Récit de la course : 100 km de Vendée 2007, par poussman

L'auteur : poussman

La course : 100 km de Vendée

Date : 19/5/2007

Lieu : Chavagnes En Paillers (Vendée)

Affichage : 2152 vues

Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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100 km de Chavagnes DUR! DUR!

Vendredi  6 heures du matin le train quitte la gare St Charles. Maurice plus connu sous le pseudo de Momo 13 est en face de moi. Nous voilà parti pour un périple de 13 heures qui nous mènera à Chavagnes en Palier à l’autre bout de la France.  Le voyage est interminable mais  fort sympathique.

20 heures nous débarquons sur le lieu de délivrance  des dossards, je suis accueilli par Sandrine (MassadaWarrior) et son mari (Ironman) qui sera ma suiveuse vélo demain pour les 100 km de Chavagnes.  Nous nous dirigeons vers le superbe camping-car et je remets religieusement à Sandrine tout mon équipement pour le lendemain.

Apres une rapide installation dans la pièce mis à notre disposition par l’organisation nous voila parti pour la pasta party ou je retrouve pas mal de copain du forum. L’ambiance est très détendue mais le repas est vite abrégé car, vu l’heure du départ de la course (5 heures) tout le monde, suiveurs et coureurs ont envie de reprendre des forces.

Samedi 2 heures du matin, le gymnase s’agite déjà ! Moi qui comptait dormir jusqu'à 3 heures j’en suis réduit à suivre le mouvement. Le temps est plutôt  clément mais en bon méridional que je suis j’ai quand même froid.

Je suis super serein, sans doute parce que mon objectif pédestre principal de l’année est déjà atteint (Record en 2h54 sur le marathon de Turin). Ici ce n’est que du bonus. Je n’ai pas vraiment fait de préparation spécifique pour ces championnats de France des 100 km, mais la forme est là et je pense avoir bien récupéré depuis mon 15 Avril italien.

4h45 je suis dans le gymnase à coté de Jean Marc (Cyrano) et nous discutons du profil du parcours : « tu verras Michel ce n’est pas si plat que cela ! » je suis surpris vu que le dénivelé annoncé  est de 16 mètres ! Enfin on verra bien.

5 heures me voila sur la ligne de départ dans la nuit noire. « Bang » c’est parti pour 100km

Mon objectif est simple pour ce début de course : « Respecter le plan de marche, c'est-à-dire courir à – de 150 puls minutes ce qui doit me donner une allure de course de 12km » .  La nuit noire m’empêche de vérifier sur mon Polar l’allure mais l’habitude me fait dire que suis à la bonne allure.

Je décide de me fixer un objectif par tranche de 5 km, cela sera pour commencer 25’ pause ravito comprise.  25’46 pour la première tranche c’est parfait.

Km 8 voila les suiveurs à vélo, pas simple de repérer Sandrine dans la nuit, un concert de cri troue la nuit, chacun hurlant le nom de son ou de sa suiveuse. Ca y est, je l’ai récupéré ! Nous atteignons le 10 eme km (tranche de 5km  en 24’57). Il fait plutôt froid et comme souvent j’ai le ventre qui commence à faire des siennes. Je demande à Sandrine de me passer l’immodium que j’avais prévu. Rien ni fait, cela sera donc un passage rapide dans les buissons pour fournir de l’engrais au plantes du coin. Les jambes sont bonnes les km s’enchainent avec plaisir, le 15 eme km est atteint (tranche de 5 km en 26’57). Le mal au ventre lui est toujours présent après chaque ravito je rêve de voir le jour se lever et le soleil avec lui. Encore 5 km de passé en en 25’15. Nous voici dans la dernière partie de la boucle. Allez hop , voila le premier tour de terminé, tout est parfait, Sandrine assure son rôle parfaitement, il suffit que je lui demande quoi que se soit pour que dans la minute qui suit je sois servi sur un plateau.  Le mal au ventre est toujours là, j’ai décidé d’arrêter de prendre des gels et de me contacter du coca que j’avais préparé dans les petites bouteilles remises la veille à ma suiveuse (une supe idée d’ailleurs vu que l’organisation avait remplacé le coca des tables par du coca light ! un gros bug sans doute) Un nouvel arrêt buisson n’altère en rien notre rythme de course. Les tranches de 5 km s’enchainent tranquillement autours de 25’. A 100 mètres  devant nous je repère Benoit Laval sur son vélo qui accompagne sa femme Alexandra. Je suis surpris de revenir sur elle car je pensais qu’elle serait loin devant. Je la passe sans accélérer elle à l’air dans le dur. Nous voila bientôt à mi parcours, le ventre c’est enfin endormi. 50 eme km atteint en 4h15. Je suis dubitatif, j’ai été raisonnable, j’ai respecté allure et rythme cardiaque prévu, mais j’avais prévu de marcher à chaque ravito et je ne l’ai quasi pas fait : résultat près de 8’ d’avance sur le temps escompté. Le problème en ultra c’est que chaque minute gagné en début de course te fait perdre souvent des dizaines de minutes en fin de course. Je franchis la ligne pour la deuxième fois. Je suis surpris de ne pas rattraper Vincent (Confetti) car je le pensais parti sur des bases identiques au mienne, je ne pouvais pas deviner qu’il était loin devant en route pour un sacre exploit (8h19 !).  Je surveille mon cardio régulièrement et je m’aperçois que mes puls augmentent légèrement. Je décide  de ralentir légèrement et de rester sous les 150 puls comme prévu au départ. Ma vitesse tombe à  11km/h. Sandrine continue d’assumer sa tacha avec courage, les km sont long pour elle aussi qui découvre les affres des « ballades » interminables en vélo. Cela devient plus dur je décide de me faire violence dans les moments difficiles pour maintenir l’allure et inversement de ne pas accélérer dans les moments ou tout semble redevenir facile. Un avion et son copilote me double au milieu du 3 eme tour : Alexandra et Benoit Laval, je pense à jean de la Fontaine …. Je maintiens mon rythme de course au alentour de 27’ par tranche de 5 km. Une pensée pour Marmotte au passage de 6 heures ou je passe le 70 eme km (Malade je n’avais pu faire mieux que 66 km lors de son superbe 6 heures OFF). Voila la ligne dernier tour, comme à  chaque passage sur la ligne les cyclistes sont déviés pendant quelques centaines de mètres. Sandrine me crie qu’elle me rejoint, elle s’éloigne sans que j’ai pu récupérer le moins de ravito, pas grave je pense alors. A la sortie pas de Sandrine, je comprends qu’elle a du s’arrêter quelques instants. Me voila parti pour près de 5 km sans ravito. Sandrine est revenue je me sens rassuré pourtant même s je ne m’en rends pas compte tout de suite le mal est fait. La fatigue plus la chaleur qui grandit et cette interruption d’une trentaine de minute de tout ravito me font ralentir inexorablement. Km 80 je suis dans le dur, Sandrine semble souffrir aussi, le parcours me semble avoir changé, les petites bosses des premiers tours se sont transformés en interminables montées à Jean-Marc tu avais raison : Chavagnes ce n’est pas plat ! Un 100 km c’est long est voila que je rejoins mon avion du 3 eme tour, Alexandra Rousset est scotchée à la route. Je la passe sans coup férir à 10 km/h ! Benoit lui demande de s’accrocher à ma foulée. Je me sens investi d’une mission de meneur d’allure je retrouve un peu d’énergie jusqu’au 85 eme km. Elle finit par décrocher dommage car la savoir juste derrière moi  me forçait à maintenir l’allure. Sandrine est aussi fatigué que moi, je lui propose de me laisser là et de rentrer plus vite « Risque pas me dit elle, je compte bien aller au bout et franchir la ligne avec toi !  Je suis super mal, je n’avance plus qu’au courage et avec un seul objectif parcourir chaque km en moins de 6’ mn ce qui me permettrait de casser la barrière des 9 heures. Plus que 10 km et il me reste 1h03 pour finir, cela doit être bon, je cours les yeux fermés, j’ai mal. 95 eme km cela ne finira donc jamais de monter ! Chaque kilomètre est un long calvaire, mon cerveau se focalise sur le chiffre 6, 6 minutes pour chaque kilo et c’est gagné. Km 99, plus que 1000 mètres et j’ai 10’ pour les parcourir ! je pourrai finir en marchant. J’essai de profiter mais j’ai tellement souffert dans les derniers kilomètres que c’est dur.  300 mètres les potes du forum sont là ils m’encouragent, momo est là il a du abandonner et doit être bien déçu lui qui visait un podium dans la catégorie V3.

Je franchis la ligne avec Sandrine, quel soulagement ! Le chrono 8h57’05 c’est gagné. Je la remercie, je ne peux retenir mes larmes je suis épuisé. Que c’était dur !

Je téléphone à ma petite femme restée à Marseille pour garder les enfants, je regrette qu’elle ne soit pas la !

Je récupère petit à petit, qu’elle course ! Que ce fut dur ! Mais je suis fier d’avoir tenu le coup, de ne pas avoir lâché quand c’était si difficile.

La suite ce ne fut que du bonheur, repas avec tout les copains et des moments super sympathiques, nouvelle nuit dans le gymnase qui, la veille, était habité par de vaillants coureurs et qui ressemble plus à un hôpital de campagne désormais.

Je vous évite le récit de l’interminable retour en train et de ses péripéties.

En conclusion un super Week-end de convivialité et de performance (Encore Bravo Vincent !)

Une immense merci à Sandrine et à son Mari pour leur gentillesse !  

Pour moi prochain objectif en octobre cela sera à Amsterdam, en attendant je vais profiter de mes 3 records en 3 courses et en 3 mois (2 mars Marathon Barcelone 2h56, 15 avril Marathon de Turin 2h54, 19 Mai 100 km de Chavagnes 8h57). Maintenant un peu de repos bien mérité.

5 commentaires

Commentaire de gdraid posté le 21-05-2007 à 23:02:00

Bravo poussman , quel exploit !
2 marathons en bien moins de 3 heures, et 100km en moins de 9 heures, à la cadence, d'une grosse épreuve par mois, depuis mars dernier !
Merci pour ton bon récit technique et facile à lire.
JC

Commentaire de calimero posté le 22-05-2007 à 21:03:00

Total respect Poussmann!!

Effectivement que du bonheur pour toi et tous les tiens!!
Bravo à toi ami Buccorhôdanien!!

Commentaire de Manuwak59 posté le 22-05-2007 à 21:58:00

C' est du haut biveau. Bravo !!!!!!!

Commentaire de Say posté le 24-05-2007 à 23:01:00

Bravo Poussman


Enfin un peu de repos dans ton programme bien chargé. Le bravo était pour tes perfs mais surtout pour les émotions que tu as su transcrire dans ton récit.

A peluche

Coli

Commentaire de Jerome_I posté le 05-06-2007 à 16:39:00

Bravo,

je viens de lire ton CR sur Turin car je l'avais aussi couru avec un record pour moi aussi, maintenant ce beau récit du 100km... Ta récup s'est bien passée après ce printemps remplis?

Dès 2008 j'éspère moi aussi passer sur le 100km...

Sportivement

Jérome

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