Récit de la course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 51 km 2008, par le G.G.O.

L'auteur : le G.G.O.

La course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 51 km

Date : 6/4/2008

Lieu : Auffargis (Yvelines)

Affichage : 3100 vues

Distance : 51km

Objectif : Pas d'objectif

7 commentaires

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Un privilège de 7h36

 

Couloir de liaison direction gare Montparnasse

Ce matin, les cuisses sont un peu douloureuses, mais ne m'empêchent pas d'avancer en croisant les passants endormis rejoignant leur lieux de travail.

Ces douleurs me rappelleront pendant quelques jours la balade qu'on s'est offerte avec zabou par un dimanche d'Avril en plein massif de chevreuse, tandis que de milliers de coureurs arpentaient le bitume de la capitale en quête d'un chrono ou d'une médaille attestant de leur qualité de marathonien.

Dehors, une fine couche de neige recouvre les voitures, et confirme la météo exceptionnelle dont nous avions bénéficier la veille : soleil pour admirer la nature printanière, et averse de grêle pour nous pousser vers l'arrivée. Ce trail aurait été moins plaisant en cas de pluie, chose est certaine.

Un excès de gourmandise et d'impatience m'a gratifié depuis 2 semaines d'une contracture à la cuisse0, et compte tenu du programme d'Avril, je préfère déserter les avant postes0.

J'ai choisi aujourd'hui d'aider ma "meuf" à aller au bout de ce périple...chose qui ne parait pas évidente puisque qu'Isabelle a ramené aussi une tendinite du Ptit Ballon et que nous avons une nouvelle fois baser notre entraînement sur l'alimentation et la récupération0. Comme je lui rappelle de temps en temps "D'abord on fait la compet' ensuite on attaquera l'entraînement".

Réveil à 5 h, un café noir pour réveiller les esprits et faire passer un gatosport préparé en hâte la veille (trés minutieuse la préparation du gatosport industriel...mais bon puisque ça faisait presque 2 ans qu'il encombrait le fond de l'armoire, et qu'il était périmé depuis quelques semaines, fallait pas gaspiller).

On arrive à Auffargis, avec une large avance de 2 minutes avant la fin de remise des dossards, on gare la voiture, enlevons une couche et hop on file vers la salle au petit trot (échauffement). Le temps est plus que clément et les coupe vents rejoignent le fond du sac.

On profite du discours de Remy, organisateur de son état, pour papoter avec Bernadette et Eric, nos amis alsaciens, Philippe, un ami ornais converti à la lumière des Célestes et à la boue, quelques ufos et autres kikoureurs...pas de pression à l'arrière du peloton.

Cependant dans la foule, les regards sont parfois anxieux, et laissent deviner un réveil matinal...le départ est donné pendant que je règle l'appareil photo, je range fissa, et j'emmène Isabelle afin de remonter l'arrière du peloton et se placer dans le 1er tiers...Elle souffle un peu, mais rien d'alarmant puisque je sais que dans une petite demi heure, elle aura trouver son allure de croisière.

1ère côte au bout de 500 m...on double...on double...je salue quelques têtes connues. En haut un large chemin plat. ça s'annonce boueux et humide à souhait...ni une ni deux, je prends dans l'axe, de l'eau jusqu'au chevilles (on dirait l'origole lol) et j'apprécie les mini guêtres. A cet instant, la plupart des coureurs cherchent les côtés évitant soigneusement l'eau (?) à perte puisque c'est dans l'eau que ça glisse le moins et pas sur les côtés savonneux...je fulmine contre quelques concurrents qui portent les bâtons non repliés à la main, pas trés malin avec la largeur des chemin et la masse compacte des participants.

On continue d'avancer en prenant soin de marcher rapidement dans les montées. A mon souvenir, la 1ère bouche de 17 bornes est la plus traumatisante, inlassable succession de montées/descentes qui ont le don de détruire les cuisses avant que la partie de commence : c'est évident il faut arriver frais au 1er ravito.

On avance... on avance...on gère tranquille avec isa, et je l'encourage régulièrement. On se fait reprendre par des féminines . 9a doit miner secrètement le moral de ma moitié, mais elle n'en laisse rien paraître. Compte tenu des temps de 2007, j'avais extrapoler une place dans les 5 premières féminines, mais le niveau m'a l'air un peu plus relevé. Aujourd'hui, de toute façon l'important c'est de le finir, à deux. De ce fait, malgré un beau logo "UFO" Isa n'a pas dépassé la barre des 42 depuis le Raid28...

On continue donc notre balade, oui le trail de chevreuse m'apparaît plus comme une randonnée trés active que comme une course à pied...des relents de compétiteur peut être ? Je n'en prend cependant pas moins de plaisir, ça reste un privilège que cette balade en doublon, et je n'aurais pas trés bien supporté (question d'orgueil ?) que de me traîner dans les 100 premiers avec cette chère contracture.

Je profites donc de mes facilités à cette allure de course pour prendre quelques clichés...

Cyril, bouffon orienteur (lire "l'orienteur des Bouffons du Sanglier version Raid28") nous rattrape. vers le 10ème kilomètre..nous étions persuadés qu'il nous devançait. Il y va tranquille, prenant le temps de régler son sac ou testant la méthode marcolmo dans les montées...je l'interpelle régulièrement pour lui rappeler notre présence à l'arrière (toujours aussi discret le GGO !) mais que fait il là ? soit nous sommes trop rapide, soit il se balade le bougre...peu à peu il s'éloigne. Nous on gère montée après montée, mètre après mètre tranquillement. La météo nous gratifier de vrai températures printanières, on prend le soleil, les manchons sont tombés, on savoure ce bien être, ces moments de grâce d'être une fois de plus privilégiés. De plus, le balisage est nickel, les banderoles Salomon tel des petits cailloux blancs du ptit poucet, nous ramène vers le premier ravito

A un moment, j'aperçois un passage sous un pont trés bucolique...isabelle me devance de quelques mètres, et là le conte de fées se noircit un peu. profitant d'un passage technique un peu humide et sans prévenir qui que ce soit, ma belle nous gratifie d'une superbe cascade dont elle a le secret. Ouf ....elle se relève, donc rien de cassé, une jolie bosse apparaît de suite sur son visage à quelques centimètres de son oeil...qui ne tardera pas à revêtir des couleurs printanières pouvant rappeler les violettes qui parsèment les sous bois. : plusieurs témoins pourront justifier que je ne l'ai pas ni pousser ni battue : je n'ai pas ce défaut : mot faible pour les êtres (je n'ai pas dis hommes) qui la pratique sur leur concubine (fin de l'aparté).

L'un dans l'autre ça aurait pût être pire, et je lui indique "bon maintenant c'est bon, cette chute là en vaut bien 3, donc t'a épuisé ton bonus"...on repart...peut après on quitte peut à peu les bosses, traverseront un pont de pierre (par le haut cette fois), un petit bain de boue, et on aperçoit bientôt des habitations cachées derrière les bois signe que nous approchons du ravitaillement. Moins de 2 heures pour les 17 bornes. On refait le plein de flotte, pendant que le commentateur nous demande quelques mots, il rappelle ma 2ème place en 2004 (ç' était beaucoup moins relevé) mais informe isa que son visage est quelque peu ecchymosé . j'ajoute "nan, tu rigole, c'est rien...une ptite bosse") , mais tout au long de la course les gens n'arrêteront pas de stopper devant le visage de ma belle...c'est vrai c'est visuel ! Elle en prendra pour quelques jours à devoir raconter son week end à des collègues incrédules ("oui c'est ça t'es tombée en faisant une course de 50 bornes en 7h30...c'est ça c'est ça...mais tu sais les statistiques disent qu'une femme sur 10 est battue, ça arrive à d'autres": Beurkkkkkk !!!

Cyril reste au ravito : abandon : une blessure est apparue...Aîe Aîe...on repart en marchant, mâchant une barre, 3 gobelets juchent le parcours à peine après le ravito ( feignasses ou pollueurs consommateurs ?)

un bout de macadam , un bonjours au kikoureur circulation et on réattaque la boue par une belle sente...Hummm

On repart, sur des entes toujours boueuses mais aussi roulantes. J'essaie de conserver une allure stable sur laquelle se calque notre groupe...nous sommes annoncées dans les 180 : ça va y'a encore du monde derrière ! Nous faisons l'élastique avec un couple de frères de jaune vêtus qui se photographient à tour de rôle : un par un peu en avant, au bout d'1 km il prend une photo, pendant que son frère prend le relais... Pendant longtemps nous formons des petits groupettos de coureurs qui avancent se croisant et doublant sans cesse fonction des facilités de chacun et selon l'inclinaison du terrain... passage dans un reste de carrière, où juche une vieille carcasse de tombereau, traversée de route et passage au milieu d'un massif de pins : je ne suis pas venu ici depuis 2005, mais j'ai l'impression que c'était hier : je bénéficie d'une bonne mémoire visuelle (les mauvaises langues diront "mais d'un trés mauvais sens de l'orientation"...un zeste de dyslexie au pire répondrais je) je vois donc à peut prêt où nous allons.

Question alimentation, j'alterne Sporténine toutes les heure et demie, pas mal de flotte pour éviter les crampes surprise de fin de course, et puis quelques barres Dk chocolat noir/ spiruline (ça me rappelle à chaque fois le stock de Val qu'il écoulait peu à peu à coup de Offs). Avec Isa, on teste les gels Bio, périmés depuis le 30 Mars mais trés agréables et pas écoeurantes malgré leur goût sucré (je n'ai osé testé le gel goût cacahouete embarqué au fond du sac).

Encore quelques bosses, et nous voilà au ravito du 29ème...même protocole, remplissage de la poche à eau, et grignotage de tucs salés, coca et gâteau... évitant les regards, et sous une fine pluie, on repart sous les encouragements des spectateurs stupéfiés par l'oeil de zabou (j'entend encore les "Vous continuez, Madame ?", et elle qui répond du tac au tac "Ben oui, pourquoi ?" ) (Remy, si tu me lis, si tu veux limiter le nombre d'inscrits l'année prochaine, on peut t'envoyer une belle photo d'isa lol)

Notre groupetto ne change pas beaucoup de configuration. Je sais qu'on part pour une boucle pas trop cassante, qu'on traverse 2 fois une départementale, qu'on revient avec une légère montée, et qu'après avoir rejoint le ravito il nous restera 8 bornes à avaler. Alors allons y ! Je sens qu'Isabelle commence à tirer la langue, et j'essaie de motiver notre petit groupe de coureurs, me disant qu'en faisant avancer tout le groupe, chacun reste concentré sur le rythme, évite de laisser sa tête divaguer vers des pensées négatives et avant tout, AVANCE. Rien de pire, que ces instants où lassé on se demande se qu'on fout là, et qu'on se mets à marcher par manque d'envie.

Traversée de route, Isabelle laisse apparaître un coup de moins bien, je lui demande d'un petit signe de marcher, et on savoure une barre, on se relance tout doucement, et on arrive tranquillement à notre allure, à retrouver ce morceau de macadam. C'est maintenant le retour vers le ravito, le groupe s'est étiré, nous restons à deux avec un autre coureur. Il faut gérer et continuer d'avancer jusqu'au 3ème ravito, après tout ira bien, ça sera la fin. Isabelle va mieux, elle déguste sa course, discute, admire le paysage. Elle doit souffrir quelque peu, mais ne le laisse pas paraître. Je m'inquiète parfois de sa tendinite, mais on continue d'avancer.

Les chemins sont beaucoup plus variés que sur la première boucle : tour à tour, nous retrouvons quelques chemins rencontrés lors d'un "Off du Raid28" où Remy nous avais fait découvrir une partie de son terrain de jeu. Ensuite, c'est une zone de nature protégée, un ptit paradis, qui s'offre à nous. D'autres fois, ce succèdent descentes et montées pendant lesquelles les mains s'avèrent utiles.

On aura aussi l'occasion de doubler un kikoureur en perdition, puis un podologue cherchant des clients pour des soins à prodiguer, Patrick Bonnot qui nous encourage tout en régulant le passage des automobiles, et même de croiser des spectateurs nous informant qu'un marathon aurait lieu aujourd'hui même à Paris (faut bien organiser quelque chose pour les malheureux refoulés au TVC !) quand ce n'est pas Eric, le mari de Bernadette, veillant sur sa dame, et en profitant pour nous motivait à l'occasion.

On arrive au dernier ravito, et nous retrouvons encore des concurrents qui nous avez faussés compagnie, nous nous ravitaillons, sensiblement plus frais que certains, et on repart. Je motive Isabelle, et on avance l'averse de grêle nous réveillant. C'est maintenant, un fastidieux compte à rebours, sur des chemins déjà traversés il y a quelques heures. Nous sommes maintenant esseulés, et nous n'avons qu'à suivre le rubalise. Bientôt les côtelettes, que je n'apprécie pas tant que ça, pas pour la difficulté non, mais je ne comprends toujours pas l'intérêt de nous faire repasser par ces endroits...intérêt pour le travail mental, nécessaire quand les jambes refusent d'avancer ? Intérêt pour atteindre les 2000 m+ ? non, je ne comprend pas...Pourquoi ne pas passer le long des enceintes de Dampierre, que nous apercevons au loin ? ...nous continuons donc à rebrousse poil... une nouvelle fois ces descentes glissantes, ces passages agréables sableux qui rappellent Fontainebleau, ces petits ponts de bois, ces montées qui nous laissent découvrir des muscles insoupçonnés, et enfin cette ligne droite avec virage à l'équerre à gauche toute, et les derniers 200 m...

 

Isabelle me prend la main, et je termine en l'embrassant sous l'arche... fin de la balade en amoureux.

 

On file ensuite chercher un secouriste pour avoir un avis d'après chute, on retrouve les amis, savourons le repas purée-saucisse et les madeleines maison de nos alsaciens.

 

Et maintenant j’arrête les madeleines ! C’est spaghetti UFO pendant 2 week-ends, la première assiette à la mode de paname, et la seconde sauce normande : je me régale d’avance... Huummmmmm !!!

 

Ah oui, le Trail de Chevreuse, c'était comme l'ORIGOLE, sauf que c'était de jour, moins boueux et qu'en plus j'ai emporté des pompes 0.

7 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 11-04-2008 à 07:57:00

Ah ! Enfin un récit du GGO qui, en plus, a enfin un pseudo moins nase et un superbe avatar orange dessiné par un graphiste de talent. Mais... où sont les photos ? J'aurais bien voulu voir la tête de Zabou ! Tu l'embrasseras de la part du Lutin qui aurait mieux fait de courir avec elle plutôt que d'aller mourir au MDP. En plus, la vision de son postérieur m'aurait fait courir plus vite. On se voit pour mon décès à Radon ?

Commentaire de la panthère posté le 11-04-2008 à 12:24:00

un "grand" récit..bravo à ta belle...je vous ai en photos dans mon récit, sers-toi! et bravo à ta "belle"! rendez-vous à Ecouves?

Commentaire de frankek posté le 11-04-2008 à 12:29:00

bravo à vous deux pour cette course en amoureux!!
je dois bien t'avouer que j'ai beaucoup rigolé en lisant ton p'tit réçit...ce fut un plaisir de te revoir et de rencontrer ta moitié!! a bientôt au raidObiwak par exemple...

Commentaire de Grain de sel posté le 11-04-2008 à 12:33:00

Bravo à tous les 2 et bonne récup'...
A bientôt sur le raid o'bivwak

Laurine, la kikourette de Frank !

Commentaire de may posté le 11-04-2008 à 17:11:00

tu sais que j'aime beaucoup ta diététique du sportif... beurre, gras, sucre, miam miam!
et ça marche!!!
Zabou est bien bien forte (ça me rappelle la petite framboise des bonbons krema "petit mais costaud!"), bravo à elle!
mais alors Sylvain61 n'existe plus???? pourtant, il m'avait semblé que j'avais eu interdiction de t'appeler le "GGO"....
@bientôt
May (& Alex en pensée)

Commentaire de Mustang posté le 11-04-2008 à 18:51:00

Eh Eh!!récit encore une fois bien sympa;plein d'émotion! sniff!!! bon, on se retrouvera bien assez

Commentaire de chtigrincheux posté le 13-04-2008 à 06:51:00

Salut mon chéri .....
Pffff ce n'est que du bonheur ,à trés bientôt ici ou ailleurs .

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