Récit de la course : La Course nature du Pays de l'Arbresle - 32 km 2008, par flapi38

L'auteur : flapi38

La course : La Course nature du Pays de l'Arbresle - 32 km

Date : 22/6/2008

Lieu : L'Arbresle (Rhône)

Affichage : 2088 vues

Distance : 32km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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Fais chaud là, non ?

Petite course du côté de chez mes parents prévu ce dimanche. Ca me fait bien plaisir d'aller courir sur mes terres d'origine, mon public sera là pour les encouragements.

 

Première merdouille en milieu de semaine avec la défection du coach NicNic suite à une tendinite à l'aine, qu'il lui faut soigner pour être d'attaque pour son prochain week-end d'entrainement avec son équipe de raid. Bon, ce n'est pas très grave, car de toutes facons, on serait juste parti ensemble, c'est qu'il est encore trop fort pour moi le gamin.

Bref, je suis seul à me lever ce dimanche matin à 6h30 pour bien me réveiller avant le départ de 8h30. Je me force à ingurgiter mon bol de céréales. J'ai vraiment du mal le matin avec la bouffe. J'en profite pour bien hydrater, car il fait déjà tiède dehors et le soleil a enfin daigné se montrer après presque un mois de temps bien humide. On n'en demandait pas tant d'un coup.

Départ à l'Arbresle sur le coup des 7h30. Je passe récuperer mon dossard (le 4), et vais tranquillement m'échauffer. La chaleur est déjà bien présente et je me dit que ca va être coton de gérer l'effort musculaire en plus de la température. J'avais beau m'y attendre, j'ai bien sous estimé l'impact de la chaleur sur mon petit corps malingre

90 personnes au départ, il n'y a pas trop de Kikourous. Tous les lyonnais sont partis sur les burons. Je file papoter avec l'ami Fimbur que j'ai vu arrivé du coin de l'oeil. On compare nos sensations et nos incertitudes sur la météo. C'est clair que ca va être chaud.

Le départ est donné bien à l'heure et le peloton s'élance....tel un escargot en saison de rut. C'est bien la première fois où ca part aussi lentement que cà. Oula, je sens que tout le monde est bien inquiet sur la température. Rétrospéctivement, je regrette de ne pas avoir sprinter comme un malade, juste pour avoir le plaisir de quitter le stade en première position

Enfin soyons sérieux, si c'est pour se faire prendre une mine de tout le peloton dans les 2mn suivantes....

Je laisse partir Fimbur à son allure, et je prends la mienne tranquillement. Premier constat au bout de 500m, il fait chaud. On est encore à l'ombre au départ, mais je sais pour avoir reconnu une partie du parcours quelques semaines auparavant qu'il y a beaucoup de chemins en plein soleil, ca promet. Au niveau de ma forme, j'ai accompagné Béné la semaine dernière pour sa préparation au TGV sur un petit 32kms avec 1900D+, donc je suis à peine remis. Bien optimiste au départ, je pensais finir entre 4h00 et 4h15, je commence à réaliser que ca va être dur, mais je n'avais pas encore tout vu. 

Globalement, le parcours a un peu changé par rapport à l'année dernière, et il ne passe plus au Pélerat (chez mon tonton, dommage). On prend donc direction les granges basses, puis la Brulée, le bois des brosses et Mont Popey. Un petit coup d'oeil au cardio confirme mes inquiétudes: 160 sur le plat, et je n'avance pas plus vite que d'habitude. Après la première petite montée prise à 175, j'ai la curieuse impression d'aller 20 coup plus vite que d'habitude. C'était pas prévu ca.

L'écart est déjà bien fait en montant sur le mont Popey. Je distingue Fimbur et quelques autres à quelques centaines de mètres devant moi. Je vais tacher de les garder en ligne de mire. Il ne doit pas rester grand monde derrière, mais je préfère ne pas me retourner pour vérifier, toujours garder bon moral.

La suite du parcours jusqu'au ravitaillement des Humberts se passe globalement bien (chaud, trop chaud). Le parcours est à l'ombre, et on est un peu monté en altitude. Il fait plus frais, et il y a un petit vent qui compense un peu la chaleur excessive. J'ai doublé Fimbur dans une petite montée un peu plus tôt. Mis à part que ca tire un peu, il a l'air bien. Je l'abandonne donc lachement à son sort pour continuer à mon petit rythme. En lisant son CR, les remords seront encore plus grand, so sorry...

 

Peu avant l'arrivée aux humberts, je croise les enfants et mon bloc de supporters au détour d'une petite montée. Ca fait chaud au coeur, une petite tape au passage et direction le ravito. Fouillouille, toute la famille est là aujourd'hui, il va falloir assurer si je veux jouer la star

J'avais pensé zibé les deux premiers ravito en emportant plus de flotte, mais finalement comme je bois bien plus souvent que prévu pour éviter les crampes et la déshydration, je préfère m'arreter de partout. J'en profite pour doubler mon petit groupe habituel, et repart comme un malade dans la descente qui suit.

Montée, descente je gaze bien aujourd'hui...plat, faux plat, je suis toujours une vraie guenille...Mais bon, bon an mal an, je me force à avancer. Je rattrape deux participants dans la descente qui ont l'air d'avoir bien chaud. Ils me reprennent sur le plat qui suit, mais je finis par les décrocher dans la montée après le Mollon pour contourner le Crêt d'Arjoux. 

A partir de là, je ne sais plus où j'habite. La chaleur est devenu insupportable. Il y a peu d'ombre, je n'en peux plus, j'avance pas, j'ai trop chaud. Je ne vois plus le bout. Le moral est bien enfoncé dans les chaussettes. Je ne suis même plus capable de dire par où, je suis passé. Le ravitaillement suivant arrive. Les supporters sont encore là, mais le coeur n'y est plus. J'ai l'impression d'être un zombie, je m'accroche pour les enfants, mais l'envie n'est plus là.

Le ravitaillement suivant est encore pire, je vois bien que mon coach préféré est de plus en plus inquiet pour moi. La soeurette a grave les boules pour moi, c'est pour dire l'état dans lequel je dois être. Et c'est reparti pour un coup de cul. Le petit groupe que j'ai en visuel est à portée. Ils sont ensemble, et l'un d'eux a du mal avec les montées, ce qui me permet de rester au contact et même de les doubler. Par contre, je n'ai plus rien sur le plat.

Et encore un coup de cul, petit, à peine 100m, mais pentu, tellement pentu..... Le mec devant n'avance plus, et pourtant je vois bien ses jambes qui bougent, c'est quoi cet enfer ! Je me force à avancer, c'est dur, dur, dur, dur....

On arrive enfin au dernier ravito ensemble. Déjà trois heures de course, et encore 8 kilomètresà parcourir. Autant dire que les 4h00, ce sera pour l'année prochaine. Je rempli le camel vide, m'asperge abondemment, prends des tucs pour le sel, et c'est reparti à la poursuite de mes acolytes. Un quart d'heure après, je rajouterai un gel, qui me sauvera la mise. J'en n'ai pas envie, mais je me force à absorber cette masse chaude et glaireuse, le regal !!!!

Le parcours redescend, alors je me lache un peu ce qui me permet pour la n-ieme fois de repasser mon groupe habituel. C'était plutôt des coureurs de plat ce qui explique ma facilité (toute relative) à les rattraper en montée et en descente. Le plus lent du groupe doit avoir encore du mal, car ils ne suivent pas, alors je déroule seul. Chaud, mal, courir......gaffe au marquage, car ca descend et je n'ai pas envie de remonter pour rien. Chaud, mal, courir......gaffe au marquage, Chaud, mal, courir......gaffe au marquage.

Et puis, le plat arrive, avec ces immenses lignes de goudron à peine ombragées. C'est long, j'ai chaud, je n'ai plus de jambes, et je me mets à marcher. Je n'en peux plus, j'en pleurerai presque. Et puis, je pense au CR de Blueb (en tout bien tout honneur bien sur ) de son dernier 24h00, je me mets à courir 50 pas, et puis à marcher 50 pas. Puis, je me dis que je pourrais courir entre 3 poteaux de téléphone et marcher entre les deux suivants. Et, finalement, que ca ne serait pas une mauvaise idée de courir entre les zones d'ombres, et de me reposer un peu au frais. Et miracle, les jambes reviennent, et le moral avec. Et, j'ai moins chaud. Je rattrape même encore deux coureurs. Et, je ne m'arrête plus, et enfin j'entre de nouveau dans la forêt. Je m'arrête un peu pour boire. Au fond, le coach est là avec l'appareil photo. Il est venu récupérer son frérot à la ramasse, trop heureux de le retrouver moins amoché que la fois précédente. 

Il reste moins de 2 kilometres, et je sais que je finirai la course alors je relance un peu. On est à l'ombre, ca va mieux. Les deux plus rapides de mon groupe de course finissent par me rattraper. NicNic me demande de les suivre pour travailler le fighting spirit, mais je n'en peux plus. Je pense que je l'ai bien bossé aujourd'hui. Ils attendaient leur copain, normalement ils auraient été bien loin devant. J'allonge la foulée quand même, ou est-ce une impression....

Le tour est bouclé en 4h13, donc finalement je suis dans mes temps, même si je suis un peu décu de ne pas finir en dessous des 4h00. Globalement, quand je fais le bilan, le jour suivant, je n'ai pratiquement pas de courbatures. Statistiquement, j'ai couru beaucoup plus souvent qu'à mon habitude. Je crois que ca commence à venir. J'ai bien souffert, mais comme dit si bien Oizzo "No pain, no gain". J'ai bien compris le principe...

 

Je m'apercois que je n'ai même pas fait une seule photo. J'espère que les autres petits copains n'auront pas eu aussi chaud. Ca aura été un fameux week-end.

 

 

5 commentaires

Commentaire de blob posté le 24-06-2008 à 21:49:00

Et bien, vu ton récit et celui de Fimbur, je ne regrette pas d'être allé aux Burons ;-)
Blague à part, bravo pour ta volonté et ta course, et à bientôt

Commentaire de Fimbur posté le 24-06-2008 à 22:23:00

Yo compagnon de galère, t'inquiète pas de m'avoir lâché, tu serais pas encore arrivé sinon :)
Je vois que pour toi aussi ça été dur, peu ou pas de plaisir.
Je me demande encore comment ils ont fini en 2h40 les 1ers, comment certains ont tenu avec une gourde de 50cl,... quand j'serais coureur je saurais.
A bientôt
Fimbur

Commentaire de béné38 posté le 24-06-2008 à 22:37:00

Et ben oualà !! manque plus que le GPS :-)

Commentaire de Davidou le minou posté le 26-06-2008 à 12:58:00

Bravo bravo bravo !!! Là on peut dire que t'y a mis tes trippes. J'avais chauds avec toi en lisant ton récit, tes sensations sont très bien retranscrites je trouve, et j'admire ta persévérance. Visiblement les paroles philosophiques de maitre oizzo payent ;-)

Et puis j'ai pris un petit fou rire sur le départ de l'escargot en rut :-D

A bientôt

David.

Commentaire de le_kéké posté le 27-06-2008 à 12:10:00

Bravo Philippe, c'est bien dans avoir fini malgré les conditions.
Ton récit est vraiment bien, on sent la galère que ça a été.
Moi aussi je suis pas très fan de la chaleur.
Pfiou en tout cas ça m'a donnée soif cette histoire, je vais me reprendre un pastis.

Le_kéké

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