Récit de la course : 24 heures Téléthon du Marmotton 2007, par fastoch

L'auteur : fastoch

La course : 24 heures Téléthon du Marmotton

Date : 8/12/2007

Lieu : bourget du lac (Savoie)

Affichage : 465 vues

Distance : 0km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Le récit

Allez, c’est parti, je me décide finalement la veille pour ce 24h

Au moins, je n’ai pas trop le temps de stresser pour un premier 24h, première expérience dans ce genre de course…

Plutôt habitué aux trails, je n’ai pas d’entraînement spécifique : j’ai quand même l’endurance de toute la saison estivale en montagne : ça devrait aider un peu.

Du coup, le but premier est pour moi d’abord d’essayer de tenir le plus longtemps possible.

 

Je pars avec Yannick d’annecy et direction le Bourget du lac. Une fois arrivé, très vite il faut mettre les chaussures et filer vers la mairie pour le départ. On est 11 pour ce 24h. Ça va on ne va pas se marcher dessus … !

 

Premier tour : on découvre ce circuit de 1km830. Assez sympa un bout de piste cyclable, un bout de route forestière et le reste de petites routes (quasiment sans aucun véhicule) un peu de dénivelé 12 mètres par tour … qui prend son importance au bout d’une quinzaine d’heure…

Vues plutôt agréables sur les pentes de la dent du chat, le Granier et le Nivollet.

 

La première demi-heure, tout le monde rigole et discute bien mais assez vite des écarts se creusent et chacun fait sa course.

J’essaie de prendre un rythme bien tranquille mais je ne suis pas habitué à courir aussi lentement en début d’épreuve (au bout de quelques heures, je sais faire ... !). Comme je n’ai pas envie de me fatiguer avec de savants calculs sur la vitesse ou le timing nécessaire, je ne regarde pas ma montre, je ne compte pas non plus le nombre de tours : trop compliqué au bout d’un moment !

Au bout de 2h, ça me rassure un peu : pas mal de concurrents sont devant moi : je ne suis donc pas partir trop vite.

Je choisis de m’arrêter au ravitaillement tous les 2 tours environ, tous les 25minutes : 2 verres avalés rapidement et un bout de fromage et c’est reparti. Je complète avec un sporténine toutes les 2 heures.

Le rythme tiens correctement jusqu’à 4h, là yannick me fait part de ces problèmes de tendinites : aie, il va devoir arrêter dommage.

Pour ma part, je passe le marathon aux alentours de 4h30 avec des jambes qui commencent à fatiguer : douleurs sur le haut des cuisses. Et puis on commence déjà à se poser des questions : quand je passe au pointage je vois le compte à rebours qui indique 19h30 : oui il reste 19h30 à courir : à ce moment là j’ai quelques doutes sur ma capacité à rester encore tout ce temps sur ce parcours !

A partir de la 5ème heure, je décide de marcher sur les derniers 200m du parcours : cela fait environ 1mn30à 2m de marche. Et finalement je garderais ce bout de marche tout le long. Plutôt que de regarder la montre pour évaluer un pourcentage marche/course, autant utiliser des repères visuels, c’est plus facile …

Je me remets souvent à courir juste avant de passer devant le ravitaillement, ça fait toujours de l’effet !

 

Pas mal de discutions et de rencontres durant cette journée de samedi , on voit passer Roger avec sa foulée assez caractéristique, Gilbert (que l’on rencontre sur quasiment toutes les courses ultra de France…), Zébulon’s family, Fabien hobléa qui encourage tout le monde en passant (et quand on connaît un peu son palmarés …) …

 

Petit problème technique au bout de 7h de course, mes chaussures sont trop petites … ! ou plutôt mes pieds ont pris de l’ampleur …

Bon heureusement j’ai pris une paire de rechange … et également pas mal d’autres affaires. Amusant d’ailleurs : on fait le tour du mont blanc avec un mini-sac de 2.5kg et pour tourner « sur place » en plaine, il faut deux gros sacs remplis d'affaires !

Au départ je pensais ces précautions presque superflues : en fait je vais quasiment tout utiliser !

Vers 17h30 le soleil se couche et à cette époque, il faut se préparer à affronter presque 14h de nuit .

 

10 heures de courses, le rythme se ralentit, ma montre se met à délirer (remise à zéro) donc je ne l’utilise plus du tout ! 

12h tiens c’est la moitié. Et maintenant il se met à pleuvoir …

Au départ ce n’est pas trop fort mais 2h après c’est la belle pluie je sors la grosse artillerie : surpantalon et veste contre la pluie : dommage qu’il n’y ait pas tellement de spectateur (pour ne pas dire aucun…) : je fais une super pub pour « raidléger » avec mon ensemble full MP+ mais dommage il n’y a aucun spectateur et d’ailleurs plus beaucoup d’autre coureur …

Donc je continue bonnet, frontale + casquette sur la tête.

 
Vers 2h du mat, les conditions sont franchement mauvaises : la pluie est de plus en plus forte et devient plus fraîche, un peu de vent sur une partie du circuit, certains passages commencent à être détrempé : on se mouille bien les pieds.

 
En fait pour relativiser et optimiser, tout en continuant à marcher  j’essaie d’imaginer ce genre de conditions en montagne : sur un ultra trail du type tour du mont blanc par exemple … ça doit vraiment faire du dégât … après ce genre de réflexion je ne suis pas si mal sur cette petite piste cyclable légèrement détrempée !

La musique du lecteur mp3 accompagne tranquillement mes petites foulées sous ce déluge.

 

Vers la 15eme heure, une douleur assez vive se déclenche sur l’intérieur du genou droit, je marche pendant 1 tour et réessaie de courir mais … non ça ne le fait plus : impossible de courir. Je passe devant le ravito et vois 9h sur le décompte : il me reste donc une promenade de 9h de marche …argh ça va être long !

 

Maintenant même la marche est difficile : je suis obligé de faire traîner la jambe droite pour ne pas trop tirer sur le genou : la démarche commence à être bien « chaloupée »…

 

Je fais une pause à l’intérieur du bâtiment pour rajouter une couche de vêtement car j’ai froid.

L’ambiance chaude de la pièce de repos donnerait presque envie de prendre son temps … mais je repars rapidement me mettre sous les trombes d’eau.

J’arrive à tenir 1 heure mais le plus embêtant c’est maintenant les doigts qui sont gelées car mes gants ne sont pas étanches. Je trouve deux sacs plastiques et entoure les mains avec et les coincent avec la manche de la veste : ça condense à l’intérieur mais ça reste chaud.

 

Vers la 18ième heure, je fais une pause dans le bâtiment car maintenant j’ai trop froid : je m’assois et discute avec Marmotton mais lorsque je me relève impossible de marcher : les genoux sont tous coincés …je décide de m’arrêter …dormir ! Je grelotte et claque des dents. Une fois dans le duvet ça va mieux.

Vers 8h du matin à la faveur d’une éclaircie je reprend le chemin et arrive à faire 3 tours avant la fin. Mais là aussi toujours à la marche et assez lentement.

 

Ouf c’est fini !

Enfin on peut décompresser et finir en beauté ce 24h par un apéro et une bonne bouffe avec tout le monde. Au passage, félicitations à ceux qui ont organisé cette épreuve :  Marmotton&Co !

 

Dans le décompte final, je dois être dans les 150 km ce n’est pas si mal pour une première expérience et vu les conditions un peu particulières.

 

Mais finalement je n’ai pas réussi à tenir à 100%  sur le circuit … il faudra donc revenir pour tenir vraiment 24h sur la piste et si possible courir pendant tout ce temps. Pas si facile … !

 

 

 

6 commentaires

Commentaire de agnès78 posté le 16-12-2007 à 10:31:00

merci nico pour ce récit et bravo pour ta persévérance! Récupère bien
bises
agnès

Commentaire de gdraid posté le 17-12-2007 à 15:01:00

Epreuve du mental à 75%
Bravo et respect Nicolas, pour avoir osé ton premier 24 heures, dans de telles conditions !
Tu promets de beaux résultats sur ce genre d'épreuves, dans l'avenir.
JC


Commentaire de Estive 73 posté le 18-12-2007 à 13:40:00

Bravo,
il fallait bien du courage pour continuer au delà des 12h, quand la pluie a commencé à tomber... et encore plus quand elle a redoublé pendant la nuit. Et faire encore quelques tours le matin, PFFF, j'y pense même pas... enfin, plutôt si j'y ai pensé en regardant à travers la fenêtre le temps, bien au chaud à la maison..
Encore bravo,
J'espère pouvoir t'accompagner toute la nuit, la prochaine fois !

Dominique

Commentaire de Jerome_I posté le 18-12-2007 à 13:56:00

Bravo Nicolas pour ton CR et surtout pour ta course. Vous n'étiez que 2 à tourner la nuit sous la pluie alors que nous étions 6 à dormir au chaud au premier étage, c'est de la volontée cela, ca sera plus facile sur ton prochain 24h avec du publique et des autres coureurs pour couper la monotonie...

Heureux d'avoir fait ta connaissance, et encore bravo pour ta perf.

Jérome

Commentaire de Roger38 posté le 19-12-2007 à 09:49:00

Bravo pour ta course.
150 km dans de telles conditions c'est vraiment super.
Au plaisir de se retrouver sur un autre 24h (peut être en février)

Roger

Commentaire de L'Castor Junior posté le 22-12-2007 à 07:03:00

Merci Nico pour ce CR bluffant : ça apparaît encore plus dur que ce que tu m'avais dit au téléphone...
Envie de revenir sur la "distance" ? Tu me feras signe, hein ? :p

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