Préambule: Retour sur un ultra trail après 13 mois de pause forcée (opération d'un 2e syndrome d'Haglund fin juin)
Cela fait donc 4 mois que j'ai repris l'entraînement progressivement avec toujours beaucoup de tiraillements dans les talons mais heureusement le tendon va bien 😊

Ce sera mon 3e trail de l'année, 22, puis 42 et je tente 101km car la suite s'annonce, du moins je l'espère, plus longue.
C'est encore un test pour vérifier si cette suite est possible (MIUT 115 à Madère entre autre 😉)

Vendredi 1er mars:  Le Vigan, dans le Gard, veille de la course, avec un beau petit soleil.

- Voyage en train jusqu'à Montpellier Sud de France puis voiture de location et ensuite un gîte dans un village de vacances jusqu'au lundi suivant.

- Village des exposants pour récupérer le dossard 1146, prendre du miel de la région et profiter de la pasta party (option à 8€)
Je discute avec un très bon coureur qui a déjà participé à cette épreuve par 2 fois et également 3 fois à la Mil'Kil (Transe Gaule) impressionnant !

La météo s'annonce au dernier moment un peu meilleure que ce qui était prévu auparavant car finalement ce sera "très nuageux" matin et après-midi et pluie seulement le soir 👍
Malgré un repas avalé de bonne heure je dors très peu la nuit, toujours lié au stress...

Samedi 2 mars:

Lever 2h50 pour un départ à 4h. Pas besoin de manger, ce sera donc un café et une banane.
Je loge à 15' à pied du départ et en sortant la t° est d'environ 6° alors je retire la veste mais le débardeur attendra des jours plus chaud car on ne devrait pas dépasser les 11° dans la journée 🙄

Le record d'inscription a été largement battu car 300 dossards ont été attribués mais nous sommes environ 260 à être présents.

Le départ se fait au son du saxophone en live, moment très sympa, j'adore ce départ, un mélange de stress et de nouvelle aventure vers l'inconnu car pour ma part je ressens l'appréhension due à ma reprise mais surtout la volonté de vouloir terminer ce 1er ultra de 2024.

J'emmène une Gopro pour essayer de filmer quelques passages, ce sera une 1ère, faut également que je m'entraîne de ce côté...

Départ en légère descente dans le village, quelques kms de route, on passe un pont puis on tourne pour enchaîner sur un chemin qui longe la rivière de l'Arre. 

Un rythme tranquille est déjà pris, j'aime ce moment où l'on s'engage dans la nouveauté et la nuit, on se recentre sur ses sensations, à l'écoute de son corps, de son cœur, pas besoin de montre comme beaucoup en porte.

Je pense aux précédents départs nocturnes, la diagonale ou plus récemment l'ultra 01... je m'évade dans ma tête car personne ne discute autour de moi. 

Avant le 1er ravitaillement nous traversons le petit village de la Rouvierette éclairé avec différentes lampes colorées posées aux pieds de certains murs, c'est magnifique !
Peut-être est-ce mis en place par l'organisation ? En tout cas c'est bien la 1ère fois que je vois ce type d'éclairage 🤩

Ravitaillement de la Rouvierette (km 17):

Très bien fourni, je vois le pâté cher à Bubulle (voir son récit très rigolo...)

Virginie Govignon me surprend en train de vouloir caresser un gentil toutou plus intéressé par le buffet que par mes tentatives de caresses ... (Merci pour cette photo)

La suite est une longue montée vers la Toureille avec dernière nous un fabuleux lever de soleil (photo)

C'est lors de pareils moments que l'on se dit que nous avons une chance extraordinaire de pouvoir vivre pareilles émotions 😵 C'est certain que cela ne dure pas pendant toute la course mais pour un ou deux souvenirs identiques, quel pied.
J'en profite et je sors la Gopro pour enregistrer, pourvu que cela rende bien.
On enchaîne avec une longue descente vers le 2e ravitaillement.
Les chemins sont très sympas, on traverse de temps en temps des hameaux où le chemin passe presque voire carrément dans la cour des maisons, original.
Après un col, au Cap de Coste (km 25), nous avons droit à un point d'eau et s'en suit une descente pleine de rochers, assez piégeuse en forêt.
Je me lâche un peu pour essayer de distancer 2 coureurs qui me suivent dans cette descente, youpi !

De temps en temps nous avons droit à de longues pistes forestières dans lesquels, malheureusement, j'ai du mal à courir à cause des tiraillements dans les talons qui se réveillent 🤕

C'est lors d'une petite montée qu'un coureur habillé tout en rose me rattrape en petites foulées et engage la conversation.
Il me demande qui je suis, un copain de Luca Papi peut-être et connait même mon nom, nous nous sommes certainement croisés lors d'une édition des "aventuriers du bout de Drôme", une course que j'adore.

Ravitaillement de Mandagout (km 33)
Nous avons droit à un passage venteux et une montée qui nous emmène sur des crètes d'où les vues devraient être superbes si le temps pouvait se dégager.
En fait c'est brouillard, vent froid et le temps qui semble basculer vers du plus mauvais.
C'est là que je suis rejoins par 2 coureuses qui restent ensemble et avec lesquelles nous ferons le "yo yo" presque tout du long.
Malgré mes encouragements lorsqu'elles me doublent, elles ne répondront jamais à ceux-ci: dommage 🤔
Nous cheminons souvent sur des chemins qui traversent des forêts, c'est vraiment agréable, très changeant et jamais ennuyeux.

* Je reçois de temps en temps des SMS de copains qui m'encouragent (Guillaume, Laulau et Bubulle pour le classement) c'est super sympa et ça me fait bien plaisir, merci à eux 🤗

Je rencontre régulièrement un bénévole habillé en jaune ou un suiveur de son poulain, qui se pointe sur beaucoup de croisements routiers et je partage à chaque fois quelques mots rigolos avec lui.

Enfin une descente nous mène au panneau d'Hugues I., un kikou, sur lequel il a écrit des encouragements pour tous les coureurs et une dédicace spéciale pour ceux de Kikouroù 😎

Ravitaillement d'Arre (km 54) dans lequel on peut retrouver un sac personnel.

Je fais une longue pause et je profite des toilettes (c'est urgent), changer de chaussures plus amortissantes (Hoka speedgoat), faire le plein mais je me rend compte après coup ne pas avoir assez mangé sur place, une constante chez moi que je vais encore payer par la suite 🙄

Jusqu'à présent je n'avais pas utilisé mes bâtons mais à partir de maintenant j'aborde l'inconnu, une distance oubliée depuis plus d'un an et de plus je ressens la fatigue qui pointe.
Pas le choix, si je veux finir, c'est maintenant...
En sortie d'Arre un double balisage part dans 2 directions différentes mais heureusement un gars derrière moi me confirme la bonne direction: ouf !

Une autre montée et le prochain ravitaillement:

Le Quintanel (km 63)

Situé en plein milieu du Causse de Blandas, épaule pelée de calcaire, sur lequel il faut bien courir malgré le vent qui participe à l'impression de la désolation du lieu.
Le soleil rendrait l'endroit beaucoup plus agréable comme celui vers lequel nous cheminons bientôt.
"Mes" 2 coureuses ont pris la poudre d'escampette, je ne les vois plus malgré la vue dégagée loin devant.

Le clou du spectacle approche, le fameux cirque de Navacelles, d'où la course tire son nom bien sur.

* Je me rappelle y être passé en moto dans les années 80, complètement par hasard, en suivant uniquement des itinéraires verts, grâce aux cartes Michelin au 1/100 000e, lorsque nous traversions la France sur nos motos dénommées "trail", un nom prédestiné à mes futures courses que j'affectionne.

On traverse une route et après quelques kms sur un chouette chemin en balcon, avec de belles vues sur les gorges creusées par la rivière de la Vis, on descend enfin vers le moulin de la Foux situé tout en bas.
Une très bonne descente sans véritable difficulté et empruntée par des touristes qui nous encouragent, sympa ce moment 😎

Le moulin semble à l'abandon et la rivière dont l'eau est limpide est d'un bon débit.

Environ 5kms d'un très joli chemin, souvent ombragé, le long de la rivière qui nous mène vers Navacelles.
Je commence à accuser le coup car, malgré le peu de dénivelé, je suis moins vaillant au niveau de l'allure, la preuve c'est que je me fait doubler et pas seulement par les coureurs du 63km 🤔

Une montée nous mène au:

Ravitaillement du relais du cirque (km 81)

(J'y arrive juste derrière les 2 coureuses qui font toujours cause commune)

Il y a pas mal de monde à ce ravitaillement car une route et un parking sont tout proches.
Je me mets en mode "juste finir", il doit rester environ 20km car je demande à chaque point de passage le nombre de km restant, n'ayant pas de GPS pour me situer.
Je me rappelle seulement ne pas vouloir perdre trop de temps et ne pas manger assez 🙄

Une montée suivie d'une descente qui nous ramène après cette boucle du Sud sur Arre que l'on reconnait bien.
Je crois que le ravitaillement est au même endroit qu'au 54e km mais non, après un passage urbain et un bon fléchage on arrive, après 10km au:

Dernier ravitaillement de Bez (km 91)

(J'y retrouve à nouveau les 2 coureuses)
Plus que 10km, ça je m'en souviens et également d'une dernière montée avant de pouvoir en terminer.
Grâce aux bâtons je monte encore pas trop mal car les 2 coureuses s'accrochent derrière moi.
Par contre elles me déposent facilement dans la dernière descente qui va nous ramener vers l'arrivée de Le Vigan.
Grâce aux SMS de Bubulle, je sais depuis un moment que Runphil60 n'est pas loin derrière et j'attends le moment où il va me doubler...

4km de plat, c'est pas grand chose, j'ai l'impression de ne plus avoir de force mais l'essentiel est là, je relativise, le plus important se dessine et c'est ce que j'espérai: finir.
Je savais que cette reprise ne serait pas facile mais je n'ai pas douté, j'étais motivé.
Pas mal de concurrents du 63 et même de l'ultra me doublent, quelques uns avec des encouragements auxquels je réponds systématiquement.
La fin longe la rivière, on la traverse même sur un pont installé exprès par l'organisation (bravo) Mon pari est maintenant de ne pas allumer la frontale malgré la nuit qui tombe.
Je reconnais le village vacances, il doit rester un km et c'est là que Philippe D. me rattrape enfin, super ce moment, on échange un peu et il file.
Au loin une spectatrice m'éclaire la fin du chemin, on débouche enfin en ville, ça monte un peu tout droit, je reconnais la dernière rue et avec des applaudissements bienvenus c'est le passage sous une arche en bois !
(14h57, 59e/192 et 3e M5; Une belle médaille en cadeau 👏)

Ouf, super content, j'ai gagné mon pari et même si j'ai subi pas mal de tiraillements dans les talons, je m'y attendais, c'était risqué mais mesuré en amont.
Place à la récupération car la suite sera moins facile mais tout aussi motivante (MIUT 115 de Madère)

Le buffet d'arrivée est sous une tente dans laquelle je retrouve avec plaisir Philippe.
Après un bon moment nous partageons un repas avec lasagnes et une bière.

- Conclusion: Une bien belle épreuve, très bien organisée, ravitaillements bien pourvus, balisage impeccable, parcours pas monotone dans lequel on peut réaliser une bonne moyenne en courant beaucoup, le passage remarquable étant le cirque.

A bientôt, avec un film de la Gopro "https://www.youtube.com/watch?v=L8wMzyGzJ8k&t=17s que j'espère pas trop mauvais 😅