Récit de la course : Trail de la Sainte Victoire 2008, par bertrand37

L'auteur : bertrand37

La course : Trail de la Sainte Victoire

Date : 6/4/2008

Lieu : Rousset (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 2500 vues

Distance : 50km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Cuissante défaite à la Sainte-Victoire.

Acte 1 : La naissance du projet.



C'est en surfant sur le net que j'ai appris l'existence de cette course. C'est surtout les vidéos des éditions passées ainsi que l'envie de découvrir cette montagne qui m'ont décidé à m'inscrire sur ce trail.



En parlant d'inscription, il fallait être très rapide puisque les 250 places se sont arrachées en 48 heures, preuve de l'engouement énorme pour cette course hors norme.



Après un voyage sans encombre, je profite de l'offre des organisateurs : dormir dans un hotel de luxe à un tarif préférentiel ( 50 euros à la place de 120, cela ne se refuse pas).



Après une pizza dans le village de Rousset et une bonne nuit de sommeil, me voila en tenue de combattant dans la salle des fêtes.



Je m'aperçois tout de suite de la qualité de l'organisation : petit déjeuner offert, parcours de la course visible via google earth et un écran géant, bénévoles sympathiques et pas stressés à la table des dossards.....bref que du lourd !!!



Juste après le briefing de l'organisation, nous sortons de la salle et allons nous placer sur la ligne de départ. Il ne fait pas très chaud mais le soleil déja présent nous laisse penser que la journée sera belle et que la casquette sera indispensable.



Personne ne se bouscule pour se placer en première ligne car le programme n'est pas de tout repos : 50 km avec presque 3000 mètres de D+....grosso modo nous allons faire 8 kilomètres d'approche de la Sainte-Victoire plus 3 ascensions et descentes par des sentiers différents + 8 kilomètres pour revenir dans le village.



Le site internet de la course : http://www.ail-rousset.com/~trail/



Le site internet d'Akuna pour les photos : http://jean-marie.gueye.over-blog.com/


Acte 2 : l'approche et la première ascension.



Sitot le départ donné, le peloton part pour une première petite boucle dans le village avant de prendre une succession de routes et de chemins menant au pied de cette montagne chère à Paul Cézanne. Pour l'instant, c'est "gentil", cela monte un peu mais rien de difficile car il est pratiquement possible de courir tout le long.



J'ai trouvé un groupe de mon niveau et nous cheminons tranquillement vers le "pas du clapier" qui marque la fin de la première grimpette. Nous passons rapidement un ravitaillement en eau vers le 8ème kilomètre et peu après, les choses sérieuses commençent car il faut se résoudre à marcher dans un "single" très sympa. Les conversations cessent dans le peloton, tout le monde pense a s'economiser car la pente est rude et la chaleur déja présente. Nous passons devant une cabane abandonnée ( le refuge Baudino), reprenons un petit chemin avant le sommet du "pas du clapier".



Et la, c'est de la folie furieuse, il faut s'aider avec les mains, la pente est vertigineuse, le coeur s'emballe, ce n'est plus du trail mais de l'escalade. Heureusement que de nombreux spectateurs sont la pour nous encourager....



J'ai, pour l'instant, de bonnes sensations et cette montée bien que très dure est un grand moment de bonheur....le sommet arrive enfin, la vue est superbe, nous sommes au 12ème km de notre périple.


Acte 3 : la crête, la première descente, le ravito.



Sitot le sommet passé, je profite de la vue superbe et me dirige vers ce que je crois être un sentier menant vers le Prieuré. Hélas, j'ai mangé mon pain blanc puisque les 38 km suivants seront un calvaire.



Ainsi, le sentier n'existe que dans l'imagination des organisateurs et je me retrouve a courir marcher sur des pierres ce que mes chevilles n'apprécient pas du tout. Alors que j'avais pas mal doublé depuis le départ, de nombreux coureurs me passent ( des individuels mais aussi des relais partis 30' après nous) et je bénie l'apparition du Prieuré au bout de quelques temps.



La première descente n'est pas trop technique : elle commençe par un petit sentier et se termine sur une piste forestière direction le premier vrai ravitaillement. C'est un vrai moment de bonheur : il y a des spectateurs, un orchestre, de quoi se substenter....et cela se passe au milieu d'une belle pinède.



A ce stade de la course ( 18ème km), le classement est encore relativement dense et c'est avec de nombreux traileurs que je prend ma première pause pour profiter de la convivialité du lieu. J'en profite également pour remplir ma poche à eau ( sans en mettre à coté comme à Paris comme quoi je progresse....) et pour satisfaire un besoin naturel ( comme quoi mon hydratation a été correcte).

Acte 4 : la seconde ascension + la seconde descente + le second ravito.



Après cette pause bien méritée, je repars direction la seconde ascension de la Sainte-Victoire et son point culminant à plus de 1000 mètres d'ou la présence d'une table d'observation.



Dans un premier temps, nous gambadons sur une piste forrestière en faux plat montant puis nous prenons un très jolie "single" dans les bois. Le ravitaillement m'a fait du bien puisque je reprend quelques coureurs dont Rapace74, traileur bien connu du forum Kikourou. Un groupe se forme et commençe la seconde escalade.



Hélas, au beau milieu de celle çi, je suis obligé de m'écarter et de laisser passer le groupe car le rythme est trop rapide pour moi. Je me retrouve seul et le moral en prend un coup car je perd de vue mes compagnons d'infortune.



Rapace74 me prendra d'ailleurs plus de 30' sur le reste du parcours ainsi que tous les autres coureurs présents, preuve indéniable de ma grande défaillance.



Après avoir souffert j'arrive au sommet mais ce que je ne savais pas, c'est que les GO m'ont fait le même coup que tout à l'heure, a savoir un chemin de crête très technique voir trop technique pour mes chevilles de citadin.



Et ça me passe dans tous les sens : des hommes, des femmes, des vieux, etc.....cette crête est interminable, il y a même des passages avec des cordes pour ne pas tomber : un truc de malades ( à coté les passages des Templiers, c'est de la gnognotte pour benjamines).



Ouf, voila la table d'observation et j'aperçois en bas le village de Puylombier, lieu du second ravitaillement......ce que je ne sais pas encore, c'est que cette descente est la plus vicieuse que je n'ai jamais faite. Mes quadriceps sont remplis d'acide lactique, mes chevilles demandent grâce et les coureurs continuent de me doubler....



Je suis tellement ridicule dans cette descente que certains traileurs prennent de mes nouvelles : "ça va ?" oui ça va, à part que je suis une brêle et que j'en ai marre de descendre dans les pierres....



Me voila enfin dans ce magnifique petit village au style provencal, me voila enfin au second ravito, me voila presque seul car je suis persuadé d'être dans les derniers, peut etre même hors délais !!!



Comme d'habitude après plusieurs heures, le sucré ne passe plus et je me goinfre de petits pains au fromage...une bénévole remplie ma poche à eau et me sabre le moral en me disant "allez plus que 18 bornes".



18 bornes ? avec une nouvelle ascension de cette montagne que je deteste maintenant ? alors que je suis mort ? mais ils sont fadas dans le sud !!!!


Acte 5 : la fin du calvaire.



En pestant contre moi même de m'être inscrit sur ce truc insensé, je repars vers la dernière ascension : celle vers le refuge Baudino que nous escaladons maintenant par une autre variante.



Comme d'habitude le début est en faux plat montant via des vignes puis arrive mon nouveau chemin de croix que j'effectue avec une relayeuse ( il était possible de faire la course par 3) qui est dans le même état de fatigue que moi.



Nous ne parlons pas mais la présence de l'autre est réconfortante car cela fait plusieurs heures que personne n'a voulu m'accompagner dans mon chemin de croix.



Après un nouveau passage de psychopate dans les rochers, j'arrive au refuge Baudino ou 3 bénévoles font la sieste dans des hamacs ( véridique), j'entame la dernière descente et le retour vers Rousset. C'est cette partie que nous avons effectué dans l'autre sens il y a plusieurs heures : je sais donc à quoi m'attendre...



A ma grande surprise, Akunamatata ( l'homme au site internet qui me fait rever) me rejoint à quelques encablures de l'arrivée ( à sa décharge, il a été blessé tout l'hiver et en plus il a pris plusieurs centaines de photos pendant la course). Sa présence me rebooste un peu et c'est en discutant ( un peu car je suis flingué) que nous rallions l'arrivée du TSV en 8 h 30.

Acte 6 : Epilogue.



C'est donc 129ème sur 189 classés et 250 partants que je termine ce trail Sainte-Victoire.



Je suis brisé musculairement car, malgré les soins de l'osthéo et le bon repas, je mettrai 5 jours a remarcher et 15 jours a recourir.



Cette course est donc très éprouvante de par sa distance ( 50 km), son dénivelé ( 3000 mètres de D+) et de par la technicité de ses descentes.



Par contre, l'organisation est irrépochable, le site splendide et la météo était parfaite.



Je ne peux donc que la conseiller à tous ceux qui veulent faire un beau trail mais prenez garde, préparez vous sérieusement et spécifiquement pour ne pas vivre la même galère que moi...........

 

4 commentaires

Commentaire de rapace74 posté le 02-05-2008 à 06:32:00

bravo d'avoir fini et d'avoir ecrit un CR qui reflete bien ce trail tres technique!!!
ravi aussi d'avoir fait ta connaissance
au plaisir de se revoir
manu

Commentaire de akunamatata posté le 02-05-2008 à 14:03:00

Hello Bertrand,

c'est le metier qui rentre, t'inquietes pas le GRR ca va le faire, le plus important c'est le mental et le vécu (c'est vrai l'entrainement aussi).

Commentaire de riri51 posté le 03-05-2008 à 13:06:00

Félicitations pour ta performance et merci pour ce cr, en espérant avoir l'occasion de te croiser au départ d'une épreuve (pourquoi pas au départ de l'édition 2009!)

Commentaire de L'Dingo posté le 14-08-2009 à 22:19:00

c'est exactement çà !!!

un trail technique mais roulant cette année car il n'y avait pas la descente du vallon de l'aigle , ooops! (enfin c'est surtout les gros cailloux qui roulent dans les pierriers dans ce cas, arfff!!!)

heureux que tu aies apprécié. je suis sur que tu reviendras.

bravo

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