Récit de la course : Marathon de La Rochelle 2007, par Elo

L'auteur : Elo

La course : Marathon de La Rochelle

Date : 25/11/2007

Lieu : La Rochelle (Charente-Maritime)

Affichage : 2033 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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Marathon de l'accroch-elle

Alors ce marathon, j'ai bien cru jusqu'aux derniers instants que je n'allais pas y participer...

Une super préparation bien commencée comme il faut il y a plus de 3 mois avec des belles balades / trails avec mon frangin (nicou2000 as kikoureur), des p'tits tours sur le terril de Lens et des grandes balades le long de l'Erdre à Nantes... mais il y a environ 1mois 1/2, début de douleurs plantaires suite à des sautillements d'hyperactive (quand on vit la moitié du temps à Lens, on se défoule comme on peut...) sur une chanson trop rythmée d'Aaron (si si j'vous jure y en a une sur l'album), bref...

RDV chez l'osthéopate, kiné, médecin du sport, non j'ai rien, j'ai juste mal! Prescriptions de radios au cas où (opérations sur hallux valgus dans ma prime jeunesse, j'ai 26 ans) et là, surprise! v'là que j'ai un bout d'os qui a poussé entre mes métatarses, chouette, je m'attends à ce que le radiologue me dise, STOP à la CAP... Par chance (!) je tombe sur un marathonien dans l'âme qui me prescrit de courir La Rochelle (ça se fait tout seul, ça, dixit) si je n'ai plus mal. RDV quand même chez le chirurgien orthopédique qui continue de me prescrire le sport en m'avisant juste que dans 10, 15 ou 20 ans, j'aurais à subir une opération super lourde (et qu'à cet âge là, c'est plus facile de prendre 3 mois d'arrêt maladie, quelle psychologie ces médecins quand-même...).

Bref, me voilà toute guillerette comme quelqu'un à qui on annonce un cancer (bon d'accord j'exagère) et voilà que toutes sortes de douleurs psychosomatiques apparraissent aux pieds, au dos, aux hanches... bref à croire que mon corps réclame une opération de toute urgence.

Je recommence à courir tout doucement (on est à 3.5 semaines de la course) et les jours qui suivent marquent le début de LA crève de l'année rhino-pharingo-laryngho... trucs en ite, qui n'en finit pas de me faire tousser, cracher, moucher, bref de m'épuiser.

Sous antibios 1 semaine avant la course, je tente quand-même de courir avec mon frère (qui revient des Templiers, promenade de santé) un week-end, on fait 28 km le dimanche d'avant marathon, et c'est dur dur.

 Remue-ménage dans les méninges toute la semaine, brèves hésitations de givaigivaipa, et de toute façon pour être sûre d'y aller je me cale un RDV avec mes clients de la communauté d'agglo le vendredi après-midi.

Ca me laisse tout le samedi pour retirer mon dossard, discutailler à 2/3 stands du village Marathon, profiter de la belle ville de La Rochelle sous le soleil (on y a cru à ce moment là), et pour dévaliser les boutiques avec mon frère et sa copine, venus m'encourager.

Dimanche matin: mon frère qui, à son tour (non non c'est pas moi qui lui ai filé), a LA crève de l'année, vient dans ma chambre vers 7.30, moi je gobe devant la télé, mais j'étais contente d'avoir pris mon petit déj devant le Prince de Bel Air. On sort vers 8h pour rejoindre le départ des femmes. La bruine se fait plus dense au fur et à mesure que l'heure du départ approche, histoire de nous rappeler qu'on n'est quand même pas si loin de la Bretagne.

Le départ approche, mon frère prend 1 photo et va vers le départ attendre mon passage. Je commence à mettre mon i-Pod même si j'entends pas grand chose avec la foule et les journalistes. Allez TOP départ (enfin pour ceux qui sont devant): je pense à mettre mon chrono en passant la ligne de départ (he, l'expérience ça rentre!). Et voilà, ça va, ça ne bouchonne pas trop, j'essaie de ne pas courir trop vite comme me l'a conseillé mon frère (normalement 32-33 min par 5 km, ce n'est que mon 2è marathon, 1er en 5h07).

Les 10 premiers km vont tous seuls, je retrouve mon frère qui courotte avec moi et me filme, RDV au 20è. En fait je le vois au 15è (les boucles étaient bien faites pour ça!), c'est encore le temps des grands sourires. Avant d'arriver au 20è je me fais doubler par le trio gagnant (impressionnant!) qui coure dans une dimension parallèle. J'essaie de rester sur terre et au 20e voilà Elo qui nous rejoint (je retire mes petits gants, il commence à ne plus pleuvoir), passage au semi encore dans les estimations de 4h45, mais là ça va se dégrader...

Déjà entre 20 et 25, les douleurs aux chevilles arrivent et avant le 30è, c'est tout le corps qui me rappelle mon manque d'entraînement et de condition physique du mois passé. Alors commencent les stratégies psychologiques pour que le moral dépasse le physique: je pense à ma mère qui a eu une chimiothérapie et qui retourne à l'hôpital la semaine prochaine, qu'est-ce que ma souffrance comparée à la sienne? La fierté dure plus longtemps que la douleur... Mais là en l'occurance la douleur dure et s'amplifie, mon frère m'a rejoint au 30è et coure maintenant avec moi. J'ai gardé ma musique qui m'aide à tenir, on discute de temps à autre, mais cela devient trop dur, avant l'arrivée au 35è petit coucou à Elo qui m'encourage encore, Nicolas décide de continuer à courir avec moi.

Ravitaillement du 35è, j'ai juste envie de vômir tous ces trucs sucrés, ou alors de m'allonger et de dormir, mes yeux se ferment et juste après viennent les pleurs, je n'y arriverai pas, c'est IMPOSSIBLE! Mon frère m'encourage, on continue... Et là (est-ce le carré de chocolat qu'il m'a forcé à manger?), je retrouve des forces, plus de pleurs, je commence à chanter sur le répertoire que je connais par coeur à présent (mais j'aime bien), preuve que le souffle n'est pas le problème du moment. Désolée pour les gens que j'ai doublé en chantant, alors qu'ils étaient dans une souffrance bien visible, mais moi, c'est ce qui m'a permis de tenir jusqu'au bout (avec mon frère bien sûr).

Donc 38, 39 (mais où est le 40?), 41 PLUS QU'UN KILOMETRE??? Il FAUT que je sprinte, je commence à accélérer, faire des grandes foulées, j'ai l'impression que je vais mourir si j'arrête d'accélérer, mon frère me suit toujours mais aurait voulu filmer mon arrivée, il essaie de côté. HA! les pavés mouillés avec des chevilles en porcelaine, il ne manquait que ça, mais je ne réfléchis plus, je ne pense plus, j'écoute juste mon frère me dire, c'est l'arrivée sous la tour, je donne tout ce que j'ai encore, mais sous la tour, encore 200m, vous déconnez ou quoi? Allez!!! Je passe la ligne en 4h49'59''! Mais à ma montre j'ai 4h57 (YES! 10 min de moins que le dernier)...

Bon, là je vous épargne la deuxième séance de pleurs, de douleurs... vous savez ce que c'est! La médaille qui vous fait plier le dos, parce que vous ne vous sentez pas encore assez lourde... Les p'tits cadeaux, les huitres pour Elo... Et le froid qui fait son grand retour. Allez, j'y suis quand même arrivée (mais sans mon frère...?)

 

5 commentaires

Commentaire de corto posté le 29-11-2007 à 20:55:00

Sympa ton CR.
Les huitres c'est bon pour toutes sorte de maladie.

Bravo d'en avoir terminé, alors que tu etais mal fichue lo

Commentaire de roro posté le 29-11-2007 à 22:45:00

Bravo pour ton 2eme marathon. Tu l'as termine malgré tout. Chapeau.

Commentaire de Kiki14 posté le 30-11-2007 à 16:27:00

bin voilà encore un de terminé en beauté..la victoire en chantant super.....un grand bravo pour ton courage et merci pour ce grand récit très émouvant..

Commentaire de nicou2000 posté le 30-11-2007 à 17:08:00

coucou la puce,
Encore bravo pour cette magnifique course qui restera un super souvenir (malgré la pluie, le froid, la crève...)
Vivement les prochaines aventures! (faut qu'on trouve quelque chose avant la vallée de chevreuse en Avril!!)
bises,

Commentaire de titi14 posté le 18-10-2008 à 03:17:00

quelle courrage,visiblement tu as le don de ne jamais renoncer,retourne tu a la rochelle cette annee?

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