L'auteur : Bambi
La course : Championnat des Yvelines de Cross
Date : 13/1/2008
Lieu : Mantes La Jolie (Yvelines)
Affichage : 2219 vues
Distance : 5.4km
Matos : Chaussures de Cross Kalinji, pointes 6mm
Objectif : Se défoncer
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Le cross, le cross, quelle horreur, depuis des semaines je panique à la moindre pensée à cette date fatidique, 13 Janvier 2008, Championnats Départementales des Yvelines. J’ai horreur du court, 5km c’est pas assez pour le diesel de la faonette. Trop rapide, ne demande pas assez d’endurance. Dernier souvenir de cross c’était à la fac, en 1993 (gee I am old !), un truc ignoble de 4km fini au bout de quelques millisecondes et j’ai même pas eu le temps de galoper et on, était déjà arrivé. Et alors – pourquoi y aller alors ? Ben au début c’est une copine du club qui m’a demandé de les accompagner, la première fois j’ai refusé la deuxième fois j’ai dit oui, faut affronter ses démons et une sortie en club, pourquoi pas ?
La semaine d’avant est dure, de très mauvais poil après le zéro pointé à la Prom, même pas envie de courir. Je fais la grève de la cap pendant quatre longs jours et cherche des excuses pour ne pas y aller. Blessure ? Possible mais comment faire pour m’entrainer et continuer à enregistrer mes entrainement sur kikou, visibles pour tous ? Et franchement ça se fait pas – on laisse pas tomber les copines, ni le club, j’ai pris un engagement, je dois y aller. Et d’ailleurs, mon grande idole Paula conseille de work your weaknesses. Ben, la décision est prise, j’y vais.
Maintenant il faut un maillot, le maillot du club. Vendredi soir à la dernière heure je vais chercher le maillot. Je le mets à la maison et me sens encore plus déprimée, ma motivation s’essouffle d’un coup, ce truc me va comme un sac de patates – imaginez Bambi avec une serpillière vert fluo sur le dos… GAAAASP. Samedi matin première heure direction retoucheur qui accepte de transformer la chose en maillot en quelques heures. Ouf.
Dimanche après midi, j’ai eu toute la matinée pour paniquer : et si je finirai dernière de ma catégorie. Je refais mes calculs, vais sur internet, compare avec les stats des résultats des autres cross de la saison. Verdict : il y a une proba non nulle que je fasse dernière. Gloups. Pas glop. Bon c’est trop tard, on y va. Mes analyses me disent aussi que je peux arriver en fourchette basse du troisième quartile si je daigne de quitter le seuil pour courir vite, éventuellement une option pour éviter de se taper la honte totale devant tout le club. (faut le dire un peu cruellement)
Et en plus ils annoncent de la pluie, une bataille de boue, pour limiter les dégâts j’applique du mascara waterproof. Je sais, j’ai cette fâcheuse tendance d’arranger les chaises longues sur le Titanic, mais bon, si la noyade est inévitable je me noierai avec de la grâce.
Heureusement Tiga m’accompagne, il sait à quelle point j’avance en reculant. Je suis stressée, très stressée, plus stressée encore qu’avant mon CFA en juin, ceci dit la proba de ratage total était assez limité par le fait que j’avais bossé comme une malade. Mais là, jsuis pas préparée, juste un footing en chaussures de cross en sous bois – dans le Parc du Château de Versailles. Ca promet.
Garfield se fait tout petit dans la voiture, il sent la panique et il manque de Nutella. Pas besoin du mappy, on connaît le chemin, la même route comme pour le Noctutrail de Sully.
Arrivée à la Butte Verte à Mantes on se gare et on cherche la tente du club. Je galope vers une tente vert fluo (ben les couleurs du club quoi) : Rambouillet, ah non, pas de Rambouillet moi. Prochaine tente verte, même effet, on fait toutes les tentes et on se rend à l’évidence : on sera sdf dans les heures à venir (cool je vais pouvoir me changer dans la tente collective – quelle truite !! j’aurai du mettre le short sous le jogging – là je vais montrer mon string couleur cerf au monde entier). Apres des longues minutes de recherche et de coup de fils désespérément passé aux autres on tombe enfin sur une co-équipière accompagnée par sa famille, les petits ont couru déjà et sont assez contents de leurs courses. On continue de chercher l’entraineur pour les dossards et on part s’échauffer.
On fait une fois et demie la boucle histoire de faire un peu de reconnaissance de chemin ; le terrain est gras et travaillé (avant dernière course de la journée) mais pas trop boueux. Un long faux plat, deux petites bosses méchantes, le reste ça va. Pointes de 6mm feront l’affaire. Il fait doux pour un mois de Janvier, pas de pluie – j’opte pour la tenue light : maillot et short, je ne regretterai pas, j’aurai pas le temps d’avoir froid. Echauffement pendant 30 minutes, étirements, lignes droites devant le départ.
Petit à petit une petite une centaines de filles, femmes et vétéranes se dirigent vers le départ. Je me mets au quatrième rang, je sais qu’il va falloir attaquer des le départ même si je perd après. Ce truc là il faut y planter ses dents dès la première seconde sans hésiter. Je regarde mon cardio : 145, wow !!! Je suis prête à ne pas prendre de prisonniers.
Et le départ est donné, je pars comme une furie, dans la motte de furies en shorts et maillots multicolores qui dévalise la pente. Je reste bien dans le paquet, je sais que ça ne va pas durer, mais bon, je suis fière de pas m’avoir fait avoir au départ, en fait c’est rigolo de galoper comme un marcassin affamé qui sent la soupe à fond les manettes dans la boue. Un sentiment de liberté et de faire un truc pas banal. Glop. Bon, le faux plat commence, je me laisse doubler, non sans résistance, mais bon, je me rends à l’évidence : j’ai la tète qui tourne et me sens « lightheaded » (c’est quoi en français ?). Mais je m’accroche, mon cardio m’indique 185 , c’est bien, elle court la Bambi, elle court enfin, fini les séances de seuil en dossard pépère. Pas de ipod sur mes oreilles cette fois ci. Juste la peur de l’échec, la crainte de la honte. Je continue à pousser un max, une descente, c’est pour moi (je double grâce à ma nouvelle technique de descentes appris pour les trails) mes chaussures/pointes m’aident bien dans les montées aussi, je sens que j’ai plus de puissance dans mes jambes que celles que je double dans les montées. Ca fait du bien, même si d’autres me doublent ensuite à d’autres endroits. Je vois les autres du club, tous étonnés que j’ai osé venir, malgré ma peur. Ils m’encouragent, me disent que je cours bien (euh, merci quand même). Ca aide, deuxième boucle, ça devient dur, je sais qu’il y a du monde derrière moi – par contre impossible de déceler si il s’agit de seniors comme moi ou des autres catégories. Si une vétéranes me double je laisse la place, par contre si la doublante semble être senior je contre attaque. Ma place. Pas question de céder. Pas maintenant, ça fait douze minutes qu’on est parti, le plus est à venir et j’irai au bout. FC tjrs à 184/5. Va bene. La présidente du club me prend en photo. Avant dernière bosse, aie ça fait mal, je me fait doublé mais la redouble dans la descente. Et toc ! dernière bosse, deux me doublent, et il n’y a pas de descente après, flute. J’essaie de suivre, 1.5km encore, mais c’est pas simple, FC à 182/3. Faut pas craquez maintenant. Je rattrape une, ouf une senior. J’arrive à mon débarrasser au moment ou je vois l’arrivée, encore 200m, pas simple, chaque pas demande des sacres efforts. L’arrivée. Enfin. Tiga est là. Personne nous dit notre placement. Beuh. Je retrouve une co-équipière qui a bien couru, bon placement dans sa catégorie. On se rhabille et va au départ des SEH pour voir partir nos camarades de club. Comme tous les autres saadistes avant nous on place près d’une des bosses ensuite, histoire de profiter du spectacle. Hop quelques photos, des encouragements et il est temps de retourner à la maison.
Résultat des courses : contrat rempli : 30ème sur 42 SEF, ben ça fait bien troisième quartile ça non ? et l’année prochaine je serai de retour et je serai dans le deuxième quartile ! Je me suis même qualifiée pour les championnats régionaux. Dommage, je serai en vacances. Finalement une bonne expérience. Et j’ai enfin couru une course. Merci Armelle d’avoir insisté que je vienne et merci Bruno d’être venu me supporter encore une fois.
e vous laisse contempler quelques photos pour l'intant, le texte suivra très bientôt
7 commentaires
Commentaire de gdraid posté le 13-01-2008 à 18:32:00
Quelle jeunesse !
Elles allongent les gamines !
Mais où est-tu Bambi, dans cette cohue ???
Commentaire de Bambi posté le 13-01-2008 à 20:17:00
maillot vert, short noir...j'attends mes résultats officiels pour écrire le récit
désolée pour ce retard...
Commentaire de la panthère posté le 13-01-2008 à 20:40:00
ça y est! je crois que j'ai vu "le petit faon" dans la clairière.......le niveau est relevé dans le 78.... (séquence souvenirs ...)
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 14-01-2008 à 22:06:00
Je reviendrai plus tard pour le texte ... Ça s'est bien passé ?
Commentaire de gdraid posté le 15-01-2008 à 18:18:00
C'a y est Bambi, j't'ai vu !!!
Enfin j'ai vu du noir et du vert sur une photo :lol:
Mais j't'ai pas lu ...
JC
Commentaire de lulu posté le 16-01-2008 à 18:35:00
Alors ça fait quoi de faire le sanglier ?
Même pas peur !?
FELICITATIONS
Commentaire de gdraid posté le 17-01-2008 à 21:56:00
Je t'ai enfin lu Bambi !
C'est pas si mal ce CR...
De grosses lettres, c'est super pour mes yeux fatigués, et la couleur vert céladon des caractères, est douce et reposante, pour suivre jusqu'au bout, la description de ton déshabillage, sous la tente commune, elle-même verte pour réduire ton stress.
Bravo pour ta perf Bambi, l'honneur est sauf, tu n'es pas dernière.
Un cross en pointes !
Je pense que tu aurais préféré, une course en ville en talons aiguilles, non ?
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