L'auteur : Gibus
La course : National Air de Cross à Dijon
Date : 5/12/2007
Lieu : Dijon (Côte-d'Or)
Affichage : 843 vues
Distance : 8.3km
Objectif : Pas d'objectif
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La moutarde me monte au nez
En apprenant la date du national, j’ai tout de suite dit non.. Vu que c’était 3 jours après la SaintéLyon, j’ai dit stop aux mauvaises (odeurs) idées. Tu fais semblant de te blesser à l’échauffement, allez viens, T’as plein de pot’ à voir. Yannick est rigolo, c’est pas lui qui va être crevé après les 69 kms. Jean Jacques de Lyon, qui court aussi la STL, y va et finalement c’est lui qui fini de me décider à faire ce truc de ouf : courir un cross 3 jours après la messe de minuit qu’est la SaintéLyon.
C’est en train que nous rejoignons Dijon, hôte de ce championnat de l’armée de l’air de cross country.
Nous sommes que deux d’Ambérieu, donc on n’a pas d’équipe, faut être 3, et dans un même temps fini donc les rêves de qualif au championnat de France militaire car en indiv faut pas rêver même en forme je ne passe pas. On nous attend en gare et après les formalités d’accueil et le déjeuner nous partons pour la reco. On retrouve les copains de Lyon notamment ceux de la Sainté, Eric (relais à 3) et J. Jacques (finisher en 6h25 svp).
Le parcours se situe à Neuilly les Dijon près et sur une piste de bicross. Et il est autour d’un plan d’eau Le départ est très serré car il se rétrécit vite, faudra pas rater l’envol. Le début est recouvert de feuilles mortes. Demi tour à droite, puis à gauche, bosses, flaques, montée, descente à gauche, virage à gauche, puis a droite fin du dédale, passage dans une flaque d’eau, fait gaffe Yannick t’as pas pied, ouarf, ouarf. P’tite montée, gauche, p’tite descente et fin de la petite boucle. La grande part au loin sur le … macadam. Après un droite gauche toujours glissant, le parcours est sur la route. On peux courir sur le bas coté, mais…De nouveau un chemin avant le retour le long de l’Ouche, cours d’eau bien fourni. Maison du pêcheur et fin de la boucle. Elle est à faire 2 fois, sinon au final nous rentrons de nouveau dans le circuit du bicross par un virage secos à gauche, puis 3 lignes droites liées par des virages relevées avec des bosses woops. Autour du ravito, nous sommes dans l’expectative : pointes ou pas pointes, ça glisse mais il a la route. On peut courir sur le bas côté mais celui qui coura sur la route ira plus vite.
Bref cela va être un casse tête chinois pour les cerveaux tourmentés de cette nuit. Comme le Capitaine Haddock : barbe en dessus ou barbe en dessous et finalement on dort mal. Pour ma pomme c’est un footing de récup dans pas de pression, si une p’tite bière quand même ce soir. Nous mangeons tous dans un resto à Dijon. Sympa l’ambiance est bonne. Yannick et moi sommes avec les gars de Lyon.
Le matin est là avec toujours les mêmes tracas pour certains. Je m’échauffe cool une demi heure, les jambes sont lourdes.
Je décide d’essayer les pointes sur la grande boucle. Celle ci mises, du 9 usé pour les pro, Je pars doucement et de suite ma décision est prise : pas pointes. Il n’a pas que la route, les passages en chemins avec les caillasses font mal. Au bout du parcours l’ambulance qui se met en place s’enlise. Plusieurs bonnes âmes aident en poussant. Il y a vraiment beaucoup de boue mais les bas côtés sont plus secs. Et pis moi la boue j’en ai bouffé toute la nuit de samedi. J’ai un peu froid aux mains, mais ça va passer. L’heure du départ est proche. Je suis donc sans les pointes en tee shirt et short. Dans 3 minutes le départ ! Ok ok 2, 3 lignes droites et je me range avec les 85 concurrents derrière la ligne en craie. C’est parti pour 8,3 kms. Je me jète dans le peloton, au milieu je pense. Je laisse faire. Après le premier droite gauche, Didier de Cazaux me double. Il part toujours doucement. On sort du bordel, c’est comme ça que Yannick a appelé ces zigzags. La flaque est là. Flap flap. Je ne me pose pas de question. Je mets un pied dans l’eau, je mets deux pieds dans l’eau. Bon ça suffit. Je double 2 gars avant le virage à gauche de la montée. Ca y est on est sur la ligne droite. Jean Jacques me passe, musique rivée sur les oreilles. Droite, gauche et c’est la route. Toujours cool je me prends au jeu (fallait s’y attendre). Je commence à remonter doucement. Le gars de Cambrai de notre chambre est là. Une p’tite tape amicale sur l’épaule en passant. Désolé je ne peux pas rester derrière. Nous quittons la route je suis à la corde plusieurs personnes pour trouver la ligne idéale dans la boue. C’est cool en courant en canard (c’est l’impression que j’ai) ça avance tout seul. Je suis derrière un gars en blanc. Nous sommes le long du cours d’eau. Une fille nous applaudit avec ses gants. Ca ne fait pas clap clap clap mais cloup cloup cloup. Attention à la reco tout à l’heure, j’ai vu une racine. C’est un single track. 3° kilo, un œil sur la guitare et l’autre sur la bagarre, 11’52, purée j’vais trop vite, j’vais m’éclater la tronche au 2° tour. J’ai la Sainté qui me démange et je vais prendre une claque derrière la tête toute à l’heure. Cabane du pêcheur puis le chemin est plus large et nous passons entre de gros cailloux qui barrent l’accès aux véhicules. Fin de la boucle. Re grosse flaque. Attention les petits. Je passe celui devant moi et l’autre aussi en noir. Il me repasse dans la descente. Je le redouble de nouveau. Non mais ça suffit. 4°, 15’57. Toujours en dessous de 4/mille. La ligne droite du 2° tour est éblouissante car le soleil est bas. Un petit vent contraire me fait rester derrière les coureurs un temps avant que je ne les double. Car c’est uniquement cela que je fais maintenant. Quelle patate. Je vole. Mes jambes me surprennent. Eh attendez moi ! Elles courent toutes seules. J’ai l’impression d’être 2 : Ma tête et mes guibolles et je ne les contrôle plus. Le gars en rouge que je suis depuis un moment montre du doigt à chaque fois qu’il va prendre à gauche ou a droite. Arrive le single. Je ralentis en prétextant un moins bien, regardant la boue sur ma jambe, mais c’est pour le laisser passer devant, pour mieux l’allumer après (le salaud) mais c’est ça le cross, c’est un jeu. Attention à la racine. Rebonjour Madame. 6° : 23’53. C’est bon je ferai plus de 15 à l’heure. Je décide de doubler mon compagnon. Je rattrape un grand comme moi qui m’accroche (ah le bougre). Je vois son ombre, j’entends son souffle. Je mets un grand coup et hop : plus d’ombre. C’est la grande ligne droite du retour. Elle est longue, mais j’ai la pêche, dommage qu’il n’y ai pas 3 tours. Au loin il y a un gars en noir. Mais c’est Eric. Je le rattrape juste avant le virage à gauche pour rentrer dans le final. La ligne droite va lui être fatale. Je suis à côté de lui. On sert les crocs. Il râle. 2 bosses et il lâche le morceau. Ahh fait-il. Il me tape sur les fesses. Je prends le virage aux taquets. Puis après l’autre ligne droite, je finis la dernière juste après un autre gars. 32’46 cool. Je suis 39°, 32° V1. Les V2 avaient un débardeur vert pour les distinguer. J’en ai pas vu.
Yannick est 6°, Jean Jacques 18°, ils sont qualifiés pour les France. Luxeuil gagne par équipe devant Bordeaux et Mont de Marsan, Lyon est 10°, Ambérieu pas classé. En individuel chez les V1 le classement est 1° Bertrand de Luxeuil puis Jean Philippe de Mont de Marsan et Ali de Cambrai. Xavier de Metz gagne chez les V2.
Je suis de nouveau hyper content. J’ai fait un course sage et finalement je termine avec Eric comme d’hab. L’année se termine donc magnifiquement pour moi. Les cross c’est génial. C’est l’école de la course à pied comme disent certains, l’école de la vie. Bon la boue ça suffit. On va nettoyer tout ça. J’ai le cerveau en ébullition. Va falloir arrêter les émotions fortes. Quoi que, profitons profitons. La course à pied, c’est ma drogue, à consommer sans modération.
2 commentaires
Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 22-12-2007 à 23:40:00
Ben l'année n'est pas finie Gibus : Et la corrida d'Ambérieu le 25 ?!
Bravo pour ton finish sur ce cross, 3 jours après la STL, t'es en forme !
Passe de bonnes fêtes, et pas d'excès, hein ! Et à bientôt dans l'coin...
Bises - No
Commentaire de titifb posté le 24-12-2007 à 05:34:00
Bravo Gibus ! Toi aussi tu as le mors aux dents (référence à ton com sur mon CR de la course à la Foulée Verte !). T'as rien lâché. Le cross c'est dur, mais c'est la base de la CAP pour moi...On ressort d'une saison de labourage plus fort.
A bientôt Gibus !
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