Récit de la course : Duathlon International du Val-d'Aran 2008, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Duathlon International du Val-d'Aran

Date : 20/7/2008

Lieu : Fos (Haute-Garonne)

Affichage : 1631 vues

Distance : 114km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

Partager :

Voyage au pays de l'ours

Dernier Cr avant Embrun, où j’espère avoir de meilleures nouvelles à écrire que pour ce Duathlon International du Val d’Aran qui servait cette année de support au championnat de France longue distance. Et il y avait du beau monde de présent, notamment le champion du monde belge de la discipline et quelques ténors nationaux.

 

Récupération du Papy en gare de Nantes le vendredi soir, voyage sans histoire le samedi jusqu’à Fos (31), qui se situe à la frontière espagnole, pratiquement aux sources de la Garonne. Installation au camping à 200 m du parc à vélo, briefing, pasta. On sent que l’organisation est tip top. Quelques km de vélo histoire de digérer au cours desquels je me rends compte que mon pédalier qui montrait des signes de fatigues depuis qq jours, fait des bruits de craquements très inquiétants ;-(

 

Après une nuit correcte, je me lève tôt pour aller au camion atelier « Lapierre/Polar » où j’espère trouver quelqu’un pour me réparer ou au moins me conseiller pour ce pédalier qui franchement m’inquiète. Personne, tant pis, je retourne me préparer avec le papy. Une fois prêt, je poirote au camion pendant 45’ et comme il ne se décide pas à ouvrir, je rentre dans le parc à vélo installer mon matériel en me disant qu’on verra bien ce qui arrivera. En clair, c’est une affaire que je ne sens pas bien, car si je pense pouvoir gérer ma carcasse, j’ai une sainte horreur d’être à la merci d’un objet ou toute autre mécanique qui décide de ne pas fonctionner sans dire pourquoi.

 

Echauffement succinct et c’est parti pour la première CAP : 12.5 km, 450 D+.

 

Après 1 bon km sur la route pour sortir du village, on attaque une longue montée en sous-bois sur une piste suffisamment large pour tout le monde. J’y vais molo, mais je suis étonné d’avoir de bonnes jambes si tôt dans la course et je peux même trottiner pendant tout la montée. A 500 m du sommet, je croise le papynou qui dévale déjà dans l’autre sens. J’effectue le demi-tour à la frontière et attaque prudemment la descente mais en essayant de ne pas trop me retenir pour ne pas me cramer les cuisses avant le vélo. Km7/8, un méchant raidard nous fait monter dans le charmant petit village pyrénéen de Melles, mais pas celui de Ségolène ;-). A nouveau, une longue descente sur bitume cette fois où là encore j’essaie d’économiser les cuisses en relâchant au maximum. Nous revoilà déjà dans Fos, en passant par les petites ruelles charmantes de vieux village et c’est l’arrivée au parc à vélo. J’ai tout simplement adoré ce parcours, qui ressemblait plus à un petit trail, couru sous un ciel bleu magnifique, et j’arrive en 1h09 (pour 1h15 prévu dans mes prévisions). Soit 129ème/192 en open.

 

Passage dans le petit village de Melles

 

La transition est ultra-rapide puisqu’il suffit de changer de chaussures et de mettre le casque (1’15 en tout, déplacement dans le parc compris).

 

Et zou, c’est parti pour 84.5 km de vélo avec 2200 D+.

 

Après 6 km de plat pour rejoindre le village de St Méart, on se retrouve au pied du col de Menté, pour 10 km d’ascension. Dès le début, le pourcentage est relativement conséquent, aussi je décide un petit coup de danseuse histoire de lancer la mécanique. Et là, catastrophe, les deux mollets en même temps se bloquent sous l’effet de crampes. Je me rassois vite fait, essaie de m’étirer tout en pédalant, ce qui n’est pas évident en montée car si on ne pédale plus, on n’avance plus non plus ;-) Au bout de quelques tentatives, j’arrive à trouver un pédalage à la limite de la crampe, mais je ne peux uniquement pousser sur les pédales, dès que j’essaie de tourner les jambes bien rond et de tirer sur la pédale, les crampes reviennent ;-( Je n’ai pas trop d’explication à ces crampes si tôt dans la course, peut être les montées bien raides de la première course à pied où je suis passé trop en force ou les petits excès de la semaine où on a arrosé (gentiment) le Bac, la mention et l’anniversaire de ma grande fille  ?

 

Dans le col de Menté

L’ascension du col de Menté se déroule tant bien que mal, avec parfois les crampes qui reviennent, et je monte entre 8.5 et 10 km/h ce qui au vu de ma forme dans les alpes il y a 2 semaines est relativement pitoyable. Au sommet, je fais le plein d’eau et je bascule sur une belle route avec un beau revêtement où je rattrape même plusieurs coureurs.

Mais dès que je veux pédaler vite et envoyer ma moulinette à tortue, j’ai les crampes qui reviennent. La descente de ce côté est plus longues que la montée mais avec des passages où ça remonte pendant quelques centaines de mètres. On arrive sur la deuxième partie qui consiste en un aller/retour sur des routes qui montent et descendent tout le temps avec l’ascension de 4 petits « cols » de 2 ou 3 km. Je croise les premiers qui roulent comme des avions, mais je ne croise pas le papy car il y a une boucle de quelques km à faire dans laquelle on ne se croise plus. J’attaque le retour, en remontant plein de gars, et je mets en place un mouvement de pédalage qui me laisse à peu près tranquille côté crampes, à savoir mettre un développement plus gros que ce que j’utilise d’habitude pour ne pas avoir à tourner les jambes trop vite et je pédale carré en ne faisant qu’appuyer sur les pédales. Ma stratégie ravito fonctionne comme sur des roulettes (il y a quand même des points positifs !) et j’effectue même le remplissage de mon bidon d’eau en attrapant une bouteille à la volée et en ne m’arrêtant pas. Nous revoilà au pied du col de Menté qu’il faut escalader dans l’autre sens maintenant. La météo se gâte et un épais brouillard nous enveloppe de plus en plus au fur et à mesure qu’on se rapproche du sommet, mais la route reste sèche ce qui est l’essentiel. Mon pédalier m’inquiète de plus en plus. Aux craquements sinistres qui retentissent quand j’appuie un peu fort sur les pédales, se rajoutent des blocages qui 2 fois vont m’obliger à donner un coup de pédale sec et violent pour pouvoir débloquer et continuer à pédaler. Je monte malgré tout en remontant encore quelques gars et je rejoins le sommet où je bascule directement. Je descends prudemment au début car la visibilité est limite mais dès qu’on y voit plus clair, je descends assez vite et personne ne me doublera dans aucune descente de la journée (là aussi, grosse progression depuis quelques mois). Reste les 6 km de plat pour retourner à Fos, j’avance bien mais je prends le temps de bien m’alimenter et de m’étirer sur le vélo. Je remonte un handisport qui s’est enveloppé d’un sac poubelle car il a froid et je remonte un camarde de club que je ne connaissais pas avec qui on fait route à moins de 100m depuis le pied du col de Menté. Arrivée au parc à vélo en 3h57 avec 20.75 de moyenne, assez déçu car je comptais mettre 3h30 environ pour 24 de  My.

  

Deuxième transition rapide et me revoilà parti pour 10 km de CAP avec 220 D+.

 

Il faut faire 2 A/R en bordure de Garonne mais avec une belle bosse au milieu, courte mais sèche. Je pars doucement histoire de mettre les cuisses en configuration CAP après le vélo et ça ne se passe pas trop mal (grosse amélioration sur cette transition vélo/CAP depuis mon premier tri en mai où j’avais bien cru que mes cuisses allaient exploser). Je monte la bosse en force et même si c dur, ça passe, et je boucle le premier tour en 24’33, ce qui est somme toute correct. Je prends un gel, bien décidé à en finir le plus vite possible, mais à l’attaque de la bosse, alors que je veux passer en force comme d’habitude je suis pris de crampes terribles dans tous les muscles des jambes à la fois : quadri, ischios et mollets des 2 côtés se bloquent en même temps !! Pas évident de s’étirer car ce sont des groupes musculaires antagonistes. Je reste de longues secondes immobile en attendant que ça passe, mais ça ne passe pas. Je continue donc d’une démarche qui doit être très inquiétante car 2 concurrents me demande si ça va (or ce n’est pas le genre en tri de demander si ça va à quelqu’un !).

 

A ce propos, je fais une petite parenthèse : au briefing, il nous a été clairement dit que toute aide entre concurrent est strictement interdite sous peine de disqualification. J’ai eu envie de poser une question : si un type se gaufre devant moi en vélo, qu’est ce que je dois faire ? Le laisser crever la gueule ouverte sur le bitume ou faire comme toute personne civilisée est censée faire, à savoir s’arrêter et lui porter les premiers secours. Bon d’accord, c’est une situation extrême et la question aurait été un peu provoc ;-) Fin de la parenthèse.

 

Je reviens à mes crampes qui m’ont immobilisé dans la bosse. J’arrive péniblement au sommet, et je commence à trottiner dans la descente en essayant de bien dérouler et les crampes se calment. Je les sens toujours mais elles ne m’immobilisent plus. Au retour, je monte la bosse en toutes petites foulées, tout en douceur pour pas que les crampes reviennent trop et je termine les 2 derniers km sur le plat en essayant de tirer un peu sur les bras. Deuxième tour en 25’53, alors que je pensais avoir été beaucoup plus lent que ça ! Au final, ça me donne 50’26 pour le 10 km (pour 1h de prévue) et seulement 3 places de perdues dans le deuxième tour, ce qui est réconfortant finalement après mon piètre vélo !

 

Temps total 5h56’45’’ (pour 5h30/5h45 espérées), 81/192 en open et 14/28 en V2.

 

Le papy est déjà là depuis 25’ et il me « saute » dessus. Je suis assez déçu  et j’ai tellement mal aux pates que je ne suis pas très loquace et que je lui demande un peu de répit. Je ne suis pas très lucide car je ne trouve pas tout de suite le ravito d’après course (qui pourtant crève les yeux) où nous attendent de délicieux sandwichs au jambon de montagne qui vont commencer à me requinquer. Je constate que le camion atelier Lapierre est ouvert, mais c’est un peu tard ;-)))

 

On refile au camping plier nos petites affaires et rentrer dans les meilleurs délais au bercail. La joie du papy qui fait une très belle perf, qui aurait été encore meilleurs sans une bête crevaison (il vous racontera pourquoi il a crevé, il y a de quoi râler ;-)  , contraste avec ma déception et surtout mon inquiétude car si aujourd’hui le résultat m’importe peu, je n’arrive pas à m’enlever de la tête que si je suis dans cet état à Embrun, je vais avoir beaucoup de mal à passer les barrières horaires.

 

Après quelques km de réflexion et une analyse des temps de courses qui montrent que j’ai fait une bien meilleure CAP que prévue et que j’ai malgré tout remonté 52 places en vélo, je me dis que je ne vais pas pourrir la joie du papy et le voyage du retour. Donc j’essaie de positiver et me console en me disant que, quitte à avoir un jour sans, autant l’avoir eu aujourd’hui.

  

Conclusion, pour un premier duathlon, je ne m’étais surement pas assez méfié et avait très probablement sous-estimé l’épreuve (notamment le premier enchainement CAP/vélo que je n’avais jamais travaillé, et aussi la difficulté du parcours vélo). Résultat une performance en demi-teinte qui va m’obliger à revoir certains détails dans les dernières semaines de préparation avant Embrun. Gros point positif, ce duathlon aura le mérite de me remettre les pieds sur terre et m’inciter à encore plus de prudence et d’humilité vis à vis de l’Embrunman qui s’annonce bien difficile à négocier !!! Certes les résultats du Tri de Sireuil et de la Luc Alphand m’avaient donné de l’optimisme, mais il ne faut pas oublier que Sireuil n’a rien à voir avec Embrun et que la Luc Alphand était une cyclo. Or, à Embrun, comme hier sur les pentes du col de Menté et ses alentours, je serais seul dans l’effort, et il ne faudra pas compter sur l’effet aspiration du peloton.

 

Coté équipement, alimentation et hydratation, tout est OK pour Embrun. Reste à voir maintenant si ce que je fais aujourd’hui sur 6h de courses est applicable sur 3 fois plus long ? Mais, ça les copains, c’est une question à laquelle je ne pourrais répondre que le 15 aout au soir….

 

Kenavo les poteaux !!!

Bien amicalement,

La tortue

5 commentaires

Commentaire de BENIBENI posté le 22-07-2008 à 10:42:00

La ténacité paie toujours alors FEU pour Embrun !
A bientôt La Tortue.

Commentaire de marioune posté le 22-07-2008 à 18:35:00

non, La Tortue, ne me dis pas que tu as bu du rosé?? les crampes c'est ça....
Une super course tout de même! Euh, j'espère qeu ton vélo sera révisé avant embrun!!

Commentaire de agnès78 posté le 23-07-2008 à 14:22:00

allez allez dernière ligne droite avant embrun! je suis sure que cela sera une superbe aventure! BRAVO et MERCI pour ce récit
bises
agnès

Commentaire de LtBlueb posté le 23-07-2008 à 16:09:00

Van d'Aran était juste une étape supplémentaire vers ce 15 aout
Allez tout bien réfléchi , je me dis qu'Embrun sera
plus proche de l'UTMB que de Val d'Aran ... départ tranquille en nageant, vélo à ta main et course à pied en serrant (un peu) les dents, juste histoire que tu souries sur la photo :))) good luck !!

Commentaire de le_kéké posté le 23-07-2008 à 22:27:00

Maintenant yapluska, dommage d'avoir eu ces crampes sortir, c'est toujours un peu un mystère ce truc des fois on en a on sait pas trop pourquoi (un peu de surentrainement ?, chaleur ?, carence ?)
En tout cas c'est bien d'être allé au bout et maintenant direction Embrun, tu mérites vraiment d'en venir à bout avec cette préparation millimétrique !!!!

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version grand écran - 0.08 sec