Le 2 avril 2023 restera gravé dans ma tête, en effet j’ai couru mon 26eme marathons et mon 6éme marathon de Paris, je ne devais pas le faire car cet hiver j’ai repris la vitesse (fractionné court) pour pouvoir faire les France de 10km (qui ont eu lieux dimanche dernier à Houilles) et semi (qualifié sur le semi en (1h20 5eme M4) de paris il y a 4 semaines) un ami m’offre un dossard grâce à un sponsor de la course une semaine avant le marathon, je saute sur l’occasion le marathon de paris ne se refuse pas…le problème c’est que je n’ai ni fait de sortie longue depuis 9 semaines ni de volume 60km semaine mais ce n’est pas grave j’y vais pour m’amuser et comme j’ai acquis un peu de vitesse cet hiver je vais partir sur des base de 4’05 en pensant que je craquerai sur la fin et que je finirai comme je pourrai. J’ai la chance de partir en préférentiel grâce à mon chrono de l’année dernière, je pars vite, trop vite…il faut dire que je suis juste derrière les élites, avec une légère descente et le vent dans le dos, un premier kilomètre en 3’40, c’est trop rapide pour moi et je freine mes ardeurs, il y a encore 41km a tenir ;o)

Je me fais doubler pas mal sur les 5 premiers kilomètres que je passe en 19’34, je me sens plutôt bien, j’ai très bien dormi (chose rare la veille d’un marathon mais je n’ai pas de pression du résultat je ne l’ai pas préparé ni physiquement ni mentalement). Tout va bien le vent est majoritairement dans le dos, je passe en 39’50 au 10km (je n’étais jamais passé aussi vite sur marathon), la foule des spectateurs est compacte et les encouragements sont intenses, dans le bois de Vincennes, des les premiers faux plats montant je commence déjà a regretter d’être parti aussi vite, je me sens moyen et je trouve les 5km jusqu’au 15eme long pourtant j’y arrive en 1h pile poil, et là on commence des faux plats descendants et je reprends des couleurs j’allonge la foulée et je repars (en fait je cours toujours à 15km/h mais ce sont juste les sensations qui changent, plus de facilité avec un cardio bas, j’arrive au 20eme je vois ma femme qui m’encourage ça me booste et je repars de plus belle, le semi est atteint en 1h24’50, j’ai plus de 2 minutes d’avance sur mon record mais dans ma tête je sais que je vais le payer cher` donc je ne fais pas le fier j’ai déjà subit le mur dans mes premiers marathons dans les année 90  je sais ce que c’est ;o), bref je poursuis j’ai un copain que je vois et qui court avec moi 4km ça me fait plaisir je pense aà utre chose, j’arrive même à lui parler un peu, je m’abrite derrière lui car nous avons le vent en pleine figure, j’arrive sur les quais et tout se passe bien je reste à mes 15km/h jusqu’au 30eme que je passe en 2h00 avec 4 minutes d’avance sur ma meilleur marque. Là je me dis ça y est mon Fred tu vas exploser en plein vol, mais pour l’instant je n’ai pas mal et je commence à compter chaque kilomètre au 30eme je me dis même « si j’explose je devrais pouvoir faire 12km en une heure », mais au 32eme « punaise si je continue je suis capable de battre mon record même si j’ai un coup de mou », au 35eme j’ai un peu baissé la cadence mais pas à cause de la fatigue juste à cause du dénivelé et du vent dans la gueule, de plus dans le bois de Boulogne il y a moins de spectateurs et donc moins d’encouragements, mais je reste en 4’08 de moyenne ce qui constitue une vitesse encore supérieur à celle de mon record, je n’y crois toujours pas, « c’est sûr je vais flancher », mais non j’arrive au 40eme dans le 16eme un beau faux plat montant avec des spectateurs partout, l’alpe d’huez pendant le tour de France, j’en remets une couche et là j’y crois je me dis c’est impossible que j’explose maintenant, surtout que le dernier kilomètre est en descente (je le ferai en 3’40) et je termine en sprint pour finir avec un chrono de 2h50’45 soit un RP de plus de 4 minutes à 55 ans après 30 ans de course à pied…un beau TOP 10 dans ma catégorie sur 2800 ; je n'y crois toujours pas, moi qui prépare toujours mes marathons avec minutie avec plus de 100km semaine des sorties longues chaque dimanche…aujourd’hui j’explose mon RP sans rien avoir fait, sans stress d’avant course, sans aucune préparation, ça reste pour moi incompréhensible mais tellement jouissif, aujourd’hui je suis un marathonien heureux et comblé jamais j’aurai imaginé pouvoir faire un chrono comme celui-ci par rapport à mon Age et mes possibilités. Je pense que je ne suis pas prêt de le battre celui-là.