pour m'y rendre. Il fait frais. Heureusement que j'ai pris un deuxième t shirt et un pantalon. Arrivé sur place, je laisse le vélo, et pars pour un léger échauffement. J'ai un peu peur de constater des douleurs... Finalement ça devrait aller. C'est pas parfait mais je suis confiant. On verra bien.



10mn avant le départ je vais me ranger dans le sas. Devant nous sont massés les participants au championnat de France. Nous, c'est le troupeau des « Open ». je suis bien devant (par quel miracle ??? peut être parce que je suis entré par la porte des « champions »???), mais la ligne de départ doit bien être à 50 mètres. J'essaie de jauger la masse de participants, mais autour de moi, les gens font leur bon mètre 80, et je ne vois pas grand chose.
Il reste 9 minutes : c'est pas possible, ça n'avance pas !!! 8 minutes (je ne tiendrai jamais, je vais exploser), 7 minutes (lui avec le short bleu il est gentil mais faut qu'il arrête de me hurler dans les oreilles sous prétexte qu'il veut faire une blague à son pote à 10 mètres de là), 4 minutes encore, j'y crois pas, c'est probablement la fuite d'hélium dans l'accélérateur de particule du Cern qui a provoqué une modification temporelle dans toute la galaxie, 3 minutes, je ne regarde pas ma montre, du coup ça passe très vite BOUM, ahhhh j'ai eu peur !!! je m'attendais à tout sauf à ça : c'est le départ, youpi !!! La foule s'ébroue, personne ne fait encore de l'esbroufe mais ça va venir, et je ne serai pas le dernier : le premier kilo est avalé en 4'13. J'ai mon avance habituelle à ce stade de la course. Je fais des calculs, et me vois bien terminer à 20km/h, en 1h08'45....euh non, c'est peut être encore trop tôt.


J'avais vraiment peur de devoir marcher sur la première ligne droite, mais non, c'est surprenant mais on court dès la ligne de départ passée (en 19 secondes).



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1km 4'13.
Je décide de calmer le jeu, sans plus attendre. Gros coup de frein. Il faut y aller à mon rythme, sans me faire entraîner par la vague. Chacun cherche son rythme, tout en subissant les influences parasites des autres. Du coup la vitesse est sous -évaluée : c'est l'emballement du départ. Je ne suis pas tout à fait un bleu, je dois résister.


2km environ 4'30.
voilà qui est mieux garçon.
Nous sommes toujours dans le parc, le plus beau parc urbain de France, mais peut être aussi d'Europe. C'est mon terrain d'entraînement, mon jardin. J'y ai travaillé quand j'étais étudiant (à l'époque il y avait des sangliers à la place des flamands roses...c'était plus roots) A présent je viens manger des glaces avec ma belle est mes deux filles.
J'apprécie le plus possible le moment. Il fait beau. Une douce fraîcheur nous offre la promesse d'une matinée agréable (pour des coureurs). Pas un pet de vent (on sentira un léger zéph à quelques reprises, mais pas gênant du tout).


3km 4'20 environ.
Mmmmm, c'est pas parce que tout va bien que tout ira bien dan une heure. On resserre la vis. Du coup là où j'avais beaucoup doublé jusqu'à présent, je me fais manger comme une barbe à papa. J'ai l'impression d'être englouti.


4km. 4'30. On est sortis du parc. Nous courons à présent le long de la cité internationale, dans le sens inverse de l'arrivée de la Saintélyon 2007. J'aime bien cet endroit, de par l'architecture d'une part, mais aussi parce que les voitures ne peuvent pas y rouler. C'est une autre ville qui s'offre aux sens du cycliste et du piéton.
Au niveau d'Interpol (qui me fait immanquablement penser à l'inspecteur gadget, allez savoir pourquoi) on tourne à droite pour rejoindre les quais qui ont été neutralisés à la circulation automobile pour l'occasion.


5km. Je suis grave en avance. J'ai passé ce kilo en 4'10. Aussi je vais prendre le temps au ravito. J'attrape une bouteille au passage, remercie, et prend le temps de boire l'intégralité de la boutanche, histoire de faire passer le cacheton de sporténine que je viens d'avaler. Je m'en mets de partout sur le T shirt, c'est du propre. J'aurais du venir avec un bavoir.
Pour situer, nous sommes pas loin du pont Morand. Nous nous dirigeons vers l'Opéra, l'Hôtel de ville, et la place des Terreaux.


6km/7km/8km/9km. Tir groupé pour ce passage sur la presqu'île. Nous passons à côté des Terreaux puis descendons la rue Herriot, direction Bellecour, puis rue Victor Hugo jusqu'à Ampère, pour remonter ensuite verts Bellecour. Cette boucle est amusante parce qu'elle permet depuis différents endroits de voir l'avant de la course, mais aussi l'arrière. On distingue très nettement les rythmes respectifs.


10km. 43'42 à mon chrono. J'ai 1'15 d'avance par rapport à mon plan de marche. C'est pas vraiment un problème dans le sens que je me sens très bien, largement « en dedans ». Par contre je commence à regretter de ne pas être parti sur une base un peu plus ambitieuse. Qu'importe, il reste 11,1km, j'ai le temps de remonter.
Au ravito, je prends de l'eau pour faire passer mon cocktail « gel énergétique+sporténine ».


11km/12km/13 km. Après Bellecour, on remonte la rue de la République, longue voie piétonne entre des boutiques, franchisées pour la plupart. Voilà l'opéra, à nouveau, nous tournons à droite juste avant, pour replonger vers les quais. Fin de l'épisode « Presqu'île ». après le 1er et 2ème arrondissement, on revient au 6ème. Le parcours nous amène sur un aller-retour d'environ deux kilomètres. Le demi tour n'est finalement pas trop cassant puisqu'il se négocie très largement d'un terre plain.


14km. 4'20/4'30 au kilo. Ça commence à être bien engagé cette histoire. Encore un peu et je pourrai réfléchir à une stratégie de fin de course.


15km. Je suis toujours calé à un confortable 4'30/kilo. Tout va bien. Pour ce ravito, je prends des quartiers d'oranges, une bouteille d'eau, plus un gel dans ma besace.


16km. Je suis bien. Avec le recul, je me rends compte que ça a été le meilleur moment de ma course. Je suis bien en jambe, j'ai le souffle en état d'équilibre, et je sens que j'en ai encore pas mal sous le talon. Je décide de décider de la suite au prochain kilomètre.
A force de me baver dessus aux ravitaillements, j'ai un peu froid au ventre, surtout sous le dossard.


17km. J'accélère sensiblement. D'ailleurs je ne suis pas le seul suivre cette stratégie d'attaque, preuve incontestable de la haute valeur du plateau sur ce semi (si si ; ) )


18km. Je continue de gratter des secondes. Tout va bien. Je calcule que je si tout se passe bien, je pourrais envisager un très beau 1'33, inespéré au départ.
Tout va bien, il faut le dire vite. Je commence en fait à ressentir une légère pointe au mollet gauche. Bientôt le droit fera aussi parler lui. J'espère que ce n'est pas un signe avant coureur de crampe, ce truc horrible qui peut vous clouer à 1km de l'arrivée, et vous faire prendre des pauses qui ne sont pas jolies du tout sur la photo...). Je serre les dents (ce qui ne sert strictement à rien, mais bon, il paraît que ça se fait)


19km. Je me sens bien, alors je décide, pour ne rien regretter, de me lancer dans un long sprint final. Du coup j'enrhume mes comparses, je m'envole c'est trop bon. Après un dernier virage dans le plus beau parc du monde, après les jeux d'enfants, j'entrevois l'arche d'arrivée. Je m'explose sur le sprint, je double d'autres sprinteurs (à mon avis j'ai pris 20 places sur l'opération). Mes cuisses hurlent de joie :c'est une libération.

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Arrivée 1h32'42 au chrono (1h33'01 réel)
Bah oui que je suis content, je veux !!!


Je n'avais pas de marque sur semi, voilà, c'est chose faite. Pour le prochain, on essaiera de confirmer, sous 1h32 par exemple.
Je reprends mon souffle, et me dirige vers les ravitaillements (magnifiques !!!). je mange de la charcuterie, une bonne tartiflette, re-de la charcuterie, de la banane. Je bois de la flotte (on verra plus tard pour la boisson isotonique) et deux verres de bons jus de fruits.

Ensuite je fais un tour sous les tentes des sponsors et partenaires. Sur le stand mac do je récupère un sac jaune fluo, et sur le stand Association Laurette Fugain, je discute un peu avec un bénévole. L'association sensibilise au don de moelle osseuse. En passant, j'encourage ceux qui le peuvent à s'inscrire sur le registre. Après un questionnaire et une prise de sang, on n'a rien à faire...sinon attendre un éventuel coup de fil, pour peut être sauver une vie.

Je retourne vers la zone d'arrivée pour attendre un ami. Il arrive en 1h43 (2' sous son objectif, lui aussi !!!).

Pour terminer, j'esquisse quelques étirements. Je sens énormément mes cuisses, et mes mollets sont bien fatigués eux aussi? Pas de trace de crampe, heureusement.



Je quitte ensuite le plus beau parc urbain de l'univers, avec son zoo gratuit, ses jardiniers talentueux, ses magnolias, ses multiples serres (tropicales, froides, sèches etc...), ses crocodiles dépressifs, ses bébés girafes (des girafons en somme), ses personnages légendaires (la grand mère qui parle à l'oreille des écureuils, l'amoureux du val de Saône, le footeux su samedi matin en colère contre les puissants, bref, tout ce qui fait la vie.





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J'ai apprécié : l'organisation au millimètre, les bénévoles très attentionnés, les ravitaillements irréprochables, le départ et l'arrivée dans un cadre magnifique, le parcours qui n'invitait à aucun moment à l'ennui, la rapidité de la mise en ligne des résultats.

Je n'ai pas apprécié : à un moment, une barrière de sécurité était bancale de 0,5mm, c'est honteux....Non en vrai, je ne vois pas de points négatifs.




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Merci aux organisateurs (on sait jamais, peut être qu'ils tomberont sur ce récit) et aux bénévoles !

7 commentaires

Commentaire de agnès78 posté le 22-09-2008 à 16:18:00

une très belle course super bien gérée avec même un sprint final. Merci pour ce beau récit : on s'y croirait! Bonne récup
bises
agnès

Commentaire de thunder posté le 22-09-2008 à 18:22:00

belle très belle gestion de course, on se croisera sans doute sur des 10km. Et ce mur sera bientôt franchi ;)

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 22-09-2008 à 19:03:00

En fait, il a écrit tout petit pour pas que je m'aperçoive qu'il court au même rythme que moi...
Hou ! le jeune ! Bon, ben si j'fais plus d'1 h35 au prochain semi, je m'fais descendre !

Commentaire de Fimbur posté le 22-09-2008 à 21:37:00

Yo Baobab !
je crois bien qu'elle contente ta fille d'avoir trouver cette brochure.
Bravo pour ta course, t'es un bon, va falloir que je m'accroche lors des prochaines sorties :)

Merci pour les souvenirs du parc, et oui des sangliers, et le castor sur son ile tu t'en souviens ? les voitures dans le parc ? bref j'ai appris le vélo ici.

Fimbur_surper_content_pour_toi

Commentaire de JLW posté le 22-09-2008 à 22:45:00

Bon je crois que c'est bien parti pour les 1h08 ... dans quelques temps.
Bravo pour ce bon temps et merci pour ton récit très engageant. (Le Parc de la tête d'or c'est quoi déjà ... ????)

Commentaire de bzh67 posté le 25-09-2008 à 23:31:00

Bravo Vincent pour cette course et ce temps honorable. Un récit bien agréable avec une pointe d'humour habituelle. Ca donne envie de courir sur Lyon ...

Commentaire de vial posté le 26-09-2008 à 20:22:00

un vrai métronome dans la tête et voilà les doutes du départ envolé
voilà qui te rassure pour les prochaines fois, tu iras encore plus serain (comme l'oiseau sur la branche du baobab)pour ton prochain semi!!!
michel

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