L'auteur : daloan
La course : Les Templiers
Date : 28/10/2007
Lieu : Nant (Aveyron)
Affichage : 5502 vues
Distance : 67km
Objectif : Terminer
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Aubrac, CCC, j'ai décidé de finir ma découverte des régions françaises 2007 par l'Aveyron et son illustre course des Templiers.
Une fois n'est pas coutume, ma petite famille au grand complet m'accompagne sur cette course, avec à la clé un pari stupide : les enfants promettent de s'inscrire à la KinderTrail si Sabine fait de même à la Templière et vis-versa. Un peu moche comme procédé, mais efficace et le résultat est là : tout le monde court !
Une pensée pleine de courroux pour nos technocrates de l'Education Nationale, trouvant intelligeant de faire cours en primaire le Samedi matin, premier jour des vacances de la Toussaint, alors que dans l'Essonne un Samedi sur 2 est libéré. Tant pis, nous étions en voiture ce matin là. Côté hébergement, inutile de dire qu'en arrivant à 5 et en nous y prenant un peu tard, nous étions loin de la ligne de départ. Mais, bon je le dis quand même. Le lever Dimanche matin à 3h, pour aller prendre le p'tit dej avec mes compagnons d'infortune Buressois, et hop nous voilà sur la ligne de départ les yeux plein de sommeil suite aux 2 nuits écourtées, même si le passage à l'heure d'hiver nous a donné un petit coup de pouce.
Yves dort derrière, Marc se concentre, Dominique à gauche se concentre pour ouvrir deux yeux simultanément pendant que Bernard prend la photo. Si j'ai l'ai un peu réveillé, c'est que j'étais au volant et que c'était plus prudent.
La météo est également de la partie, avec un 5° au moment du départ, réhaussé par l'accueil chaleureux et les braseros. En sortie de Nant (a priori on prononce le « t », mais des Aveyronnais dissidents nous ont indiqué que, ben pas toujours, enfin si on veut, ça dépend. Pas pénibles nos hôtes quoi...), le peloton est déjà très étiré et la première montée sur route féérique avec sa farandole de frontales. Incroyable de voir des coureurs déjà en haut, tout autant d'ailleurs que d'en voir encore en bas 15 minutes plus tard.
Le brouillard se joint à la nuit et la navigation à la frontale n'est pas agréable avec une barre de coton juste devant les yeux et le noir à l'affut. Passée cette première montée, on a vite fait de se mettre dans le rouge, notamment sur le plat de l'ancienne voie ferrée très roulant où je double Marie Laure venant de Haute Corse et qui attend les passages plus pentus en rongeant son frein. C'est l'occasion de parler de la Via Romana, qu'il faut vraiment faire et de l'Inter-Lacs dont la prochaine édition est toujours en suspend. Le soleil fait son apparition bien vite et ne nous quittera plus, c'est très bien ainsi, inespéré même. La première grimpette nous ayant fait passer au dessus de la brume, nous découvrons un fond de vallée bourré de coton et des cîmes en plein soleil, avec toutes les couleurs de l'Automne. Un ravito cochonnaille aurait été organisé à ce moment là, je pense que j'y serais encore... A partir du kilomètre 15, le chemin monte, se rétrécit et on redevient plus sérieux, sur fonds de paysage de cartes postales : montée vers le Saint Guiral, qui doit tutoyer les 1300m et vers lequel se dirigent religieusement les 3300 processionnaires du jour. La ligne de crête départage les conifères verts et les feuillus de toutes les couleurs : le pied.
Après l'effort, vient l'effort. Donc en haut on redescend. La motivation est au rendez-vous avec le premier ravitaillement qui nous est promis au km 35. Et là, pas de chichi : de la soupe, du cochon, du fromage. Il y a aussi possibilité de se cantonner aux barres truc et boissons machin, mais vu que le chronomètre a décidé aujourd'hui de tourner très vite, je ne chercherai pas à optimiser l'alimentation et prendrai le temps de savourer et de remercier un peu tout le monde, car l'accueil dans chaque hameau ou village est digne d'une arrivée de marathon. Bon, il reste quand même 40km et finalement la barrière horaire n'est pas très permissive jusqu'à Saint Sulpice, alors arbeit, on repart. Mais en voyant la montée devant, on ne se la pête pas trop. Direction le Suquet, on domine la vallée durant toute la montée, et la brume essaie péniblement de s'accrocher mais se fait déloger au fil de la matinée, pour notre plus grand bonheur. Je regrette d'être parti en collant long...
Dans la descente, dans une des portions humides du parcours je prends une superbe pelle : en sortant le pied de la tourbière, j'entends un bruit de succion et ma chaussure reste au fond. Ridicule, mais chacun étant à son affaire, pas de railleries quand je recherche mon bien les fesses et le côté boueux. Le peloton s'étire mais on court et on marche les uns derrière les autres. Cela peut paraître frustrant car les zones de dépassement ne sont pas légion, hormis sur les parties les plus roulantes. Ca peut désavantager les personnes fortes dans les parties techniques, mais elles n'avaient qu'à être devant ! Et puis le second ravito de Trêves (porte bien son nom) pointe vite son nez, avec comme pour le premier et les suivants du léger et du moins léger. Alors on pique-nique sans vergogne.
Le saut suivant pour aller chercher le ravitaillement de Saint Sulpice me laisse moins de souvenirs, si ce n'est un bon bouchon de 30 minutes pour récupérer la main courante et faire chacun son tour une descente un peu scabreuse; que les raleurs se rassurent, tout le monde a perdu le même temps à cet endroit là, mais je me dis que pour la barrière horaire de Saint Sulpice ils vont devoir lâcher du mou, sans quoi il va rester un bon paquet de tee-shirts Finisher orphelins. Sympa les maillots, tout comme ceux de la Templière, mais ces derniers étant tous en taille « S » ne feront pas le bonheur de bon nombre de coureuses.
Saint Sulpice c'est tout en bas et on voit les tentes de loin. En plus il faut descendre encore plus bas pour avoir le privilège de remonter tout le village. Le pont y est magnifique (si je ne me trompe pas, ma mémoire me jouant peut être des tours après 55km) et les habitants ... aussi. Là, l'ambiance est digne d 'une finale de coupe du monde.
Les 13 derniers km sont une succession de bosses qui finissent par nous finir, et je me fais 2 pauses pour dé-cramper des compagnons du jour, ou plutôt de 2 minutes. Pas sûr qu'ils aient apprécié la dernière descente du Roc Nantais... Et pourtant qu'elle est belle. Aussi jolie que casse gueule d'ailleurs. Ce n'est pas de très bon augure pour les suivants qui vont immanquablement l'attaquer à la tombée du jour, voire pire. Un clin d'oeil à Dominique s'étant défait de sa frontale en cours de route et qui a testé ce tronçon de nuit : tu as trop réfléchi pour optimiser ton sac, tu aurais mieux fait d'allonger le pas.
Ce fameux Roc qui nous narguait depuis la veille et la remise des dossards, il faut le mériter, mais en bas difficile de décrire l'ambiance dans les rues du village, vu que je vous ai fait le coup de la coupe du monde à Saint Sulpice, ben imaginez la même chose, mais avec des spectateurs qui auraient eu la prime de match des joueurs. Grandiose ! Mes p'tits gars m'attendent pour un sprint final où je finis par avoir le dernier mot, puis un grand merci à tous les bénévoles de part et d'autre et 8 jours pour laisser se décanter les images, paysages et ambiance de cette course qu'il faut vraiment faire une fois.
Temps de chiottes le lendemain, histoire de bien comprendre qu'on a eu une chance folle ce Dimanche là.
Comme en témoigne la dernière photo, l'après course nous réservait encore de belles surprises et une scéance de TP "Crême brûlée" pour mes greemlins...
Et puis dites merci à Bernard, car vous lui devez les photos, mon appareil étant resté à l'hôtel. Si vos enfants ont couru en moins de 14 ans, donnez moi leurs N° de dossard, j'ai pas mal de photos et un coup de bol est vite arrivé... Pour moi, je cherche des photos dossard 50, 51 et 52 !
2 commentaires
Commentaire de nicou2000 posté le 06-11-2007 à 21:42:00
sympa la crème brûlée pour récupérer...
Bravo pour ta course!
Commentaire de vial posté le 07-11-2007 à 18:45:00
A chacun son templiers mais si le circuit est le même toujours sympa de découvrir les sensations des autres
n'abuses pas trop de la crème brulée.
Un copain m'a dit "si t'es cramé à Dourbies tu finis pas". Donc tu as su jouer la prudence pour attendre l'arrivée avant d'attaquer une dernière et terrible épreuve: celle des crèmes brulées...
bonne récup
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