L'auteur : BouBou27
La course : L'Echappée Belle - Intégrale - 149 km
Date : 20/8/2021
Lieu : Vizille (Isère)
Affichage : 2247 vues
Distance : 149km
Objectif : Faire un temps
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Ou commencer ce récit ?
Pas depuis le début ! Pour cela, voir l’introduction De l’année dernière.
Donc, après une EB faite sans pression de résultat et en terminant en bon état, ayant pris du plaisir du début à la fin, début janvier a été prise la décision de signer pour une deuxième année, espérant arriver sans blessure le jour J.
Une prépa pas trop mal.
Une Montagn'hard bouclée avec un temps canon pour moi.
Que demander de plus ?
Les planètes se sont alignées pour moi cette année. L'objectif de finir avant samedi soir minuit (à moins que ce soit dimanche matin ?) est fixé avec un roadbook en 42h22.
Nous reprenons nos habitudes chez nos hôtes à Mongilbert, à quelques encablures d'Aiguebelle.
Tom nous rejoint un peu plus tard, ayant été accepté aussi a passer la nuit.
Nuit un peu difficile et courte, mais c'est normal pour moi. Murielle nous embarque direction Vizille.
Dans le sas de départ, avec Tom, nous voyons un premier duo de Kikourou avec Papakipic et tomandroid
Puis un second avec simon71 et Marmadoc avec qui j'avais discuté a l'arrivée en 2019 (j'étais sur le 85 et lui sur le 145).
Le départ est donné à 5h33.
Nous partons à 3 avec Tom et Marmadoc sans décider de rester ensemble. Je pense que chacun veut faire sa course, mais comme le rythme va pour nous 3, nous restons ensemble. Nous courons pour faire le tour du parc avant d’atteindre la montée. J’en profite pour faire un bisou à Mumu qui m’attendait à la sortie du parc.
Tom me titille un peu sur mon roadbook un poil trop précis (j’ai des points de passage avec un temps indiqué tout les 30 minutes à 1h30).
A la sortie du village de Mont Sec, nous sommes pile à l’horaire du RB (je plaisante en disant que nous avons 23 secondes d’avance !
La montée se passe bien. Encore heureux car ce n’est que l’échauffement… On discute et plaisante un peu:
Je n’avais prévu que 4 barres a manger, mais le petit déjeuner avait été un peu trop léger car j’ai encore faim après avoir tout manger ce que j’ai (non, en fait, j’ai 5 barres de secours au fond du sac en cas de problème).
Arrivés à Arcelle, nous avons tout de même 5 minutes d’avance sur l’horaire du roadbook alors que nous sommes partis 3 minutes en retard.
Murielle, ma chérie super suiveuse est déjà là. J’annonce aux autre que j’ai prévu un stop de 15 minutes le temps de me faire masser et changer chaussettes et chaussures (ça ne coute pas de temps) !
Donc je récupère les 2 gobelets que Murielle me tend et je lui donne les bâtons.
Je demande un coca et une eau gazeuse, ainsi qu’un sac de ravitaillement sucré auquel je rajoute du salé pour remplir le ventre.
Je vais ensuite m’installer sur le fauteuil grand luxe (merci Raya pour le conseil) pour me faire masser les mollets et nettoyer les pieds. Pas forcement utile dès le début de la course. Mais je profite. Pendant ce temps, je refais le plein du sac avec les barres prévues pour la seconde section et je change de t-shirt.
Mes deux compères, n’ayant pas d’assistance faisant perdre du temps :-p, repartent avant moi.
Je mange un peu et mets le reste dans un sac ZIP accroché devant le sac à dos pour pouvoir manger en marchant.
Le cake aux fruit confits avec du gingembre est à tomber par terre !!
Je repars après 10 minutes.
Nous commençons à vraiment entrer dans Belledonne. Pour l’instant, ce n’était que des sentiers en forêt. Nous commençons a avoir un peu plus de paysage, mais surtout des cailloux.
Avant le col de la Botte, je dépasse (il me semble dans cet ordre) toto38 puis St ar qui me dit que Tom est quelques minutes devant.
Au Col de la Botte, on a une première petite descente pour passer entre les lacs Robert. Elle n’est pas très compliquée sauf à 2/3 endroits et cela fait du bien de dérouler un peu les jambes.
Ensuite pour arriver au ravitaillement de la Pra, c'est globalement vallonné (enfin, vallonné, on se comprends...) en passant a coté de quelques lacs. C'est vraiment superbe.
Je fini par retrouver mes compères juste avant d'arriver au ravitaillement (ou je n'ai pas d'assistance, Murielle ne devant me retrouver qu'à Jean-Collet)
Nous repartons ensemble après seulement 6 minutes d'arrêt en mangeant pendant le début de la montée.
Il me semble que Tom lâche le premier sur un arrêt technique.
Mais d'un coup, après 30 minutes de montée, je ressens une douleur entre le genou et le mollet gauche, douleur qui remonte le long de la jambe puis le torse jusqu'à la tête. Je suis pris d'un étourdissement qui m'oblige à m'arrêter quelques instants. Première fois que j'ai ce genre de "sensations". Je reprends doucement la marche pour monter. J'ai une petite gène en haut du mollet, et dès que je veux aller un peu plus vite, la tête qui tourne... On doit être dans les 2300m et il en reste dans les 600 pour arriver en haut... Je réduis le rythme et je monte.
(non, ce n'est pas Luca Papi - j'ai cru... -)
La fin est vraiment que de la caillasse, sans chemin. Mais plutôt des petits cailloux.
Nous passons également quelques nevés ou nous reformons notre trio:
Objectif en vue:
J'arrive enfin en haut et rejoint Nicolas. Tom arrive juste après il me semble.
Avant de redescendre, Petit Frank nous prends en photo (avec Teddy, forcement).
Tom prends un peu de l'avance dans la descente et on y va avec Nicolas. Je suis plutôt prudent avec mon petit problème d'étourdissement et la gène au mollet, mais elle disparait peu a peu.
Sur un petit passage dans la neige, je fais une petite chute juste devant Nicolas qui se marre.
Nous rattrapons Tom et apercevons quelques bouquetins au dessus de nous. C'est la magie de Belledonne.
Je reste sagement derrière Nicolas et Tom jusqu'au col de Freydane, mais ensuite, je passe devant pour descendre un peu plus vite. De toute façon, ils me rattraperons a Jean Collet ou je ferais un arrêt plus long qu'eux !
Je m'amuse bien dans cette descente qui est tout de même assez technique. La tête et le mollet vont bien.
A 1,5km de Jean Collet, je m'inquiète de ne pas avoir reçu de SMS de Murielle pour me dire qu'elle est sur place, mais bon, la connectivité dans Belledonne, elle est pas terrible.
Je lui en envoie un pour lui demander ou elle est. Elle me répond qu'elle a encore 1km a faire. Cela me met un petit coup au moral, surtout que manipuler le téléphone et suivre la trace dans la caillasse, c'est pas facile facile et je me suis un peu éloigné sour la droite dans une moraine.
Je réduis un peu le rythme pour ne pas arriver trop vite, mais la fin de la section n'est pas si facile que cela. Il y a quelques ressauts qui ralentissent l'allure.
Toujours impressionant d'arriver sur ce ravitaillement situé sur un éperon rocheux.
Et quand j'arrive, Murielle est là depuis quelques secondes. Tout juste eu le temps de déplier le siège !
Albacor est également monté en famille pour encourager les amis et les kikous.
Pour l'instant, tout va bien a part cet étourdissement sur la montée de la Croix de Belledonne.
Les pieds sont nickels, les muscles encore relativement frais et pas de problèmes aux articulations !
Nicolas arrive un peu après suivi de Tom.
Je vais y rester 27 minutes au lieu des 20 programmées.
Nous repartons ensemble pour la montée du Col de la Mine de Fer.
Nous perdons Tom qui doit faire une pause technique mais ensuite, c'est à mon tour...
Je vais avoir Nicolas en ligne de mire pendant un bon moment 2 minutes devant moi.
Une fois en haut, on aperçois la Brèche de la Roche Fendue de l'autre coté ! C'est tout gris de cailloux.
L'année dernière j'avais un peu galéré dans la descente et pesté contre les marmottes qui ne rangent pas les cailloux. Mais cette année, ce n'est que du bonheur (c'est agréable d'avoir deux chevilles en bon état).
Une fois la descente et la remontée sur la brèche faite, il faut maintenant faire une grosse descente (840mD-) pour arriver dur le ravitaillement d'Havert d'Aiguebelle, avec une petite remontée au milieu (100mD+).
Je dépasse Nicolas dans la première partir de la descente, et c'est moi maintenant qui fait avoir quelques minutes d'avance sur lui jusqu'au ravitaillement.
Alors que j'allais repartir, Tom arrive et se dit prêt pour un arrêt court. Nous attendons alors un peu, mais au moment de repartir, Nicolas préfère passer voir le podologue pour un problème d'échauffement.
Un gros morceau nous attends avec le Col de l'Aigleton suivi par celui de la Vache. C'est du bon pierrier, mais cela annonce aussi que l'on approche de la base vie du Pleynet.
Je monte plutôt bien. En tout cas, plus vite que l'année dernière et plus vite que le roadbook, ce qui permet de regagner les minutes perdues sur le ravitaillement précédent.
Enfin le col ! L'année dernière, le soleil était très bas sur l'horizon et la lumière superbe sur les lacs que nous voyons en bas. Cette année, malgré le départ 30 minutes plus tard, j'y suis 1h20 plus tôt.
Un bouquetin (ou une bestiolle de ce genre), est posé là, depuis des heure d'après les bénévoles, à nous regarder passer:
Il ne reste plus qu'a descendre jusqu'à la base vie Pleynet. Ca fait quand même 2h50 au roadbook avec la descente sur les 7 Laux, le passage le long des lacs jusqu'au Col de la Vieille, la descente technique du Cul de la Vieille (surement la même que celle du col), et la longue boucle pour enfin arriver sur la base vie.
En bas de la descente sur les lacs, il me semble que Nicolas me rattrape après une pause technique (encore une !).
Mais j'avance bien sur le plat en courant ce qui est courable. Je me rappelais pas qu'il y avait un coup de cul comme cela ! En tout cas, je suis bien mieux mentalement que l'année dernière ou j'avais hate d'arriver à la base et que la nuit tombait.
Là, il fait encore bien jour. Je passe le ravitaillement improvisée avant d'attaquer la bonne descente bien technique. J'avance bien !
Mais c'est quand même un peu long. Je vois la luminosité baisser mais j'aimerais arriver sans devoir allumer la frontale.
Malheureusement, je me dois de l'allumer à 5 minutes de la base car je ne vois plus assez bien les balises. Je pourrais continuer à courir sans, mais c'est trop risquer de perdre la trace.
J'arrive et passe sous le point de bipage. Je ne continue pas jusqu'à l'arche avec le speaker car les douches sont juste ici et Murielle a le sac avec le nécessaire.
Après la douche, direction le massage ou je demande un massage complet des jambes.
Je fais même un tour chez le podologue même si je n'ai rien. Il y a quand même un petit échauffement a un orteil alors ils me mettent un pansement.
Puis direction le restaurant pour manger. Murielle doit payer 5€ (ou 10, je sais plus) pour cette plâtrée de pâtes (non salé). Plutôt indigne pour le prix...
Et j'essaye de repartir sans perdre trop de temps.
Je repars dans la descente dans la forêt relativement facile. Je fini par dépasser une fille qui semble avoir besoin de parler. Un autre nous rejoint et nous discutons a 3 ce qui nous fait rater un chemin. Mais grâce à la trace sur mon téléphone nous récupérons assez vite le balisage. Je décide de partir devant pour garder mon rythme et ma concentration.
Cette fois Murielle est bien là au ravitaillement (l'année dernière j'avais du l'attendre - sommeil, sanglier, Mickeal Jackson tout ca tout ca).
Je repars avec un petit groupe de 2: une fille et un black. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de la femme à pinpin. On avance bien. Le black annonce qu'il veut monter au Moretan en moins de 2h30 (de mémoire). J'ai prévu 3h. Je le trouve bien optimiste...
Je sens un échauffement à l'orteil avec le pansement. Il a complètement roulé et j'ai maintenant une belle cloque. Je sors ma trousse de couture et mets avec une aiguille un fil dans l'ampoule pour qu'elle se vide et repose un pansement avant de repartir. Cela prends un peu de temps, mais c'est préférable que de continuer et empirer les choses. Il y a encore quelques kilomètres a faire...
La montée jusqu'au refuge de l'Oule se passe plutot bien. 1h27 au lieu de 1h24 au RB. Mais avec la pause ampoule, je suis bien monté.
Après l'Oule, quand on commence a entrer dans la partie avec les beaux cailloux, je ne reconnais plus rien. Bon, ok il fait encore nuit alors que les 2 précédentes fois il faisait jour. Mais, a part très peu de passage, il n'y a pas les gros bloc de cailloux ou il faut sauter de l'un à l'autre. Là, ce sont des cailloux que je qualifierai de moyen.
Et puis on longe un grillage. C'est quoi ce bordel ?
J'avance de plus en plus lentement. Obligé de reprendre ma respiration à l'arrêt de plus en plus souvent.
Mais au moins j'avance. Je croise de plus en plus de coureur complètement arreté ou qui essaye de dormir à 5m du balisage (j'allais écrire sentier...).
Je croise mon black à l'arrêt. Il se plains d'avoir froid. Alors, oui, tu es en montagne. Au milieu de la nuit. A presque 2500m. Il se peu qu'il fasse froid !
J'arrive enfin au sommet à 5h32 du matin (1h27 depuis l'Oule contre 1h36 au RB, mon temps de l'année dernière).
Je ne reste pas longtemps au col. De toute façon il fait noir. On aperçoit juste au loin une lueur signe que le soleil va se lever.
Le début de la descente se passe sans encombre pour arriver à la moraine. Je me tien aux cordes là ou il y en a au début.
Sur la moraine, c'est une autre histoire. Je prends la corde et avance tant bien que mal. Soit en glissant, soit en courant avec de petits pas. L'année dernière j'avais fait un bout en mode luge, mais là, de nuit, alors qu'il y a régulièrement de gros cailloux qui sortent de la glace, j'ai pas très envie...
Forcément, je fini par chuter, assez lourdement, sur mes fesses. J'agrippe fortement la corde pour ne pas dévaler (surtout que ca penche un peu a droite). Et je dois remonter deux mètres pour récupérer un de mes bâtons restés au dessus.
La moraine finie, il reste la crête a faire. Toujours pas très serein, je prends la corde et essaye d'avancer en courant. Il faut régulièrement passer de gauche a droite de la corde pour rester sur le semblant de chemin. Je réussi a déloger une belle pierre qui ira rejoindre les autres en contre bas. Pas envie de faire pareil...
Deux types me passent assez rapidement. J'essaye d'accélérer un peu, et boom, a terre. Je me relève, continue et zouip, je dérape, glisse sur la droite, la main fermement agrippé à la corde (merci les mitaines Leki).
Enfin la fin de la crête.
Le chemin est maintenant un poil plus facile. Toujours dans les cailloux, avec une grosse pente, mais avec moins de risques.
Mais sur une portion plus facile, j'arrive a faire une belle chute en avant en trébuchant sur une pierre. Pas de bobo a pars des égratignures au genou gauche. Je me relève et 30 secondes plus loin, même chose ! J'ai les doigts un peu esquintés mais ca va. Je prends une minute de pause pour me re concentrer et ca repart. Je n'ai pas l'impression d'être fatigué, mais les appuis sont plus incertains.
J'arrive enfin au niveau des lacs. Il y a de gros cailloux pour jouer a saute cailloux, et je préfère ce terrain là ! Et même quand il y a un petit bout de chemin, je préfère rester en hauteur pour passer d'un gros cailloux à l'autre.
Les cailloux commencent a disparaitre. J'approche doucement de Périoule en courant. Je dépasse une féminine étrangère qui semble dans le dur. A part les 2 du début, cette femme,et un autre coureur que j'ai dépassé au niveau des lacs, je n'ai rencontré personne d'autre. Les écarts sont assez conséquent maintenant et on est tout seul !
Perioule en vue:
A Périoule, j'apprends à une bénévole a quoi servent les "fils" entre les doigts des gants Leki: pour les enlever !
Je prends une soupe aux petits pois, très bonne mais malheureusement froide, et me pose 5 minutes au bord du feu, mais pas trop près. J'année dernière cela avait été un traquetard. J'avais même enlever mes chaussures...
Je repars en courant sur la portion relativement plate avant la descente sur le Plan de l'Ours.
Cette descente est dans la forêt, entre rochers et racines. Je me refais dépasser par un duo. L'impression que ce sont les même que précédement... ils ont du prendre plus de temps a Périoule. J'essaye d'accélérer un peu pour le suivre, mais je ne peux pas le faire très longtemps alors je les laisse filler...
Et juste avant d'arriver en bas, je me prend les pieds dans une racine (il me semble) et fait un gros vol plané... j'arrive a amortir la chute avec mes bras pour ne pas que le visage touche un gros rocher. Les bâtons sont loins de moi.
Une grosse douleur à la jambe droite, en bas du tibia. Une grosse trace blanche et un gonflement énorme. Mais pas de sang (c'est résistant la peau !). (Edit: 10 mois après, j'ai encore la trace).
Je reste quelques minutes a reprendre mes esprits sans trop bouger. Je m'assois pour évaluer les dégats: aucunes articulations de touchées (la maléolle était pas loin).
Je prend un peu de temps pour manger et changer en tshirt manche courte maintenant qu'il fait jour. Je veux prendre mon temps pour évaluer les dégâts. Sur le moment avec l'adrénaline on peut ne rien ressentir, mais avoir qq chose de casser.
Je me suis arrêté 10 minutes et personne n'est passé ! Je reprend ma route prudement pour voir si je n'ai pas de douleurs, mais ca va pas trop mal.
J'arrive en bas et cours sur la piste globalement plate pour atteindre le début de la montée vers le refuge de la Pierre du Carré. C'est une côte assez franche, toute droite dans la forêt avec quelques lacets. Aucune technique, il faut envoyer pendant 40 minutes ! Je prend un bon rythme et arrive a monter sans faire de pause. Un poil plus lent que l'année dernière, mais cela me rassure un peu pour la suite. J'arrive même à dépasser un couple en difficulté.
Une fois en haut, c'est beaucoup plus simple. C'est un chemin en balcon avec quelques combes a passer (donc avec de petites descentes et montés). J'avance bien.
Juste avant d'arriver sur Super Collet, je rattrape Nicolas (Marmadoc) et nous nous faisons interpellé par pinpin en doublant sa femme. Nous finissons donc en marchant et discutant dans la fin de la descente en voyant arriver Bubulle dans l'autre sens !
Entre Périoule et Super Collet, j'ai été à la minute près dans le temps du RB sur les différents points de passage, même avec le long temps d'arrêt de la chute dans la descente. Preuve que l'année dernière j'avais été très lent en descente.
Après les diverses chutes de la section précédente, je décide d'essayer de dormir un peu. Comme l'année dernière, je me mets en position sur la chaise. La tête tenue par les mains sur les genoux.
Je n'ai pas l'impression de dormir. Ou du moins d'être dans un état intermédiaire: J'entends les gens discuter autour de moi, en particulier Bubulle. Egalement un chien qui abois. Les premiers du parcours des crêtes passent à ce moment là et je suis juste a coté.
Il me semble n'avoir "dormi" "que" 20 minutes, mais avec le massage et discuter avec Bubulle, je vais rester 1h au lieu des 40' du RB (mais j'avais prévu de dormir ici ou à Val Pelouse et avait divisé en 2 le temps). Bref, tout est bon.
Sauf que je n'ai pas vraiment pris le temps de manger. Je repars avec ma poche ventrale pour manger en avançant.
Sauf qu'au début, ça monte. Bubulle fait quelques pas avec moi mais il sent que ca va pas (on comprendra pourquoi plus tard !).
Je me fais doubler en continue par les 60km, mais c'est de la piste, ils ont la place. Mais je monte bien jusqu'au télésiège. Bien plus vite que le RB. La pause a fait du bien. Sauf que je ne mange pas avec les bâtons.
Dans la descente, c'est plus compliqué: c'est un chemin de vache au début. Un spectateur m'encourage. Je lève la tête pour lui répondre. Je tape le pied. Me projète en avant. Fait quelques pas en essayant de retrouver l'équilibre, mais je bascule. J'arrive avec la main droite à redresser la trajectoire avant d'enfin réussir à m'arrêter presque par miracle. J'ai eu très chaud !
Bref, on continue. Ca continue de descendre dans un sentier vers le Benz. Je suis en permanence obligé de m'arrêté pour laisser passer les 60km. C'est usant. J'essaye d'avancer plus vite pour ne pas gêner et être gêné. Mais je ne mange pas.
Arrivé en bas je suis un bon groupe, surtout des 60 au début de la montée. Ca bouchonne à l'arrêt. J'attends. Avant de me rendre compte que c'est pour remplir les gourdes... je passe donc devant.
Et là, au tiers de ma montée sur le refuge des Férices, grosse fringale. J'avance par acoup. Je mange un bout avant de repartir pour 200m avant d'encore m'arrêter manger un petit truc. Sans fin. Sans énergie.
Je décide de me poser. De manger tout ce que j'ai sur moi. C'est mieux de le faire maintenant alors qu'il y a encore de l'ombre qu'un peu plus haut. Il fait bien chaud. Je vais passer 10 minutes à m'empiffrer. Je fini ma poche. Je mange mes barres.
Et je repars. Cela va déjà mieux. Le rythme n'est pas super rapide, mais je n'ai plus faim.
J'arrive enfin au refuge des Férices. J'ai mis 15 minutes de plus que l'année dernière sur cette montée (bon, j'avais gagné 28' sur le RB entre Super Collet et le Benz...)
Je fais le plein d'eau (qu'est-ce qu'il fait chaud !!), je mange un peu et je repart.
J'avance un peu mieux mais toujours gèné par les autres coureurs. J'en ai un peu marre. Ca casse le rythme. Le col d'Arpignon se fait attendre. Comme les 2 autres fois on crois y être et puis non.
Enfin le col ! Maintenant de la descente pendant 1h25 au RB jusqu'à Val Pelouse. Je gène un peu moins les autres courses (et les plus rapide sont déjà passés).
Et puis ils bifurquent sur la droite alors que nous continons tout droit.
Je me retrouve seul. Enfin seul. Vraiment seul. Juste quelques randonneurs de temps en temps.
Que c'est agréable de n'avoir a penser qu'à soi. Mettre un pied devant l'autre. Regarder les paysages.
A partir du refuge de la Perrière la pente se fait moins forte. Cela commence a être long et le rythme baisse un peu.
Val Pelouse en vue. J'aurais descendu en 1h13
A Val Pelouse, Murielle a négocié une place sous la tente médicale ou il n'y a personne pour qu'elle puisse me masser les jambes qui en ont bien besoin. Marmadoc est déjà là a se faire soigner les pieds.
Je vais le rejoindre car j'ai quelques frottements a soigner. Il repart avant moi (je vais faire 39 minutes de pause).
Maintenant le terrain devient plus facile.
La montée au col de la Perrière se passe bien.
Je sais plus quand je rattrape Marmadoc mais il me semble que c'est dans la descente vers la source du Gargonton.
On attaque la montée au col de la Perche ensemble. Là haut, nous faisons une petite pause taboulé pour moi et bière pour lui, le tout offert par des kikous bénévoles: JuCB et chirov (j'ai oublié les nom...):
J'aurais été seul, je n'aurais pas fait de pause, mais je profite d'être avec Nicolas.
On fini par repartir vers le Col de l'Arbaretan puis le Grand Chat.
Marmadoc prends de plus en plus de retard sur moi. J'essais de temporiser mais c'est a regret que je fini par faire ma course.
Mais dans la descente après le Grand Chat, j'ai une grosse douleur sur le petit orteil droit.
Au Col du Champet, je m'arrête pour regarder car cela devient trop handicapant. Il y a pas mal de spectateurs et une équipe médicale.
Je veux me soigner moi même en perçant la cloque énorme qui fait pratiquement tout l'orteil mais le bénévole, croyant assister en direct à une boucherie, appelle les secouristes.
(Marmadoc passe et continue en disant que je le rattraperais dans la descente)
Ils vont vider l'ampoule avec une seringue et découper un de mes pansements compex pour le mettre autour de l'orteil. Je suis un poil dubitatif.
Je fini par repartir.
Les premiers pas sont insupportables.
Les suivants très douloureux.
Je fini par essayer de courir.
Et puis en 500m, ce n'est plus qu'une gène que le cerveau décide d'oublier.
Je descend bien. Très bien même.
Je retrouve Marmadoc à la cabane à Michel ou je prends un bonbon aux bénévoles kikou.
Et je continue seul car dans cette section jusqu'au Pontet, j'ai toujours une grosse motivation pour avancer. Comme l'année dernière. Je vais mettre 1 minute de plus (mais avec un arrêt de 10 minutes pour me soigner).
L'arrivée sur le Pontet est toujours un peu long, mais j'y arrive sans avoir allumer la frontale, à (contre 1h08 l'année dernière).
J'annonce un ravito rapide à Murielle, mais elle me donne des fruits à manger. C'est bon. C'est rafraichissant, mais cela ne rempli pas le ventre de bonnes calories bien grasses. Mais bon, il reste moins de 2h30 de course. Une paille.
Mais cela prend du temps. Le temps à Marmadoc d'arriver, de manger un brin et de repartir ensemble pour attaquer la dernière montée.
Je crois que je le titille un peu trop et on décide de la faire à bloc.
Ca commence mal car nous nous trompons de chemin en suivant d'autres coureurs. Pas perdu grand chose, mais ca motive encore plus le Nicolas à pousser sur ses bâtons.
Il grimpe vite le bougre.
A 700m/h.
J'essais de suivre.
C'est dur.
Je fini par décrocher un poil.
Enfin le haut de la côte. Il faut maintenant courir sur le plat. Je rattrape Nicolas. Nous sommes un groupe de 4 ou 5 avec des 80km. Mais j'ai le cerveau qui ne veux plus. C'est trop long de courir là. Ou du moins, trop vite. Je laisse filer le groupe.
Je rattrape Marmadoc dans la descente et je propose de terminer ensemble.
Il reste moins d'une heure a faire et on avance bien. On fait deux petites pauses en marchant pour récupérer un peu mais la motivation est là.
Nous passons la ligne à 23h09 après 41h36 de course.
94ème sur 531 partants, et 275 finishers.
OBJECTIF REUSSI
Je fini cette seconde Echappée Belle en moins bon état que l'année dernière. normal avec cette fois ci l'objectif de faire le mieux possible.
C'est toujours un gros chantier avec une moyenne de 3,57km/h.
Le choix de matériel était le même que l'année dernière avec les chaussures MTC, les bâtons monobrins Leki et mon sac 5L Raidlight.
Sur le roadbook, j'ai encore une fois été trop optimiste sur les temps d'arrêts aux ravitaillements avec un temps total réel de 4h50 contre 3h55 au RB.
Par contre le RB avait un départ un peu trop prudent (ou j'ai fais un départ trop rapide ?). Au bout de 5h de course, j'avais déjà 30 minutes d'avance. Et au Pleynet, j'avais plus d'une heure d'avance. Cette avance c'est ensuite stabilisé entre 30 minutes et 1 heure, au gré des ravitaillement plus long que prévu mais de la vitesse en course globalement plus rapide.
Le mental a toujours été là pour faire avancer. Même dans les moments de moins bien. Il suffit de savoir que cela va passer. Suffit de patienter en avançant comme on peu (comme dans le Morétan) ou en essayant de corriger un problème (s'arrêter pour manger en cas de fringale).
Sur l'alimentation, a part à Super Collet, ou clairement je n'ai pas assez mangé et ai eu le droit à un gros coup de moins bien, je n'ai pas eu de problème. En tout cas, aucun problème de digestion. Je peux manger ce que je veux, ca passe.
Et sur le sommeil, pas vraiment d'envie de dormir. J'ai juste essayé de dormir (et à priori réussi) à Super Collet pour retrouver un peu de concentration en descente après les frayeurs du petit matin.
La météo a été au grand soleil pendant les 2 jours permettant d'apprécier les paysages somptueux. J'adore la première partie. L'arrivée sur Jean Collet. Le passage des cols, dans la caillasse, sauvage, sans traces de la main de l'homme a part ces petits fanions qui indiquent la trace. La descente et la traversée des 7 Laux.
5 commentaires
Commentaire de bubulle posté le 22-05-2022 à 23:16:31
Alors, le coup du "je discute avec Bubulle, c'est à cause de ça que je mets longtemps à Super Collet", faudra l'encadrer, celle-là...:-)
Ah, et au Col de la Perche, c'étaient JuCB et, je crois, chirov.
Pour le reste, vu comme ça, ça a l'air facile, finalement. Et en fait, c'est facile quand on a son arme secrète qu'on retrouve de temps en temps dans ce récit...;-)
Par contre, va falloir faire quelque chose pour ton bras hypertrophié, ça commence à se voir.....
Bises!
Commentaire de Marmadoc posté le 22-05-2022 à 23:38:15
Pour le 2ème duo, c'est pas elnumaax, mais simon71
Commentaire de st ar posté le 24-05-2022 à 21:50:32
Super CR, superbe course, bravo !!
Comme le dit Christian, vu comme ça, ça a l’air facile…ah ah ah , j’ai juste mis 10h de plus :o
En tout cas, quand on ne connait pas, ton cr donne vraiment envie !!
Commentaire de BouBou27 posté le 03-06-2022 à 16:13:18
Et quand on connait, c'est de la publicité mensongère ?
J'ai oublié de parlé du repas de l'after avec tous les kikous ! Heureux de t'avoir croisé
Commentaire de Spir posté le 17-07-2022 à 09:23:47
Je rattrape mon retard de lecture ;) Super gestion tout du long, avec les aléas. Heureusement que tu ne t'es pas fait plus mal que ça sur la chute, ce n'est pas passé loin !
Merci pour le récit et pour les photos qui en mettent plein les yeux !
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