Récit de la course : Trail du Ventoux 2007, par nonodetrust

L'auteur : nonodetrust

La course : Trail du Ventoux

Date : 18/3/2007

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 4006 vues

Distance : 43km

Objectif : Se dépenser

5 commentaires

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Trail du Ventoux 2007

Jeudi 15/03 dernière séance d'entraînement à Parilly (69): 15' d'échauffement puis 15' de seuil je finis par 10' de footing et je soigne les étirements. Tout va bien, d'habitude je cours environ 3600 m en 15' et là arrivé au bout de ces 3600 m il me reste 2' de course: j'ai la caisse (à mon niveau). je sens tout de même une gène sur ma cheville gauche, je connais mes douleurs, ça sent la tendinite. Pas de panique, 3 jours de repos + glace + doliprane: ça devrait passer.
En fait ça passe pas, la gène devient permanente.
Dimanche 18/03, la gène est toujours là mais ne semble pas s'aggraver. Faut y aller, soit ça casse tout de suite soit j'irai au bout. L'ambiance est joyeuse, la météo idéale, l'organisation impeccable; tout est réuni pour que la journée soit belle.
Départ prudent, dans le fond du troupeau, la gène se fait oublier et petit à petit, respectueusement, je saute des groupes et remonte vers le premier tiers. Les demoiselles coiffées; magnifiques. Les étroitures; insolites. Le parcours est vraiment superbe.Les montées sont raides, dans la caillasse. Certains sont déjà à la marche péniblement. Pour ma part tout va bien mais j'arrive à sprinter de temps en temps pour sauter des groupes. Ni les cuisses ni le souffle ni le palpitant ne se plaignent. La gène a disparu. Tout va bien.
A la bifurcation, j'enchaîne vers le Ventoux, il nous nargue et le fait de le voir régulièrement est une motivation extrème. Je cours dans la montée jusqu'à me retrouver dans la foulée de Werner Schweizer , je suis flatté de le suivre et reste derrière; il est une excellente locomotive pour arriver en haut dans de bonnes conditions. Il marche vite souffle fort mais ne baisse pas l'allure, on dépasse des marcheurs à la peine et arrivés en haut les "ravitailleurs" nous annoncent un classement dans les cents premiers. Il est midi. Décidément tout va bien. Le vent souffle fort, il doit faire 5° mais le point de vue est magnifique. J'ai sorti un gilet depuis la sortie de la forêt et l'arrivée sur la partie lunaire du Géant de Provence.
Je remets le sac à eau à niveau, mange un peu et attaque la descente des crêtes. Je sors mon buff et mes gants pour m'isoler du froid. La descente jusqu'à Chalet Reynard est trés facile: légèrement vallonnée sur le haut puis en chemins souples dans la forêt. Les paysages sont magnifiques: les Alpes d'un côté, la vallée du Rhône de l'autre côté. Ca valait vraiment le coup de monter.
13h00, Chalet Reynard: je ravitaille, réclame un verre de Gigondas pour accélérer le rythme mais c'est bien la seule chose que les organisateurs avaient oubliée; tout le reste était parfait.
2 ou 3 km faciles, tout va bien. Puis au fur et à mesure de la descente, la gène se réveille et devient douleur puis douleur vive de plus en plus insupportable. J'alterne marche et course mais ça ne sert à rien. Je prends deux dolipranes et repart en courant comme un boiteux. Après tout si j'arrive à ne pas me polariser sur la douleur, les cuisses vont bien et j'enchaîne les coups de cul avec peine mais pas trop détruit.
Tous ceux que j'avais déposés dans les montées me rattrapent. Au bas mot une cinquantaine de coureurs doublent un zombi qui sert les dents et se promet de ne pas abandonner.
Ravito à 9 km un verre d'eau et je repars. Des coureurs de plus en plus entamés me dépassent et je continue titubant mais courant. Dernier ravito à 3km du bout, quoi qu'il arrive je passerai la ligne. La fin est dantesque. Ceux qui me doublent maintenant sont ceux que j'avais doublés le matin après les étroitures. Dernier serrage de dents et voilà le domaine de Bélizy, des encouragements pour se redresser un peu et la ligne est franchie en un peu moins de 6 h.
Une fois la cheville refroidie je ne peux plus poser le pied par terre.
Aujourd’hui lundi, le toubib hésite entre la périostite et la fracture de fatigue. Dans les deux cas fin de la CàP pour le printemps au minimum.
Jeudi 22, sortie de scintigraohie, bingo!!! fracture de fatigue PLUS périostite. Bien joué !
Les enseignements :
Les blessures
-on ne prend pas le départ d’une course blessé. On le paie cher.
-on lève le pied complètement la dernière semaine il n’y a rien à gagner dans les derniers entraînements à part une douleur. On doit pouvoir remplacer par du vélo ou de la piscine pour « calmer la bête ».
la logistique
-j’ai bu toutes les 10’ (boisson neutre DKT) je suis sûr que ça m’a aidé à finir musculairement à peu près frais. Comme au Templiers, je suis étonné du peu de coureurs qui utilisent leur compte à rebours de montre pour ne pas oublier de boire. J Trottet avait donné le truc dans un article sur les Templiers il y a quelques années.
-le sac à dos Diosaz 10 de DKT est vraiment bien, je n’ai pas souffert de douleurs aux épaules comme aux Templiers ou à la Saintélyon, confortable, poches accessibles… très bien "foutu".
-Nok anti frottement la veille au soir puis le lendemain avant le départ et no problème de pieds.
-la course
-parcours de légende : Demoiselles coiffées, étroitures, montée au Ventoux… parfait
-balisage discret mais suffisamment visible, ravito et repas d’arrivée très biens en qualité et en accueil.
Un seul petit reproche : le retrait des dossards jusqu’à 18h00 c’est un peu « just » et oblige ceux qui habitent loin à abandonner leur famille très tôt.

Epilogue: le 06/10/07 test à Parilly 20' sans douleur: reprise progressive. 01/11/2007 2h00 de trail avec les copains dans les monts du Lyonnais l'après midi je re re re re regarde ForrestGump et il me vient comme une envie de Saintélyon.

5 commentaires

Commentaire de riri51 posté le 19-03-2007 à 21:17:00

merci pour ton CR, un trail qui me tente de plus en plus!!! et surtout bon rétablissement.

Commentaire de Aiaccinu posté le 20-03-2007 à 07:39:00

Soigne-toi bien et ne reprends pas trop tôt !
Une course en deux parties comme moi, une montée de feu et une descente aux enfers .......mais que le Ventoux est beau !

Commentaire de Khanardô posté le 21-03-2007 à 20:53:00

Tout d'abord, je compatis, car ce n'est jamais drôle de ne plus pouvoir courir. Je te souhaite donc bon courage.
Quel courage aussi, de terminer malgré tout après être passé si près d'une bonne perf' !
J'espère que les choses s'arrangeront pour toi, soi patient, c'est dur à dire...
Alain

Commentaire de Gibus posté le 22-03-2007 à 18:58:00

Purée on n'était pas loin l'un de l'autre :
je passe en 2heures au ravito de la clairiere et en 2h55 en haut
On était dans le top 100 ???
C'est vrai que je me suis fait doublé par des wagons de mecs et nanas après
t'as du me doubler d'ailleurs
a+

Commentaire de Bourdonski posté le 25-03-2007 à 15:38:00

Dommage pour la contre-performance. Comme quoi le physique ne fait pas tout, nul n'est à l'abri d'une blessure qui remet tout en question. En tous les cas, côté mental, tu as assuré pour pouvoir finir malgré tout.

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