L'auteur : Jacques 34
La course : Trail Cevenol
Date : 4/11/2007
Lieu : Anduze (Gard)
Affichage : 2666 vues
Distance : 32km
Objectif : Pas d'objectif
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Cette fois ci, c’était décidé : en dépit du cuisant souvenir de 2006 où j’avais terminé en marchant les jambes ravagées de crampes, j’allais me réinscrire au Trail d’Anduze. Sandrine n’ayant pas de partenaire pour courir en relai, nous le ferons ensemble : je prendrai la première partie, et la suivrai dans la seconde si tout va bien…
La préparation fut intensive : trois jours en famille, nourris et abreuvés en quantités respectables, une randonnée à la limite de l’escalade qui laissa des courbatures jusque dans les bras, puis retour à Montpellier pour le dîner de départ en retraite de Serge : un, deux, puis trois apéros, buffet abondant, quelques verres, musique... et dimanche matin nous achevons le millefeuille et le champagne avant d’aller au lit à 3 heures…
A 6h 30, le réveil est difficile… instant d’hésitation, petit déjeuner expédié et nous partons.
8 heures 30, nous arrachons les derniers dossards disponibles ; Sandrine reprend confiance en son genou déboité 15 jours avant et montera au relai en stop. Je m’échauffe avec la sensation d’avoir 20 kg de plomb sur l’estomac : mais pourquoi me suis-je goinfré comme ça ?
9 h 15, départ du relai, nous sortons de la ville par les collines. La pente augmente, j’essaie de dépasser pour éviter le bouchon dans la montée de Lacan mais me mets vite à marcher, nauséeux. Malgré tout 30 minutes plus tard je suis au sommet, et consacre quelques minutes au panorama : 360° de Cévennes et garrigues, Pic Sint Loup, Pic d’Anjeau… on ne s’en lasse pas. Voici la descente mais soudain, vive douleur dans l’orteil. Je me déchausse et cherche : une grosse écharde s’est fichée dans la semelle et l’a traversée, atteignant le pied. J’essaie de l’extraire de la chaussure avec les ongles puis les dents, en vain. Je finis par la casser et repartir, doublé par ceux que j’avais eu tant de mal à dépasser dans la côte et que je ne reverrai plus !
Le sentier descend dans les chênes verts, traverse des châtaigniers puis nous amène face au château de Tornac. Virage à droite au 10ème km et montée à nouveau. Après les crêtes, nous courons dans un vallon et traversons une zone plus fraîche, petit cours d’eau et joncs. Je suis seul depuis un moment, pas plus mal car le sentier demande de l’attention, les pierres ou racines saillantes sont nombreuses.
Second ravitaillement, je rattrape quelques coureurs du 32 km, et arrive au relai après 1 h 40. C’est plus que l’an dernier, mais compte tenu des soucis gastriques et de l’écharde, ce n’est pas si mal pour moi…Sandrine est là et parait en forme ; une tape dans la main, un bisou (on avait répété…) et elle s’élance tandis que je me profite des abricots secs « agriculture biologique » du ravitaillement. Je suis maintenant hors chrono, mais après 5 minutes de pause, il va tout de même falloir repartir si je veux terminer les 32 km ! Le départ du relai par un raide chemin goudronné est peu agréable, mais très vite on retrouve le sentier. Cette partie, la plus roulante, se court sans y penser sur des pistes souvent larges et agréables, dans des châtaigniers dont le feuillage en cette saison s’assortit à la couleur rouge du sol.
Toujours peu de monde… je traverse l’ancienne mine de la « Vieille Montagne » au flanc de la Grande Pallière ; la piste remonte alors sur l’échine de la Palliérette et offre des vues superbes : à gauche, Corbes, le gardon de St Jean, le viaduc de la voie ferrée ; à droite, à travers les arbres, Anduze et la porte des Cévennes. J’adore cette crête, et cette sensation d’être en avion !
S’ensuit une longue descente, qui demande d’être attentif si l’on a le soleil dans les yeux ; quelques cailloux instables, j’espère que Sandrine n’a pas de soucis de genou… Tiens à propos, où est-elle ? Même avec 5 minutes d’avance, j’aurais du la rejoindre, non ?
Et j’atteins le ravito des 25 km, 2 h 40 après le départ. L’an passé les 7 derniers km avaient été atroces, et je sais qu’il reste 3 côtes à gérer, ce que j’espère faire en moins d’une heure. Ca se présente bien, tout passe sans marcher. J’essaie d’encourager quelques coureurs exténués ou qui s’étirent : je compatis, il y un an j’étais dans le même état…
Dernier ravitaillement au bout d’une longue, ligne droite : il reste 2 km, dont la dernière montée monotrace, chemin creux dans les ardoises, et la descente sur le parc. J’accélère un peu, heureux d’être mieux qu’au départ, et atteins l’arrivée en 3 h 27, sans avoir rattrapé Sandrine qui m’attend là depuis 3 minutes, contente de son bon parcours net et sans blessure.
En conclusion, un beau tracé encore plus agréable à la seconde visite, un temps idéal pour courir, des paysages et des couleurs splendides, et une mention spéciale au ravito d’arrivée, avec gâteaux et pain d’épices « maison » et jus de raisin du pays, le tout issu de l’agriculture biologique !
5 commentaires
Commentaire de clovis34 posté le 06-11-2007 à 13:04:00
salut Jacques
magnifique récit, superbe course avec Sandrine.
Alors il y en a des champipi...
A quand Jacques sur les Templiers ????
a+ clovis34
Commentaire de defi franck posté le 06-11-2007 à 19:24:00
bonsoir jacques
félicitations pour ta récidiv et ton chrono.
a l'année prochaine.
Commentaire de titifb posté le 06-11-2007 à 23:11:00
Dommage pour l'écharde. A quoi ça tient un chrono ! C'est les joies du trail et des courses nature...
L'an prochain ça passera nickel, surtout si tu ne fais pas un guelleton la veille !
Commentaire de Le président posté le 07-11-2007 à 07:30:00
Bravo à tous les deux.
Vous faites honneur à votre club... et à son président. A travers vous, Védas Endurance brille de mille feux!
Merci à Jacques pour ce récit truculent et savoureux.
Au plaisir de notre prochaine rencontre.
Commentaire de Pilate posté le 07-11-2007 à 09:25:00
Je ne suis plus le seul à boire la veille des courses, ça me rassure lol
Belle course tout de même ;)
Bravo à vous 2.
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